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jardins, étaient représentées par un assortiment de pompes, exposées par M. Thiébaud, de Toulouse. - MM. Bel et Guirail, de Carcassonne, Danasche, de Castelnaudary, exposaient des spécimens de poteries ordinaires et artistiques de bon choix; - MM. Armand Falcon, de Carcassonne, et Gommard, de Toulouse, avaient exhibé trois serres en fer qui furent d'une grande utilité pour l'Exposition. Le lot de ce dernier se composait de deux serres, bancs, châssis de couches, échelles en fer, etc.; M. Armand Falcon n'exposait qu'une serre, mais on reconnaissait dans ce spécimen, l'élève des plus habiles spécialistes; celle-ci réunissait la solidité, l'élégance, jointes à un prix modéré. Quant au système d'ombrage à l'aide de stores en bois adopté par lui, l'expérience prononcera plus tard.

Qu'il nous soit permis en passant une légère observation relativement aux récompenses accordées à ces deux exposants. M. Gommard obtint une médaille d'or pour un bon nombre d'objets exposés par lui, tandis que M. Falcon n'eut qu'une médaille d'argent de seconde classe, si nous ne nous trompons pas. Cependant, à nos yeux, sa serre réunissait bien des avantages, et le plus important celui pratique. Un propriétaire, ne connaissant ni l'un ni l'autre de ces entrepreneurs, est quelquefois plus désireux d'avoir une serre que capable de distinguer les avantages d'avec les défauts de la construction, s'adressera souvent au premier lauréat, sans savoir que l'ensemble du lot a été nécessaire à l'obtention du premier prix. Une prime ou mention serait donc nécessaire pour marquer la valeur des objets composant chaque section.

Nous ne devons pas passer sous silence le plan en relief du Parc projeté de la ville de Toulouse. Ce travail exécuté par M. Moussel, jardinier - chef des squares de la ville, est un chef-d'œuvre de patience et d'adresse.

N'oublions pas l'exhibition d'un nouveau genre, faite par M. Démouilles, dans la grande serre de son établissement, de concert avec un fabricant de bois rustique, pour garniture de fleurs dans les appartements.

Ces agencements présentaient de 150 à 200 corbeilles bien. garnies de plantes vivantes, de fleurs coupées, de nombreuses collections de roses, de roses-trémières, de magnolias, etc. L'exécution d'un Parc paysager en proportion réduite, occupait le milieu de la bache principale de la serre, qu'un tapis de mousse fraîche rehaussait de sa verdure.

Nous ne devons pas quitter ce magnifique établissement, recommandable sous tous les rapports, sans féliciter M. Louis, chef de culture de l'établissement, de ces magnifiques pêchers chargés de fruits. Nous ne pensons pas que ces arbres aient des rivaux dans le Midi. Il nous rappellent agréablement ceux de Montreuil. H. ROBINET.

NOUVELLE MALADIE DE LA VIGNE.

LE PUCERON PHYLLOXERA VASTATRIX.

Le dernier numéro du Messager agricole du Midi, publié sous l'intelligente direction de notre honorable confrère, M. Frédéric Cazalis, conseiller de préfecture à Montpellier, contient un article très-long, mais très-explicite, de M. Louis Faucon, propriétaire viticulteur à Gravéson, sur la nouvelle maladie de la vigne dans le Midi.

M. L. Faucon commence par malmener M. le docteur Jules Guyot, qui s'est peut-être trop avancé en écrivant dans le Moniteur vinicole : « D'après tout ce que j'ai entendu dire et tout ce que j'en ai lu, j'ai lieu de croire que la prétendue maladie n'est autre que le cottis ou pousse en ortille. J'espère qu'il en sera du cottis comme de la trichinose. Quand on en aura beaucoup parlé on n'en parlera plus, et tout restera comme avant. »

M. L. Faucon trouve bien étrange « de la part d'un observateur aussi intelligent, bien légère dans la bouche d'un homme

qui s'est fait dans la viticulture une position quasi officielle », la manière de parler d'un fléau qui a complètement détruit des milliers d'hectares de vignes.

M. L. Faucon passe en revue toutes les causes auxquelles on a attribué la nouvelle maladie. Ces causes sont la sécheresse, le froid, l'appauvrissement du sol, la nature du terrain, le puceron Phylloxera vastatrix. Selon lui, ce dernier est la seule cause de la maladie. C'est l'avis de la Commission des agriculteurs de France, qui vient de constater le fléau dans la Provence et le Bordelais.

Nous regrettons de ne pouvoir reproduire tous les faits, groupés avec un soin minutieux par M. Faucon, dans son article: notre cadre étroit ne nous le permet pas. Il ne nous en coûte rien de nous joindre à son avis, quoique nous ayons pensé que le puceron était plutôt l'effet que la cause de la maladie. N'ayant pu l'observer nous-mêmes comme M. L. Faucon, qui a suivi d'un œil triste et inquiet ses ravages sur ses propres vignobles, nous n'avons pu la juger que par analogie.

Au lieu d'une seule race de puceron, M. L. Faucon en a remarqué deux. Toutes les deux se comportent sur les racines de la vigne comme le puceron lanigère sur les rameaux du pommier, et comme les autres pucerons sur les autres plantes; mais avec cette différence que le phylloxera attaque principalement les racines des jeunes plants vigoureux. Il commence par celles du collet, et profite des crevasses et de la porosité de la terre pour pénétrer jusqu'aux inférieures.

Voici, du reste, l'étude consciencieuse qu'a faite de l'insecte l'auteur de l'article dont il s'agit.

LE PUCERON.

« Le Phylloxera vastatrix, découvert, le 15 juillet 1868, par M. Planchon, dans le vignoble de M. de Lagoy, à la Crau de St-Rémy, a été décrit par le savant professeur de la Faculté des sciences de Montpellier.

<< Loin de moi l'idée de vouloir faire la moindre critique aux intéressantes études du maître. Mon but est seulement de faire

connaître quelques modestes observations, que mes recherches de tous les jours m'ont amené à faire sur l'insecte.

« Malgré mes plus minutieuses et constantes investigations, depuis le mois de juillet dernier jusqu'à ce jour (24 juin 1869), je ne suis parvenu à voir qu'un seul puceron ailé. C'était dans le courant du mois de septembre. Mes neveux, jeunes gens de quatorze à dix-sept ans, aux yeux perçants, le trouvèrent marchant sur la terre, en compagnie de plusieurs pucerons aptères dont je ferai mention ci-après. Observé à la loupe, je reconnus parfaitement l'insecte dont M. Planchon avait fait la description, quelques jours avant, dans un intéressant article publié dans le Messager du Midi. Je le conservai vivant pendant quarante-huit heures, dans un verre à liqueur renversé sur une feuille de papier. Pendant tout ce temps il ne faisait que parcourir, d'une allure assez vive, les parois intérieures du verre. Au bout de quarante heures il gisait mort sur le papier. Je l'envoyai alors à M. Lignon, pharmacien à Tarascon, qui l'observa au microscope et le reconnut parfaitement pour le phylloxera ailé décrit par M. Planchon.

« Quelques jours après, mes neveux me signalèrent un autre insecte de dimensions aussi exiguës que le phylloxera, qui, en nombre considérable, voltigeait auprès des souches et se posait sur les feuilles. L'ayant examiné à la loupe, je pus constater qu'il n'avait aucune ressemblance avec le phylloxera. Ses yeux étaient plus grands, plus proéminents surtout; une dépression très-marquée séparait, d'une manière bien distincte, l'abdomen de l'avant-corps, duquel se détachait une tête de proportions assez fortes. Plusieurs couleurs teignaient son corps, parmi lesquelles dominaient le jaune et le vert.

« Je ne crois pas que cet insecte microscopique ait rien de commun avec le phylloxera; cependant, comme je pourrais m'être trompé dans l'examen que je n'ai pu en faire qu'à la hâte, et en considération de ses habitudes qui le portent toujours vers les souches, il serait très-intéressant qu'il pût être observé par M. le professeur Planchon; car, si c'était un phylloxera, ses moyens de dissémination, qu'il n'a pu expliquer jusqu'à présent, seraient tout trouvés.

« Dans le courant du mois de janvier il fut dit que les pluies avaient fait sortir de terre le puceron, qu'on ne le trouvait plus sur

les racines de la vigne, et qu'on le voyait sur le sol sautant comme

des puces.

« Il ne me fut pas difficile de trouver cet insecte. Il était ailé et ressemblait beaucoup à celui dont je viens de faire mention. Je crois que c'est le même. Il était en effet sur le sol, près des herbes de préférence, mais il ne sautait pas comme fait la puce: il volait très-vivement dès qu'on approchait de lui le moindre objet, et sa petitesse ne m'a pas permis de voir s'il retombait sur la terre à courte distance, ou si son vol le portait au loin. Après les premiers labours donnés à mes vignes, je ne l'ai plus aperçu.

« Voilà les seuls pucerons ailés qu'il m'a été permis de découvrir dans mes constantes recherches pendant près d'une année. L'un ayant les plus intimes rapports avec le phylloxera, et je n'ai pu en voir qu'un seul exemplaire; les autres ne me paraissant pas appartenir au même ordre de pucerons.

TRANSFORMATION DU PHYLLOXERA.

« Quant à la transformation complète de l'insecte en larve, nymphe et insecte parfait, je n'ai pas eu l'occasion de la constater. J'avais cependant, vers le 15 août, renfermé dans un flacon hermétiquement bouché, un fragment de racine portant un grand nombre de pucerons de toutes grosseurs, de tous âges et de toutes nuances, depuis le jaune serin (les plus jeunes) jusqu'au jaune brun (les plus âgés). Les insectes ont vécu dans leur prison pendant trois grands mois, n'ayant pour toute nourriture que le morceau de racine de vigne sur lequel ils étaient fixés, et dont les dimensions étaient de 15 centimètres de long et 7 à 8 millimètres de diamètre. Dans ces conditions précaires, ils ont non-seulement vécu pendant plus de trois mois, mais encore ils ont multiplié à tel point que leur nombre avait fini par recouvrir complétement ledit morceau de racine. Cette particularité n'est pas sans importance: elle prouve que le puceron, pour se nourrir, n'a besoin que d'une très-petite quantité de sève, et corroborerait mon opinion que les souches ne meurent pas dans le courant de l'année où elles ont été envahies par le parasite; que telle vigne ayant aujourd'hui les apparences de la santé, peut, dès le printemps de l'année suivante, tomber dans le marasme le plus grand, et confirme enfin mes fréquentes observations que, dans un vignoble plus ou moins atteint, ce sont les souches le moins

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