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fujets au-deffus & au-dessous des greffes. Mais aux sujets trèsvigoureux, il ne faut pas faire ce retranchement à la rigueur : il vaut mieux ne couper qu'une partie des branches, & feulement tordre les autres pour les empêcher de prendre le deffus, jusqu'à ce que les greffes foient affez fortes pour confommer toute la feye.

Nota. 1°. Les Bourgeons fur lefquels on veut lever des écuffons à la pouffe doivent être coupés à la mi-Février ou peu après, & plantés par le gros bout à l'expofition du Nord, à couvert du foleil, à deux pouces feulement de profondeur; parce que les yeux qui ont été en terre ne réuffiffent pas auffi bien que les autres. Au printemps, lorsque les fujets font en pleine feve, on y applique les écussons tirés de ces bourgeons, dont les yeux n'ont pas pu se développer, & qui ont assez de seve pour décoller facilement l'écorce.

2o. Les uns font les écuffons fort grands (longs de neuf ou dix lignes, larges de trois ou quatre lignes), les autres leur donnent à peine deux lignes de largeur, & cinq ou fix de longueur. Ceux-ci font plus faciles à lever, & leur fuccès eft auffi fûr que celui des plus grands. Ainfi il importe peu de leur grandeur. Cependant lorfqu'on écuffonne fur des fujets dont la greffe fe décolle facilement, comme de l'Abricotier fur Amandier, du Cerifier fur le Merifier fauvage à petit fruit noir, &c, il eft très-utile de donner à l'écusson toute la grandeur possible, afin que couvrant & embraffant une plus grande furface du fujet, fon union foit plus ferme:

3°. Lorfqu'on greffe fur du bois de l'année, & bien en feve, on peut n'ouvrir les levres de l'incision verticale, qu'à fon point d'incidence fur l'incifion horizontale, & feulement pour y infinuer la pointe de l'écuffon. En le faisant descendre, son action fuffira pour décoller l'écorce. Ainfi la substance visqueuse ne sera point du tout endommagée; & l'écuffon ne décollera d'écorce qu'autant qu'il eft néceffaire pour se placer: deux chofes qui ne

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peuvent que hâter l'union de la greffe avec le fujet, & affurer le fuccès de l'opération.

4°. La ligature doit commencer à la pointe de l'écusson, & faire fes révolutions en remontant, jufqu'à ce que les incisions foient entiérement couvertes. Ces révolutions ne doivent pas être circulaires ou spirales; mais se croiser sur l'incision verticale, & fur la partie oppofée du fujet. Lorsqu'on se sert de fil de laine ou de coton, il n'est pas à craindre que ces matieres ferrent trop les greffes; mais le chanvre & l'écorce d'ofier ne prêtant & ne s'alongeant point, il faut être attentif à ne les ferrer qu'autant qu'il est nécessaire pour tenir la greffe bien appliquée sur le fujet, & que l'air ni la pluie ne puiffe pénétrer entre-deux; & un mois ou six semaines après l'opération, il est nécessaire de visiter les greffes, & de lâcher la ligature de celles qui font trop ferrées; ce qui fe connoît aisément au gonflement ou bourrelet de l'écorce du fujet, qui paroît au-deffus & au-deffous de la ligature.

Peut-être ne fera-t-il pas inutile d'ajouter quelques autres façons de greffer, qui peuvent paroître plus faciles dans l'opération, ou plus fûres dans le fuccès, ou plus propres pour certains usages, & dans certaines occafions où les précédentes ne peuvent fervir.

IV. GREFFE PAR APPROCHE. On exécute différemment cette greffe fur deux arbres qui font près, ou qui se peuvent approcher l'un de l'autre.

1o. Figure 7. Sur un côté de la branche O d'arbre franc, on enleve une petite piece verticale d'écorce. Sur un côté du sujet P, on enleve une égale piece d'écorce. On applique immédiatement l'une contre l'autre les deux furfaces ligneufes découvertes; faifant coïncider, ou rapporter exactement quelques points au moins de l'entre-deux du bois & des libers de la greffe & du

fujet. On affermit le tout par une ligature de fil de laine; & on le couvre de cire, ou de terre grasse détrempée & pêtrie. L'application de la greffe sur le sujet est représentée en o, fig. 9, & en Y, fig. 10. Cette greffe que la nature exécute souvent dans les bois où l'on trouve des branches entées les unes fur les autres, fe fait avant, ou pendant la premiere seve.

Il n'est pas nécessaire d'enlever les écorces; il fuffit de retrancher les couches corticales extérieures, & d'appliquer les libers l'un contre l'autre. Des filets ligneux percent ces libers, & s'uniffent au point de leur rencontre.

2°. Figure 5. Soit un côté de la branche C d'arbre franc taillé en talus alongé, terminé à son extrémité fupérieure par une retraite qui ait moins de profondeur que le demi-diametre de la branche. Soit auffi le fujet D taillé à fon extrémité en talus dont les dimensions foient égales à celles du talus de la greffe. On applique les faces taillées l'une contre l'autre, comme on voit en a, Fig. 9, de façon que les libers coïncident au moins en quelques parties. On assujettit, & on enduit le tout, comme dans l'opération précédente.

3°. Figure 8. Je taille l'extrémité du fujet V en coin. Sur un côté de la branche T d'arbre franc, je fais une fente de bas en haut de longueur égale au coin. J'insere le coin dans la fente, faisant correspondre l'entre-deux de l'écorce & du bois du fujet à celui de la greffe, comme en e, Fig. 9. Je lie, & je recouvre le tout comme ci-deffus.

4°. Figure 6. A l'extrémité du fujet L foit faite une entaille triangulaire dont la base ne s'étendra pas jusqu'au centre du sujet, & dont la hauteur fera depuis huit lignes jufqu'à deux pouces, fuivant la force de l'arbre. On taille un côté de la branche I d'arbre franc en triangle de forme & de proportions propres à remplir l'entaille faite au fujet, & dont deux côtés fupérieurs de la base soient terminés par des retraites. On insere l'une dans

l'autre comme en n, Fig. 9, avec l'attention déja répétée de placer l'intérieur des écorces dans la même direction. On lie & on enduit le tout.

La troifieme & la quatrieme façon d'opérer ne font d'une pratique facile, que pendant le repos de la feve, lorsque les écorces font adhérentes au bois.

La réuffite de cette greffe eft d'autant plus fûre, que la branche greffée tire de la nourriture de fon pied jufqu'à ce qu'elle foit unie avec son fujet. Car on ne la fevre qu'après que l'union est formée; c'est-à-dire, qu'alors on la coupe obliquement audessous de la ligature, & on couvre la coupe de cire.

On peut greffer par approche d'affez groffes branches; & comme on ne les rabat point, elles forment un arbre en peu

de temps.

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Nous avons fuppofé que les branches qu'on greffe par approche demeurent attachées à l'arbre jusqu'à ce qu'elles foient unies au sujet; mais on peut auffi les en séparer, planter le gros bout au pied du fujet & les greffer vers l'autre extrémité qu'il faut alors rabattre à trois ou quatre yeux au-dessus de l'insertion. Ces branches tirent de la terre une subsistance qui aide & affure le fuccès des greffes: quelquefois même la partie enterrée s'enracine en même temps que la partie greffée fe colle au fujet; & la même branche donne une greffe & une bouture. Cette opération ne peut fe faire qu'avant le premier mouvement de la feve.

La greffe par approche, malgré la facilité de son exécution, la certitude de fon fuccès, l'avantage qu'elle préfente de placer des branches fur le côté d'un arbre qui en manque, comme Fig. 10, &c, n'est presque en usage que pour multiplier des arbres rares.

V. Greffe en FLUTE, FLUTEAU, SIFFLET, Fig. 11. Soit la branche H bien arrondie, unie, de la derniere pouffe,

égale en groffeur au fujet E, ou à la branche du fujet qui doit recevoir la greffe. Vers l'extrémité de cette branche j'incise l'écorce tout-au-tour, en faisant tourner la branche fous le tranchant de la ferpette; enfuite tordant l'écorce qui eft au-dessus de l'incision, je fais fortir un tuyau d'écorce G long de trois ou quatre doigts, & garni d'un, ou au plus, de deux yeux. Après avoir étêté le fujet, je dépouille fon extrémité d'un tuyau d'écorce F égal ou un peu plus long, que je rejette, & je lui fubftitue le tuyau G. Je couvre la jointure des écorces & l'extrémité du fujet avec de la cire, ou de la terre pêtrie, pour empêcher que la pluie ne pénetre entre la greffe & le sujet. Ou bien, fi la partie du fujet dépouillée est plus longue que l'écorce inférée, autour de l'extrémité du fujet je fends de petits copeaux fort minces que je rabats en parasol fur l'extrémité de la greffe.

Au lieu de détacher du fujet un tuyau d'écorce, on peut fendre fon écorce verticalement, la décoller par bandes; & après avoir placé la greffe, la recouvrir avec ces bandes, laissant à découvert l'œil de la greffe ; & lier le tout. Cette pratique est préférable.

Si le tuyau de la greffe est trop étroit, fendez-le par le côté opposé à l'œil, & couvrez le défaut avec une laniere de l'écorce du fujet. S'il est trop large, fendez-le de même, & retranchezen une bande verticale. Dans l'un & l'autre cas il faut lier la greffe, , pour la tenir appliquée immédiatement fur la furface ligneufe du fujet.

Cette greffe praticable fur toutes fortes d'arbres, pourvu qu'ils ne foient ni gommeux ni résineux, & que leur bois soit bien arrondi, ne se fait ordinairement que fur le Figuier & le Châtaignier. Il faut que le fujet & la greffe foient en pleine seve.

VI. Fig. 1. Au lieu de placer la greffe en fente à l'extrémité du fujet ou de ses branches, on peut la placer fur le côté du

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