Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

quefois les fommets fur le milieu de ces petits pétales. Ses étamines, foit qu'elles foient développées en pétales, foit que ceuxci occupent leur place, font réduites au nombre de cinq à dix. Le fupport des piftils, & le fruit qu'il forme, font moins gros que ceux du Fraisier, no. 1; mais la couleur, le goût & le par-fum font les mêmes.

La culture de ce Fraifier n'étant avantageufe ni pour le fruit, dont la groffeur excede peu celle des Fraises des bois, ni pour la fleur, qui étant petite, ne peut faire une décoration remarquable fur les parterres, on ne le trouve que dans les jardins de quelques Curieux.

Dans les bois & dans les femis de Fraifier commun, on trouve quelques pieds de Fraifier à feuilles panachées: Fragaria vulgaris variegato folio. H. R. P. que je ne crois pas devoir regarder comme une variété; parce que fouvent la maladie difparoît lorfqu'on cultive ces Fraifiers dans une bonne terre ; ou fi elle perfévere, elle ne fe communique qu'aux pieds produits par leurs filets, & ne fe tranfmet point à ceux qui viennent de leurs fe

mences.

IV. FRAGARIA vulgaris fine flagellis ( ceu ramulis) repentibus.
FRAGARIA eflagellis. Du Ch.

FRAISIER fans coulants.

ON remarque dans les plants de Fraifiers cultivés, que les pieds qui jettent beaucoup de filets, tallent peu, & que la plupart de leurs œilletons ne montent point; fans doute parce que la fubftance néceffaire pour les perfectionner eft abforbée par les coulants, qu'on peut regarder comme des jets gourmands qui ne propagent le Fraifier qu'au préjudice de fa fécondité. Le caractere propre du Fraifier fans coulants, eft de ne donner que des œilletons qui forment une touffe fort étendue, & dont un

4

grand nombre produit du fruit. Comme ces œilletons fe ferrent les uns les autres, ils s'élevent un peu plus que ceux des autres Fraifiers, & les queues des feuilles s'alongent davantage, ce qui le fait quelquefois nommer Fraifier-buisson. Du reste, toutes fes parties font femblables à celles du Fraifier, n°. 1, dont il est une variété constante & très-estimable, qui fe perpétue fans dégénérer par les œilletons éclatés & par les femences. Les premiers pieds de ce Fraifier ont été trouvés dans les bois, & tranfportés dans les jardins, où il est encore trop rare. Si le Fraisier commun & le Fraiserat ont quelque commerce ensemble, je foupçonnerois celui-ci d'en être le fruit, réuniffant aux caracteres de ce Fraifier, l'avantage de taller & de ne point filer.

V. FRAGARIA vulgaris folio fimplici.

FRAISIER Commun à feuille fimple.

FRAGARIA Monophylla. FRAISIER de Verfailles. Du Ch.

M. du Chesne fils, ayant femé en 1761 des graines de Fraises communes, gagna une variété à feuilles simples qui se perpétue conftamment par les femences & par les filets. Ses œilletons font un peu plus longs, fes montants plus branchus, & fes fleurs plus fujettes à divers accidents qui font marqués dans la defcription générique.

Mais ce qui le caractérise particuliérement, ce font ses feuilles, dont quelques-unes, en très-petit nombre, & fur quelques pieds feulement, font divifées en deux folioles, ou en trois comme celles des autres Fraifiers; d'autres font simples, découpées plus ou moins profondément, réguliérement en trois pieces, ou irrégulièrement en deux; & les autres (c'est le très-grand nombre) sont simples & entieres, fort larges à leur épanouissement, d'une forme qui réfulteroit de deux grands côtés de folioles latérales, réunies fur une même nervure, ou mieux, des trois folioles d'une feuille ordinaire,rangées de façon que la foliole directe placée

fur les deux latérales, cache leur extrémité. Les côtés de cette feuille qui, près de l'épanouiffement, font fi larges que souvent ils fe croifent & couvrent l'extrémité de la queue, ou font joints comme dans les feuilles pavoisées, montrent, dit M. du Chefne, « que cette feuille n'est pas simple par la suppression » des deux folioles latérales; mais au contraire par leur réunion » avec celle du milieu ». De même que le grand côté des folioles latérales, la direction de fes nervures qui, comme celles du Fraifier de Verfailles, font un angle prefque droit avec la groffe arrête; & les rudiments de folioles qui naiffent fur la queue de quelques feuilles de Fraisier, semblent indiquer que chacune des folioles latérales réfulte de l'affemblage de plufieurs, & que la feuille du Fraifier pourroit être compofée de cinq folioles, ou davantage, comme il s'en trouve fur quelques Fraifiers, & principalement fur un Fraifier vert que M. du Chefne possede depuis peu.

Quoique les accidents qui fe trouvent fréquemment fur les fleurs & fur les fruits du Fraifier de Verfailles foient les fuites d'une grande vigueur dans les Fraifiers; cependant, à en juger par fes feuilles moindres en nombre comme en grandeur fur chaque œilleton que dans le Fraifier commun, par leurs queues, & les filets moindres en groffeur, il ne paroît pas végéter avec une grande force.

VI. FRAGARIA hortenfis.

FRAISIER cultivé. FRA ISIER freffant. Du Ch.

DEPUIS long-temps on cultive avec foin des pépinieres de Fraifier dans plufieurs villages voisins de Montlhéry, d'où les habitants de Montreuil, & beaucoup de Jardiniers tirent le plant de leurs Fraiseraies. On le nomme Fraifier de Ville-dubois, ou de Villeboufin, villages où on l'éleve; plus ordinaire

ment Fraifier de Montreuil; M. du Chefne l'appelle Fraisier Freffant, du nom du premier Pépiniérifte qui s'eft occupé de fa culture. Eft-ce une efpece différente du Fraifier commun? en est-ce même une variété? S'il talle un peu davantage, fi fes feuilles font un peu plus grandes, & leurs queues plus longues; fi fes fruits font plus gros, & plus communément anguleux; fes fleurs & les échancrures du calyce plus fujettes à certaines fingularités; toutes ces différences ne vont que d'un peu plus à un peu moins, fans qu'on puiffe déterminer le point ou le degré propre à chacune; & peut-être ne doit-on les attribuer qu'au plus ou au moins de culture. En effet, fi le Fraifier commun, transporté des bois dans un bon fond de potager, acquiert une grandeur égale ou peu inférieure à celle du Fraifier de Montreuil, fur-tout lorfque celui-là a été pris dans les endroits où l'on a fait du charbon ou quelqu'autre ouvrage dont les cendres ont engraissé le terrein; & fi quelques-uns de fes fruits parviennent à la même groffeur; il n'est pas furprenant que le même Fraifier élevé & cultivé dans des terreins amendés & bien préparés foit plus fort dans toutes fes productions, lorsqu'il est porté dans un potager, & fur-tout dans les terres de Montreuil & des environs, dont les habitants joignent à une longue expérience & à une intelligence admirable dans la culture, l'avantage du fol qui femble créé exprès pour le Fraifier & le Pêcher; car dans les terres moins favorables au Fraifier, le plant de la Ville-du-bois ne prend point, ou très-peu d'avantage fur celui des bois: & par-tout le parfum de fon fruit eft moindre. Quoique ces différences foient peu confidérables, & qu'elles puiffent n'être pas conftantes; cependant ce Fraifier eft regardé comme une variété bien décidée du Fraifier des bois. Elle a une fous-variété à fruit blanc.

On en cultive une autre variété plus estimable, dont le fruit est plus gros, plus parfumé, & d'un rouge-brun très-foncé; on la nomme Groffe noire.

[ocr errors]

VII. FRAGARIA minor femper florens ac frugefcens, Alpina.

FRAISIER des Alpes. (Pl. II.)

FRAGARIA semper florens. FRAISIER des mois. Du Ch.

CE FRAISIER se distingue bien du Fraifier commun par plufieurs caracteres. Sa fécondité prefque continuelle, & fa grandeur qui, dans les terreins les mieux cultivés, égale à peine celle des Fraifiers communs dans les bois, fuffiroient pour établir fa différence.

Sa tige s'éleve peu. Des boutons qui fe forment fous l'aiffelle de fes feuilles, les uns produisent des filets très-déliés, mais pleins de force, dont les nœuds, peu éloignés les uns des autres, donnent naiffance à de nouveaux pieds, qui, dès qu'ils ont pouffé quelques feuilles, & fouvent avant que leurs racines foient attachées à la terre, donnent des fleurs; au lieu que les pieds provenus des filets du Fraifier commun ne fleurissent qu'environ un an après leur naissance. D'autres boutons pouffent des montants dont on trouve quelquefois quatre ou cinq fur la même tige. Quelques boutons, en petit nombre, donnent de nouveaux œilletons très-foibles & incapables de faire de belles productions, fi l'on n'a foin de rechauffer le pied, afin qu'ils s'enracinent, & tirent de la terre une nourriture qui ne leur eft pas fournie affez abondamment par la tige-mere. De forte que la culture multiplie peu les œilletons de ce Fraisier, au lieu qu'elle fait taller confidérablement le Fraifier commun, qui, dans les bois, n'a fouvent qu'une tige.

Ses feuilles font à peu-près de la même grandeur que celles du Fraisier commun non cultivé, les folioles des plus grandes ayant au plus vingt-cinq lignes de longueur, fur une largeur de quinze à dix-huit lignes. Le dehors & le dedans font garnis d'un poil fort court & peu épais, mais plus sensible que fur la feuille du Fraifier commun. La dentelure, la difpofition des

« ZurückWeiter »