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Une rainure profonde le divise suivant fa hauteur, & fe termine du côté de la queue à une cavité ferrée & peu profonde ; & du côté de la tête à un enfoncement affez confidérable, dont le milieu, où l'on n'apperçoit point de mamelon, fe teint ordinairement de rouge-vif. La chair se teint de la même couleur autour du noyau à cette extrémité du fruit.

La peau prend rarement un peu de couleur. La chair est succulente; mais l'eau eft ordinairement fure & amere. Le noyau eft petit & blanc.

Ce fruit très-médiocre, qu'on ne cultive que pour la curiofité, mûrit vers la mi-Octobre.

Ayant d'abord tiré de ces petits Arbres d'Orléans, je les ai multipliés en femant les noyaux. Les arbres qui en font venus, ont donné des Pêches encore plus mauvaises que celles des Arbres d'Orléans.

XLIII. PERSICA Africana, nana; flore incarnato, pleno, fterili.
PESCHER nain à fleur double.

CET arbriffeau ne donnant point de fruit, on ne fait fi l'on doit le ranger parmi les Pêchers ou les Amandiers; ou s'il ne doit pas être regardé comme un Prunier.

Il demeure très-nain; produit beaucoup de fleurs très-doubles, de couleur de rofe, & d'une forme très-approchante de celles du Pêcher.

Ses bourgeons font menus & rouges du côté du foleil, comme ceux de la plupart des Pêchers.

Ses feuilles, en fortant du bouton, font roulées les unes dans les autres, comme celles du Prunier. Vues par deffus, deffus, on y obferve des fillons enfoncés fur les nervures, comme aux feuilles du Prunier ; & par dessous, les nervures paroiffent plus faillantes qu'au Pêcher. Mais elles font alongées, comme celles du Pêchers

cependant un peu plus larges, relativement à leur longueur. Leur vert est encore femblable à celui des feuilles de Pêcher. Au refte cet Arbriffeau ne doit être cultivé que dans les Jardins d'ornement,

'de

CULTURE.

I. LE PESCHER, Comme tous les végétaux, porte des femences fécondes propres à le multiplier; mais fes femences, comme celles des autres Arbres Fruitiers, perpétuent rarement leur efpece: elles n'en produisent ordinairement que des variétés inférieures en qualités. Cependant ayant vu dans plusieurs provinces & même dans les vignes des environs de Paris, des Pêchers élevés noyaux, qui donnent de beaux & excellents fruits; j'ai femé des noyaux des meilleures Pêches d'efpalier. Il en est provenu des arbres dont la plupart produisent des fruits que les Connoiffeurs ont fouvent préférés à ceux d'efpalier. Les uns ont confervé leur efpece prefque franche & fans altération; d'autres ont dégénéré pour la forme & la grosseur du fruit; quelques-uns ont formé des variétés peu estimables. Plusieurs Amateurs ont fait la même épreuve avec le même fuccès.

De cette obfervation & de ces expériences, je conclus 1o. qu'il eft faux que, pour avoir par les femences des Pêchers de bonnes especes, il foit nécessaire, comme plusieurs l'afsurent, de prendre les noyaux fur des arbres francs du pied & non greffés. 2°. Que les Pêches méprisables connues fous le nom de Pêches de Vignes, ne font telles, que parce qu'elles font produites par des arbres presque fauvages venus de noyaux de mauvaises especes anciennement plantées ou femées dans ces terreins. 3°. Que la greffe ne changeant point l'efpece, comme il eft prouvé dans la Phyfique des Arbres, les femis de noyaux font le feul moyen d'obtenir de nouvelles especes & variétés de Pêchers. La naissance

du Pavie de Pomponne, de la Pêche d'Andilly, de la Belle de Vitry, de la Chanceliere, de la Madeleine de Courfon, &c. ne remonte pas à des temps bien éloignés du nôtre; & il eft au moins vraisemblable que les autres bonnes efpeces ne nous ont pas été envoyées du Jardin d'Eden.

Mais ceux qui font moins fenfibles à l'efpérance d'acquérir de nouveaux biens qu'à la jouissance des biens acquis, confervent & perpétuent par la greffe les bonnes efpeces de Pêchers.

II. Le Pêcher se greffe fur franc, fur l'Amandier, fur le Prunier & fur l'Abricotier. Quoique les Pêchers greffés sur les Pêchers élevés de noyaux deviennent beaux & forts, les Pépiniériftes en greffent peu fur franc; foit par la difficulté de fe procurer assez de ces fujets, foit parce que ces arbres font, comme ils le prétendent, trop fujets à la gomme. Je présume que cette accusation est fondée; mais j'ai quelque regret de l'avoir crue fans examen; & je fouhaite que l'expérience puiffe faire connoître au moins quelqu'efpece de Pêcher propre à produire des fujets qui n'ayent point ce défaut. Il me femble auffi qu'on en greffe trop peu fur l'Abricotier venu de noyau : j'en ai vu trèsbien réuffir dans des terreins où le Prunier & l'Amandier s'étoient refufés. Ce font ces deux derniers fujets qui font le plus en usage pour la greffe du Pêcher. L'un eft propre pour les terres qui ont peu de profondeur, pourvu qu'elles ne foient pas trop feches. L'Amandier, dont les racines pivotent & s'enfoncent, s'accommode mieux des terres légeres & fablonneuses, pourvu qu'elles ayent de la profondeur. Toutes les efpeces de Pêchers fe greffent bien fur le Prunier de Damas noir, de Cerisette, ou mieux de S. Julien. L'Amandier convient auffi à toutes. « L'ex» périence, dit M. de Combes, a convaincu tous ceux qui font » métier d'élever des Arbres aux environs de Paris, que la Pêche » Violette & la Chevreuse ne réussissent bien que fur le Prunier » de S. Julien-Jorré». Sur les faits de cette nature, l'expérien◄

ce est une preuve fans réplique. Cependant j'ai vu à cinq lieues de Paris de fort beaux Pêchers de Violette & de Chevreufe greffés fur Amandier & plantés dans deux efpaliers, l'un au midi, l'autre au couchant, dont la terre eft bonne, mais forte & compacte; ils donnoient des fruits très-beaux, très-bons & très-abondants. Cette nature de terrein fait peut-être une exception. J'ajouterai que le Prunier m'a toujours paru un mauvais fujet pour quelques efpeces de Pêchers; & pour toutes un fujet médiocrement bon, & très-inférieur à l'Abricotier & à l'Amandier.

L'écuffon à œil dormant eft la feule greffe convenable au Pêcher. Elle se fait depuis la mi-Juillet jusqu'à la mi-Août fur les Pruniers & vieux Amandiers; un peu plus tard fur les Abricotiers; depuis la mi-Août jusqu'à la mi-Septembre fur les jeunes Pêchers & Amandiers; ou, pour parler plus précisément, lorsque la seconde seve des sujets quelconque eft fur fon déclin ; ce qui arrive plutôt, ou plus tard, fuivant le progrès de l'année. L'écuffon doit être garni d'un œil double ou triple, & non d'un œil fimple.

III. Le Pêcher n'est point un arbre de tous les climats. Il ne peut fubfifter dans l'Amérique méridionale, ni dans les pays fitués fous ou près la Zone torride. L'Italie & même la Provence font privées de nos Pêches délicates, & obligées de fe contenter de leurs Pavies, qui ne réuffiffent que rarement & médiocrement dans notre climat. L'Amérique feptentrionale & toutes les régions du nord, ne connoiffent point cet Arbre. Ainsi un climat tempéré eft le feul qui lui convienne. Si les environs de Paris ne jouiffent pas, comme plufieurs Provinces moins feptentrionales, de l'avantage d'avoir ordinairement le Pêcher en plein-vent, ils sont bien dédommagés de la culture pénible & dispendieuse qu'il y exige par le grand nombre d'excellentes efpeces qui s'y élevent avec fuccès, & qui donnent abondamment

des

des fruits d'une beauté, & d'un goût fin & délicat qu'on ne leur connoît dans aucun autre pays. De forte que, foit terrein, soit degré de température, foit habileté des Cultivateurs, foit ces trois causes ensemble, le Pêcher paroît embellir & perfectionner fes dons pour cette contrée particuliere de l'Europe.

Quoique le Pêcher s'accommode de toutes fortes de terreins, pourvu qu'ils ne foient pas ineptes à la végétation; cependant l'Arbre n'acquiert pas par-tout la même force, ni fes fruits le même degré de bonté. Dans les terres maigres, arides, argilleufes, les Pêches font fujettes à devenir pâteuses, & la plupart, faute de fubfiftance, tombent avant leur maturité ; & fouvent les Arbres font attaqués de la gomme. Dans les terres graffes, sous lesquelles, à une petite profondeur on trouve la glaise, les Pêchers deviennent beaux & fertiles; mais leurs fruits font ordinairement, fuivant les efpeces, ou infipides, ou d'une aigreur desagréable. On observe communément de ne planter dans les terreins froids & humides que des Pêchers greffés fur Prunier; & dans les terreins chauds & fecs, des Pêchers greffés sur Amandier. Je fuis fondé fur l'expérience à croire que cette distinction est inutile, pourvu que le terrein ait de la profondeur.

On peut efpérer un fuccès complet des Pêchers plantés dans une terre douce, meuble, substancieuse, profonde, qui ne péche ni par excès, ni par défaut d'humidité.

IV. Il n'y a qu'un petit nombre d'especes de Pêchers qui réusfiffent bien en plein-vent dans notre climat, telles que la Bourdin, la Perfique, les Chevreufes; les autres ou trop délicates, ou trop tardives ont befoin du mur, pour défendre ou pour mûrir leur fruit (*). La nature du terrein & l'efpece de Pêches décident de l'expofition convenable. 1o. Nulle espece ne peut

(*) Les places dans les efpaliers font trop précieufes pour être occupées par des Pêchers élevés de noyaux, dont la qualité du fruit eft encore inconnue, & peut auffi

Tome II.

fouvent fe trouver mauvaise ou médiocre, que bonne. On les plante en plein-vent; & ordinairement ils y réuffiffent affez bien.

G

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