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DES PLANTES EN MASSIFS.

Les massifs unicolores sont-ils de bon goût? Il y a des personnes auxquelles ils plaisent; d'autres, en plus grand nombre, préfèrent ceux des plantes variées. C'est l'avis des amateurs d'élite.

Les massifs aux coloris variés présentent, en effet, un aspect bien plus intéressant que les autres. On prend un vif plaisir à les étudier, à distinguer leurs nuances, à admirer l'harmonie qui règne dans leurs formes et leurs couleurs. C'est du reste obéir à la nature qui a pris plaisir à mettre tant de diversion. dans les formes et les nuances.

Les nombreuses variétés qui, chaque année, encombrent les collections, imposent aux obtenteurs et aux amateurs l'obligation de faire un choix sévère parmi les plus belles de forme et de coloris.

Dans celles à fleurs simples, telles que pensées, pélargoniums, œillets, etc., les conditions d'admission dans une collection d'amateur, sont la forme arrondie, faisant le tour du compas. Mais on se montre moins difficile pour celles destinées à former des massifs; on les admet toutes, pourvu que leur coloris soit tranché; peu importe les autres qualités !

On multiplie ces plantes par masses comme des herbes à lapin; on les entasse sur les pelouses des parcs et des jardins. D'un seul coup d'œil on voit tout de loin; lorsqu'on est près des massifs, on ne voit rien qui parle au sentiment, qui invite à l'étude. Une toile barbouillée en rouge ou en jaune produirait, je crois, le même effet que ces massifs.

Je présume que les inventeurs de ce système unicolore ont souvent voyagé en chemin de fer; qu'ils ont voulu faire juger la beauté des parcs et des jardins comme on juge un pays en regardant par la vitre d'un vagon.

On doit donc, selon moi, préférer les groupes de plantes à fleurs variées, les espacer suffisamment, pour que les nuances se détachent les unes des autres, tout en s'harmonisant.

Il en est de même des plantes à beau feuillage ornemental; elles devraient être groupées par 3, 7, 15, etc., quelques-unes détachées des autres pour éviter des masses rondes ou ovales, comme on les voit presque partout aujourd'hui.

O belles plantes, comme on vous entasse, comme on vous force à vous étioler! On semble ignorer que l'art du jardinage est d'imiter la nature dans ce qu'elle a de beau.

Les plantes florales qui doivent être préférées pour former des corbeilles ou des plates-bandes, sont les variétés tranchées d'Héliotropes, de Pétunias, de Géranium zonals, de Verveines, de Bouvardias, de Lantanas, de Rucellia juncea. Cette dernière est une charmante plante au feuillage ténu, filiforme, à fleurs rouges tubulées, très-nombreuses et très-élégantes. Mêlée au Miosporum à fleurs blanches, elle produirait un bel eflet en massifs isolés, en plein soleil.

Pami les plantes à beau feuillage, je recommande les suivantes les Vigandia vigieri et caracassanna, les Bocconia, les Caladium esculentum, violaceum et batavienne, les Solanum robustum, crinitum et marroniense, l'Eucalyptus globulus, l'Aralia papyrifera, Sieboldii, Sieboldii variegata. Ces deux dernières plantes doivent être placées dans les endroits les plus ombragés. Leur beau feuillage, d'un vert brillant, craint le soleil.

Le Cyperus papyrus, belle plante ornementale, quoiqu'elle soit aquatique, produirait un superbe effet, mise en pleine terre au printemps. Les tiges sont unies et hautes de 2 à 3 mètres, terminées par un beau bouquet de feuilles tenues en forme de chevelure. Elle demande des arrosements copieux.

Les Canna tiennent le milieu des plantes florales et à beau feuillage. Aussi les multiplie-t-on avec profusion. Leur culture est des plus faciles et des plus communes. Un sol profond, de l'engrais liquide et beaucoup d'eau, telles sont les conditions de leur réussite.

LIABAUD, horticulteur.

LA VIGNE NE DOIT EXCLURE DU SOL, NI LE PAIN, NI LES LÉGUMES, NI LES FRUITS, NI LA VIANDE DE CONSOMMATION DIRECTE.

Nous avons lu avec satisfaction dans le dernier numéro de la Viticulture pratique, une lettre de M. Jules Guyot sur le sujet dont le titre précède, car nous sommes heureux d'y trouver nos idées plusieurs fois émises dans différents journaux, sur la même matière, conformes à celles du savant et zélé ampélographe.

MON CHER RÉDACTEUR,

Dans votre chronique du 28 janvier, vous citez, avec honneur et avec raison, quelques passages de la brochure de M. Duffour sur la transformation des cultures du bas Languedoc: et après ce passage: « Nous croyons que le midi, et particulièrement le département de l'Hérault, a trouvé sa voie, du jour où il a fait une large part à la culture de la vigne; qu'il a compris les lois économiques de son temps, quand il a donné à la vigne ses plaines les plus riches et qu'il aura la conscience de son avenir, lorsqu'il lui aura livré sans partage l'étendue tout entière du sol qui peut la recevoir. » Vous ajoutez: Voilà des paroles bien hardies, qui doivent faire tressaillir d'aise M. le docteur Jules Guyot.

En ce point, mon cher directeur, vous vous êtes singulièrement trompé dans toutes mes conférences et dans toutes mes publications, je me suis élevé contre la manie et contre le danger de donner aux vignes les plaines à blé, à luzerne, à légumes et à prairies; j'ai prêché l'extension indéfinie des vignes par la conquête des coteaux, des garrigues, des landes, des friches et de toutes terres délaissées ou occupées par de maigres cultures, de maigres arbrisseaux et de maigres pâturages. Mais de toutes terres où le pain, la viande, les légumes et les fruits peuvent surgir, en abondance et en qualité, j'ai conseillé l'exclusion de la vigne, alors même qu'elle y donnerait des produits momentanément supérieurs en argent.

Plus j'avançais dans l'étude des soixante-dix-neuf départements où la vigne à vin est ou peut être cultivée, plus j'observais les be

soins de l'agriculture et de la famille agricole du nord, du centre et du midi, plus j'acquérais la conviction et la preuve que, malgré le nombre, la beauté, la facilité et la rapidité des voies de communications, et à cause même de ces progrès, les populations devaient, pour se multiplier et pour assurer leur tranquilité et leur bien-être, produire, sur leur sol et sous leurs mains, tout ce qui est le plus nécessaire à leur alimentation, pain, vin, viande, légumes et fruits; sous peine d'être exploitées, réduites à la gêne et à la détresse par une spéculation effrénée qui se développe avec la vitesse et la puissance des chemins de fer et des télégraphes électriques.

Quand une grande circonscription territoriale s'est vouée à une spécialité, elle est bientôt circonvenue par la coalition des spéculateurs, et les prix de ses produits s'abaissent par les mésoffres et par la nécessité impérieuse de s'en débarrasser. Elle n'est plus maîtresse de ses cultures, elle en devient l'esclave en peu d'années.

On a dit partout, dans ces derniers temps, et j'ai peut-être dit avec tout le monde, avant d'avoir observé et réfléchi: « Il faut que « l'agriculture se spécialise; que chaque pays cultive exclusivement « le produit qu'il peut fournir le plus abondamment et au meilleur « marché possible: car les échanges deviennent rapides et possibles << aux plus grandes distances par les chemins de fer, les bateaux et «< vaisseaux à vapeur. »

Eh bien, c'est le contraire qu'il fallait dire: Que le vigneron ait toujours son pain (pommes de terre, blé, maïs) à côté de sa vigne; qu'il ait son porc, sa chèvre ou sa vache et son petit jardin; que le fermier, le métayer, le petit cultivateur ait toujours sa vigne pour son vin, ou son orge pour sa bière et qu'il soigne aussi son petit jardin; que chaque propriétaire petit ou grand, que chaque département, chaque circonscription fasse toujours assez de pain, assez de vin, assez de bière ou de cidre, assez de viande, assez de fruits et de légumes pour sa propre consommation, car ils échapperont ainsi aux manœuvres de la spéculation, des coalitions, et les tiendront en échec soit parce qu'ils ne sont pas forcés de vendre, soit parce qu'ils ont peu à acheter, mais surtout parce que le premier bénéfice et le plus grand avantage de l'agriculture est de vivre de ses produits, n'ayant à payer les frais ni de seconde, ni de troisième, ni de quatrième main.

L'instinct des petits propriétaires de toute la France et des mé

tayers du Midi ne s'est point laissé tromper sur ce point; les premiers commencent par assurer leur subsistance sur leur champ, et les seconds n'entendent pas qu'on les en prive. Or l'intérêt des petits propriétaires et des métayers est le même pour les circonscriptions agricoles quelconques.

Aujourd'hui la rapidité des voies de communication et le créditpapier-monnaie, facultatif au commerce, donne à la spéculation tou tes facilités pour agir ou ne pas agir, et pour réduire ou exalter la production à son temps et à sa convenance; il faut donc toujours avoir le moyen d'attendre et de déjouer ainsi ses manoeuvres. Le moyen le plus sûr et le plus efficace est d'assurer la subsistance locale en dehors de tout commerce.

Je dis donc à l'extrême Midi : Garde tes terres à pain et à viande pour y faire ton pain et ta viande; et à l'extrême Nord: Cherche tes meilleures expositions, tes terres les plus chaudes pour y faire ton vin, et je dis à tous: Faites dans vos terres les plus propres à chaque culture, le pain, le vin, cidre ou bière, les légumes et les fruits qui vous sont indispensables; et, sur le surplus seulement, installez les cultures les plus profitables par la vente de leurs produits. Vous y gagnerez l'indépendance des agioteurs, puissants et nombreux aujourd'hui; vous y gagnerez l'aisance, la sécurité et le développement de la population, et vous arrêterez ainsi les funestes effets de la rareté de la main-d'œuvre et les coalitions d'ouvrier et de spéculateurs.

Dr Jules GUYOT.

PUBLICATIONS HORTICOLES

M. Rivoire, marchand grainier à Lyon, vient de faire paraître une deuxième édition de son Petit Jardin potager, publié pour la première fois en majeure partie dans la Revue des Jardins et des Champs, en 1867.

Ce petit recueil peut être consulté avec fruit par les amateurs, les instituteurs. Il renferme les principes essentiels pour l'entretien d'un jardin maraîcher; il contient une liste alpha

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