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est-elle toxique ? Je ne le crois pas. D'abord le galéga est productif, car abstraction faite de sa qualité fourragère, tous les botanistes qui ont parlé de lui, préconisent sa vigueur, sa puissante végétation, ses belles touffes, ses larges masses de feuillage qui, disent-ils, font désirer de le cultiver rien qu'en le voyant. Les rédacteurs agronomes, qui ne croient pas à sa vertu fourragère, disent qu'ils n'en parlent que pour détourner ceux que son aspect séducteur pourrait amener à vouloir le cultiver. Mathiolli, savant naturaliste de Sienne, dit que le galega se trouve partout.

Au dix-huitième siècle, M. Clover, qui a étudié spécialement le galéga, ne tarit pas sur sa vigueur et la quantité de fourrage qu'il donne. Dans notre siècle, M. Gasparin et autres agronomes, tels que M. Isabeau, M. Gillet Damette, qui ont écrit de si belles choses sur le galega, et auxquels j'ai emprunté pour le fonds beaucoup de documents contenus dans ma brochure, ont tous dit ce qu'ils avaient vu de leurs yeux, gue le galéga était très-productif. Tous ces témoignages ont donc leur valeur et peuvent contrebalancer celui de M. Boncenne.

A Montrotier, les paysans m'ont vu semer le galéga, ils l'ont vu grandir, et sa vivacité les a étonnés. Au comice de l'Arbresle, les membres de mon jury avaient peine à croire que le galéga que je leur ai présenté n'avait que trois mois de semaille. Son bel aspect, ses fortes et larges touffes les émerveillaient, et cependant nous étions en pleine sécheresse et le galéga n'avait pas été arrosé.

De tout ce que j'ai dit, je conclus sans hésiter que le galéga est d'une première végétation.

Passons à la seconde objection, à savoir que le galéga est peutètre vénéneux !

Dans la seconde édition de ma brochure sur le galéga que je viens de publier, au prix de 60 centimes, on trouvera bien des détails nouveaux que je ne peux donner ici. Je traite d'une manière spéciale la question des terrains, des engrais, de la valeur nutritive du galega, de sa vertu lactigène, dans un manuel sérieux que j'offre aux cultivateurs.

Je vous remercie, Monsieur le Rédacteur, de votre obligeance et vous prie d'agréer le témoignage de

REYNARD,

Vicaire à Montrotier (Rhône.).

CONFÉRENCE ENTRE JARDINIERS.

PROJET.

PIERRE ET PAUL, OUVRIERS JARDINIERS, SONT DANS UNE SERRE : L'UN FAIT DES BOUTURES, L'AUTRE ARROSE, ETC.

PIERRE, posant une cloche sur des boutures:

Dis-donc Paul? j'ai une idée....

PAUL. Oh! oh! accouche donc vite....

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PAUL. A quoi servent donc la pipe et le petit bleu?...

PIERRE.

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A manger nos quatre sous, sans nous faire avan

cer d'une semelle.

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PAUL. Pour
PIERRE.

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ça tu as raison. Mais où est ton idée?

Eh bien ! nous avons un bon feu pour nous chauffer pendant les veillées, celui des serres. Nous pouvons y fumer à notre aise si nous voulons, mais nous devrions nous procurer des livres, des journaux traitant des sujets de notre profession, pour tuer le temps et nous instruire....

PAUL. Tu as d'autant plus raison qu'il n'y a aujourd'hui que ce moyen, l'instruction, pour parvenir.

PIERRE.

En y ajoutant une bonne conduite, de la politesse, etc., etc.

PAUL. Certainement; le bourgeois y voit clair... Il lésine bien un peu pour garnir ses serres; mais c'est la plupart du temps parce qu'il ne trouve pas de jardiniers capables pour soigner ses plantes comme il le désire.

PIERRE. Eh bien! c'est entendu. Nous allons travailler... comme des écoliers. Nous apprendrons un peu d'histoire naturelle, de chimie, de physiologie végétale, de botanique, de....

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Comme tu y vas!... je vais te faire monter une

chaire de professeur.

PIERRE.

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Pas la peine, il y en a déjà tant... les livres et

les journaux seront nos professeurs........

PAUL. Puis, lorsque nous serons ce qu'on appelle de vrais bons jardiniers nous trouverons de bonnes places; nous ne serons plus à la merci du premier venu; nous ferons nos conditions....

PIERRE Plus tard, lorsque nous aurons fait quelques économies nous nous établirons.... Nous irons rejoindre la payse.... tu sais... ou bien nous la ferons venir.

PAUL.

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Tu vas un peu vite en besogne. Cependant tout ça peut se faire...; nous avons vu des choses plus miraculeuses... le gros Mollard, le père Lasoife ne sont-ils pas venus de leur pays avec de gros sabots?

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PIERRE. Et puis qu'ils n'étaient pas savants... mais ils ont fait des héritages; ils ont....

PAUL. Chut!... voici le patron....

LE PATRON entrant dans la serre: Vous japillez bien tant vous deux... On vous entend de l'autre serre depuis une heure... vous feriez bien mieux de travailler.

PIERRE. Le travail, ce n'est pas ce qui nous manque.... voyez nos boutures comme elles ont bonne façon....

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PAUL. Voyez les plantes, comme elles sont vigoureuses, comme leurs feuilles sont luisantes!...

LE PATRON-prenant une prise de tabac.... Oh! je sais bien que vous n'êtes pas les derniers à vous vanter. Cependant ça ne va pas mal... Mais, si au lieu de dire du mal de l'un ou de l'autre, de gonfler des vessies de projets, vous faisiez un peu plus attention à votre ouvrage, il serait encore mieux... Et les soirs, après souper, au lieu de fumer ou de dormir les coudes sur vos genoux, si vous alliez à l'école d'adultes vous vous instruiriez au moins....

PIERRE. Maître, c'est précisément ce que nous complotions lorsque vous êtes venu. Nous voulions vous demander la

permission de nous installer les soirs dans la serre tcmpérée, d'y apporter des livres, des journaux et de nous instruire.... LE PATRON. A la bonne heure! La serre est à votre service. Les livres et les journaux je vous les prêterai. Vous les lirez dans vos moments de loisir; et les dimanches, au lieu d'aller courir ça et là et au cabaret, nous nous nous réunirons tous. Vous me raconterez ce que vous aurez retenu de vos lectures.

PAUL. Mais, patron, est-ce que nous ne pourrions pas inviter à nos réunions quelques camarades, qui profiteraient en même temps que nous de vos leçons?

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LE PATRON. Certainement. Le Saint-Esprit n'a-t-il pas dit par l'Evangile : « Quand vous vous réunirez en grand nombre pour prier, c'est-à-dire pour étudier, je serai au milieu de vous. » Réunissez donc vos camarades agriculteurs, viticulteurs, horticulteurs de bonne volonté et nous nous instruirons tous ensemble. Mais avant tout il importe que vous alliez les soirs dans la semaine à l'école d'adultes, pour préparer votre mémoire et votre esprit à l'étude des principes élémentaires, pour comprendre et retenir ce que vous aurez lu dans les livres et les journaux scientifiques. C'est comme cela que j'ai procédé moi-même et je m'en suis bien trouvé.

-

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PIERRE. J'en comprends l'importance. Quand on veut cueillir des fruits ne faut-il pas d'abord mettre l'échelle au pied de l'arbre, poser les pieds sur le premier échelon avant d'atteindre les supérieurs et les branches?

PAUL.

Ainsi, c'est convenu, patron. Vous serez tout à la fois notre maître et notre professeur.

LE PATRON. Je ferai ce que je pourrai avec plaisir; c'est du reste mon devoir.

Dimanche prochain première conférence entre nous. Nous parlerons d'abord de la composition des terres, des engrais gaz, acides, alcalis - des plantes: puis nous verrons où le bon Dieu nous mènera... mais nous arriverons à connaître à fond notre état. (à continuer)

FLORAISON PERPÉTUELLE DE LA VÉRONIQUE.

Beaucoup de personnes possèdent cette plante ou plutôt cet arbuste, mais peu en obtiennent une floraison tout à fait continue. J'ai vu plusieurs amateurs qui en avaient quelques pots et qui m'assuraient qu'ils ne leur donnaient des fleurs qu'une seule fois. Je leur ai dit que j'en possédais plusieurs variétés et que je pouvais leur en montrer des rameaux fleuris en n'importe quelle saison.

Pour obtenir ce résultat, il suffit d'être bien attentif à couper la fleur dès qu'elle commence à passer, pour qu'elle ne graine pas. Par cette simple attention on aura des fleurs en pleine terre tout l'été et en serre froide pendant tout l'hiver. J'ajouterai aussi que cet arbuste demande à être arrosé souvent, même pendant l'hiver. Dès que la terre est un peu sèche, les feuilles deviennent languissantes; en lui donnant un peu d'eau, l'arbuste montre, quelques heures après, une végétation luxuriante.

FILHOL.

BIBLIOTH

DE LA

VILLE DE
LYON

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