& fubftantieufes, elle eft très - fondante. L'eau eft fucrée, relevée & excellente.

Les pepins font bruns, les uns larges & plats, les autres petits & très-arrondis, la plupart avortés.

Le temps de fa maturité varie auffi. Ordinairement il s'en conserve jusqu'à la fin de Février. En 1764 il n'en reftoit aucune au commencement de Janvier.

Merlet compare le Bezi de Chaumontel, au Beurré. Si ces deux Poires ne fe reffemblent pas parfaitement, il y a au moins entre elles un air de famille qui, joint aux variations de leur couleur, & à beaucoup de caracteres communs aux arbres de Beurré & à ceux de Bezi de Chaumontel, peut faire regarder le Bezi de Chaumontel comme une variété du Beurré. Il faut être attentif pour le furprendre & le faisir dans le vrai point de sa

maturité.

Les Poires représentées dans la Figure font venues de Chaumontel même, & m'ont été données par le Seigneur du lieu, possesseur du premier Poirier de Bezi de Chaumontel, qui y fubfifte encore dans la même place où il eft venu de pepin il y a environ cent ans. Le tronc & la plupart des grosses branches font creux; il a dix-fept pieds neuf pouces de tige, trois pieds huit pouces & demi de circonférence à la naissance des racines, & trois pieds deux pouces à la naissance des branches. Sa vieillesse est encore vigoureuse & féconde. Cette année 1765 il a produit un grand nombre de fort belles Poires, qui font alongées, renflées par le milieu, diminuant de groffeur vers la tête & beaucoup plus vers la queue, où elles fe terminent en pointe très-obtuse. Leur diametre eft de deux pouces neuf lignes, & leur hauteur de trois pouces.

Cette Poire devient beaucoup plus groffe & plus haute en couleur en efpalier qu'en plein-vent. Quoique la fécheresse ait été exceffive & très-longue cette année, j'en ai mesuré d'un Tome II.

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efpalier de Chaumontel, qui avoient trois pouces quatre lignes de diametre, & trois pouces fept lignes de hauteur; elles étoient teintes des couleurs les plus belles & les plus vives.

LXXIX, PYRUS fructu magno, ovoïdali, partim viridi, partim obfcurè rubro, taniolis dilutiùs rubris virgato, aftivo.

ORANGE tulipée. POIRE aux mouches. (Pl. XLI.)

CE Poirier fe greffe fur franc & fur Coignaffier.

Ses bourgeons font courts, très-gros, coudés à chaque œil, d'un violet très-foncé, ou brun vineux.

Ses boutons font gros, peu alongés, pointus, peu écartés de la branche; leurs fupports font très-gros.

Ses feuilles font de médiocre grandeur, prefqu'ovales, longues de deux pouces dix lignes, larges de deux pouces ; dentelées finement, imperceptiblement & peu réguliérement. L'arrête se pliant en arc en deffous, fait plier en gouttiere, quelquefois toute la feuille, quelquefois sa pointe feulement. Les pédicules font longs de feize lignes.

Sa fleur est grande & bien ouverte, de dix-fept lignes de diametre. Les pétales font prefque ronds. Les fommets des étamines sont très-gros, & de couleur pourpre-clair.

Son fruit eft gros, ayant deux pouces fix lignes de diametre, & deux pouces onze lignes de hauteur, d'une forme ovale, terminée en pointe vers la queue, reffemblant au Beurré ou au Doyenné, fuivant que fa hauteur excede plus ou moins fon diametre. La queue, qui eft groffe & courte, n'ayant souvent que fix lignes de longueur, eft plantée dans un enfoncement bordé de quelques boffes beaucoup moindres qu'au Doyenné. L'œil eft placé au fommet d'une cavité affez large & profonde.

Sa peau eft verte du côté de l'ombre, d'un rouge-brun du côté du foleil. Entre le vert & le rouge-brun, on apperçoit des raies ou panaches rouges. Par-tout elle eft tiquetée & marbrée de gris, ce qui la rend un peu rude.

Sa chair eft demi-caffante, affez fine & fucculente.

Son eau eft d'un goût assez agréable, quoiqu'elle foit quelquefois un peu âcre.

fier.

Ses pepins font longs & menus.

Cette Poire mûrit au commencement de Septembre.

LXXX. PYRUS fructu parvo, ferè pyriformi, hinc pulchrè & faturè rubro, inde citrino taniolis rubellis virgato, aftivo.

BELLISSIME d'été. SUPREME. (Pl. XLII. )

L'ARBRE eft vigoureux, & se greffe fur franc & fur Coignaf

Son bourgeon eft gros, court, assez droit, brun-rougeâtre tirant fur le violet-foncé, femé de très-petits points prefqu'imperceptibles.

Son bouton eft plat, triangulaire, très-peu écarté de la branche; le fupport est plat.

Sa feuille est assez grande & belle. L'arrête se replie un peu en dessous, fur-tout à la pointe. A peine la dentelure est sensible, fine fur quelques feuilles, très-écartée fur d'autres. La longueur de la feuille est de trois pouces, fa largeur est de deux pouces une ligne. La longueur du pédicule eft de vingt-deux lignes.

Sa fleur a quinze lignes de diametre. Les pétales font longs & étroits, plus larges près de l'onglet que par l'autre extrémité.

Son fruit est petit, n'ayant que vingt lignes de diametre, fur vingt-quatre lignes de hauteur. La tête eft bien arrondie; l'œil assez grand, est placé à fleur du fruit, ou au milieu d'un applatiffement plutôt que d'un enfoncement. L'autre extrémité diminue beaucoup de groffeur, fans fe terminer en pointe aiguë; de forte que cette Poire eft prefque pyriforme. La queue, longue

de dix à douze lignes, eft groffe, rouge du côté du soleil, jaune ou d'un vert très-clair du côté de l'ombre, plantée un peu obliquement, & presqu'à fleur.

La peau est lisse & brillante, d'un très-beau rouge-foncé du côté du foleil. Le côté oppofé eft d'un vert-clair, & devient jaune-citron au temps de la maturité, fouetté de rouge-pâle. Toute la couleur rouge eft femée de très-petits points jaunes; elle s'éclaircit en s'approchant du côté jaune, & forme de petites raies ou bandes. A peine y a-t-il un quart de la peau qui foit jaune; tout le refte eft rouge.

La chair eft demi-beurrée, fujette à devenir cotonneufe, & à mollir promptement.

L'eau est douce, d'un goût assez agréable, quoique peu relevé.

Les pepins font noirs, fouvent avortés.

Cette Poire mûrit en Juillet. C'est une des plus belles de cette faifon. Il faut la cueillir avant fa maturité.

La Suprême de Merlet m'eft inconnue. Sa Belliffime eft une Poire de moyenne groffeur; de trente lignes de hauteur, fuz vingt - fix lignes de diametre. Si elle fe terminoit à la queue en pointe moins obtufe, elle reffembleroit affez au Beurré, au moins par cette partie. Lorfqu'il y a moins de différence entre fon diametre & fa hauteur, fa forme approche beaucoup de celle du Doyenné. Elle est applatie par la tête ; & l'œil, souvent comme chiffonné, est placé dans une cavité peu creufée, bordée de côtes. L'autre extrémité eft une pointe tronquée. La queue, bien nourrie, de la même couleur que le fruit, longue d'environ treize lignes, souvent relevée de bosses à fa naissance, s'implante dans un très-petit enfoncement. Sa peau est très-unie, fouettée de rouge du côté du foleil, verte du côté de l'ombre; & elle jaunit en mûrissant. Son eau eft relevée d'un peu de mufc. Sa maturité concourt avec celle de la précédente.

LXXXI. PYRUS fručtu magno, oblongo, citrino, autumnali.

CE Poirier eft vigoureux, & se greffe fur franc & fur Coignaffier; il est très-fertile.

Le bourgeon eft gros & fort, coudé à chaque nœud, grisclair sur franc; fur Coignaffier, rouge, & quelques endroits verts au-dessous des yeux; tiqueté.

Le bouton est arrondi, gros par la base, court, pointu, trèsécarté de la branche; son support est très-gros & renflé.

Les feuilles font grandes & belles, longues de trois pouces trois lignes, larges de deux pouces trois lignes, dentelées réguliérement & peu profondément (les moyennes font dentelées finement ;) elles se replient en dessous. Leur pédicule est long de quinze lignes.

La fleur a quinze lignes de diametre. Les pétales font longuets & creusés en cuilleron.

Le fruit eft très-gros, ayant deux pouces onze lignes de hauteur fur un pareil diametre. Plus communément fon diametre eft de deux pouces neuf lignes, & fa hauteur de deux pouces onze lignes. Sa forme est presque ronde. L'œil est petit & placé dans une cavité peu large & peu profonde. La queue est très-grofse, longue de fix lignes, plantée au fond d'une cavité étroite, fouvent bordée de boffes & de plis affez profonds. Quelquefois cette Poire prend une forme un peu alongée; fa partie la plus renflée est vers la tête à un tiers de fa longueur: les deux autres tiers vont en diminuant vers la queue; de forte que cette extrémité n'a que quatorze ou quinze lignes de diametre.

La peau

eft verdâtre, devient jaune-citron en mûriffant. Elle prend en efpalier un rouge-vif du côté du soleil.