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XXI. CER ASUS fativa multifera, fructu fubcordato, magno,
nigricante, fuaviffimo.

CERISE-GUIGNE. (Pl. XVI. Fig. 1.)

è rubro

CE CERISIER devient auffi grand que le Griottier n°. 15, & fructifie beaucoup plus abondamment; je le crois variété du Chery-Duke.

Ses bourgeons font gros & forts, médiocrement longs à proportion de leur groffeur, mais beaucoup plus que ceux du Griottier de Portugal. L'écorce, lavée de rougeâtre fort clair, est couverte d'un épiderme gris de perle.

Ses boutons font gros, ovales, alongés, assez pointus, écartés du bourgeon. Ceux à fruit font plus courts & médiocrement obtus; les petites branches à fruit en portent à leur extrémité, comme celles du Chery-Duke, un grouppe de dix à quinze, dont chacun donne trois, quatre, & plus ordinairement cinq fleurs.

Ses fleurs, comme celles du May-Duke, ressemblent beaucoup à de petites fleurs de Guignier. Elles s'ouvrent peu; étant étendues, elles ont au plus douze lignes de diametre. Les pétales ont environ cinq lignes de longueur fur autant de largeur. Leur calyce & fes échancrures font verts du côté de l'ombre, d'un rouge-clair du côté opposé.

Ses feuilles ont la même forme & les mêmes proportions que celles du Chery-Duke, elles sont encore un peu plus rétrécies du côté de la queue, & confidérablement plus grandes; celles des bourgeons ont de cinq à fix pouces de long fur trois pouces de large. Leur dentelure eft grande, profonde, obtuse, garnie d'une double ou triple furdentelure.

Son fruit eft gros; le grand diametre eft de dix lignes & demie, le petit diametre de huit lignes & demie à neuf lignes, & la hauteur de neuf lignes. Il eft applati fur les côtés, fans être divisé par aucune rainure; & fa furface est un peu inégale le long de

ces applatissements. La queue menue, longue de dix-huit à vingtquatre lignes, eft plantée dans une cavité large & profonde. Cette extrémité du fruit eft beaucoup plus groffe que l'autre ; un fruit dont le grand diametre est de dix lignes vers la queue, n'a qu'environ sept lignes d'épaisseur vers la tête, à une ligne & demie de cette extrémité: de forte que fa forme approche beaucoup de celle d'une groffe Guigne raccourcie.

Sa peau est d'un rouge-brun foncé; dans la parfaite maturité du fruit, prefqu'auffi noire que celle de la Griotte.

Sa chair est un peu plus molle, que celle du Chery-Duke; d'un rouge foncé qui s'éclaircit un peu auprès du noyau.

Son eau eft rouge, douce, d'un goût agréable, mais peu relevée.

Son noyau est ovale, très-légérement teint, long de cinq lignes, large de trois lignes & demie, épais de trois lignes.

Cette Cerife mûrit à la fin de Juin. Je crois qu'elle eft la même que plufieurs Jardiniers nomment Royale, Cerife nouvelle d'Angleterre, &c.

Ce Cerifier a une variété ( Pl. XVI. Fig. 2.) qui n'en differe que par le fruit qui eft moins applati fur les côtés, un peu plus gros & d'un rouge-brun plus clair. Les fruits mûriffent l'un après l'autre; & fouvent cinq Cerises attachées au pédicule d'un même bouton, font à cinq degrés différents de maturité : de sorte qu'on recueille du fruit fur cet arbre pendant près d'un mois, depuis la mi-Juin jufqu'à la mi-Juillet.

Nous ne parlerons point des Heaumiers, Cœurets, Guindoliers, & d'un grand nombre de Cerifiers, Guigniers & Bigarreautiers, dont les uns ne font que des variétés de ceux qui ont été décrits, les autres font propres à certaines Provinces & à certains terreins, & dont la plupart ne peuvent trouver place que dans les vergers où l'on veut raffembler le bon, le médiocre & le mauvais..

CULTURE.

LE CERISIER n'eft point difficile fur la nature du terrein; cependant il réuffit mieux dans une terre légere & qui a du fond, que dans les terres trop fortes, humides, ou froides, dans lesquelles la fleur est sujette à couler, & les fruits ont moins de goût ou plus d'aigreur.

Les noyaux de Cerises en cœur & les noyaux de Cerises rondes, produisent des Cerifiers de leur espece, ou des variétés de leur efpece, quelquefois bonnes, le plus fouvent mauvaises, comme on le voit dans les bois & dans les vignes où il s'éleve beaucoup de Cerifiers de noyau.

Ainfi les bonnes efpeces & leurs variétés se perpétuent & se multiplient par la greffe fur le Merifier, fur le Cerifier à fruit rond, & fur le Cerifier de Sainte-Lucie. Tous les Cerifiers fe greffent bien fur le Merifier; & c'est le feul fujet qui convienne à ceux qu'on veut élever à haute tige en plein-vent. Il a l'avantage de ne pouffer aucun ou très-peu de drageons. Le Cerifier de Sainte-Lucie a le même avantage; il reçoit très-bien la greffe de toute efpece de Cerifiers, & s'accommode des plus mauvais terreins.

Sur le Cerifier à fruit rond, élevé de noyaux ou de drageons, les Cerifiers de fa claffe réuffiffent mieux que ceux à fruit en cœur; & il eft très - incommode par le grand nombre de drageons qui fortent de fon pied & de fes racines. Les Cerifiers en demi-tige & en basse tige pour le plein-vent, le buisson & l'efpalier, fe greffent fur le Sainte-Lucie, ou fur le Cerifier à fruit rond.

Tous les Cerifiers fe greffent en fente, ou en écuffon à œil dormant ; ou mieux en écuffon à la pouffe, qui fe fait fur les fujets, lorfque les Cerifiers commencent à fleurir.

Les Cerifiers à fruit rond peuvent encore se multiplier par

les marcottes & même par les boutures. Les drageons qui en fortiroient en grand nombre, feroient des arbres francs.

coup,

Les Cerises étant de petits fruits dont on confomme beauil convient d'élever les Cerifiers en plein-vent plutôt qu'autrement, afin que devenant de plus grands arbres, ils produifent plus de fruit. Cependant on peut planter en espalier au midi quelques Cerifiers précoces & hâtifs, & quelques Cerifiers tardifs en efpalier au nord. Par-là on rend leurs fruits plus gros & on en étend la durée, en accélérant la maturité des uns, & retardant celle des autres.

La taille des Cerifiers en efpalier & en buiffon consiste à retrancher les branches mal placées, à raccourcir celles qui font trop vigoureuses, à ménager les branches à fruit qui font petites, courtes, & très - garnies de boutons, & à donner aux arbres la forme qui leur convient.

Quant aux Cerifiers en plein-vent, il fuffit de retrancher les branches mortes, celles qui font attaquées de la gomme, & celles qui pendent trop bas, sans pouvoir espérer de donner à la plupart des Cerifiers à fruit rond, le même port qu'à ceux à fruit en cœur.

Mais il n'est pas inutile d'avertir que le Cerifier ne veut être que très-peu taillé; & que fouvent il périt fous la ferpette d'un Jardinier qui a la demangeaifon de couper, ou l'ambition de donner à cet Arbre une forme belle & réguliere,

USAGE S.

1o. ON mange crud le fruit du Guignier, du Bigarreautier & du Cerifier. 2°. Les Guignes blanches & les rouges féchées au four font fort bonnes. 3°. Les Bigarreaux fe confifent au vinaigre comme les Cornichons. 4°. Avec les Cerifes nos. & 18, on fait une liqueur forte & très-agréable, qu'on nomme

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Vin de Cerifes. 5°. On en fait des compotes. 6o. On les confit au fucre, fans noyau ou avec le noyau. Les Cerises nos. 10, 11, 12, font les meilleures pour cet usage. On prévient leur extrême maturité, afin que leur couleur étant plus claire, & leur eau moins douce, les confitures foient d'un goût plus relevé, & d'une couleur moins foncée, & plus agréable à la vue. 7o. On les féche au four. 8°. On les confit à l'eau-de-vie. 9o. On en fait d'excellent ratafia qu'on colore avec des Merifes noires. 10°. Les Griottes fe confifent auffi au fucre, au vinaigre, à l'eaude-vie. On en fait du ratafia qu'elles colorent suffisamment; mais on leur préfere les noo. 17 & 18.

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