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petites caisses à claire-voie, larges et profondes. Le compost qui m'a le mieux réussi est un mélange de sphagnum, de terre de bruyère, de charbon de bois et de terreau.

On peut suspendre librement les aérides dans leur caisse ou panier. Elles supportent difficilement les rayons de soleil. Il leur faut des arrosages abondants et de fréquents bassinages.

Pendant l'hiver elles sont moins exigeantes; mais un air ambiant, légèrement humide, une température élevée, trèsrégulière, et beaucoup de lumière leur conviennent. C'est par de tels soins que j'ai obtenu d'elles une belle végétation et une floraison abondante.

Les principales espèces d'orchidées aérides sont les suivantes à fond rose ou blanc, lavé de rose, de pourpre ou de violet, etc.

Affine, Brookii, Cylindricum, Lindleyanum, Maculosum, Odoratum. Prallidum, Suavolens, Quinquevulnerum, Tesselatum, Suavissima, etc.

Th. DENIS.

NOTES DE VOYAGE (1).

MOULINS.

De Vichy je fus à Moulins; charmante promenade en chemin de fer, à travers un pays riche et de riant aspect. La capitale du Bourbonnais est une grande et belle ville agréablement située dans une pleine fertile sur la rive droite de l'Allier; on traverse, pour y arriver, un beau pont de pierre, et de ce pont la vue s'étend sur la ville. On découvre alors de larges quais, un vaste quartier de cavalerie; puis, au-delà, des coteaux couverts de plantations et de jolies maisons de campagnes.

(1) Suite, voir le ler article, numéro de décembre 1868, p. 283.

Les rues ne sont pas très-larges, mais elles sont propres et bien pavées. Au centre de la ville on trouve trois promenades fort jolies: l'une d'elles, la plus ancienne, je crois, fut plantée en 1684 par l'intendant de Berci; elle a 1,000 mètres de longueur; la largeur et le parfait nivellement de ses allées en font une des plus belles promenades de France; elle a été replantée en 1808. Il y a aussi de forts beaux jardins; l'horticulture a fait, depuis quelques années, de grands progrès dans ce pays, et la ville de Moulins a parfaitement compris qu'elle devait prendre la tête du cortège et s'avancer résolument dans cette nouvelle voie des conquêtes horticoles.

Mon premier soin, en arrivant, fut de demander les noms et les adresses des pépiniéristes, fleuristes, horticulteurs, etc. On me donna, sur ce point, tous les renseignements désirables et, de plus, on m'apprit que ce jour même une magnifique Exposition d'horticulture venait d'être ouverte au public. Je fus ravi de cette circonstance qui me fournissait une occasion si favorable d'apprécier d'un seul coup et rapidement l'état des diverses branches de l'horticulture Moulinoise.

Je me rendis donc sans plus tarder à l'Exposition. Je fus frappé tout d'abord du peu d'étendue qu'occupaient les produits exposés; le premier coup d'œil aurait pu faire croire à la faiblesse, à la pénurie; mais, en examinant de plus près, il était facile de reconnaître que le local était trop restreint; mais que le choix des plantes, leur belle culture, leur tenue irréprochable donnaient à cette exhibition d'élite, une distinction et un mérite exceptionnel. Point de remplissage, point de médiocrité; chaque lot présentait un intérêt tout particulier.

Aurait-on pu garnir une plus large place? des hommes du pays me l'affirmaient; ils ajoutaient qu'un seul horticulteur à Moulins se serait chargé de fournir le double de ce qu'on avait présenté.

Cet horticulteur, on le nommait, c'était M. Marie, praticien habile, amateur distingué, homme intelligent et plein d'un zèle éclairé. M. Marie marche en effet, à la tête de l'horticul

ture Bourbonnaise; personne, je pense, ne songerait à lui contester cette supériorité dont il n'avait pas voulu, du reste, tirer avantage puisqu'il exposait hors concours.

Son lot était magnifique; vous pourrez juger de son importance par l'énumération suivante: Orchidées en fleur, collection de Palmiers, Pandanées, Cycadées, Broméliacées, Aroïdées, Fougères, Lycopodes, le Fittonia Argyronema, le Sonerilla Margaritacea, l'Alocasia Zebrina, le Dieffenbachia Baraguinii, l'Eranthemum Sanguinolentum, et plusieurs autres belles plantes dont je n'ai pu retrouver le nom sur mes notes. Ce n'est pas tout, on y voyait encore des Generaniums zonales, nouveaux et bien choisis, une collection de Cannas, enfin quelques beaux exemplaires de Camellias parfaitement conduits et d'une santé parfaite.

Ajouterai - je enfin que M. Marie possède et dirige avec talent un vaste établissement dont la description m'entraînerait beaucoup trop loin: pépinières d'arbres et arbustes d'ornement, écoles d'arbres fruitiers et forestiers, serres chaudes, serres tempérées et châssis, rien n'y manque, aussi sortent de là de grandes quantités d'arbres et d'arbustes de toute sorte qui sont dispersés et plantés dans les contrées voisines, notamment à Vichy, sur toutes les routes, sur le parc et dans les nombreux squares qu'entretient la compagnie des Bains.

Je le répète donc, M. Marie m'a paru tenir le premier rang; mais viennent après lui deux émules qui le serrent de près, surtout en ce qui concerne la culture des plantes de serre et des végétaux d'ornement. MM. Boudoux et Dubost, établis depuis peu dans le pays, avaient pourtant pu produire à l'Exposition de fort belles choses; c'est ainsi qu'on admirait leurs Caladium, leurs Begonia et leurs Glaxinia; ils avaient aussi des arbustes de serre chaude, Cycadées, Palmiers, Dracaenas; puis enfin un beau lot de Pelargoniums zonales, et autres plantes fleuries. J'ai vu aussi chez eux quelques bons conifères bien. cultivés.

On s'arrêtait volontiers devant un troisième lot, celui de

M. Camille, habile et vieux praticien, cultivant en grand, mais d'une manière distinguée, la plante dite de garniture. Il avait des Lantanas, des Petunias doubles, des Coleus, des Pelargoniums et surtout des Héliotropes, dont la culture, la tenue et la floraison ne laissaient rien à désirer.

Si l'on ajoute ici les magnifiques Zinias doubles de M. Oudin, de Meudon; les quelques plantes variées de M. Rougier, et les petits conifères de M. Perrin, on aura, je crois, sauf omission involontaire, la liste complète et raisonnée des exposants de fleurs, arbres ou arbustes d'ornement.

Mais l'Exposition m'intéressait à un autre point de vue; je désirais savoir encore où en était, à Moulins, la culture fruitière et maraîchère. Je continuai donc ma visite et je demeurai convaincu que tous les produits exposés pouvaient figurer avec avantage dans les concours les plus sérieux et sur les marchés de nos grandes villes.

J'admirai d'abord les melons, les cerises tardives et les pommes de terre de M. Lesbres, puis les produits et surtout les ananas de M. Kauder, directeur des cultures du château de Nades, les fruits de M. Perrin et les arbres taillés de M. Bare, ce dernier lot mérite spécialement une mention, parce qu'il prouve l'état avancé et toujours progressif de la culture des arbres à fruits dans le département de l'Allier.

Quant aux légumes ils étaient vraiment très-remarquables de choix et de culture; ceux de M. Friot, jardinier, au château de Baleine, m'ont semblé les plus beaux; ceux de M. Dachet, jardinier de M. le comte de Chavagnac, avaient le mérite d'offrir une grande variété et de former des collections intéressantes et curieuses; j'y ai remarqué vingt-sept variétés de radis, vingttrois d'ognons, onze ou douze de betteraves, autant de salades, et, chose rare, cent et quelques de pommes de terre.

Enfin, pour ne rien oublier, je mentionnerai en finissant les jolis bouquets de Mile Camille, et la bonne poterie de M. Clairefond.

J'avais fait le tour de cette charmante exhibition, il se faisait

tard, et comme je voulais partir pour Paris, je ne pus attendre et connaître les décisions du Jury; mais quelques jours après je les trouvai rapportées dans un journal, et je crois devoir les transcrire ici pour compléter ces quelques notes extraites de mon carnet de voyage:

Médaille de vermeil, 1re classe :

MM. BOUDOUX et DUBOST, horticulteurs, à Moulins;
CAMILLE, horticulteur, à Moulins;

FRIOT, jardinier, au château de Baleine.

Médaille de vermeil, 2 classe:

M. LESBRES, propriétaire, à Ebreuil.

Médaille d'argent, 1 classe:

MM. BOUDOUX et DUBOST;

Gabriel OUDIN, chef des cultures, au château de Meudon;
KAUDER, chef des cultures, au château de Nades;
DACHET, jardinier, chez M. le comte de Chavagnac;
PERRIN, horticulteur, à Moulins;

JOSSELIN, coutelier, à Moulins.

Mile CAMILLE;

Médaille d'argent, 2° classe:

MM. ROUGIER, horticulteur, à Moulins;

Paul PERRIN, horticulteur, à Moulins;

BARE, pépiniériste, à St-Pourçain;

PAJOT, négociant, à Moulins;

Urbain CLAIREFOND, fabric. de poterie, à la Madelaine.

Médaille de bronze:

MM. GENDRET, jardinier, à l'Asile Ste-Catherine;

Antoine LOUBIGNY, jardinier, chez M. le comte de
Chaptal.

Mention honorable :

M. JOUANNET, propriétaire, à Montaigu-Coulandran.

F. BONCENNE.

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