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nirez sous des cloches bien ombragées. Au bout d'un mois ou deux vous rempoterez dans des vases plus grands, et vous placerez dans une bâche chaude et humide; là tous vos jeunes sujets prendront, comme je l'ai déjà dit, un rapide et beau développement.

J'avais besoin de placer ici ces quelques mots avant de commencer les descriptions qui vont suivre; ils pourront être utiles à ceux qui voudraient cultiver spécialement quelquesunes de ces plantes intéressantes.

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Osmunda regalis, LINNÉ Osmonde. -La plus belle, sans contredit, de nos fougères indigènes. Souche épaisse; feuilles deux fois ailées à folioles oblongues-lancéolées, obtuses, obliquement tronquées à la base, feuilles ou tiges fertiles de 6 à 10 décimètres, supportant une panicule de sporanges presque globuleux à deux valves, pédicellés et se développant de juillet en août, maturité fin de septembre.

L'osmonde croît dans les bois humides, sur le bord des eaux et dans quelques marais tourbeux. - Charente - Inférieure ; Rochecorbon, Montendre, Montlieu. - Deux-Sèvres, forêt de l'Asie: Saint-Loup, Saint-Martin-de-Sauzay. - Vendée, forêt de Vouvant, environs de Faymoreau. -Loire - Inférieure, environs de Nantes.

Multiplication peu sûre par déchirement de la souche, plus facile par le semis; réussite presque certaine par la transplantation de la souche entière que l'on arrache au printemps. Cette magnifique plante produit un grand effet lorsqu'elle est plantée à l'ombre sur le bord d'un bassin, d'un ruisseau ou dans un lieu très-humide; elle végète bien dans une terre de bruyère tourbeuse. Elle vit en pot; mais elle n'y prend jamais le développement et les proportions qu'elle peut acquérir en pleine terre.

Polypodium vulgare, LINNÉ - Souche rampante, écailleuse, feuilles oblongues, lancéolées, fortement pinnatifides; à lobes linéaires dentés en scie. Sporanges disposés sur deux lignes parallèles sur la côte des lobes. Cette plante forme une jolie

touffe de feuilles qui persistent pendant toute l'année. Les jeunes frondes sortant du centre de la touffe sont d'abord d'un rose assez prononcé, puis nanquin, puis enfin d'un joli vert comme celles qui les entourent. Le Polypodium vulgare est commun dans tout l'ouest; on le trouve sur les vieux murs, sur les rochers, sur les troncs d'arbres; et c'est aussi sur les rocailles, sur les ruines, dans les grottes, sur les vieux arbres qu'il faudra le placer. Il vient bien en pot, se multiplie facilement d'éclats et se ressème de lui-même. On peut le transplanter en toute saison.

Aspidium angulare.-Feuilles lancéolées à pétiole très-écailleux, deux fois ailées, folioles ovales, en faux, bordées de dents cétacées, ayant à la base un lobe en forme d'oreillette, la première foliole supérieure plus grande que les autres. Sores arrondis, épars, recouverts par un prolongement de l'épiderme (indusium) orbiculaire, pelté, attaché par le centre et libre dans son pourtour. Fructification de juin en septembre. Commun dans l'ouest. Bois, haies, rochers, chemins creux. Multiplication par le semis; transplantation facile au printemps, de la souche qui est assez grosse, courte et munie de racines fibreuses.

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Polystichum Thelypteris, ROTH. Acrostichum, LIN. Racine rampante; feuilles ailées à long pétiole glabre. Folioles linéaires, lancéolées, pinnatifides, à lobes ovales triangulaires, un peu arqués, aigus et roulés en dessous sur les bords; sores. formant une ligne continue sur ces mêmes bords, paraissant de juillet en septembre. Cette jolie plante croît dans les marais ou dans les lieux humides. - Charente-Inférieure: marais de Berjat. Deux-Sèvres : le Puits d'Enfer, SaintMaixent, Saint-Loup. - Vendée: Napoléon, la Châtaigneraie, Puits-de-Serre, Vouvant, Saint-Cyr-des-Gats, Challans. Commun dans la Loire-Inférieure. Ille-et-Vilaine : Orgères, Teil, Pontpean. Multiplication par rejetons et par semis. Bords des bassins, des ruisseaux, intérieur des rocailles humides, des grottes et des ruines. F. BONCENNE.

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(La suite prochainement.)

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ORIGINE DES NOMS DE QUELQUES PLANTES

D'ORNEMENT.

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BOHINIA. Charmante légumineuse, arborescente, venue de l'Inde et cultivée en serre. Plumier leur a donné ce nom en l'honneur des deux frères, botanistes célèbres, Jean et Gaspard Rohin, nés tous les deux à Bâle, de parents d'origine française; Jean, né en 1541, mort en 1613; Gaspard, né en 1560, mort en 1624. Ils furent médecins et botanistes, selon l'usage de ce temps. Jean est auteur d'une fort bonne Historia Plantarum, et Gaspard de Phytonipax, de Pinex et autres ouvrages. Phytonipax, ou index des plantes, fut l'œuvre de quarante ans de travaux, et jouit d'un grand crédit jusqu'aux méthodes de Tournefort et de Linné. La disposition des feuilles toujours géminées des Bohinia fut le motif qui porta Plumier à dédier ces gracieux arbustes aux deux frères, célèbres par leurs travaux botaniques.

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CALCEOLAIRES. Cette délicieuse tribu est originaire du Chili. On sait que la forme de sa fleur est celle d'une chaussure un peu raccourcie; c'est pour ce motif sans doute que le Père Feuillée, minime, de l'Académie des sciences, qui voyagea par ordre du roi, visita le Pérou et le Chili, en 1709 et 1710, et publia une histoire des plantes médicinales de ces pays, a imaginé de dédier ce genre de Scrofulariées à François Calcéolari, apothicaire de Vérone, qui vivait dans la dernière moitié du xvr siècle, et dont le nom s'adaptait merveilleusement à la fleur de cette plante. Calcéolari est connu par son voyage au mont Baldo, au bord du lac de Garda, renommé par la richesse et la variété de ses plantes. Humboldt rapporta du Chili et du Pérou plusieurs variétés plus belles que celles connues jusqu'à lui; mais ces plantes ne devinrent l'objet d'une grande recherche que vers 1830, lorsque Menny, de la pépinière de Milford, en Angleterre, eut obtenu d'heureux succès d'hybridation.

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KALMIA. Ces charmants arbustes, de l'Amérique méridionale, doivent leur nom au souvenir de Pierre Kalm, disciple de Linné et professeur d'histoire naturelle à l'Académie d'Abo. Il voyagea en Russie et dans l'Amérique du Sud (1715-1779). CAMELLIA. Cette magnifique théacée, la reine de nos fleurs d'hiver, a été apporté du Japon par le jésuite Camelli, auquel Linné l'a dédiée. Les Japonais, comme les Chinois, ne la connaissent qu'à l'état simple et presque toujours rouge. C'est dans les jardins de l'impératrice Joséphine, à la Malmaison, qu'elle a pris son essor avec ces fleurs doubles et ces variétés de nuances qui font aujourd'hui du Camellia la principale gloire de nos jardins d'hiver.

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DAHLIA. Le dahlia, presque égal au camellia par ses fleurs, mais bien inférieur par ses feuilles et par ces tiges simplement herbacées, était tout à fait inconnu avant que Humboldt en eût envoyé du Mexique, en 1800, les premiers tubercules à Cavanilles, savant botanique espagnol, qui avait résidé douze ans en France, comme précepteur des enfants du duc de l'Infantado. Il avait mis à profit ce séjour pour étudier toutes les siences et approfondir la botanique. Il fut fait directeur du jardin royal de Madrid, en 1801, et mourut en 1804. Humboldt, qui l'avait connu à son passage à Madrid, en 1799, alors qu'il allait s'embarquer à Cadix pour son célèbre voyage, voulut lui dédier la nouvelle plante avec le nom de Cavanillésia. Mais le trop modeste savant déclina cet honneur et le reporta au nom peu illustre de Dalh, botaniste suédois, connu seulement par de médiocres observations sur quelques-uns des Genera de Linné. Il y avait disproportion, comme on l'a observé, entre le mérite de ce patron et celui de la plante, qui, il faut du reste en convenir, arrivée simple de son sol natal, était loin d'étaler la splendeur qu'elle a aquise dans l'horticulture d'Europe. Cavanilles envoya, dès la même année, un tubercule en Angleterre, à la marquise de Bute, qu'il avait connue en France et dont il savait la passion pour les fleurs; la marquise plaça le dahlia dans sa serre chaude. Quelques années après, lady

Halland rapporta de Madrid quelques racines de la même plante, ignorant sans doute qu'elle avait été dévancée. C'est toujours le dalhia superflua de Cavanilles.

Des graines de dahlia furent envoyées du Mexique en France par Humboldt, mais les plantes qui résultèrent du semis restèrent plus petites et moins colorées que celles issues des tubercules. C'était cependant le semis qui devait plus tard développer le dahlia dans sa richesse, mais cet essai ne commença que vingt ans plus tard. Cependant, Wildenow, le savant directeur du jardin botanique de Berlin, ne voulut pas accepter le nom de dahlia, qui, selon lui, ressemblait trop à celui de Dalea, espèce de légumineuse que Thunberg avait apportée du Japon, et il appela la nouvelle plante Georgina, du nom de Georgi, botaniste allemand, qui, depuis plusieurs années, résidait à Pétersbourg; mais de Candolle a depuis insisté pour que le nom de Dahlia fùt maintenu. En Allemagne, toutefois, le nom de Georgina a été conservé au dahlia.

FUCHSIA. - Charles Plumier, religieux minime et botaniste célèbre, qui vécut de 1645 à 1706, a fait par ordre du roi Louis XIV, trois voyages scientifiques dans l'Amérique méridionale. Il a remporté les premiers fuchsia et les a dédiés au savant botaniste Léonard Fuchs, né en Bavière en 1501, professeur à Ingolstadt et à Tubingen, mort en 1566, l'un des restaurateurs de la science botanique au moment de la Renaissance. Les premiers fuchsias, y compris ceux apportés par Humboldt et Kuntz, parmi lesquels on distinguait le F. Coccinea, de Wildenow, furent exclusivement des plantes de serre. Ce ne fut qu'en 1823 que fut importé le F. Gracilis, qui a réussi en pleine terre. HORTENSIA. En l'année 1790, les premiers hortensia furent rapportés de Chine; d'une part, en Angleterre, par sir Joseph Banks, le célèbre compagnon de Cook, au nom duquel a été consacré le rosier Banksia; de l'autre, en France, par un capitaine de navire dont la femme se nommait Hortense. Les Anglais ont tout simplement rangé ce magnifique arbuste dans

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