Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Il nous reste à ajouter ici une série de notions sur la culture des Lobélies dont nous nous occupons dans cet article.

En thèse générale, on peut considérer la plupart de ces Lobélies comme plantes de pleine terre; on pourrait, dans les terrains secs, laisser les plantes en pleine terre, pendant l'hiver, pourvu qu'on prenne le soin de les abriter dans la plate-bande, à l'aide d'une couche de feuilles ou de châssis couverts de paillassons. Il est prudent de les enlever de la pleine terre, lorsque celle-ci devient habituellement humide pendant l'hiver. Dans ce cas, on laisse attaché aux racines autant de terre qu'il est possible, et on met les plantes ainsi déterrées dans des bâches bien préservées de gelées. On peut aussi les planter dans des pots et les rentrer en orangerie, ou en serre froide.

On cultive fort bien les Lobélies en pots. Elles y sont mises à l'automne ou au printemps; d'abord, en petits pots et successivement dans des pots plus larges et plus profonds, à proportion du développement des sujets. Le plus grand nombre des Lobélies aime un compost formé : 1° d'un quart de terre franche; 2° d'un quart de terreau de fumier bien consommé ; 3° d'un quart de terreau de feuilles ou de bruyère et 4o d'un quart de sable blanc et rude. Quand la plante croît vigoureusement et pendant sa floraison, elle exige des arrosements abondants d'eau de pluie saturée d'engrais, soit de bouse de vache, soit de guano. Cette infiltration d'humidité fécondante se pratique toujours sans danger, si elle n'est pas trop épaisse, au moyen d'un sous-pot.

Il nous est arrivé assez souvent d'obtenir ainsi des pieds. de Lobelia cardinalis, splendens et fulgens, offrant un buisson fleuri, d'environ 75 centimètres de haut. Les plantes cultivées dans une serre à pélargonium se trouvaient dans des pots de 12 à 15 centimètres de diamètre et d'une hauteur à peu près égale.

Si l'on veut cultiver les Lobélies en pleine terre, on doit d'abord choisir un lieu assez bien ombragé et à l'abri du soleil du midi. Nous voudrions mème, de préférence, une exposition au nord-ouest. On comprend facilement que les plantes ont besoin toujours d'une position analogue à celle où elles se trouvent dans leur pays Or, les voyageurs nous apprennent que les gracieuses Lobélies dont il est question ici se rencontrent, en leur

pays natal, dans ces sortes de situations. Il nous est aussi connu par des expériences répétées, que les Lobélies viennent fort bien en pleine terre dans la sorte de compost indiquée ci-dessus; ce compost peut même être un peu plus léger. La terre de bruyère ou un bon sable frais leur convient très-bien en France. Depuis cinq ans, nous y laissons, pendant tout l'hiver, plusieurs espèces remarquables. Elles sont seulement couvertes au pied d'une couche de feuilles sèches de 5 à 7 centim. Au-dessus de la plate-bande se trouvent des châssis que l'on ouvre chaque fois que le temps est doux, ou qu'un soleil bienfaisant luit à l'horizon. On a grand soin d'empêcher l'introduction dans la bâche de toute humidité. Nous connaissons un grand amateur du genre Lobelia qui conserve dans une platebande, exposée au nord, derrière une haie d'aubépine et en pleine terre, toute une collection de grands pieds de Lobélies et plus de 500 jeunes plantes provenant de graines semées l'été dernier. Au 1er février dernier, ces plantes, abritées comme il a été indiqué ci-dessus, se trouvaient dans le plus parfait état de conservation (1).

Nous pouvons donc conseiller avec toute confiance ces procédés de culture, lesquels ayant été suivis avec succès dans plusieurs localités de Belgique, donneront des résultats non moins favorables dans le nord, le nord-est et le nord-ouest de France. Quant aux départements méridionaux, il n'y a pas de doute que le Lobélia ne s'y conserve dans la pleine terre, en hiver, pourvu que les plantes soient mises dans un endroit un peu ombragé, derrière une haie vive, par exemple, pour être préservées en été d'une chaleur trop intense. Il faut de plus avoir soin de couvrir les pieds de ces plantes, pour les abriter en hiver contre l'humidité et les gelées trop fortes (2).

(1) Voici les espèces qui passent l'hiver à Paris, au moyen de couverture de feuilles lobelia fulgens, splendens, cardinalis, syphilitica, ignea, campanuloides, tupa. PEPIN.

(2) Les Lobélies se multiplient de boutures de feuilles, tiges, bourgeons et de bouts de racines coupées près du collet ; par la séparation de leurs pieds et facilement par la voie des semis. Ces graines doivent être semées en pots ou en pleine terre, répandues seulement à la superficie du sol, attendu leur finesse; les repiquer ensuite dans des pots ou en pleine terre et les arroser copieusement pendant les chaleurs de l'été.

PEPIN.

Notre tâche est remplie. Cependant nous ne pourrions terminer cet article sans faire connaître aux amateurs du genre Lobelia et aux horticulteurs en général, que notre courageux et savant compatriote M. Linden, mieux connu et apprécié en Angleterre et en Allemagne, qu'en Belgiqne et en France peut-être, a recueilli dans ses dernières explorations faites dans les républiques de la Colombie, de Bogota, de Venezuela, de la Nouvelle-Grenade, etc., des graines de 48 nouvelles espèces du genre Lobelia, parmi lesquelles on en voit dans son herbier des échantillons, qui, sous tous les rapports, sont plus remarquables que ceux des espèces connues jusqu'ici en Europe. Il a apporté dernièrement ces graines en Belgique, où déjà l'on en a semé, dans la serre d'un horticulteur. Plusieurs espèces ont levé et, sans aucun doute, dans le courant de 1845 et 1846, on pourra admirer et juger quelques-unes de ces nouvelles acquisitions.

Honneur aux hommes courageux, qui, par amour de la science, exposent vingt fois leur vie pendant de longs voyages, au milieu d'immenses savanes stériles, d'inaccessibles montagnes, et de forêts vierges, ou presque inexplo

rées avant eux.

Honneur leur soit rendu, pour avoir rapporté de tous ces pénibles et lointains voyages, dans leur pays natal, le riche tribut recueilli avec tant de soin et d'efforts en tous genres!

Puissent-ils aussi jouir du fruit de leurs travaux et trouver une juste récompense au moins dans l'estime bien méritée des personnes qui s'intéressent à la science de la botanique et au culte de Flore! J. DE JONGHE.

Bruxelles, février 1845.

Sur le Cèdre de l'Atlas et sur la variété, dite Argentée, que l'on suppose sur cette chaîne de montagnes.

M. Hardy m'écrit d'Alger ce qui suit :

« J'ai des nouvelles positives à vous donner au sujet des Cèdres qui se trouvent à 1400 mètres au dessus de Blidah. Ce sont les mêmes qui ont été décrits dans les Annales forestières par le malheureux Renoux; ce n'est point le Deodara, comme je l'avais pensé, d'après les rameaux pendants et la couleur glauque qu'on m'avait annoncée, c'est tout simplement celui du Liban; il y en a effectivement

qui sont d'un blanc glauque, mais cela me paraît tenir à la mauvaise qualité du terrain, laquelle leur occasionne une espèce de maladie qui tiendrait de l'albinisme ; ce qui me confirme dans cette opinion, c'est que les Cèdres de cette nature donnent des jets bien moins vigoureux que les ordinaires; ils n'ont pas les rameaux pendants comme on l'avait annoncé, et je n'ai remarqué aucune différence dans la forme des cônes. Il n'est donc pas possible d'admettre comme espèce ni comme variété, le Cèdre de l'Atlas; car, transplanté dans une position meilleure, il reprend sa couleur naturelle (1).

» Lorsque j'ai gravi cette montagne, il y avait beaucoup de neige, il y avait des places où j'en avais jusqu'au milieu du corps; je traînais par la bride mon cheval qui ne voulait plus ni avancer ni reculer, j'étais sur un point très-élevé, mais ce n'est pas là où la neige a le plus d'épaisseur, parce que le vent la balaye. et comble des trous souvent très-profonds. Je n'ai pas jugé à propos de m'aventurer plus avant pour trouver les gros Cèdres, ce sera pour un autre jour, lorsqu'il n'y aura plus de neige; ceux que j'ai vus sont presque à l'état de broussailles : les plus grands n'avaient pas plus de 10 mètres de hauteur, un grand nombre ont déjà leurs flèches mortes; les grands Cèdres ne peuvent se trouver que sur les revers où il y a beaucoup de terre végétale, et surtout où ils se trouvent à l'abri du vent dominant.

>> Je me hâte de vous dire que les grands arbres sont fort rares en Algérie, et si, sérieusement, on voulait exploiter ses richesses forestières, pour fournir à la consommation du bois de construction, il est probable qu'on en verrait la fin avant trois ou quatre ans. »

M. Hardy a remarqué depuis longtemps qu'il fallait, autant que possible, surtout aux environs d'Alger, planter des rideaux de grands arbres les plus rustiques du côté de l'ouest de son terrain, puis planter successivement en s'avançant à l'est les espèces les plus délicates. Ce grand rideau abrite les cultures annuelles, même le blé, et doit ètre préféré au mauvais usage de disperser les grands ar

(1) M. Hardy paraît décider ici d'une manière trop affirmative le fait de la transplantation, car, personne, vraisemblablement, ne l'a encore effectuée jusqu'à présent.

P.

bres sur tous les points, comme on l'a conseillé mal à propos.

L'expérience que M. Hardy a acquise sous le climat d'Alger ne doit laisser aucun doute sur ce qu'il avance, c'est pourquoi j'ai pensé que ces renseignements pourraient être utiles au moins aux colons qui auraient l'intention d'aller faire des plantations en Algérie. NEUMANN.

Nota. M. Louis Vilmorin a examiné la question relative au Cèdre de l'Atlas. Voir la note qu'il a insérée dans le Bon Jardinier de 1845, page xxxiv, et qui a été réimprimée dans la Revue horticole, tome VI, page 285, février 1845.

Érables nouveaux ou peu connus.

ÉRABLE A FEUILLES DE FRÉNE CRISPÉES. Acer negundo crispum. Cette variété est déjà ancienne, car il y a 15 ans qu'elle m'a été envoyée de Tarascon par MM. Audibert. Il paraît qu'elle a plus tardé à s'avancer dans le nord; je n'aurais pas songé probablement à lui donner place dans ces notes, si je ne l'avais vue récemment portée, comme nouveauté et à un prix élevé, dans les catalogues belges et dans les nôtres.-C'est un érable à feuilles de frêne dont toutes les folioles sont crispées. L'espèce elle-même a une tendance à l'irrégularité dans la découpure de son beau feuillage, mais les lobes et les dentelures de la variété tombent dans la bizarrerie; on chercherait inutilement deux feuilles à contours semblables; indépendamment de leur déchirure capricieuse, elles ont leur surface tourmentée par des rétrécissements et se contournent en divers sens; il y a souvent une altération et comme une panachure dans le milieu de la feuille, le long de la nervure principale. Cette variété durera; elle présente à peine quelques feuilles moins crispées au bas des rameaux vigoureux ou des greffes de l'année, et elle semble se prononcer toujours plus fortement à mesure que les arbres vieillissent. Les rameaux sont moins élancés que dans l'espèce, ils ont eux-mêmes quelque propension à se contourner, quoique à un bien moindre degré que les feuilles. L'aspect de l'arbre est singulier; isolé ou sur les bords d'un massif, il produit de l'effet.

E. HYBRIDE A FEUILLES PANACHÉES. A. hybridum variegatum. En faisant une espèce de l'Erable hybride, je me conforme au catalogue du Jardin des Plantes et à la no

« ZurückWeiter »