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par le mauvais temps; car ce sont en partie ces chômages qui font surélever le prix du travail dans les beaux temps. Le battage des récoltes au fléau occupait autrefois une grande partie des jours pluvieux ou sans autre travail, tandis que le battage par de grandes machines, surtout celles en location, accapare souvent de belles journées qui auraient pu être utilement employées dans les champs. Les machines à bras, surtout la nouvelle machine à batteur américain, toujours prête à fonctionner, entrant dans les granges les plus petites, et n'exigeant qu'un personnel très-réduit, semblent appelées à fournir la possibilité de ne faire les battages pour ainsi dire qu'à temps perdu et de rendre les beaux jours aux travaux d'extérieur.

Dans ces idées, j'avais fait établir chez moi une machine composée d'un moteur à manivelles, volant et courroie, et d'un batteur à quatre lattes parallèles à l'axe. Elle donnait déjà un travail assez satisfaisant, car elle permettait, avec trois ou quatre hommes aux manivelles, de battre à l'heure dix à douze grosses gerbes rendant environ 120 à 150 litres de grains.

Mais je l'ai abandonnée pour la machine du système américain, que j'ai trouvée bien supérieure. Son batteur n'est point à barres ou lattes; il est formé d'un tambour portant à sa circonférence de fortes dents assez espacées et longues d'environ cinq centimètres, qui passent entre des dents semblables fixées au contrebatteur. Ces dents sont disposées en séries, de manière à ce que les épis doivent nécessairement être froissés entre deux de ces dents qui en exécutent le battage ou le grenage d'une façon complète.

Ce batteur est supporté par un axe terminé par des pointes reçues dans des cavités pratiquées dans des morceaux d'acier qui peuvent se resserrer à volonté au moyen d'écrous. Ce mode de suspension du. batteur donne un frottement très-réduit et ne dépense que fort peu d'huile. Un engrenage simple, ou mieux un engrenage double commandé par deux manivelles, met le batteur en mouvement.

Dans un essai fait sous les auspices du Cercle des agricul

teurs, deux hommes aux manivelles ont battu en sept minutes 94 kilos 1/2 de gerbes d'un blé ferme et de longueur moyenne. Le grain est parfaitement séparé de la paille sans être cassé ni écrasé, et la paille reste bien entière. Dans un autre essai, trois hommes aux manivelles ont égrené, par tour de force, 350 kil. de gerbes en vingt minutes. Chez moi, en travail courant, on bat avec deux hommes aux manivelles 2 hectolitres de froment par heure, et, d'après mes livres, le battage complet de 10 hectolitres demande cinq journées d'ouvriers, y compris le temps nécessaire pour vanner le grain, le monter au grenier et emmagasiner la paille.

Je ne crois donc pas qu'aucun autre système de battage puisse être plus économique. Ajoutez à cela que la machine ne coûte que 250 fr. prise à Genève, et qu'elle est livrée prête à mettre en travail. Elle n'occupe guère plus de place qu'un tarare ordinaire, pèse environ 210 kil., et quatre hommes peuvent le transporter aisément.

Je puis procurer de ces machines aux personnes qui voudront bien me charger de leurs ordres, et cela au prix cidessus de 250 fr., en gare à Genève, et je puis toujours les faire fonctionner chez moi devant les personnes qui le désireront.

<< Agréez, etc.

« L. ARCHINARD,

<< Président du Cercle des agriculteurs de Genève. »

EXPOSITION D'HORTICULTURE

A FONTENAY-LE-COMTE.

Une brillante Exposition d'horticulture a été ouverte à Fontenay-le-Comte, le 14 août dernier. Elle a prouvé une fois de plus que ce sont les bons Présidents qui font les bonnes Sociétés, et celles-ci les belles Expositions. En effet, le Président communique le feu sacré aux membres, entretient entre

eux la bonne harmonie, le zèle, le dévoûment, et le progrès se fait pour ainsi dire tout seul. Aussi M. Boncenne a-t-il pu dire dans une brillante allocution:

« Je suis toujours heureux de constater les succès de notre florissante association. Je suis heureux surtout de dire avec quelle bienveillante sympathie les Administrateurs du département, le Conseil municipal, les hauts fonctionnaires, les premiers magistrats de la cité nous accordent leurs précieux concours. Aussi, bien qu'il ne soit pas possible de prolonger aujourd'hui cette fête par un long discours, je ne puis m'empêcher de prendre la parole pour remercier nos Présidents d'honneur, les membres du Conseil général, l'édilité fontainaisienne et toutes les personnes notables, des témoignages d'intérêt qu'ils ne cessent de nous prodiguer. Qu'ils daignent donc tous accepter ici l'hommage de notre vive reconnaissance. Nous continuerons, je l'espère, à mériter leurs faveurs.

« Ces faveurs, Messieurs, sont d'autant plus précieuses qu'elles sont libres et spontanées, et qu'elles s'adressent à une institution également indépendante et libre. Nous nous sommes réunis et constitués nous-mêmes, et si nous recevons de l'État ou de la ville quelques subventions, c'est qu'on a reconnu que par nos travaux, notre zèle et notre dévoûment, nous nous rendions utiles à la société. C'est une preuve de plus en faveur du principe de l'initiative privée, principe salutaire qui vient de recevoir récemment une sanction nouvelle dans la circulaire de Son Excellence le Ministre de l'agriculture et du commerce.

<< Notre Exposition de 1869 a dépassé nos espérances. Les chaleurs et la sécheresse tout à fait anormale de la saison nous faisaient craindre l'absence de bien des exposants. Ils sont presque tous venus cependant et nous ont apporté de magnifiques produits. Je les remercie très-sincèrement; j'offre aussi l'expression de ma gratitude aux commissaires, aux membres du jury, à tous ceux de mes collègues enfin qui ont rivalisé de bon vouloir et d'activité pour l'organisation de cette fête.

<«< Vous avez vu, Messieurs, ces gradins émaillés de corolles brillantes, chargés de plantes rares et précieuses, et vous n'avez pas pu vous empêcher de dire que la culture des fleurs a fait chez nous de bien sensibles progrès. Ce résultat tant désiré, nous le devons au zèle, à la persévérance de nos jardiniers; mais nous le devons aussi au concours gracieux de nos Dames patronesses, dont le nombre s'accroît chaque jour et dont l'aimable assiduité fait le charme de nos réunions.

« J'aurais voulu vous exprimer, Mesdames, les sentiments de respectueuse reconnaissance que tous nos cœurs ressentent pour vous en ce moment; mais un jeune poète, dont vous connaissez déjà les màles accents, a, cette fois, monté sa lyre pour vous complimenter et vous offrir un bouquet. Je me tais donc, pour ne pas retarder le plaisir de l'entendre. >>

M. Numa d'Angély, avocat et membre de la Société, s'est alors levé et a lu les vers suivants.

Bouquet aux Dames patronnesses.

I.

Je ris de ces esprits moroses,
Tristes et froids calculateurs,
Désenchantés de toutes choses,
Et qui disent, voyant des roses,
A quoi peuvent servir les fleurs?

L'homme ne vit pas d'eau pure!
La fleur, dans l'immense nature,
A son rôle exquis et charmant :
Elle est la grâce et la parure,
La poésie et l'agrément.

Dieu la fit pour charmer les âmes
Comme pour égayer les yeux :
Rose vivante ou lis neigeux,

Qui mieux que vous le sait, Mesdames?
La plus humble fait des heureux.

Aussi la fleur a pour patronne

La femme, en tout temps, en tous lieux,
Bergère ou reine ou bien madone!
La Vierge même se couronne
De roses blanches dans les cieux.

Or donc, Mesdames, c'est justice
A vous d'embellir nos labeurs,
Reines de droit dans un Comice
Consacré tout entier aux fleurs!

II.

Aux jours passés, quand la vaillance
Rompait des fers et des harnois,
Au son du cor et du hautbois,
Les paladins brisaient leur lance
Devant les dames du tournois.

Notre époque, plus pacifique,
A ses tournois moins dangereux,
Concours charmants et gracieux,
Mêlés de fleurs et de musique,
Où règnent encor de beaux yeux.

III.

Mesdames! grâce à vous nos fêtes
S'embelliront d'un jour plus beau;
Vous serez l'honneur du drapeau,
Et nous devrons à vos conquêtes
Un rajeunissement nouveau.

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