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ment plus riche en divers lots, et les lots plus importants que ceux du concours de 1861. Les machines et instruments étaient mieux exécutés, et quelques-uns présentaient de véritables perfectionnements. Tels étaient le pressoir hydraulique de MM. Bouchage et C°, de Lyon; le pressoir à genouillères et à levier, avec vis horizontale, de M. Samain; la machine servant à la perforation des puits pneumatiques instantanés, de M. Donnet, de Lyon; le bélier hydraulique pour l'élévation des eaux courantes et leur irrigation, de M. Félix, à Colombes; la faucheuse peu compliquée, de M. Roland, de Lyon; le semoir très-ingénieusement perfectionné, de M. Bocquin, de Lyon; l'œnotherme, de M. Terrel, des Chênes, appareil à chauffer les vins pour les purifier, etc.

Les charrues, les pressoirs, les pompes, les coupe-racines, les trieurs, qu'on promènent dans tous les concours régionaux, depuis leur fondation, étaient nombreux, il est vrai, et ne présentaient rien de bien intéressant, mais ils servaient de point de comparaison avec les nouveaux et ceux perfectionnés. Quelques médailles d'or et d'argent, beaucoup de bronze, ont été distribuées à tort et à travers par un jury incompétent.

ANIMAUX.

L'espèce bovine était richement représentée, et, parmi les races, la femeline et surtout la tarentaise étaient les plus remarquables. La race Durham, exhibée comme pure, n'avait que des métis plus ou moins intelligemment croisés. Beaucoup de sujets de notre belle race charolaise laissaient à désirer; il en était de même de la bressane qui, au lieu d'être en progrès, est en décadence.

Parmi les chevaux exhibés, quelques pouliches et poulinières étaient assez remarquables, surtout les bressanes qui, malgré les croisements dont elles sont issues, rappelaient par leurs grands yeux vifs, la solidité de leurs jambes bien établies et nerveuses, la race carabe. On sait que les Arabes, sous le nom

de Sarrasins, ont habité la Bresse pendant un certain temps. Ils y ont laissé en passant des sujets de leurs races chevaline, galline, et sans doute anssi la céréale qui porte leur nom.

Un bon nombre des chevaux exhibés avaient les jambes de devant panardes, c'est-à-dire inclinées en dedans au lieu de l'être en dehors, ce qui leur enlève de la solidité. Un des six étalons exhibés était assez bien constitué. Presque tous provenaient de croisements, et étaient le résultat d'un mélange de races diverses.

Les marchands ont dû compléter l'exposition, et, en somme, elle présentait un ensemble assez satisfaisant.

Les espèces ovine et porcine étaient aussi représentées par des races étrangères et des métis. Nous sommes en pleine vogue de croisements d'animaux. Si au moins les peuples pouvaient en faire autant de leurs idées, la diplomatie serait annihilée et la guerre supprimée.

PRODUITS AGRICOLES.

Ces produits étaient de peu d'importance. A part les lots complets de grains, de racines diverses, de pommes de terre, de MM. de Saint-Trivier, de Saint-Victor, les produits de ferme, œufs, beurre, toison, de M. Gaubet, et le lot séricicole de M. Chabod, le reste n'offrait rien de remarquable.

Cependant les vignes de M. Pulliat intéressaient les ama ́teurs; ils trouvaient dans ce lot des exemples des divers modes de taille, de bouturage, de greffage, bons à suivre.

HORTICULTURE.

Depuis longtemps nous réclamions l'admission des produits horticoles dans les concours régionaux, où ils ne paraissaient qu'en annexe. Cette année, nous avons été heureux de voir notre vœu en partie réalisé. Cette initiative a été prise d'emblée par M. le Sénateur préfet du Rhône, en dépit des inspecteurs généraux. Il a fait enlever, à la grande satisfaction du

public, les barrières encombrantes et gênantes qui séparaient les expositions agricoles et horticoles.

Voici ce que nous lisions à cette occasion dans le Salut Public le 22 avril :

L'exposition des produits horticoles n'est séparée de celle des produits agricoles que par une barrière à claire-voie. Cependant, cette fragile barrière est encore pour les agriculteurs et les horticulteurs une espèce de muraille de la Chine.

Pourquoi? Sic fata voluerunt, ainsi le veulent les sergents de

ville.

Mais ces produits ne sont-ils pas venus sur le même sol, sous l'influence du même climat, par les labeurs et les soins de cultivateurs? Sans doute, nous répondra-t-on; mais les uns ont été cultivés avec la charrue et la herse, les autres avec la bêche et le râteau. Les premiers sont de première nécessité, les autres de luxe et d'agrément...

Mais l'horticulture ne produit-elle que des plantes ornementales? N'a-t-elle pas ses légumes, ses fruits, que vous voulez-bien, il est vrai, lui permettre de vendre sur les marchés? A quels signes reconnaissez-vous les fraises, les groseilles, les poires, les melons, les raisins venus en jardin et ceux venus en verger ou en pleine terre? Et puis, est ce que le simple ouvrier n'a pas le goût des fruits? Voudriez-vous le ramener au brouet noir de Sparte?

L'ouvrier, comme nous tous, riches ou pauvres, est descendant d'Adam, il aime les fruits. Il en achète quand il ne peut pas en produire, et lorsque nous, amateurs, nous choisissons les plus gros, les plus beaux, sinon les meilleurs, il se contente des moindres.

L'ouvrier aime aussi les fleurs. Voyez plutôt sur sa petite fenêtre près du toit : il y a là plusieurs plantes en vase qu'il arrose le matin avant d'aller à son travail, et qui lui sourient le soir quand il rentre. C'est un moment de douce distraction, un moment de plaisir pour lui et sa famille, et cette distraction, ce plaisir lui font trouver des charmes à son repas frugal.

Lorsqu'on entre sur le champ des machines et instruments exposés, on voit dans le lointain, à l'ouest, de vastes tentes, des pavillons, des kiosques, des serres, on entend le bruit de l'eau tombant en cas

cades, et l'on se dirige sur ce point tout en examinant, à droite et à gauche, les puissants appareils, les brillants instruments rangés en ligne; puis, tout à coup, on est arrêté par la fameuse barrière chinoise dont nous venons de parler.

Supposons supprimées les barrières chinoises, et voyons ce qu'il y a derrière. Des groupes d'azalées, de rhododendrons, de camélias, de pélargoniums, de kalmias couverts de fleurs aux nuances les plus riches et les plus brillantes sont étalés sur le gazon, le long d'un bassin sinueux; à l'extrémité de ce bassin est un rocher artificiel d'où l'eau tombe en cascade et alimente le bassin. Le coup d'œil est féérique. Cette disposition est l'œuvre de la Commission d'exposition horticole; le plan et le dessin celle de M. Bariot, architecte de jardins.

Ces belles plantes fleuries appartiennent à MM. Fillion, amateur; Schmitt, Adrien Benoit, Boucharlat, Nardy, horticulteurs.

A droite est un joli lot d'azalées pontiques, bien fleuri, exposé par M. Schmitt; un lot de rosiers thés de semis à belles fleurs jaunes et blanches, appartenant à M. Ducher, rosiculteur, et une rose d'un blanc carné, d'une belle facture et d'une grande fraîcheur, exhibée par M. Gonod, aussi rosiculteur; plus loin est un beau massif de rosiers bien cultivés et bien fleuris en serre, appartenant à M. Damaizin.

Le lot de pelargoniums zonales à fleurs doubles, Gloire-de-Nancy, exhibé par M. Allégatière, témoigne d'une culture soignée.

Dans les angles, en dehors des tentes, sont des massifs de plantes à feuillage persistant. Celui de M. Treyve, de Trévoux, est composé de conifères d'une vigueur extraordinaire et des meilleures espèces en variétés, anciennes et nouvelles. Nous avons surtout admiré ses séries d'abies, de cupressus, etc.

Le lot de M. Morel est aussi très-riche en belles variétés. Il est formé de plusieurs genres de plantes à feuillage persistant bien cultivées.or

M. Pallot, jardinier de M. Demoustier, a exposé une collection de jolies calcéolaires très-variées de coloris; Mme Pauvert, fleuriste aux Brotteaux, de jolis bouquets et un surtout d'une fraîcheur admirable; M. Pauvert, un lot de plantes de serre bien cultivées.

Le lot d'Auricules (primulacées), de M. Rambaud, horticulteur, rue Neuve, aux Charpennes, est très-distingué. L'exposant est en quelque sorte le régénérateur de ce beau genre, oublié depuis quelque temps. Les jolies fleurs, à nuances très-variées, veloutées, de cette plante la font rechercher par les dessinateurs pour les riches étoffes.

La Société de secours mutuels (138) des horticulteurs lyonnais, a exhibé plusieurs lots de plantes diverses très-bien cultivées, des des fruits et des légumes soigneusement conservés. Son rocher artificiel et le bassin qui y est annexé, construits par M. Joly, de Monplaisir, sont une preuve évidente de son habileté.

Une serre chaude, montée pour la circonstance par M. Cordier, serrurier, d'Ecully, et chauffée par l'appareil de M. Mathian, appareil d'une grande efficacité, est remplie de plantes exotiques exposées par MM. Liabaud, Fayolle et Rochet, de la Croix-Rousse.

Le riche lot de M. Liabaud est composée des plus belles plantes de serre en forts sujets. Nous y remarquons les belles collections de maranta, de caladium, d'orchidées fleuries, etc., et, parmi les nouveautés, le palmier phonicephorum schellarum, passiflora trifaciata à feuilles panachées, spærostema marmoratmm, begonia limminghii, eranthemum igneum, agaphilla tricolor, etc.

Le lot de MM. Fayolle et Rochet est moins important; les plantes sont moins fortes, mais d'une bonne culture. Toutes ces plantes à feuillage brillant, bizarre, tranchent admirablement avec celles fleuries du voisinage.

Le jardin potager de la 182° Société de secours mutuels, président M. Nardy, est bien rempli; les plantes sont de bon choix et de bonne venue.

Dans le lot d'arbustes à feuilles persistantes, de bon choix et bien cultivées, de M. Aunier, pépiniériste aux Charpennes, nous remarquons de forts arbousiers, arbres aux fraises.

M. Rivoire, de Lyon, a exhibé des choux brocolis blancs et violets qui ont passé l'hiver en plein air. Ils imitent le chou-fleur. Dans son lot très-varié de légumes de bon choix, nous remarquons plusieurs cucurbitacées de bonne qualité, bien conservées. Des objets divers de fournitures de jardins complètent ce beau lot.

L'Herbier de la Flore française, de M. Cuzin, nous paraît d'une grande utilité pour l'agriculture et l'horticulture. Il en est de même

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