Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

gination vagabonde, préfèrent les rosiers échevelés dans leur jardin. « Voyez, disent-ils, comme les chiens à queue et à oreilles coupées ont mauvaise façon !... » et sur cet argument ils condamnent la taille des rosiers.

Pour bien apprécier l'opération de la taille des rosiers il faut oberver l'arbuste dans sa manière de végéter, de fleurir. C'est encore la nature qui nous apprendra le mode de procéder.

Voyez un rosier franc-de-pied ou greffé sur tige, ayant fleuri pendant deux ou trois printemps, et n'ayant pas été taillé; qu'y remarquez-vous? Sa tête est plus ou moins volumineuse, selon sa vigueur; près de la souche il y a des rameaux desséchés; à côté sont d'autres branches à écorce dure, sans aiguillons et terminées par de nombreux petits rameaux maigres qui ont donné des fleurs. De la souche ou de ces branchesmères sont sortis des rejetons vigoureux, gourmands, droits, couverts d'aiguillons. Eh bien, ce sont ces rejetons qui sont destinés à faire vivre la plante devant fleurir cette année, porter des graines pour perpétuer l'espèce par la semence.

Le jardinier observateur, artiste, se dira donc au moment de la taille: Ces branches mortes doivent d'abord être retranchées, parce qu'elles produisent un mauvais effet à la vue et embarrassent les autres inutilement. Ces vieilles branches qui ont fleuri et porté des graines ont perdu leur vigueur; leur bois s'est resserré et la sève n'y circule plus que difficilement; elles sont destinées à devenir d'un moment à l'autre des branches mortes. En retranchant la partie supérieure, couverte de ramille, en leur laissant deux ou trois yeux bien constitués, je leur rendrai une certaine vigueur et elles fleuriront encore cette année. Cela est surtout nécessaire pour les variétés non remontantes ou peu remontantes, dont les gourmands ne fleurissent guère que la seconde année. Les rejetons de la dernière année, droits, vigoureux, doivent donner de belles fleurs cette année, si les espèces ou variétés sont remontantes. Je ne risque donc pas de manquer de roses en retranchant les vieilles

branches et en laissant les jeunes à peu près seules. Je coupe la tête de celles-ci à une hauteur convenable pour les faire ramifier et leur donner une jolie forme.

Qu'on le sache bien, la grande affaire de la floraison pour la nature n'est pas de nous charmer par d'admirables formes, de nous éblouir par de brillants coloris, de nous parfumer par de suaves odeurs, mais bien de perpétuer les espèces. Les plantes, comme les animaux, ont leur saison d'amour où elles font parade de toutes leurs grâces, de toutes leurs qualités en cachant leurs défauts. La taille a pour but de régulariser la floraison, à notre point de vue. Voilà tout.

ORCHIDÉES EXOTIQUES

Loelia purpurata, var. Nelisi.

PLANCHE XXXI.

J. C.

Les belles orchidées qui ornent les serres de l'élite des amateurs appartiennent à la famille végétale de ce nom. Les genres épiphyte et terrestre sont originaires des régions intertropicales. On les trouve généralement dans les sites boisés et humides du Mexique, de l'Amérique centrale et du vaste continent de l'Amérique du sud. Quelques-uns seulement sont de l'Indoustan, de l'Indo-Chine, du grand Archipel indien.

Suivant MM. Decaisne et Naudin, les premières orchidées exotiques qui ont été introduites dans les serres d'Europe furent recueillies vivantes dans les plaines basses et humides de l'Inde et des îles Malaises. On fut obligé après leur introduction de les cultiver dans un milieu convenable, c'est-à-dire dans des serres à une température chaude et régulière, comme celle de leur pays natal. Les premiers essais réussirent.

Plus tard, l'Amérique nous envoya aussi son contingent d'orchidées. Celles-ci furent traitées comme celles de l'Inde, mais ne donnèrent que de pauvres résultats. Dans nos serres chaudes et humides, elles devinrent languissantes; très-peu fleurirent, et presque toutes périrent en peu d'années.

i

[graphic][ocr errors]
« ZurückWeiter »