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» fort longue pour fe procurer du fruit: & tailler toujours court » ou à bois la branche la mieux placée. Pour celle à fruit, elle ne » gâtera point l'arbre, parce que dès ce moment elle est con» damnée à être retranchée, après avoir fubfifté un ou deux ans. » Voilà le moyen le plus sûr de se procurer beaucoup de fruit, » en même temps qu'on renouvelle perpétuellement le bois par » de jeunes branches vigoureuses.

» A l'égard des brindilles, ou branches chiffonnes, il en faut » faire peu de cas. Souvent le fruit qu'elles portent tombe avant » d'être mûr; ou bien il devient pâteux & de mauvais goût, en » comparaison du fruit qui vient fur les branches de force moyen» ne: il faut donc les retrancher, à moins qu'on ne fe propose » d'affoiblir un arbre trop vigoureux. On peut cependant, faute » de meilleures branches pour garnir un vuide, les tailler à un » œil; car pour peu que l'arbre ait de vigueur, il en fortira fou» vent une bonne branche. Au refte, dans ces brindilles, il y en » a de plus foibles les unes que les autres, & quelques-unes ap» prochent de la force des branches de bon bois; en ce cas, » faute d'autres plus vigoureuses, on en peut tailler quelques» unes à fruit.

» Quand les Pêchers font formés, & qu'ils font dans leur vi» gueur & en leur plein rapport, il ne faut pas, comme font » certains Jardiniers, continuer à les charger beaucoup. Si on >> les traitoit comme les jeunes arbres, ils ne dureroient pas » long-temps. Il ne faut les charger que proportionnellement à » leur vigueur, conserver les branches vigoureuses, & qui font » placées de façon à remplir les vuides. C'eft ici où ceux qui » favent la taille des Pêchers, fuivent différentes méthodes.

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» Celle que j'ai adoptée confifte à retrancher les branches » gourmandes, à moins qu'elles ne foient nécessaires pour » remplir un vuide; à tailler court des branches de force » moyenne pour fe procurer de nouveau bois & renouveller

» l'arbre. C'est pourquoi il faut toujours choifir pour cet objet » des branches assez basses; & tailier long plusieurs branches >> pour fe procurer du fruit, fauf à les retrancher quand, pre» nant trop de longueur, elles pourroient nuire à la beauté de » l'arbre, ou quand elles font épuisées par la quantité du fruit qu'elles auront fourni; & il faut essayer, pour avoir de bon » fruit, de choisir pour cet effet des branches vigoureuses; & si » l'on eft obligé d'en prendre de force moyenne, il ne il ne faut pas » les tailler fort long. On doit conclure que toutes les bran>>ches chiffonnes doivent être retranchées, excepté les petites » branches courtes qui font uniquement destinées à donner du » fruit.

>> On doit auffi retrancher entiérement toutes les branches » maigres, ufées, & qui ne font que de foibles productions. Si » cependant une telle branche ne pouvoit être remplacée par » une autre vigoureuse, pour éviter qu'il ne reftât un vuide, on » pourroit la ravaler fur les meilleures branches qu'elle aura » produites, qu'il faudroit tailler court, ainsi que les branches » qu'on deftinera à donner dụ fruit; ayant toujours foin de ne » point trop charger les branches peu vigoureufes.

» Suivant ma façon de tailler, on conferve fur les branches » bien conditionnées, deux branches de celles qu'elles ont pro» duites: la plus forte & la mieux placée, qui eft ordinairement » la plus basse, est taillée court pour donner du bois ; & l'autre » eft taillée long pour fournir du fruit: bien entendu qu'on s'é» carte de cette regle, fi l'arbre eft peu vigoureux, & qu'il y >> ait un vuide à remplir; auquel cas on peut renoncer à avoir » beaucoup de fruit, & tailler les deux branches pour avoir du » bois plus abondamment.

» A l'égard des arbres qui, au lieu de croître, commencent » plutôt à être en retour, il faut retrancher encore plus févére»ment toutes les branches chiffonnes qui épuifent l'arbre, &

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» ne donnent que de mauvais fruits. On doit auffi ôter les bran»ches gourmandes qui affoibliroient beaucoup ces vieux arbres. Il » ne faut conferver que les branches de bon bois, & les tailler » affez court. Mais il convient ici d'avoir de la prévoyance. Si l'on » apperçoit qu'une branche ne durera pas long-temps, on doit » effayer de trouver une branche vigoureufe, qu'on prépare par » la taille à remplir dans la fuite le vuide que laissera la branche » foible, lorfqu'on fera obligé de la retrancher. J'ai vu par cette » prévoyance retrancher une grosse branche, & la place être » occupée fur le champ par des branches qu'on avoit préparées >> d'avance »>.

Nota. Cette méthode, la fuivante, & celle qui a été exposée dans la Culture générale, réprouvent les branches gourmandes & celles de faux bois, excepté en certains cas qui font trèsrares dans la pratique de la plupart des Jardiniers, & que je crois devoir être beaucoup plus fréquents.

La vigueur & le lieu de la naiffance d'une branche fuffifent communément pour la faire regarder comme gourmande, & fans examiner fes qualités, la faire profcrire comme telle. Or plusieurs causes peuvent donner naissance à cette branche vigoureuse, gourmande ou non: une taille trop courte ou trop déchargée; une branche arquée, ou paliffée presque horizontalement; une coupe trop oblique, qui a éventé le dernier œil, qui a péri, ou qui n'a produit qu'un bourgeon foible. Les Jardiniers font fouvent cette faute dans leur coupe qu'ils commencent plus bas que le fupport de l'œil fur lequel ils taillent. Dans les deux derniers cas, faut-il retrancher ces branches vigoureuses? Ne Vaut-il pas mieux les conferver, les tailler, & ravaler deffus la derniere taille, fi ce qu'elle a produit au-delà eft foible & mal conditionné? Dans le premier cas, les fupprimer, & continuer tailler court, c'est ajouter mal fur mal. Il faut moins décharger l'arbre, alonger fa taille, conferver (fauf à les retrancher par la Tome II.

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fuite, s'ils deviennent inutiles ou nuifibles) les gourmands qu'or peut placer fans confufion, & fupprimer les autres.

Pareillement les branches de faux bois viennent d'une taille trop courte qui, ne laiffant pas affez d'iffues à la feve, la fait refluer fur les anciennes tailles; ou des branches trop vieilles, ufées, remplies de calus, de noeuds, de coudes, de chicots, de cicatrices, qui gênant trop le cours de la feve, l'obligent de prévenir ces obftacles, & de s'ouvrir des paffages contre l'ordre commun. La premiere cause étant la même qu'une de celles qui produifent les gourmands, on traite de même les branches de faux bois. Ces branches occafionnées par les dernieres causes font précieuses; les retrancher, c'est fruftrer les efforts que fait un arbre pour fe renouveller; c'eft préférer des branches inutiles ou près de le devenir, à des branches capables de leur fuccéder

avec avantage.

Quant aux petits bourgeons de faux bois qui ne percent que pendant la seconde feye, & qui font ordinairement la fuite de l'ébourgeonnement fait trop tôt ou trop rigoureusement, on n'en conferve qu'au défaut de meilleur bois.

La plupart des défordres qui arrivent dans la végétation des arbres venant de ce que les Jardiniers les déchargent trop, & les taillent trop court, on demande à quelle longueur il faut tailler, & quelle charge on peut donner. Nous l'avons déja dit: cette question ne peut fe réfoudre qu'en présence du fujet, dont il faut voir l'efpece, l'état, la vigueur, &c. Mais nous pouvons 'dire en général que fur un arbre dans fa force & en bon état, on peut tailler toutes les branches bien placées & bien conditionnées, qui peuvent se paliffer fans confusion: que la taille de ces branches n'eft point trop longue lorfqu'elle eft faite un peu avant l'endroit où elles commencent à diminuer de groffeur; la longueur des branches à fruit se déterminant ordinairement fe la pofition de leurs boutons à fleurs. De forte qu'un bourgeon

fe

par

gourmand, ou de faux bois long de fept à huit pieds, pourra quelquefois être taillé à trois pieds & même davantage, & les autres branches à proportion. Mais n'eft-il point à craindre qu'un arbre taillé fi long, ne prenne trop d'étendue & ne fe dégarniffe? 1o. Si l'étendue eft un défaut dans un arbre, confentons qu'il soit coupé, rogné, mutilé ; fi elle est une perfection, pourquoi la lui envier, & s'opposer à son penchant pour l'acquérir? 2o. Il est rare qu'un bourgeon fort n'ait pas pouffé dès la même année plufieurs petites branches dans fon étendue: on peut tailler les meilleures, & fe raffurer contre la crainte des vuides; & s'il n'en a pouffé aucune, en l'inclinant presqu'horizontalement, la feye qui n'y coulera que modérément, agira fur la plupart de fes yeux, & en développera.

Ces obfervations, que nous avons infinuées ailleurs, étant intéreffantes pour tous les arbres, & particuliérement pour le Pêcher, nous ne pouvons nous difpenfer de les faire, malgré notre réfolution de ne rien dire de nous fur tout ce qui concerne la conduite des arbres, & d'expofer fimplement les pratiques des meilleurs Jardiniers, & quelques-uns des principes fur lefquels elles paroissent fondées : résolution à laquelle nous avons peu manqué, n'ayant propofé que rarement & avec réserve nos doutes, nos réflexions, ou des pratiques différentes & des fentiments particuliers.

METHODE DE M. DE COMBES.

» J'APPELLE Pêchers du fecond âge, ceux qui font dans toute » leur force; les arbres du troisieme âge font ceux qui font un peu >> fur le retour; ceux-ci ne fauroient être trop ménagés, il faut » les tailler court & feulement fur les meilleures branches: les » petites ne doivent point abfolument être confervées, parce » que fur de vieux fujets, elles ne donnent que du fruit éthique,

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