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Saint-Trophime, en la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, qu'il avait commencé à faire bâtir. Son neveu et son successeur lui fit élever un superbe mausolée qui portait l'inscription suivante:

« A Dieu très-bon, très-grand. A Jean Ferrier, docteur en décrets, de la ville de Tarrega, province de Tarragone, évêque de Melphi, puis archevêque d'Arles, prélat d'une probité et d'une piété remarquables, dont la prudence et l'intégrité se montrèrent dans deux importantes missions que lui confia le pape Alexandre VI, auprès de Ferdinand, roi de Sicile, et ensuite auprès du roi très-chrétien de France, Louis XII. Il les remplit à la très-haute satisfaction de ces deux princes, qui le comblèrent dlionneurs et de récompenses. Il vécut 57 ans, <j mois et 10 jours, et mourut à Marseille, le 11 janvier 1521. Jean Ferrier, son successeur dans la même Église, a fait élever pour lui et pour son oncle de bonne mémoire, ce monument et cette chapelle. »

Jean Ferrier portait pour armoiries : Écartelé, au 1er et au d'argent à quatre fers de lance d'azur en triple bande, 1, 2, et 1 ; au 2e et au 3e de gueules à deux gerbes d'or mises en sautoir, traversées de deux lances de même, liées d'argent, sur le tout, d'azur à une fleur de lis d'or.

81. — JEAN IX FERRIER (1521-1550).

Fils de Matthias Ferrier, frère du précédent archevêque, Jean Ferrier, par un acte d'accord passé avec Jean de Forbin, prévôt de Saint-Trophime, le 29 décembre 1502, obtint la prévôté de cette Église, que Louis XII lui confirma en vertu de lettres patentes du 26 décembre 1503, et du 23 septembre 1504. Il se démit de cette dignité au mois d'avril 1505, et s'occupa dès lors de l'administration diocésaine. Son oncle le demanda en 1518 pour coadjuteur, et sur la présentation de François Ier, le pape Léon X lui accorda des bulles à ce titre, le 22 novembre de cette même année. Devenu titulaire de l'archevêché, le 17 janvier 1521, il marcha sur les traces du vénérable prélat son prédécesseur, et donna ses premiers soins à l'exécution des œuvres pies que ce dernier lui avait recommandées par son testament, où il l'instituait son héritier. C'est ainsi qu'il fit achever la chapelle de Saint-Jean-Baptiste et les autres réparations entreprises dans l'église métropolitaine.

L'archevêque, son oncle, avait, quelques mois avant sa mort, fondé la confrérie des Pénitents-Noirs, en l'honneur des cinq plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et de Notre-Dame de la Miséricorde. Jean Ferrier, devinant quel secours pouvaient fournir au catholicisme ces associations religieuses dans les provinces méridionales de la France, dont les populations étaient déjà travaillées par l'esprit de vertige et d'indépendance, favorisa dans le diocèse l'établissement de trois autres associations du même genre. Ce furent, en 1532, les Pénitents-Blancs, sous le titre du saint Nom de Jésus, et en 1549, les Pénitents-Bleus de Notre-Dame de Piété, sous la direction des Dominicains, et les Pénitents-Gris de la Sainte-Croix, qui s'établirent à l'abri du cloître des Cordeliers.

Jean Ferrier qui, dans toute sa conduite, s'étudiait à faire revivre son oncle, eut aussi comme lui à défendre les intérêts temporels de son Église. IL fit condamner, par le parlement de Provence, le commandeur de Saliers, à lui payer la rente de 40 setiers de blé, que devait à l'archevêché la terre de ce nom , située en Camargue, quartier de la Corrège, vers le pont de Saint-Gilles. L'arrêt déclara en outre, que cette terre de Saliers, relevait de l'Église d'Arles. Le prélat ne résista pas avec moins de vigueur aux prétentions des officiers du roi François Ie r qui avaient saisi quelques-uns des domaines de l'archevêché, sous le prétexte que les rois d'Arles et les empereurs n'avaient pu les donner à l'Église d'Arles, parce qu'ils appartenaient au roi de France. Sur l'appel qu'il releva au conseil royal, il obtint la main-levée de cette injuste saisie, et fut réintégré dans tous ses droits et privilèges.

L'archevêque d'Arles assista à Marseille, le 7 juin 1534, à l'assemblée des États de la Provence. Jaloux de prendre des mesures capables d'empêcher la propagation de l'hérésie, il avait indiqué la réunion d'un concile provincial, mais la mort ne lui laissa pas le temps de le présider. Son troupeau le perdit en 1550, après un sage gouvernement de plus de trente années. On l'inhuma auprès de son oncle dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, qui depuis fut toujours appelée la chapelle des Ferriers.

Josse Zinzerling, connu sous le nom latin de Jodocus Sincerus, dit, dans son curieux ouvrage intitulé : Itinerarium Gallix et finitimarum regionum (Lyon, 1612, in-12), avoir lu les vers suivants sur le tombeau de l'un des deux Jean Ferrier: Quisquis ades, et morte cares, en respice, plora, Sum quod eris, modicum cineris, pro me, precor, ora.

« Ce sépulcre visité, il y a quelques années, dit M. l'abbé Trichaud, laissa voir les deux cercueils de l'oncle et du neveu assez bien conservés. L'oncle, à ce qu'il parut par la dimension des ossements, était d'une haute taille. La chapelle de SaintJean , privée de sa voûte, mériterait une réparation. »

On doit à Jean Ferrier, une nouvelle édition du Bréviaire et du Missel à l'usage de la sainte Église d'Arles; corrigés et adaptés plus parfaitement à la liturgie romaine. Le 18 juillet 1547, l'archevêque et le chanoine Cazaphilète, au nom du chapitre, autorisent, par acte passé devant Antoine Surian, notaire à Saint-Chamas, Vas Cavallis, libraire d'Aix, à publier une nouvelle édition du Bréviaire de leur Église. Ce libraire fit imprimer ce livre à Lyon, par Thibaud Payen, Lugduni excudebat Theobaldus Paganus, 1549, Venundantur Aquis in Palatio regali, per Vas Cavallis bibliopolam. Le frontispice de ce Bréviaire, dont nous avons vu un exemplaire à la bibliothèque publique d'Arles, porte la marque de Vas Cavallis, représentant un vase au milieu de deux chevaux dressés sur leurs pieds, avec cette devise prise du livre des Proverbes: Vas pretiosum, labia scientix. La première édition du Bréviaire d'Arles avait été imprimée à Lyon, en 1501 ; car l'imprimerie ne fut établie à Arles qu'en 1647.

Jean Ferrier, dont Nostradamus a fait l'éloge dans la 6e partie de son Histoire de Provence, et à qui le savant Denys Faucher, moine de Lérins, adressa trois de ses lettres, portait pour armoiries : écartelé, au i" et au A* d'argent, à quatre fers de lance d'azur en triple bande, 1, 2 et i; au 2e et au 3e, de gueules, à deux gerbes d'or mises en sautoir, traversées de deux lances de même, liées d'argent, sur le tout, d'azur, à une fleur de lis d'or.

82. — JACQUES I" DU BROULLAT (1551-1562).

Né dans'le diocèse de Meaux, Jacques du Broullat dut à la faveur de Catherine de Médicis, son élévation au siège d'Arles, dont il était déjà pourvu le 1er février 1551, mais sans esprit ecclésiastique, sans amour pour son saint état, il ne vint qu'une seule fois à Arles, pendant quelques jours, et n'administra le diocèse que par des vicaires généraux. Il ne reçut d'ailleurs jamais les ordres sacrés, bien qu'outre l'archevêché d'Arles, il possédât en commende les abbayes de Saint-Symphorien de Beauvais, de la Rivour, au diocèse de Troyes, et de Saint-Pierre de Lagny au diocèse de Paris. L'imprudence qu'il eut de se jeter dans le parti de Louis de Bourbon, prince de Condé, chef de l'armée des protestants, devint la source de ses malheurs. Il ne tarda pas à faire cause commune avec les hérétiques, et suivit toutes les traces du cardinal apostat Odet de Châtillon, évêque de Beauvais. Aussi, le parlement de Paris, par arrêt du 18 juillet 1560, le priva de son archevêché et le déclara déchu de tous ses bénéfices, qu'on ne devait pas regarder comme la récompense des services rendus à l'Église.

Malgré cette condamnation, des titres du 2 octobre 1564, attestent que Jacques du Broullat se disait encore abbé et comte de Lagny, seigneur de Lizy. Ce malheureux livra cette dernière abbaye aux protestants, qui foulèrent aux pieds les saintes reliques du monastère, volèrent l'or et l'argent dont elles étaient pieusement recouvertes, brûlèrent ou mirent en lambeaux les chartes de l'abbaye, et désolèrent la ville de Lagny par le vol, le meurtre et les plus honteux attentats aux mœurs. On croit que Jacques du Broullat fut exilé en Allemagne, et qu'il y mourut en 1576 après s'être marié.

Louis de Pévrel, seigneur de Monterollier, abbé de SaintVictor en Caux, au diocèse de Rouen, et vicaire général de Jacques du Broullat, visita canoniquement en son nom l'église d'Arles le 21 avril 1551. Cette même année, une bulle du pape Jules III érigea en collégiale le prieuré de Notre-Dame la Major à Arles. L'installation du chapitre eut lieu le 29 août 1551 ; Jean de Nicolaï en avait été nommé doyen, Antoine Grisot précenteur, et les autres chanoines furent Jean Cartelier, Pierre Michel, Jacques Clair, Jean Bossel, Antoine Bret, Barthélemi Coat, Jean Robert et Étienne Vincent.

Jacques du Broullat portait pour armoiries : d'argent, au chevron d'azur.

83. — ROBERT DE LENONCOURT (1560-1561).

Issu de l'une des quatre grandes familles de Lorraine, Robert était le second fils de Thierri de Lenoncourt, seigneur de Vignory, et de Jeanne de Ville-sur-Illon, morts, le premier à Paris, le 20 janvier 1514, et la deuxième à Vitry, le 3 février 1525. Il était neveu de Robert de Lenoncourt, archevêque de Reims, et oncle de Philippe, cardinal de Lenoncourt. Nommé prieur de Saint-Pourçain en 1516, abbé de Saint-Remi de Reims en 1523, de Saint-Philbert de Tournus en 1530, il devint évêque de Châlons-sur-Marne le 10 mai 1535, et prêta serment au roi à Amiens pour son évêché le 13 juin de la même année. Robert fit son entrée solennelle dans sa cathédrale le 10 octobre suivant , et rendit hommage à la métropole de Reims le 17 du mois de novembre.

En sa qualité de pair de France, comte de Châlons, il se trouva le 15 janvier 1536, au lit de justice tenu par le roi François Ier, qui, peu de temps après, le députa auprès de Charles-Quint, pour mettre fin, s'il était possible, aux différends qui existaient entre eux relativement au duché de Gueldres. Ce fut pendant cette ambassade, que sur la recommandation du roi de France, le pape Paul III le créa cardinal dans le consistoire du 20 décembre 1538, et lui conféra plus tard le titre de Sainte-Cécile. Le souverain Pontife lui ayant accordé un induit, le roi François Ier, pour en régler l'exécution , donna des lettres patentes datées de Châtellerault le 28 mai 1541, enregistrées au parlement de Paris le 13 août suivant, et ce fut en vertu de cet induit, que Robert, en mai 1545, remit le pallium à Charles de Lorraine, archevêque de Reims. N'ayant pu se trouver le 26 juillet 1547 à Reims, au sacre du roi Henri II, le cardinal se fit représenter à cette cérémonie par Louis de Lorraine, évêque de Troyes. Démissionnaire de l'évêché de Châlons-sur-Marne le 30 mai 1550, Robert de Lenoncourt fut nommé en 1551, à l'évêché de Metz.

11 vint prendre en personne possession de son nouveau siège, et ce fut une solennité extraordinaire pour les Messins, qui, depuis soixante-sept ans, n'avaient pas vu d'évêque dans leur cité. La maison de Lorraine avait tellement trafiqué de ce bénéfice , que l'on avait fini par ne plus savoir à qui il appartenait. L'empereur d'Allemagne fut même obligé de s'en informer auprès des magistrats de Metz. Poussé par l'ambition, le cardinal forma le projet insensé de se rendre souverain de sa ville épiscopale. C'est dans ces vues qu'il voulut, en janvier 1552, convoquer à Metz les États de son évêché, mais les Messins s'y opposèrent, et le forcèrent de les transférer à Vie. Il parvint cependant à introduire, le 10 avril suivant, l'armée française à Metz, espérant que la république détruite, les Français l'aideraient à s'emparer du pouvoir suprême. Le cardinal rentra alors à Metz, armé de toute sa puissance, et débuta par forcer les

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