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boutures avec l'empâtement de préférence aux autres, mais qu'à leur défaut on peut se servir de simples tronçons pris dans la partie la plus aoûtée du sarment.

Pour procéder à la plantation des crossettes et boutures, d'une manière convenable, il faut agir avec intelligence, avec réflexion. Pour cela il faut se rappeler de certains principes physiologiques qui ont leur importance dans la production.

Ainsi, on sait que les cépages à racines profondes dans un bon sol sont rarement très-productifs. Ces racines ont beaucoup de sève, mais cette dernière est aqueuse et ne produit que des sarments vigoureux. Les racines les plus rapprochées de la surface du sol profitent mieux des gaz atmosphériques, et leur sève s'élaborant, s'épurant sous cette action salutaire, donnent des sarments fruitiers.

Il y a donc un avantage incontestable à ne pas planter la vigne profond. Dans beaucoup de pays on ne la plante qu'à 30 ou 40 centimètres de profondeur, elle réussit très-bien. On a remarqué que les racines émises la première année sont analogues en force aux jeunes sarments.

Quelques vignerons soigneux, après avoir fait un trou dans la terre avec le plantoir, y mettent la bouture et une poignée de terreau. Ce procédé est excellent dans tous les cas, mais surtout lorsque le terrain est argileux, compacte ou grosssier, caillouteux; il facilite l'émission des radicelles qui, sans cela, ne pourraient trouver prise autour d'elles.

On ne devrait laisser que deux yeux à la bouture au-dessus de la surface du sol. Lorsque la partie supérieure de la bouture est d'une certaine longueur l'extrémité commence à sécher par un soleil ardent; puis, manquant de racines, par conséquent de sève, elle dépérit entièrement peu à peu.

Si l'on pouvait arroser les boutures une fois par semaine, pendant les grandes chaleurs, on assurerait leur reprise.

A défaut d'arrosement on pourrait mettre autour des boutures une poignée de fumier pailleux, ou même de mauvaises herbes pour maintenir la fraîcheur de la terre.

J. CHERPIN.

SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE TOULOUSE. RAPPORT SUR L'ÉTABLISSEMENT HORTICOLE DE M. PERTUZĖS FILS ET SUR SES DALHIAS DE SEMIS.

I

Une commission de la Société d'horticulture de la HauteGaronne a été chargée de visiter l'établissement de M. Pertuzès fils, membre de cette Société, et de lui présenter un rapport sur les progrès faits par cet horticulteur, et en outre de vérifier ses collections spéciales de plantes diverses, ses semis de dalhias, etc.

Voici le rapport de cette Commission :

La Commission a constaté une différence incontestable et trèssensible dans les cultures de M. Pertuzès fils. D'abord, il est nécessaire de remonter à une douzaine d'années pour suivre sérieusement tous les progrès qu'a faits l'établissement dont il s'agit. A cette époque déjà reculée, mais très-connue de votre Commission, on n'avait affaire qu'à une culture mixte où la partie maraîchère dominait en quelque sorte la floriculture: mais bientôt la partie maraichère fut abandonnée pour faire place aux plantes ornementales et d'agrément. M. Pertuzès fils ne négligeant aucune occasion d'augmenter ses cultures florales vit bientôt son établissement grandir, et votre Commission a pu constater que, par des améliorations incessantes, son propriétaire l'a élevé aujourd'hui à un niveau trèssatisfaisant, et l'a placé dans une excellente situation, soit qu'on considère dans leur ensemble ses cultures qui se distingent par une tenue irréprochable et le choix des plantes, soit qu'on envisage certaines collections de serre ou de pleine terre, telles que celles de Pelargonium zonale et de Dalhia. C'est surtout à l'égard de ces dernières collections, et en particulier sur les Dahlia de semis obtenus par M. Pertuzès, que votre Commission a reçu le mandat de se prononcer. Voici le résumé de ses appréciations :

En premier lieu, M. Pertuzès lui a présenté une collection de Pelargonium zonale d'un mérite incontestable, soit par la tenue et la vigueur des sujets, soit par le choix des variétés. Mais, entr'autres variétés vraiment méritantes et nouvelles, votre Commission croit

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devoir signaler à votre attention les suivantes qui, par leur coloris, l'ampleur des ombelles ou de leurs fleurs, sont des variétés d'élite dignes de figurer dans les collections et dans la confection des massifs Surpasse Beauté de Suresne; Magenta (Boulanger); Edouard Buenzod, Mme Tondelier.

Votre Commission a dû également rendre compte de la composition et de la valeur d'une très-remarquable collection de Geranium zonale à feuilles panachées, composée de vingt-neuf variétés trèsdistinctes et d'un grand mérite, soit par le choix des variétés, soit par leur bonne culture.

La collection de Dahlias a attiré l'attention de vos délégués qui ont pu apprécier le grand mérite des variétés de choix que M. Pertuzès fils cultive. Voici le nom des variétés qui ont le plus attiré l'attention de votre commission :

DAHLIA A GRANDES FLEURS.-Kokinor, Coquette de Bagnolet, Usefull, Mme Pagès, Mandarin.

DAHLIA A PETITES FLEURS.-Deutcher Golmeteor, Von Effenben, Konigen, Artigkeit, Kleiner Adam.

A côté de ces beaux Dahlias, votre Commission a eu à examiner des Dahlias provenant de semis faits par M. Pertuzès fils. Sur un nombre assez considérable de bonnes variétés présentées à vos délégués, ceux-ci, qui ont dû être très-sévères pour leur choix, n'ont admis que sept variétés qui lui ont paru méritantes et dignes d'enrichir les meilleurs collections.

Voici les variétés choisies avec leur numéro et les noms que M. Pertuzès leur a assignés :

No 58.-REINE MARGOT, fleur moyenne, bombée, rose vif à bouts carmin vifs.

N° 59. POMPIER DE NANTERRE, fleur grande, blanc grisviolet, strié et rubané, violet foncé.

No 63. —D GUIRAUD, fleur grande, régulière, sub-globuleuse, couleur garance, rosé-brique à reflets violets.

N° 114. SECRÉTAIRE GÉNÉRAL LIGOUGNE, fleur grande, régulière, abricot safrané.

N° 113.-PRÉSIDENT BERGIS, fleur petite (section des Lilliputs), bombée régulière, violet foncé à reflets argentés.

N° 131.-PROFESSEUR HAMEL, fleur moyenne, soufre rosé, à bouts carmin rose, forme parfaite.

No 132.- MIRLITON, fleur moyenne, sub-globuleuse, pétales tubulés, orange doré, fond jaune ton d'or.

La Commission ne peut passer sous silence les nouveaux Coleus, dont les variétés Blumei et Veitchi forment un contraste saisissant avec le Coleus Verschaffelti; elle a aussi vu avec beaucoup d'intérêt plusieurs plantes de serre et ornementales du plus grand mérite.

En résumé, la Commission vous propose de renvoyer son rapport au Comité des récompenses pour le choix des collections de Geranium zonale variés et de ceux à feuilles panachées de M. Pertuzès, pour ses Dahlias de collection, et en particulier pour ceux obtenus de semis, et surtout elle recommande à l'appréciation du Comité les soins de toute nature apportés dans cet établissement horticole, qui se fait remarquer spécialement par son progrès incessant, son développement et sa bonne tenue.

Toulouse, le 15 septembre 1768.

Nous devons ajouter qu'à l'Exposition des produits horticoles de la Haute-Garonne, en automne dernier, M. Pertuzès fils a obtenu le premier prix pour une collection de plantes de massifs.

NOUVELLE ORGANISATION DES FERMES-ÉCOLES.

Des instructions ministérielles ont été adressées aux directeurs des fermes-écoles pour qu'ils aient à se conformer à des modifications introduites dans le régime de ces établissements.

Ces modifications ont été jugées nécessaires par l'observation des faits qui se sont passés depuis 20 ans. - Les subventions de l'Etat dont ont joui ces établissements n'ont pas variées, et cependant les prix des denrées alimentaires ont constamment augmenté. La main-d'œuvre dans les travaux agricoles a aussi considérablement augmenté, et la jeunesse au lieu d'aller à l'école « part dès la première leçon pour les champs », ainsi que le dit M. de Saint-Trivier dans son mémoire pour la prime

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d'honneur. Le recrutement des élèves devient donc de plus en plus difficile. Pour obvier à ces inconvénients, le Conseil des inspecteurs généraux de l'agriculture a pris les mesures suivantes :

1° Durée de l'apprentissage diminuée et fixée à 2 ans. 2o Les élèves ne seront reçus qu'à 17 ans.

3o Ce sera parmi les élèves des écoles primaires que sera recruté le personnel des fermes-écoles.

4° Ces fermes pourront recevoir des apprentis d'autres départements que ceux où elles sont situées.

5° A l'avenir, l'apprenti recevra à sa sortie de l'école une somme correspondant à celle qu'il aurait pu économiser sur le salaire qu'il aurait pu gagner chez un cultivateur. Cette indemnité est fixée à 300 fr. pour l'apprenti jugé digne d'un certificat de capacité, et de 200 fr. seulement quand ce certificat aura été refusé. Des médailles pourront être décernées aux apprentis les plus méritants.

6o La prime unique de 480 fr. antérieurement accordée est supprimée.

7° L'indemnité accordée aux directeurs des fermes-écoles est fixée à 270 fr. par an, soit 75 cent. par jour de présence au lieu de 48 cent. Dans cette somme sont compris les frais d'entretien et de trousseau.

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8° L'allocation accordée au personnel dirigeant des fermesécoles est graduée en trois classes :

Surveillant, comptable et jardinier pépiniériste, 1re classe, 1,500 tr.; 2° classe, 1,200 fr.; 3° classe, 1,000 fr.

Chef de pratique, 1re classe, 1,200 fr.; 2° classe, 1,100 fr.; 3° classe, 1,000 fr.

Vétérinaire, 1re classe, 800 fr.; 2o classe, 600 fr.; 3° classe, 500 fr.

Il faudra trois ans pour avoir le droit de passer d'une classe à l'autre.

Ces augmentations n'auront lieu qu'en 1870.

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