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XLV. PRUNUS fructu magno, longulo, cerafo propè concolore,

Virginiana.

PRUNIER de Virginie.

CET Arbre, qui nous a été apporté de la côte de Virginie, devient médiocrement grand, & donne peu de fruit; il eft fort touffu, & ses bourgeons font affez longs. Ses feuilles font alongées, & plus larges vers la pointe que vers la queue. Ses fleurs font blanches, petites, & en fi grand nombre qu'il paroît tout blanc dans le temps de fa fleur.

Son fruit eft affez gros, longuet, foutenu par une longue queue plantée à fleur. La peau est rouge presque comme une Cerife. La chair eft affez blanche, ferme & un peu feche. L'eau a un acide peu agréable. Le noyau ne tient pas à la chair.

Cet Arbre, pour fa fleur, mérite une place dans les Jardins d'ornement, mieux que pour fon fruit dans les vergers.

XLVI. PRUNUS fructu medio, rotundo, Cerafi formâ & colore.
MIRABOLAN. (Pl. XX. Fig. 15.)

L'ARBRE devient grand & très-touffu.

Ses bourgeons font menus, d'un rouge-brun-clair, très-garnis de boutons; chaque noeud porte ordinairement un œil à bois entre deux yeux à fruit. Les branches à fruit sont courtes, terminées par un grouppe de huit ou neuf boutons.

Ses boutons font très-petits & pointus.

Ses fleurs ont onze lignes de diametre. Il en porte à cinq, fix, fept, huit pétales: celles qui ont plus de fix pétales, ont deux piftils. Les échancrures du calyce font en même nombre que les pétales. Les pétales font blancs; mais les bords intérieurs du calyce étant légérement teints de rouge, le fond de la fleur paroît de cette couleur. Les pédicules font longs de fix lignes;

fouvent un feul pédicule porte deux fleurs. Ces fleurs jumelles, & celles qui ont plusieurs pistils étant en très-grand nombre, & coulant ordinairement cet arbre donne peu de fruit, quoiqu'il fleuriffe beaucoup.

,

Ses feuilles font minces, très-petites, d'un vert-gai, dentelées très-finement & peu profondément. Leur longueur est de deux pouces au plus, & leur largeur de dix à onze lignes. La queue est très-menue, longue de trois ou quatre lignes. Elles font très-fujettes à être mangées par les infectes.

Son fruit eft rond, de la forme de la Cerife ambrée ; il a quatorze lignes de diametre, fur treize lignes de hauteur. Il est applati vers la queue qui eft menue, longue de quatre lignes, & plantée dans une cavité unie & peu profonde. La tête eft terminée par une petite élévation en forme de mamelon naissant, l'extrémité de laquelle on apperçoit le reste du style desséché, comme une très-petite pointe. Ce fruit n'eft point divifé par une rainure, mais seulement par une ligne qui ne se distingue que par fa couleur.

à

La peau est très-dure, lisse, aigre, de couleur de cerise un peu foncée, femée de très-petits points blanchâtres.

La chair, d'un jaune très-clair, & transparente, devient mollaffe, lorfque le fruit eft très-mûr.

L'eau eft d'abord très-aigre, enfuite devient très-fade.

Le noyau eft un peu raboteux, adhérent à la chair en plusieurs endroits, terminé en pointe aiguë, long de fept lignes & demie, large de cinq lignes & demie, épais de quatre lignes.

Ce fruit mûrit vers la mi-Août ; & n'eft bon ni crud ni cuit. Ainsi le Mirabolanier doit être mis au rang des Arbres de décoration plutôt que des Arbres Fruitiers,

XLVII. PRUNUS fructu medio, oblongo, hinc flavo, inde virefcente,
PRUNE DATTE.

La Prune Datte eft de moyenne groffeur, un peu alongée, d'une forme réguliere & agréable. Sa hauteur eft de quinze lignes & demie; fon grand diametre eft de quinze lignes, & fon petit diametre eft de quatorze lignes. Un de ses côtés eft divifé suivant fa hauteur par une gouttiere, ou plutôt par un applatissement qui n'a presque point de profondeur; elle fe termine à la tête par un très-petit enfoncement, & à l'autre extrémité par une cavité étroite & affez profonde dans laquelle s'implante la queue qui est bien nourrie & longue de quinze lignes.

La peau est d'un beau jaune du côté du soleil, souvent marquée de petites taches d'un rouge très-vif; le côté de l'ombre tire fur le vert. Elle eft couverte d'une fleur blanche, elle est adhérente à la chair, coriace, aigre.

La chair eft jaune,

mollaffe.

L'eau eft ordinairement fade.

Le noyau eft long de neuf lignes & demie, large de fix lignes & demie, épais de quatre lignes ; sa surface est presqu’unie. Cette Prune mûrit vers le commencement de Septembre.

XLVIII. PRUNUS bifera.

PRUNIER qui fructifie deux fois par an. (Pl. XX. Fig. 13.)

Le fruit de ce Prunier, qui mérite moins d'être cultivé pour l'utilité que pour la curiofité, eft long, prefque de la forme d'une olive, un peu plus pointu par la tête que vers la queue; divifé fuivant fa longueur par une gouttiere très-peu sensible. La queue, longue de fix lignes, eft plantée dans un très-petit enfoncement. Sa hauteur eft de quatorze lignes, & fon diametre de onze lignes.

Tome II.

P

Sa peau eft d'un jaune-rougeâtre, très-tiquetée de brun, tranfparente, très-Aleurie, facile à détacher de la chair.

Sa chair eft groffiere, d'un jaune-clair, excepté à l'endroit de la gouttiere, où elle eft verte.

Son eau eft très-fade lorsque le fruit est bien mûr.

&

Son noyau est presqu'uni, terminé par une pointe très-aiguë fort adhérent à la chair, long de neuf lignes, large de quatre lignes, épais de trois lignes.

La maturité des premiers fruits eft vers le commencement 'd'Août; les feconds font fort tardifs: les uns & les autres font très-méprifables.

IL

CULTUR E.

1o. Il y a peu d'arbres dont les femences foient auffi fujettes à varier, que celles des Pruniers. Ainfi on ne feme des noyaux de Prunes que pour gagner quelque nouvelle efpece ou variété; ou pour fe procurer des fujets propres à recevoir la greffe de celles qu'on cultive ordinairement, & qui méritent de l'être : & ce fecond motif ne doit pas déterminer à femer les noyaux des excellentes efpeces de Prunes; car les Pépiniériftes affurent que les fujets qui en proviennent, reçoivent difficilement la greffe, & la nourriffent mal. Mais il vaut mieux élever de noyaux que de rejets & de drageons enracinés les Pruniers de Saint-Julien, de Cerifette, de gros & petit Damas noir, fur lesquels on greffe avec fuccès toute efpece de Pruniers. Le premier est préférable aux autres, le petit Damas noir eft un peu trop foible pour quelques efpeces vigoureuses, dont la greffe le recouvre d'un gros bourrelet, indice que les forces ne font pas égales des deux côtés.

On greffe auffi fur l'Abricotier, & même fur le jeune Pêcher élevé de noyau les excellentes efpeces de Prunes, la Dauphine, le Perdrigon, &c. fur-tout lorfqu'on les deftine pour l'efpalier,

ou quelqu'endroit où l'on craint l'incommodité des drageons que produifent avec excès les racines des Pruniers qui n'ont pas été élevés de noyaux.

2°. Le Prunier fe greffe en fente au mois de Février fur les gros sujets, & en écusson à œil dormant depuis la mi - Juillet jufqu'à la mi-Août fur les jeunes fujets de Prunier & d'Abricotier, & un peu plus tard fur le Pêcher. L'écuffon réuffit mieux fur un jet de l'année que fur le vieux bois de Prunier où fouvent il périt par la gomme.

3°. Le Prunier eft de tous les Arbres Fruitiers le moins difficile fur le terrein. Froides, chaudes, feches, humides, fortes, légeres, toutes fortes de terres, même celles qui ont peu de profondeur lui conviennent. Cependant il se plaît davantage, & fes fruits font meilleurs dans une terre légere & un peu fableufe que dans une terre compacte & humide. Il aime les lieux découverts, & craint l'abri des grands arbres, ou des bâtiments élevés.

Prefque tous les Pruniers fe plantent en plein-vent & en buiffon. Ceux-ci doivent être conduits & taillés felon les regles. Les du faux autres n'exigent que le retranchement du bois mort, bois, & de certaines productions monstrueuses de branches touffues qu'on nomme bouchons. Ceux, comme les Perdrigons, qui dans notre climat demandent l'efpalier, & les efpeces qui le méritent par la bonté de leur fruit qui y acquiert plus de perfection, se plantent mieux à l'exposition du levant ou du couchant qu'à celle du midi où leurs fruits ont peine à nouer, & font un peu fecs dans les années chaudes.

4°. Le Prunier fe taille fuivant les regles générales. Mais il faut se souvenir que reperçant plus difficilement que la plupart des Arbres Fruitiers, il faut le conduire de façon à éviter les ravalements néceffaires après une taille trop longue, & les vuides qui fuivent les retranchements exceffifs: que n'aimant pas

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