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leur interfection, ce qui fuffit pour la reprise de la greffe; mais il vaut mieux que le rapport se trouve dans toute la longueur du

coin.

La greffe étant placée, on laisse les deux côtés de la fente se rapprocher, & leur reffort, fi le fujet est un peu gros, ferre fuffifamment la greffe; sinon on l'affujettit avec un petit osier dont on lie le fujet à l'endroit de l'insertion.

4°. On forme fur la coupe du fujet & fur l'endroit de l'infertion une poupée avec un mêlange de terre rouge, ou d'argile, & de bouze de vache, & on la retient avec un morceau de vieux linge; ou bien on forme cette poupée avec un petit torchis de foin & de ce mêlange de terre & de bouze de vache.

Sur les petits sujets on met une greffe; fur les moyens, deux; & fur les gros, quatre; faisant une seconde fente qui coupe la premiere à angles droits. Il vaudroit mieux inférer ces deux dernieres greffes entre le bois & l'écorce (en couronne) que dans une feconde fente, s'il n'étoit pas fort incommode de faire l'opération en deux fois.

Lorfque les fujets font fort menus, on peut prendre une greffe d'égale groffeur, & la placer de façon que les deux bords intérieurs de l'écorce de l'un répondent exactement aux bords intérieurs de l'écorce de l'autre.

On peut encore, lorsque le fujet & la greffe font de groffeur égale ou prefqu'égale, faire l'inverfe de l'opération précédente; c'est-à-dire, tailler en coin l'extrémité du fujet; fendre le gros bout de la greffe C; faire coïncider les deux, ou un des deux bords intérieurs de l'écorce de l'un avec le bord, ou les deux bords intérieurs correspondants de l'écorce de l'autre, comme le représente D. Cette façon de greffer fe nomme Enfourchement. On y applique le même appareil qu'à la greffe en fente ordinaire.

II. GREFFE EN COURONNE. Fig. 3. 1°. On taille le bas

de la greffe O en forme de cure-dent, ou en talus long d'un pouce ou d'un pouce & demi.

2o. On fcie, & on unit le fujet comme pour la greffe en fente. Avec un petit coin d'os ou de bois dur, de la même forme que la taille de la greffe, qu'on enfonce entre le bois & l'écorce du fujet qui eft en feve, on fait la place de la greffe.

3o. On retire ce coin, & à sa place on infere la greffe, de forte que fa face taillée & les bords de fon écorce foient appliqués fur la furface ligneuse du sujet, ayant attention en introduifant la greffe entre le bois & l'écorce du fujet, que fon écorce ne fe décolle pas du bois; car il eft effentiel pour cette greffe, pour celle en fente, que l'écorce de la greffe soit adhérente. On place ainfi des greffes autour de la coupe du fujet, à trois pouces les unes des autres.

&

4°. On couvre la coupe du sujet de la même façon que les greffes en fente.

Si l'action du coin fend l'écorce du fujet, la greffe n'en réuffira pas moins, pourvu qu'on l'affujettiffe avec une ligature. On peut même, au lieu de détacher l'écorce avec un coin, décoller des bandes verticales Q d'écorce, des mêmes dimensions que la face taillée des greffes, fans les féparer du fujet par leur extrémité inférieure ; appliquer la taille des greffes fur la furface ligneufe du fujet ; les recouvrir avec les bandes d'écorce; affujettir le tout avec un lien, & y faire une poupée. Par cette méthode on ne rifque point de décoller l'écorce des greffes en les inférant.

On peut encore fendre l'écorce verticalement dans l'endroit P où l'on doit introduire le coin, afin qu'elle ne fe déchire pas inégalement; ce qui toutefois intéresse moins le fuccès que la propreté de l'opération. Au lieu de fendre toute l'écorce, il vaut mieux ne fendre que fes couches extérieures: les couches intérieures étant plus fouples, céderont plus facilement à l'action du coin; & cette précaution pourra préferver l'écorce d'un déchi

rement entier.

Cette greffe, qui n'est pas pratiquable fur des fujets en pépiniere, mais fur de gros arbres en place, pouffe quelquefois avec tant de force qu'il eft néceffaire de lui donner des tuteurs contre le vent, la pluie & le poids de fes feuilles, qui pourroient la décoller. La greffe en fente exige souvent la même précaution.

III. GREFFE EN ECUSSON. 1°. On leve la greffe L, Fig. 4. qui n'eft qu'une piece d'écorce avec un bouton. On lui donne une forme approchante d'un Ecuffon antique d'Armoiries, d'où elle tire fon nom. Chacun la leve fuivant la méthode qui lui eft la plus familiere. Les uns levent avec la greffe un peu de bois qu'ils en détachent enfuite avec la pointe du greffoir. L'habitude & la pratique rendent quelques Greffeurs très-adroits à lever l'écuffon avec fi peu de bois, qu'il n'eft pas néceffaire de le retrancher. On objecte contre cette méthode, qui eft la plus fuivie, qu'on s'expofe souvent à endommager la fubstance visqueuse de l'intérieur de l'écorce; mais il est plus à craindre, & plus ordinaire de couper & d'endommager l'écorce même, qu'il n'est effentiel de ménager la fubftance visqueuse, comme on le verra ci-après.

D'autres coupent la piece d'écorce R fur la branche; & la faififfant avec le pouce & l'index, la détachent du bois; mais fi la branche n'est pas bien en seve, on endommage l'écorce, & fouvent l'œil refte vuide du petit filet ligneux qui eft attaché par un bout aux couches ligneufes de la branche, & de l'autre s'étend dans le bouton. Or ce filet ligneux étant comme le germe de l'arbre qui doit fortir de la greffe, jamais elle ne feroit aucune production, s'il étoit demeuré fur la branche, & fi l'œil de l'écuffon en étoit dépourvu.

D'autres enfin coupent la piece d'écorce fur la branche, & infinuant entre le bois & l'écorce une queue de greffoir trèsmince & très-petite, ils coupent le filet ligneux qui est fort

tendre, fans endommager l'écorce, comme peut faire la lame du greffoir dans la premiere méthode ; & ainfi levent facilement l'écuffon avec fon œil plein. Il est vrai qu'on peut altérer la fubstance visqueuse; mais un bon Greffeur m'a assuré que non-seulement il ne leve point autrement ses écuffons, mais encore qu'il a souvent paffé exprès trois ou quatre fois la queue du greffoir entre le bois & l'écorce du fujet après l'avoir décollée ce qui fans doute a beaucoup altéré cette substance visqueuse tant de la greffe que du fujet, fans qu'aucun des écuffons, bien faits d'ailleurs, ayent manqué: ce qui prouve que la substance vifqueufe n'eft pas fi refpectable qu'on le croit; quoiqu'il foit très-utile de la ménager, fur-tout aux arbres fujets à la gomme.

2o. On fait à l'écorce du fujet une incision horizontale a e, & du milieu de cette incifion on en abaisse une verticale i o l'une & l'autre égale ou un peu plus grande que les dimensions correfpondantes de la greffe; avec l'ongle, ou avec la queue du greffoir on décolle l'écorce des deux côtés de l'incision verticale.

3o. Préfentant la pointe de l'écusson au point i d'incidence des deux incisions, on le fait defcendre entre le bois & l'écorce, jufqu'à ce que toute fa surface intérieure foit appliquée fur la surface ligneuse du fujet, ayant attention que la base de l'écuffon joigne immédiatement le bord fupérieur de l'incision horizontale, & que l'intérieur des écorces coïncide, comme on voit au point K.

4°. On lie le tout de plufieurs révolutions d'écorce d'ofier, ou d'un double fil de laine ou de coton, qu'on évite de faire paffer fur l'oeil de la greffe. Six femaines ou deux mois après l'infertion, on peut ôter la ligature.

Au lieu de faire paffer l'incision horizontale a e par l'extrémité i de l'incifion verticale, on peut la faire paffer par l'autre extrémité o; & on taillera l'écuffon comme le représente N, ayant sa base au-deffous de l'œil, & fa pointe au-deffus. Cette

méthode

méthode a fes avantages. 1°. Pour faire monter l'écuffon entre le bois & l'écorce du sujet, on n'appuie le doigt ou le manche du greffoir que contre le fupport du bouton ; & on ne court point rifque de fatiguer ou de meurtrir le bouton, de rompre ou de déchirer la queue des feuilles, comme dans la méthode ordinaire, lorsque l'écusson ne gliffe pas facilement. 2°. Si l'on place deux écuffons oppofés fur un fujet, l'un par cette méthode, l'autre par la méthode commune les incifions horizontales étant dans une disposition alterne, le sujet souffre moins que fi, en les oppofant, fon écorce eft coupée presque tout autour dans un même point.

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Les écuffons, fur-tout ceux à la pouffe, font quelquefois defféchés par le foleil. Pour prévenir cet accident, on attache un morceau de papier au-dessus.

Il faut greifer par un beau temps; car les greffes mouillées de la pluie sont sujettes à manquer.

Lorsqu'on a beaucoup de greffes à faire, on peut partager l'ouvrage entre deux; l'un taille & prépare les greffes, l'autre opere fur le fujet. Ou entre trois, dont l'un fait les incifions fur le fujet, l'autre leve les écuffons & les infere, & le troisieme fait les ligatures.

Quand les écuffons ont pouffé un jet long de sept à huit pouces, il est bon de le pincer à la quatrieme ou cinquieme feuille, pour qu'il forte de l'aiffelle des feuilles trois ou quatre branches qui feront très-avantageuses pour la forme & la premiere taille des arbres. Et pour les arbres dont la tige ou demitige doit être formée du jet de la greffe, on ne pince ce jet que quand il a acquis la hauteur convenable.

Depuis que les greffes ont commencé à pouffer, jusqu'à ce qu'on tranfplante les arbres, il faut vifiter de temps en temps la Pépiniere, tant pour lui donner les labours & façons nécessaires, que pour retrancher les branches que pouffent ordinairement les Tome I.

D

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