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faits dans plufieurs jardins tant de Paris que des environs par des Jardiniers de Montreuil même n'ont pas répondu aux espérances données par eux, & conçues par les propriétaires; & prouvent que cette taille ne doit point fortir du lieu de fa naiffance, & que perfonne ne la tranfportera dans un terrein différent, fans préjudice de ses arbres & de fon utilité.

Tout l'édifice d'un arbre en buiffon doit être élevé fur trois ou quatre branches principales rangées autour d'une tige fort courte. Pendant les premieres années, on peut le palisser sur de petits cerceaux, afin de lui faire prendre la forme bien arrondie qui lui convient. Quoique la difpofition de fes branches foit autre que celle des arbres en efpalier, la taille est la même ; les attentions particulieres qu'elle exige font, 1°. d'entretenir tout le tour également garni: 2o. de retrancher toutes les branches qui viennent en-dedans & en-dehors du buiffon; celles-ci, parce qu'elles donneroient trop d'étendue à fa tête ; celles-là, parce qu'elles rempliroient le milieu qui doit être évidé, afin que le foleil y pénetre facilement pour aoûter le bois & mûrir les fruits: 3°. de tailler court, afin que l'arbre ne prenne pas trop de hauteur (de monter, ou ravaler la taille précédente fur la plus basse des bonnes branches qui en font forties, est un des meilleurs moyens de tenir l'arbre bas); & que fes branches qui ne font ni attachées, ni soutenues, puiffent résister à l'effort des vents & au poids des fruits, fous lefquels de longues branches fuccomberoient.

Mais le grand espace de terrein que l'ombre des buiffons rend incapable d'autres productions, & même difficile à labourer sous leurs branches, les a bien décrédités & fait paffer de mode; & on n'en éleve plus que dans des terreins confacrés uniquement aux arbres, ou dans de très-grands potagers dont on ne cultive que le milieu des quarrés. Les arbres en éventail, en contreefpalier, en paliffades, embarrassent moins les jardins, font d'un Tome I.

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produit à peu-près égal, & font un ornement plus agréable à la vue.

ARTICLE VI. Du premier Palissage, & des Abris.

L'ARBRE étant taillé on le paliffe, c'eft-à-dire, qu'on attache fes branches dans une direction convenable, avec des loquettes fur le mur, ou fur le treillage avec de petits ofiers verds, ou trempés dans l'eau pour les rendre fouples & pliants.

1o. Les branches doivent être efpacées également, afin que l'arbre foit également garni dans toutes ses parties, & qu'il ne foit pas confus dans un endroit, & vuide dans un autre.

2o. Elles doivent être inclinées fur les côtés, & non pas difpofées comme les bâtons d'un éventail, ou comme les rayons d'un cercle, afin que le bas s'entretienne garni, & que le haut ne prenne pas trop d'avantage.

3o. Elles ne doivent jamais fe croifer ou paffer les unes fur les autres, à moins qu'il ne soit impoffible autrement de remplir ou de prévenir un vuide.

4°. Eft-il néceffaire d'avertir qu'un lien trop ferré occasionne fur la branche des gonflements, bourrelets & autres difformités ; quelquefois même la gomme aux arbres qui y font fujets ? qu'il faut éviter de faire paffer l'ofier fur un œil? que fi l'extrémité d'une branche ne peut atteindre à la latte du treillage, on y fupplée, foit par une baguette attachée au treillage, foit en faifant au bout d'un ofier une anfe ou un anneau dans lequel on passe l'extrémité de la branche, & attachant l'autre bout au treillage, de façon que la branche foit affujettie convenablement? de diriger par le dessus du treillage les branches dont l'extrémité tend vers le mur? de corriger les courbures & faux contours des branches qui ont ces défauts, ou de prévenir leur disposition à les contracter? en un mot, de faire avec toute de faire avec toute la propreté &

toutes les attentions nécessaires le paliffage, duquel dépend la belle difpofition des branches d'un arbre, & par conféquent la régularité de sa forme.

Après le paliffage, on laboure les plates-bandes des espaliers, fi elles ne font point occupées par des laitues d'hiver ou autres légumes qu'on y plante trop ordinairement, & qui obligent de différer le labour. Jusqu'à l'automne, on ne les laboure plus; mais on leur donne de fréquents binages pour détruire les mauvaises herbes, entretenir la terre facile à pénétrer par les petites pluies, & l'empêcher de se fendre.

ABRIS. Les intempéries de la faifon dans laquelle fleuriffent les arbres, détruisent quelquefois en un moment toutes les efpérances du Cultivateur. Des divers moyens qui ont été employés pour fe garantir de ces fâcheux accidents, les uns, tels que des rideaux de toile qu'on ferme pendant la nuit, & qu'on ouvre pendant le jour, excepté lorsqu'il tombe de la neige, de la grêle, des pluies foides, &c. étant dispendieux, & exigeant du temps, des foins fréquents & de grandes attentions, outre qu'en les ouvrant & fermant, & lorfque le vent les agite, ils peuvent faire tomber beaucoup de fleurs & de fruits noués, ils ne conviennent que dans des jardins dont les propriétaires peuvent en faire la dépense. Les autres, tels que des paillaffons communs appliés immédiatement contre les arbres, ou de grands paillaffons de toute la hauteur du mur, montés fur des lattes & placés à très-peu de distance des arbres, font encore plus préjudiciables aux efpaliers; ceux-là, parce qu'ils détachent beaucoup de fleurs, de fruits, de jeunes bourgeons, toutes les fois qu'on les met & qu'on les retire; les uns & les autres, parcé que fi l'on ne les retire pas toutes les fois que le temps le permet, & qu'on les laisse trop long-temps en place, les productions des arbres attendries & étiolées fous ces couvertures

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