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RUBUS IDÆUS,

FRAMBOISIER.

I. RUBUS IDÆUS fpinofus fručtu rubro. J. B.
FRAMBOISIER à fruit rouge.

LE

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E FRAMBOISIER eft un Arbrisseau qui ne forme point de buisson, ni de tige branchue, mais une touffe de plusieurs bourgeons qui fortent du collet de la racine. Ces bourgeons font droits, cylindriques, garnis & hérissés d'un très-grand nombre de petites épines rouges, dont la base eft fort large, & la pointe très-fine est courbée vers la terre. Ils parviennent dans une année à la hauteur de trois à cinq pieds, plus ou moins fuivant la bonté du terrein, & la vigueur des racines.

Les feuilles, difpofées dans un ordre alterne fur le bourgeon, font portées par des queues cylindriques, affez groffes & longues, fur lefquelles on trouve quelques épines semblables à celles du bourgeon, mais beaucoup moindres. Sous l'aiffelle de chaque feuille sont deux boutons; l'un gros & long eft un bouton à bois qui contient les rudiments d'une branche; l'autre placé derriere ce bouton à bois immédiatement contre le pédicule de la feuille, est fort petit, & ne contient qu'une feuille.

Chaque feuille eft compofée de trois ou cinq folioles. La foliole directe qui termine toute la feuille, eft la plus grande, & fon arrête eft une extenfion ou continuation de la queue. Les folioles latérales font oppofées, & leurs arrêtes font des divifions ou ramifications de la queue, avec laquelle elles font un angle presque droit. Les deux premieres folioles, peu infé

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rieures en grandeur à la foliole directe, font placées à la moitié de la longueur de la queue. La feconde paire de folioles, moins grandes que les premieres, est placée à peu-près aux deux tiers de l'espace compris entre la premiere paire de folioles, & la foliole directe: de forte que fur une queue longue de trentefix lignes, la premiere paire est placée à dix-huit lignes, la seconde à douze lignes au-deffus, ou à fix lignes de la foliole directe.Lorsque les feuilles ne font compofées que de trois folioles, les deux latérales font à peu-près aux deux tiers de la longueur de la queue. Mais ces intervalles ne sont pas toujours si réglés fur-tout dans les feuilles des branches à fruit. Les folioles font alongées, prefqu'ovales du côté de leur épanouissement, terminées régulièrement en pointe aiguë par l'autre extrémité. Les bords font garnis de dents aiguës, profondes, régulieres, & furdentelées. Le dehors eft blanc, relevé de nervures très-faillantes. Le dedans est d'un vert-gai, creusé de fillons profonds. Ces nervures & ces fillons sont d'autant plus marqués, que les folioles ayant été pliées en éventail dans le bouton fur chaque nervure, elles en confervent une impreffion très-sensible. Communément toutes les folioles latérales font divifées fuivant leur longueur par leur arrête en deux parties, dont l'inférieure est un peu plus large que l'autre.

Vers la mi-Février, on rabat les bourgeons de l'année précédente de dix-huit pouces à trois pieds fuivant leur force. Les deux boutons des derniers noeuds s'ouvrent au printemps; de l'un il fe développe une feuille, & de l'autre une branche à fruit. A mesure que cette branche s'alonge, elle produit à chaque nœud (qui eft placé dans un ordre alterne) une feuille & une rafle ou queue commune qui donne naissance dans un ordre pareillement alterne à plufieurs pédicules déliés, couverts d'une gaîne à leur naissance, & portant chacun un bouton à fleur de forme conique terminé en pointe très-aiguë.

La

La fleur est compofée 1°. d'un calyce d'une feule piece dont le fond est plat; il fe divife en cinq grandes échancrures triangulaires d'environ deux lignes de bafe, fur quatre ou cinq lignes de hauteur, terminées en pointe très-aiguë; lorsque le fruit est noué, elles fe renversent fur fon pédicule: 2°. de cinq petits pétales blancs, ovales, longs d'environ deux lignes & demie, & larges d'une ligne & demie, attachés fur les bords intérieurs du calyce entre les échancrures; ils demeurent presque fermés fur les étamines, & ne se renversent point en dehors: 3°. d'un fort grand nombre d'étamines blanches, terminées par des fommets de même couleur, difpofés en deux rangs autour du fond du calyce; celles du rang extérieur font longues d'environ deux lignes; celles de l'autre rang font fort courtes; toutes fe couchent ou s'inclinent fur les piftils: 4°. d'un fupport un peu conique, garni d'un grand nombre d'embryons oblongs, portant chacun un ftyle délié furmonté d'un très-petit ftygmate. Tous ces styles font raffemblés comme en un faisceau, qui s'éleve au-deffus des étamines.

Ces embryons deviennent autant de petites baies fucculentes, qui étant jointes ensemble, & toutes réunies fur le fupport, forment un corps presque hémisphérique de sept à huit lignes de diametre, fur cinq ou fix lignes de hauteur, qu'on nomme Framboife. Le nombre des grains ou baies qui le compofent, varie fuivant le nombre des embryons qui ont noué, ou avorté. Prefque tous portent jusqu'à leur maturité le style desséché de leur pistil. La plupart des filets des étamines subsistent auffi jufqu'au même terme.

La peau, très-mince & unie, eft d'un rouge-clair, mais terne & comme couvert d'une pouffiere ou fleur.

Tout le monde connoît le parfum délicat & agréable de la Framboise, trop fouvent altéré par la mauvaise odeur de la pu

naife de bois.

Tome II.

Kk

Chaque grain contient un petit pepin, applati qu'on fent à peine en mangeant le fruit.

Le fupport, qui prend des accroiffements proportionnés à ceux du fruit, en occupe le milieu. Au temps de la maturité, il s'en détache facilement, & demeure très-adhérent au calyce; il est comme hérissé de petites pointes, qui font les fibres des ovaires.

II. RUBUS IDÆUS spinosus, fručtu albo. C. B. P.

FRAMBOISIER à fruit blanc.

C'EST une variété du précédent qui n'en differe que par la couleur du fruit, & un peu moins de parfum. Les autres Framboifiers fervent à la décoration des Jardins.

CULTURE.

On pourroit multiplier le Framboifier par les femences, mais il fe propage plus facilement & plus promptement par les drageons qui ne fortent que trop abondamment de fes racines. De la mi-Novembre au commencement de Mars, on les arrache avec leurs racines; on les rabat à douze ou dix-huit pouces, & on les plante à deux ou trois pieds les uns des autres en rayons éloignés de quatre ou cinq pieds, ou en quinconce à une plus grande distance, ou dans un autre ordre à volonté.

Cet Arbriffseau ne fe rebute d'aucun terrein; mais il réussit mieux dans une terre meuble & un peu feche, que dans une terre compacte & humide. En Février, on rabat tous les bourgeons de l'année précédente à peu-près à moitié de leur longueur (de dix-huit à trente-fix pouces, comme il eft dit cidevant.) On retranche tous les anciens qui ont donné du fruit, & dont presqu'aucun n'a survécu à sa fécondité; on donne un

labour & on arrache en même temps tous les drageons portés par les racines loin du pied, qui formeroient bientôt un massif confus. Tout ce travail se peut faire dès l'automne. Telle est la culture du Framboisier, qu'on a coutume de planter dans le coin le moins utile,

USAGE S.

RAREMENT on mange les Framboises crues feules ou fans préparation. Elles fe mêlent avec les Fraises, les Groseilles, &c. on les emploie en compotes, feules ou avec des Groseilles. Elles fe confifent feules; & cette confiture eft fort bonne & fe conferve bien; mais elle eft difficile à faire. On les emploie dans la gelée de Grofeilles; on en fait des pâtes, d'excellent ratafia, des robs; une liqueur adoucissante & très-propre à calmer les maux de gorge; on la nomme Vinaigre de Framboife, parce qu'elle fe fait avec du vinaigre blanc & des Framboifes. Elles entrent dans plusieurs autres préparations d'Office & de Pharmacie.

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