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UN MOT SUR LE LIBONIA FLORIBUNDA

ET SA CULTURE

Cette charmante petite acanthacée du Brésil est un sousarbuste à fleurs jaunes et rouges, d'un bel effet. Il fait l'ornement des serres et des appartements de novembre à

mars.

Mais sa culture présente certaines difficultés que je suis cependant parvenu à vaincre.

Au printemps 1867, n'ayant que deux sujets de cet arbuste, je fis de nombreuses boutures qui furent livrées à la pleine terre en mai, afin d'avoir de fortes plantes pour l'hiver suivant. Ces boutures, bien enracinées, ayant de 0,40 à 0,50 de hauteur, ne me donnèrent presque pas de fleurs. Ayant eu l'occasion d'aller à Toulouse au printemps 1868, j'y vis des libonias splendidement fleuris. On répondit à mes observations que j'avais cultivé une variété qui n'était pas la bonne, car on croyait qu'il y avait deux variétés.

Je pensais que ce qui constituait la différence entre les deux sujets non florifères et les florifères consistait dans le mode de culture qu'on employait pour les plantes. En effet, je fis usage l'année suivante d'une culture différente de la première, et j'obtins un résultat complet. Mes libonias en pots étant restés pendant la belle saison en plein soleil arrosés suivant leurs besoins, leur forte végétation diminua et leur floraison augmenta d'autant.

Beaucoup de plantes de serre, surtout celles du Cap, se trouvent dans le même cas; elles ont besoin de soleil pour aoûter leur bois, se préparer à fleurir, à fructifier, c'est-à-dire à devenir nubiles pour se reproduire.

H. ROBINET.

DES FLEURS DOUBLES.

Que n'a-t-on pas écrit sur la duplicature des fleurs? Il n'est pas de Société horticole ou botanique où la question ne se représente forcément de temps à autre. Elle a été traitée par M. T. Masters, en 1866, à l'Exposition internationale d'horticulture et du Congrès botanique, à Londres, et la Société impériale et centrale d'horticulture de France s'en occupait aussi dans sa séance du 9 août 1866. Il ne sera peut-être pas sans opportunité de donner un aperçu des théories proposées.

Deux opinions diametralement opposées ont d'abord prévalu sur la cause des fleurs doubles, considérées par les uns comme les produits d'une végétation exubérante, par les autres, comme résultant d'un affaiblissement (1). La première a rallié d'abord le plus d'adhésions; mais en 1812, Féburier multipliait les arguments en faveur de la seconde : 1° les Oignons de Jacinthe et d'autres plantes à fleurs doubles, les griffes de Renoncules, les pattes d'Anémones ont, de même que les arbres à fleurs doubles, une végétation plus lente que les mêmes plantes à fleurs semi-doubles, et surtout que les simples; 2° ces pattes et ces griffes de plantes doubles durent beaucoup plus longtemps (30 ans au lieu de 6 à 10 ans, terme de la vie des autres), et se conservent d'autant plus doubles qu'on les garde deux ans sans les planter, ce qui amoindrit leur végétation; 3o les fleurs doubles n'épuisent pas autant le sol que les simples; on peut les planter plusieurs années dans le même terrain sans l'épuiser, et le poids des plantes doubles est inférieur à celui des plantes simples chargées de leurs fruits; 4° les terrains forts et humides rendent simples les fleurs d'automne (Marguerites, Balsamines). Tels sont les principaux faits invoqués par Féburier à l'appui de sa théorie. (Essais sur les phénomènes de la végétation.)

(1) Un anonyme a écrit que la duplicature est favorisée par tout ce qui tend à accroître le système cellulaire.

En 1866, un anonyme allemand, se basant sur la culture des Quarantaines, à Erfurt, a cru pouvoir attribuer à l'influence de la sécheresse le passage des fleurs simples à l'état de fleurs doubles; mais on a fait remarquer (le docteur Pigeaux) que le Violier, double dans les jardins, est constamment simple sur les murs, et que l'on évite d'avoir des roses semi-doubles, en été, en arrosant abondamment les pieds de ces arbustes aux époques de sécheresse.

En fait de causes propres à déterminer la duplicature, on a fait également appel à la taille, à l'influence du climat. Le premier de ces effets n'a point encore été suffisamment été établi.

Jusqu'à de plus amples renseignements sur un sujet qui est à l'ordre du jour et qui préoccupe à la fois les horticulteurs et les botanistes, on peut admettre l'opinion de M. Masters, qui voit la source des fleurs, tantôt dans la pléthore, tantôt dans l'affaiblissement et même dans la stérilité. « Ces trois choses, dit-il, paraissent incompatibles et semblent s'exclure réciproquement, mais pas autant qu'on pourrait tout d'abord se l'imaginer. Beaucoup de faits sont en faveur de la théorie de la pléthore. C'est ainsi que les fleurs doubles se montrent bien plus fréquemment dans les jardins que dans la nature; qu'une bien plus grande masse de fleurs doubles ont été produites dans l'hémisphère boréal que dans l'hémisphère austral (comme l'a démontré le docteur Seemann), ce qui semble prouver l'influence de la culture sur l'apparition de ces fleurs..... Suivant la théorie que j'admets..........., la quantité de nourriture....... surpasse les besoins ordinaires de la plante, et..... l'indigestion occasionne un arrêt dans la végétation, comme pourrait le faire du moins en partie, une soustraction à la somme de nourriture nécessaire. L'effet qui résulte de gorger une plante ou un animal d'une nourriture qu'il ne peut assimiler, ressemble, à beaucoup d'égards, à celui qui proviendrait du défaut de nourriture. Le même raisonnement s'applique à la stérilité : si par une culture perfectionnée ou une surabondance de nourriture la constitution de la plante souffre, si la plante, en un mot, est

surnourrie, il n'y a rien d'étonnant à ce que la stérilité s'en suive. De là, ne peut-on pas déduire ce principe, qu'un arrêt partiel de développement, sinon de végétation, arrêt provoqué par n'importe quelle cause, est une condition préliminaire essentielle pour la modification des doubles fleurs..... Si les indications précédentes sont fondées, les horticulteurs pourront faire naître aussi facilement des fleurs doubles qu'ils peuvent faire abondamment fleurir des plantes de leur nature peu florifères, ou qu'ils peuvent changer l'époque de la floraison des plantes. >>

Nous avons tenu à reproduire une bonne partie des paroles du directeur du Gardener's Chronicle sur cet important sujet. Quant à M. Ed Morren, le savant directeur de la Belgique horticole, il semble n'attribuer les fleurs doubles qu'à la pléthore. « Nous les comparons, écrit-il, aux castrats à quelque espèce qu'ils appartiennent et qui, tout en ayant de l'emponpoint, n'ont pas précisément de la force; la duplication des fleurs est une sorte de tendance à l'engraissement... une exubérance du système foliaire qui s'étend jusque dans les fleurs. Les plantes à fleurs doubles ont, toutes choses égales, d'ailleurs, des feuilles plus amples que les types simples... » Notre confrère de Liége, partant de cette idée, que la duplication est une pléthore, et que les vraies panachures (desquelles il distingue la coloration caractérisée par une surabondance de couleur, comme le montrent les Begonia, Caladium, Coleus, Amarantes, Irésines, etc.), témoignent d'un amaigrissement manifeste, n'a pas hésité à proclamer cette loi d'incompatibilité de ces deux états: il n'y a point de plantes à feuilles réellement panachées et à fleurs doubles (loc. cit. p. 257 et suiv.).

Le Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture a reproduit, en 1864, p. 58-64, une longue liste des fleurs. doubles connues, empruntée au Journal d'horticulture de Hambourg et dressée par MM. B. Seeman et Ed. Otto. On doit savoir gré à ces deux botanistes d'un tel travail : il est infiniment utile d'établir de temps à autre le bilan des gains obte

nus, afin de pouvoir faire justice d'une foule de prétendues nouveautés qui ne sont que des vieilleries rajeunies, et dans le but aussi de fournir des documents précis à l'histoire de l'horticulture.

Docteur CLOS.

(Bulletin de la Société d'horticulture de la Haute-Garonne.)

MÉTHODE DE CULTIVER LES MELONS A HONFLEUR

Notre collaborateur, M. F. Boncenne a eu l'heureuse idée de constater l'exactitude du vieux proverbe « il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » Dans ce but, il s'est livré à des recherches dans les anciennes publications sur les procédés de culture recommandés par nos devanciers. Il publie dans le Bulletin de la Société d'horticulture de Fontenay-le-Comte, Société qu'il préside avec tant de zèle et de dévoûment, des fragments d'aticles très-instructifs sur d'anciennes méthodes culturales. Nous reproduisons celle concernant les melons. En la lisant, certains novateurs reconnaîtront peut-être, s'ils sont de bonne foi, qu'au lieu de faire progresser cette culture par leurs méthodes il n'ont abouti qu'à l'éreinter, à produire des plantes languissantes, maladives, qui se couvrent de pucerons ou de chancres et ne peuvent mûrir leurs fruits. On comprendra qu'avec les soins rationnels, avec la culture solide qu'on donnait autrefois à ce genre de plante, on ne pouvait obtenir que de bons résultats.

Cette culture demande beaucoup d'attention pour en avoir de beaux et de bons melons.

Il faut faire choix dans un bon jardin de la plus belle exposition, que l'on garantira avec soin des vents du nord; il faut que la couche soit exposée au soleil depuis son lever jusqu'à son coucher.

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