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DES POMMES DE TERRE STÉRILES

La maladie spéciale dite maladie des pommes de terre a presque complètement disparu de la Suisse; à peine s'est-elle manifestée sur quelques points, et encore n'a-t-elle atteint qu'un petit nombre de tubercules. On a fini par ne plus guère. s'en préoccuper. La récolte a, cette année, été satisfaisante comme quantité; j'ai moi-même récolté 18 à 20,000 k. par hectare et jusqu'à 36,000 k. par hectare, sur une parcelle peu étendue de pommes de terre Chardon.

Mais la sécheresse excessive de l'été a desséché prématuré..ment les plantes et arrêté leur végétation, de telle sorte qu'à l'arrivée des pluies un retour de végétation s'est manifesté par la germination des tubercules, ce qui a obligé de les arracher avant qu'ils fussent parfaitement mûrs, à moins qu'on ne voulût se résigner à les voir perdre de leur qualité par la production de nouvelles tiges et d'une seconde génération de tubercules, qui, eux-mêmes ne pouvaient acquérir une suffisante maturité.

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Récoltées ainsi de bonne heure et par un temps chaud, les pommes de terre ont passablement souffert des chocs inévitables dans l'arrachage et l'emmagasinage; chacun de ces chocs a fait une meurtrissure qui, sur les variétés précoces surtout, a produit une tache noire spongieuse, et sèche qui s'est graduellement plus ou moins étendue, et ces taches sans envahir complétement les tubercules en ont notablement diminué la valeur.

Mais ce n'est pas là peut-être le mal le plus sérieux.

Grâce à la température insolite du commencement de l'hiver, les pommes de terre ont germé dans les caves comme elles le font d'ordinaire aux approches du printemps, et l'on peut se convaincre qu'une très-grande quantité sont femelles, ou, pour se servir de la désignation qu'emploient les paysans de nos contrées, mules, c'est-à-dire stériles, improductives, comme le sont les mules.

Il y a en effet des tubercules qui sans différer en apparence des autres à l'arrachage, n'en sont pas moins incapables de fournir de véritables tiges et de reproduire de belles pommes de terre. Mais on les distingue facilement plus tard, lors de la germination. Leurs yeux émettent alors, au lieu de germes ordinaires, des filaments très-minces, portant en divers endroits de petits tubercules; et souvent aussi de petits tubercules sont appliqués contre la pomme de terre. Ce sont là les pommes de terre mules; si de telles pommes de terre sont plantées, elles ne parviennent point â développer des tiges munies de racines vigoureuses et, par conséquent, les quelques tubercules qui se forment ne peuvent prendre d'accroissement, ils ne se nourrissent, pour ainsi dire, qu'aux dépens du tubercule mère luimême.

Ce fait, connu depuis longues années des cultivateurs soigneux, les a obligés à trier les pommes de terre, et à ne planter que celles qui ont des yeux ou des germes convenables; le nombre des tubercules stériles était cependant resté assez restreint pour que la grande culture n'y fit pas attention; mais les choses se sont aggravées et force lui est maintenant de s'en occuper. Depuis quelques années cette dégénérescence singulière a fait de grands progrès; elle a déjà forcé plus d'un cultivateur qui voyait sa récolte presque entièrement atteinte, à acheter des pommes de terre pour ses ensemencements.

Or, d'après les apparences, comme je l'ai déjà dit plus haut, il y aura probablement cette année une très-forte proportion de ces tubercules stériles dans nos celliers, ce qui menace de réduire considérablement la quantité de ceux qui pourront constituer de bons reproducteurs.

Mais il ne suffit pas de constater le mal, il faudrait en trouver le remède, et c'est ici que se placent les questions que je désir adresser à votre journal.

A quelle cause doit on attribuer cette dégénérescence de la pomme de terre qui se manifeste par la production du tubercules stériles?

Y a-t-il des moyens de la prévenir et quels sont-ils?

S. ARCHINARD,

Président du Cercle des Agriculteurs, à Genève.

DE LA TAILLE DES ARBRES A NOYAU

EN ESPALIER.

MONSIEUR LE RÉDACTEUR.

Pour compléter la revue des formes données aux arbres fruitiers dans les jardins, il me reste à vous envoyer un mot sur la taille et la forme à laquelle on soumet l'Abricotier. Le même traitement peut s'appliquer aux Pruniers, et aux Cerisiers.

Il est assez rare dans le midi de récolter de bons abricots. Le peu qu'on récolte, est venu à l'abri des murs, où généralement ils sont pâteux et sans saveur. En plein vent, l'abricotier ne produit bien qu'à quelques années d'intervalles et ce n'est qu'en plein vent qu'on peut espérer obtenir quelques bons fruits de qualité parfaite. La végétation de cette essence étant très-précoce, les gelées en entravent la marche chaque année; l'arbre languit et ne tarde pas à périr.

Voici le système que j'ai employé depuis quelques années, avec succès. J'obtiens de très-bons fruits, en abondance, et mes arbres sont en bonne santé.

Je pose un contre-espalier double, en fil de fer ou en bois, dont les côtés se trouvent espacés de 0,40 à 0,50, et 1,70 ou 2 de hauteur de chaque côté à 1,50 de distance; je plante des scions d'abricotier d'un an que je rabats à hauteur de la base du contre-espalier, c'est-à-dire à 0,25 c. du sol, ayant soin d'alterner ceux d'un côté avec ceux de l'autre. Les soins pendant le cours de la végétation consistent, au moyen du pincement, à obtenir une série de branches de chaque côté de la tige verticale, à 0,20 au-dessus l'une de l'autre. Ces branches sont équilibrées au moyen du pincement et du palissage; elles sont palissées horizontalement et ne sont taillées à l'extrémité que lorsqu'elles se joignent avec celles de l'arbre voisin. Ces branches ont relativement peu d'espace à parcourir; aussi est-il nécessaire de pratiquer le pincement plusieurs fois dans l'année. Cette opération fait naître une grande quantité de fleurs près la branche charpentière.

Les avantages que je trouve dans cette forme sont les suivans : L'abricotier se dégarnit très-souvent de sa branche charpentière; ces pertes sont irréparables pour ainsi dire dans la palmette ou la

pyramide, forme sous lesquelles on le rencontre généralement dans les jardins. Or, si l'une d'elles vient à périr, celle de l'arbre voisin, en se prolongeant, la remplacera facilement. On n'aura qu'à la faire rentrer dans la limite, lorsque la branche morte sera remplacée sur le sujet, ce qui arrive assez promptement dans une forme restreinte. Ensuite on peut abriter les arbustes, au moyen d'auvents quelconques, en plaçant des supports au milieu des deux lignes du contreespalier. Des tiges et feuilles de bruyères, des feuilles de fougère m'ont assez bien réussi. Le soir, sous l'auvent, lorsqu'on craint la gélée, un paillasson placé verticalement devant le contre-espalier peut garantir les arbustes. Les gelées ne sont pas à craindre lorsque le vent est violent.

Les fruits acquièrent dans cette disposition toutes les qualités du plein vent. Je puis garantir par ce système pleine et entière satisfaction aux amateurs d'abricots; mais je sais que l'amateur de belles formes n'aura pas lieu d'être satisfait. Il est rare que la gomme ne détruise pas quelques branches de l'abricotier avant la complète formation. La forme qui serait la plus avantageuse, serait l'éventail; les bifurcations de cette forme permettent assez facilement d'écarter deux ou plusieurs branches pour faire disparaître un vide. Agréez, etc. H. ROBINET.

DES SOINS A DONNER EN FÉVRIER ET MARS

AUX FRAISIERS

On doit commencer à planter les fraisiers en bordures ou en planches dès les mois d'octobre et de novembre pour avoir des fruits au printemps suivant. Les jeunes plants s'enracinent vite et sont prêts à végéter dès les mois de mars et d'avril.

Mais, soit que le terrain destiné à recevoir les fraisiers ne soit pas préparé, soit qu'on craigne que les gelées ne soulèvent les pieds pendant l'hiver et ne les fassent périr, soit négligence ou manque de temps, on renvoie presque toujours ce genre de plantation au printemps. Aussi n'obtient-on la première année qu'une petite récolte.

Le temps actuel est opportun pour se livrer à cette plantation.

On choisit les jeunes plants bien conservés, on les arrache avec une houlette ou une bêche sans endommager leurs racines; on laisse même à celles-ci autant de terre que possible, et on les transplante dans un endroit fumé et bêché d'avance.

L'important pour la reprise est que les racines ne soient pas mises en paquet dans le trou du plantoir. La non-réussite est souvent le résultat d'une plantation faite sans soins par des ouvriers inintelligents. Les racines réunies et serrées par le plantoir ne peuvent se développer; elles languissent et pourrissent à la longue.

Aussitôt après la plantation on arrose les fraisiers, lors même que le temps est pluvieux. Cet arrosement a pour résultat de faire adhérer la terre aux racines et de hâter la reprise.

On fera bien de couvrir la terre de fumier pailleux. La partie grasse du fumier sera délavée par les pluies et bonifiera la terre; la partie pailleuse restera à la surface, maintiendra la fraîcheur du sol, et, au moment de la fructification, servira de tapis aux fraises qui conserveront leur propreté et leur coloris vermeil.

On doit dès à présent biner les fraisiers plantés depuis un an ou deux, en les isolant de leurs petits rejetons qu'on supprime. On couvrira la terre binée de fumier pailleux comme nous venons de le dire pour les nouvelles plantations.

Si une sécheresse survient pendant la fructification, il faudra arroser chaque matin; à cette condition on obtiendra une récolte abondante. J. C.

DE LA TAILLE DES ROSIERS.

On a beaucoup parlé de la taille des rosiers. Ce sujet, si complexe pour quelques-uns, si simple pour d'autres, ne nous semble pas encore épuisé.

Les uns recommandent la taille à long bois, les autres à court bois; quelques excentriques, lâchant la bride à leur ima

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