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malades et quelquefois celles qui ne donnent aucun signe de faiblesse qui ont leurs racines couvertes d'un plus grand nombre de pucerons.

« Ladite particularité est susceptible aussi de donner les préventions les plus fondées pour croire que les vignes plantées en terrains très-substantiels, fumées de longue date et que l'on continuerait à alimenter par des engrais riches en élément constitutif de la souche, même dans le cas où elles seraient envahies par le phylloxera, auront assez de vigueur pour se nourrir, elles et leurs parasites, et pourront, sans éprouver un affaiblissement très-sensible traverser la période de l'épidémie.

« Je parlerai plus tard d'un fait qui s'est produit dans mon vignoble et qui prouverait l'exactitude de cette supposition.

« Revenons à mes pucerons captifs. Je les ai vus se reproduire en grande quantité et en très-peu de temps; j'ai surpris des femelles pondant; j'en ai vu d'autres entourées chacune d'un groupe de douze à quinze œufs. J'ai vu les jeunes insectes, à peine sortis de l'œuf, ayant absolument la même conformation que leur mère, et ne différant de celle-ci que par la taille et la couleur, se mouvoir assez vivement, marcher sur le morceau de racine et quelquefois sur les parois intérieures du flacon; mais il m'a été impossible de trouver l'insecte à l'état de nymphe ou à l'état ailé. Il est probable que la métamorphose en puceron ailé s'opére sans autre transformation que celle de l'addition des ailes sur quelques rares sujets, dont, je le répète, je n'ai encore rencontré qu'un seul exemplaire.

COMMENT LE PUCERON PÉNÈTRE DANS LE SOL.

<< Dans le courant du mois d'août j'avais une pièce de vigne, sur un sol argileux, qui, très-endommagée d'un côté, avait encore, du côté opposé, une de ses parties en bon état. Les nombreux binages que je lui avais donnés avaient complétement nettoyé d'herbes le terrain, lequel tassé par les pluies d'orage des 28 juillet et 5 août, avait été séché brusquement par le soleil brûlant de cette époque, et, par suite, s'était crevassé d'une manière extraordinaire.

« C'était une belle occasion pour vérifier un fait dont je me doutais depuis longtemps, à savoir que le puceron, pour arriver aux racines des vignes, pouvait très-bien passer par les crevasses de la terre comme par des portes ouvertes.

« Je posai mes nevcux à l'endroit où finissaient les souches épui

sées et commençaient les souches saines. Après quelques minutes d'observation, ces jeunes gens virent très-distinctement des groupes de pucerons aptères, marchant sur la terre, d'un pas assez vif, et suivant la direction que j'avais prévue, c'est-à-dire allant des souches épuisées vers les souches saines. Ils les suivirent avec attention et les virent entrer sans la moindre hésitation, et se perdre dans les profondeurs d'une crevasse qui se trouvait à une faible distance, 25 à 30 centimètres, d'une souche saine. Ils accoururent tout joyeux me faire part de leur découverte, en me disant, dans leur langage imagé, que les pucerons avaient l'air de se promener la canne à la main, et qu'ils étaient entrés dans les crevasses comme de bons bourgeois entrent dans un restaurant.

« Ceci peut ne paraître à première vue qu'un détail insignifiant, mais en méditant ce fait, on pourra peut-être trouver en lui l'explication d'un autre fait d'un grand intérêt et qui a été généralement observé.

« Je veux parler de la prédilection marquée que, à chaque invasion d'une région nouvelle, le puceron a pour les vignes plantées dans les terrains les plus argileux. C'est que très-probablement ceux-ci, se fendant toujours, dès que la fraîcheur leur manque, offrent à l'insecte un moyen facile pour arriver aux racines des souches.

LE PUCERON ATTAQUE D'ABORD LES RACINES PRÈS DU COLLET.

« Je vais parler d'un autre fait dont personne n'a fait mention, et qui est cependant de la plus scrupuleuse exactitude.

« J'ai trouvé sur le bois extérieur de quelques souches, près de la couronne, des groupes de pucerons, qui, en assez grand nombre, étaient installés là, en plein air et au soleil, comme ils le sont ordinairement sur les racines: immobiles, leur suçoir enfoncé dans le bois et suçant la sève.

« Quelques personnes ont pensé que le puceron pouvait être l'effet de la maladie et non la cause. Cette opinion, basée sur des théories et non sur les faits, tombe devant l'observation un peu soutenue de la manière dont procède l'insecte dans son œuvre de destruction.

« Qui ne sait aujourd'hui que les racines les premières attaquées sont les plus superficielles, puis les plus petites, les plus tendres, et surtout les radicelles? Le puceron commence à chercher sa nourri

ture là où il se la procure avec le plus de facilité. Lorsque les parties les plus tendres et peut-être aussi les plus succulentes sont épuisées, il se porte sur les autres plus fortes, plus dures; il peut encore introduire son suçoir à travers les pores des tissus; et voyez avec quelle persévérance il suce, il suce jusqu'à ce qu'il ait épuisé toute la provision de sève qu'avait la malheureuse plante. Il abandonne alors un cadavre qui ne lui est plus d'aucune utilité, et son instinct le dirige vers une autre souche, où il trouvera une nouvelle pâture.

« L'œuvre de destruction complète d'une souche, surtout si elle était vigoureuse et située dans un terrain substantiel, ne s'opère pas en quelques jours: attaquée aujourd'hui, elle pourra résister un an, sans même donner de très-grands signes de faiblesse; sa force première et celle qu'elle puise encore dans le sol lui permettront, pendant une saison, de se nourrir et d'alimenter son parasite.

CONCLUSION.

« Il est aujourd'hui suffisamment démontré, pour qu'il ne soit pas nécessaire d'insister sur ce point, que dans un vignoble envahi : « 1° Le nombre des pucerons est en rapport direct et constant avec l'état des racines;

« 2° Que ce nombre est d'autant plus considérable que l'état des racines est plus sain;

« 3° Que le nombre diminue à mesure que les racines sont épuisées de sève et meurent;

«< 4° Que sur un sujet tout à fait mort, ou n'ayant plus de racines vivantes, il n'est plus possible de trouver un seul puceron.

«Toutes ces observations sont, je crois, concluantes et prouvent : 1o que le puceron est la seule cause de la maladie de la vigne; 2o qu'il est bien la cause et non l'effet. >>

Procédé employé par M. L. Faucon pour combattre le fléau.

Les sels alcalins à l'état solide sont dissous à la longue et entraînés par les pluies sur les racines. Quelques-uns sont un un engrais propre à la vigne et répugnent au puceron. M. Faucon en a fait le mélange suivant, qui lui a donné de bons résultats, toutefois sans faire disparaître le mal:

3 parties de tourteaux de colza riche en azote (5 1/2 % et

en phosphate 6 1/2 %), à 16 fr..

2 parties engrais alcalin sulfatisé, qui contient

48 fr.

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Ce mélange revient donc à 12 fr. 30 c. les 100 kilog.

M. Faucon en a employé à raison de 2,000 kilog. par hectare, mais après avoir déjà fumé deux fois avec du fumier d'écurie, à raison de 46 mètres cubes par hectare. Malgré cette fumure énergique, le puceron n'a pas complètement disparu; mais les vignes donnent signe de vie, tandis que celles abandonnées sans fumure à la voracité du puceron meurent ou sont mortes.

J. C.

P. S.- La Commission des agriculteurs de France, n'ayant pu trouver aucun remède contre le mal, pense, comme M. Faucon, qu'avec d'énergiques fumures on soutiendra la vigne, si on ne la sauve pas pendant que les pucerons suceront une partie de ses racines, celles non encore attaquées émettront des radicelles sauveteuses. Et peut-être, pendant cette intermittence entre la vie et la mort du cépage, le fléau disparaîtra-t-il.

La Commission croit que la propagation du fléau dans diverses localités, même très-éloignées les unes des autres, est due aux vents qui emportent les pucerons ailés, comme il emporte les graines ailées de certaines plantes. Ainsi s'explique la présence actuelle de l'insecte ravageur dans les environs de Bordeaux. J. C.

MOYEN D'ACTIVER LA VÉGÉTATION DES ARBRES QUI SOUFFRENT.

M. Auguste Avignon, pépiniériste à Fontenay, conseille à ses confrères, dans le Bulletin de la Société d'Horticulture de cette ville, d'employer les moyens suivants pour rendre fertiles les terrains épuisés, qui ne peuvent plus alimenter les racines des arbres et prévenir ou combattre la moisissure de celles-ci.

Nous avons parlé dans notre précédent numéro de cette moisissure ou champignon connue sous les noms vulgaires de Meunier, Laittier etc.

«De jeunes arbres fruitiers, plantés par moi, languissaint et ne croissaient pas : les pousses, déjà fort courtes, paraissaient brimées. Je pensai que la moisissure avait déjà gagné les racines; j'enlevai la terre, et je reconnus qu'en effet le mal avait déjà fait quelques progrès. Je me hâtai de frotter, de râcler même celles de ces racines qui étaient attaquées: puis, prenant de la bonne terre nouvelle provenant d'un autre lieu, je la battis pour l'ameublir et j'y mêlai du tourteau de colza, réduit en poudre dans la proportion de quatre pains pour deux brouettées de terre; le mélange étant opéré, je le mis sur les racines laissées à découvert; je tassai convenablement et j'attendis. Dès le printemps suivant (j'avais opéré en automne), mes arbres poussèrent vigoureusement, et il se sont parfaitement soutenus jusqu'à ce jour.

« Depuis, et lorsque je suis appelé à planter des arbres fruitiers dans des terrains épuisés ou situés dans de mauvaises conditions, je fais un bon trou, je rapporte au fond de la terre prise ailleurs, je place mon arbre et je couvre les racines avec le mélange ci-dessus indiqué que j'étends et que je tasse sur toute la surface du trou. L'emploi de ce procédé a toujours produits de bons effets. >>

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