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IX. AMYGDALO-PERSICA.

AMANDIER-PÊCHER. Amande - Pêche. (Pl. IV.)

CET arbre tient du Pêcher, & davantage de l'Amandier. II eft vigoureux, s'éleve & fructifie en plein-vent. Par fa taille & fon port il ressemble aux Amandiers.

Ses bourgeons font verts.

Ses feuilles de grandeur & de forme mitoyennes entre celles du Pêcher & celles de l'Amandier, font unies, étroites, d'un vert blanchâtre, dentelées très-finement par les bords,

Ses fleurs font fort grandes, presque blanches, teintes trèslégérement de rouge, plus reffemblantes à celles de l'Amandier qu'à celles du Pêcher.

On trouve fur le même arbre, & fouvent fur la même branche, deux fortes de fruits. Les uns font gros, ronds, divifés suivant leur longueur par une gouttiere, très-charnus, & fucculents comme la Pêche; leur peau & leur chair font vertes; leur eau eft amere; ils ne font comeftibles qu'en compotes. Les autres font gros, alongés, n'ont qu'un brou fec & dur, qui fe fend comme celui des Amandes, lorfque le fruit eft mur, vers la fin d'Octobre. Les uns & les autres ont un gros noyau qui n'est point rustiqué comme celui du Pêcher; il contient une Amande douce.

La plupart des caracteres de cet arbre font donc les mêmes que ceux de l'Amandier. Il est vraisemblable qu'il a été produit par une Amande dont la fleur a été fécondée par la pouffiere des étamines d'une fleur de Pêcher.

CULTU R E.

LES Amandiers fe multiplient par les femences qu'on fait germer dans le fable, qu'on plante, qu'on cultive & conduit

comme il a été expliqué ci-devant dans la Culture générale des Arbres Fruitiers. Mais les femences varient; & des Amandes recueillies fur le même arbre, il peut naître des arbres de différentes especes, à gros fruit, à petit fruit, à noyau dur, à noyau tendre, à Amandes douces, à Amandes ameres. De forte que les especes estimables fe multiplient plus fûrement par la greffe en écuffon fur les Amandiers élevés de femences.

L'Amandier se plaît dans un terrein léger, & qui ait de la profondeur. Dans les terres fortes, compactes & glaiseuses qui lui conviennent le moins, & dans lesquelles il reprend plus difficilement que dans toute autre, dans toute autre, il vaut mieux le femer & le greffer en place, que de l'y transplanter d'une pépiniere.

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Je n'ai point vu d'Amandiers en efpalier. Sans doute ils réuffiroient fort bien, & leur fruit y acquerroit un degré de maturité auquel il parvient rarement en plein-vent dans notre climat. J'ai vu des berceaux couverts d'Amandiers à gros fruit no. 5, qui donnoient beaucoup de fruits, & qui faifoient un bel effet au printemps par leurs grandes fleurs. On en forme de grands plein-vents qui, dans les terreins chauds & bien expofés, donnent des fruits abondants & assez mûrs pour fervir aux mêmes ufages que les Amandes qui nous viennent du Languedoc, de la Provence, de la Touraine, de Barbarie, d'Avignon, &c.

USAGE S.

LES Amandes s'emploient & pour les aliments & en Médecine: dans l'un & l'autre ufage on consomme beaucoup plus d'Amandes douces, que d'Amandes ameres.

1o. Dans le mois de Mai, on fait des compotes de jeunes Amandes, avant que leur noyau ait acquis aucune folidité. Si ces compotes font médiocrement bonnes, elles plaisent au moins par l'efpérance qu'elles donnent de voir bientôt paroître les premiers fruits rouges.

2°.

2o. Dans le mois de Juillet on mange avec plaisir des Amandes vertes. Comme le bois du noyau eft encore tendre, on ouvre facilement le fruit fuivant fa longueur; & on en tire l'Amande qui eft alors d'une fraîcheur & d'une faveur très-agréables.

3o. Pendant l'hiver, on mange des Amandes feches; on préfere les Amandes des Dames, les Amandes Sultanes & les Amandes Pistaches, parce que le bois tendre de leur noyau se rompt aisément, étant comprimé entre le pouce & l'index. Quoique les Amandes douces paffent pour nourriffantes, on les mange feules & fans préparation en petite quantité. Quelques-uns trouvent deux ou trois Amandes ameres agréables; mais elles fatiguent ceux qui ont le genre nerveux foible & très-sensible.

4o. Avec des Amandes douces pilées & mêlées dans une quantité d'eau suffisante, on fait une liqueur blanche que l'on nomme lait d'Amandes, & qui s'emploie comme le lait de vache pour la foupe, le riz, la bouillie, le caffé, &c. on y ajoute un peu de fucre, &, fi l'on veut, de fleur d'Orange. Les Amandes doivent être mondées. Il en faut environ quatre onces pour chaque pinte d'eau.

5o. On torréfie au four des Amandes seches dans leur noyau. Alors la peau, qui est un peu âcre, se détache aisément, & les Amandes prenant un peu le goût de pralines, font plus agréables. En Provence on les appelle Amandes torrades.

6o. Avec les Amandes douces on prépare dans les Offices différents mets qu'on rend plus agréables par le mêlange de quelques Amandes ameres; gâteaux, biscuits, massepains, macarons, conferves, &c. On en fait encore des dragées, pralines, nogat, &c.

7°. Les Amandes douces fervent à faire l'orgeat; elles font la base des émulsions, & l'on y joint quelques Amandes ameres pour en relever le goût.

8°. On monde les Amandes de leur peau, qui se détache facilement lorfqu'elles ont trempé dans l'eau bouillante; on les Tome I.

R

pile enfuite dans des mortiers, ou bien on les broie avec de grands moulins à bras; enfin on les pofe fous la preffe pour en exprimer l'huile. Celle d'Amandes douces eft employée pour calmer la toux & les grandes douleurs de colique. L'huile d'Amandes ameres fert extérieurement pour la réfolution des tumeurs, & la furdité. Le marc des Amandes qui reste après l'expreffion de l'huile, fournit une pâte propre à décrasser & adoucir la peau. Les Amandes ameres font un violent poison pour la plupart des oiseaux; l'huile d'Amandes douces eft un antidote efficace & très-prompt.

La plus grande partie des Amandes feches qui fe consomment dans notre climat, fe tirent de Genes, d'Espagne & de nos Provinces méridionales. A quelque ufage qu'on les emploie, il faut rejetter celles qui font rances.

L.B. del.

Amandier des Dames.

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