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mune, encore bien moins de bouches inutiles. Dès que l'abeillemère a été fécondée, les mâles sont impitoyablement mis à mort, de même les abeilles vieilles ou mal conformées, repoussées par leurs compagnes, se laissent tuer sans apporter de résistance, comme si elle comprenaient qu'elles doivent se sacrifier pour ne pas être à charge à la famille.

Telle est l'esquisse de ce gouvernement incomparable, où l'individualité s'anéantit devant la communauté, où après avoir servi les intérêts de tous pendant sa vie, on les sauvegarde encore en se donnant la mort!

Mais revenons à l'apiculture. Aux approbations du mois de mai, l'observateur remarque dans la colonie une agitation particulière; les faux bourdons ou mâles sortent bruyamment dans le milieu du jour, des ouvrières séjournant en grand nombre à l'entrée de la ruche, tandis que d'autres viennent à la hâte de l'intérieur pour tenir leurs compagnes au courant de ce qui se passe au dedans; au grand bourdonnement que l'on entend, on peut deviner qu'on est à l'approche d'un événement suprême; et en effet la reine-mère pressentant la prochaine éclosion de rivales, parcourt avec inquiétude toutes les parties de la ruche, mais arrivée près des berceaux royaux où elle cherche des victimes, elle trouve un grand nombre d'ouvrières qui la repoussent impitoyablement. Lasse de tant d'impuissance elle s'échappe de la ruche entraînant à sa suite un groupe considérable de jeunes et vieilles abeilles : c'est l'essaimage naturel.

Il y a souvent avantage à ne pas attendre l'époque de la sortie des essaims et à pratiquer l'essaimage artificiel, soit pour éviter de prendre un essaim qui peut s'enfuir à de grandes distances, soit afin de l'obtenir plus tôt. Dans ce cas, on prend une ruche vide, on la divise en deux, ainsi que la ruche dont on veut tirer un essaim, et l'on applique à chacune des moitiés de cette dernière une des moitiés de la ruche vide. Il peut se faire qu'il n'y ait dans les rayons du couvain aucune cellule royale; mais les ouvrières se hâteront d'élargir une des alvéo

les dont les parois étroites avaient pour but d'atrophier les rudiments des organes reproducteurs de la larve, et en feront sortir une femelle féconde en administrant au petit ver une nourriture plus copieuse et mieux choisie que celle qui lui avait été primitivement réservée.

Certaines colonies essaiment trop fréquemment; il faut éviter cette cause d'épuisement: on obtient aisément ce résultat en retirant de la ruche quelques rayons de miel et en les remplaçant par des cordons vides où les abeilles s'empressent de construire de nouvelles cellules pour emmagasiner leurs provisions. Cette opération est facile quand on sait que les cordons de miel sont toujours les derniers, ceux du couvain à la partie moyenne de la ruche et ceux de cire à la partie antérieure.

M. L'abbé Eude, missionnaire en Chine, a adressé à la Société Centrale d'acclimatation une lettre très-intéressante sur la poule Cochinchinoise, le Navet-chou, le Thé, le Bambou chinois, etc.

« J'ai lu, dit-il, dans un numéro du Bulletin, que la poule << de Cochinchine devait être appelée Poule de Nankin, et M. le « professeur Decaisne m'a dit à mon départ la même chose, << parce qu'elle est originaire de ce pays. Si l'on veut parler « de la race, je ne dis plus rien: c'est en effet la dominante, « autant que je m'y connais. Mais s'il s'agit de sa présence à « l'état d'espèce sauvage, je crois, dès à présent, pouvoir «< assurer que c'est inexact. Tout en suivant la volonté de mes « supérieurs dans le ministère de la propagation de la Foi, << je m'occupe ici comme en France, d'histoire naturelle. J'ai « questionné à cet égard les résidents européens chasseurs et <«<les Chinois en plusieurs endroits; personne ne connaît que <«<le Faisan ordinaire, trop commun parfois; et, dans les dis«tricts montagneux, une Perdrix, qui est peut-être notre « Perdrix grise. Dans le numéro du 10 octobre dernier, je list « que le Chou-Navet de Chine produit des Pommes et des «racides charnues; je n'ai pas observé cela il ne produit

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ET DES CHAMPS.

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« qu'un Navet qui ne vaut pas certains Choux-Navets de << France. Je n'insiste pas sur le nom salade donné au Chrysan

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« thème que les Chinois cultivent et consomment en grande « quantité. Ils se contentent de le cuire et le manger sur leur << tasse de Riz. Ils cultivent cependant une Lactuca, voisine « de notre Romaine, et ils la mangent de la même manière. <«< Enfin, le Choux du Chang-ton est appelé Pé-tsai, et il est «< tout différent des deux ou trois variétés que je connais au «< Kiang-Nan, où il vient par les barques. J'ai parcouru en « novembre dernier le district à Thé vert de On-nen: à pre«<mière vue, je me suis demandé pourquoi les schistes, de l'époque houillère d'Anjou, du Maine et de Bretagne, ne << recevraient pas volontiers ce bel arbuste. Il ne craint nulle«ment le froid, il fleurit même au moment du froid. La ques<«<tion de culture, que je me propose d'étudier à fond pour tous «<les Thés, ne me paraît pas plus difficile, si elle n'est plus « facile, que celle de la vigne. M. Dabry ferait donc une bonne <«< œuvre, s'il revient en Chine, de faire parvenir aux amateurs « les Thés qu'il jugerait les meilleurs. Le tout est de constater, « après une préparation analogue à celle des Chinois, si le «< changement de ciel, mais non de terrain, ne lui fait pas perdre les propriétés pour lesquelles on le recherche. Si j'étais connaisseur, je vous parlerais des grands Bambous « que je voudrais voir sur les collines françaises, marier leur <«< feuillage au sombre feuillage de nos Sapins, comme je les ai <«<vus sur les montagnes du Ngan-hoei, disputant aux Cuninghamias la terre, l'air et le soleil. Une beauté de plus « apportée à nos paysages et de nouveaux matériaux à notre <«< industrie ne seraient pas à dédaigner. »

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De même, dans le but de rajeunir une ruche et de faire disparaître peu à peu les rayons qui ont déjà servi, et dans lesquels le miel' s'altère aisément, on enlève les rayons de la partie postérieure pour les remplacer à la partie antérieure par le même nombre de cordons.

Il y a généralement avantage à former des ruches très-populeuses; ainsi on a remarqué que si un nombre donné d'abeilles produit un kilogr. de miel, le double de ce nombre donne dans le même temps 3 kilogrammes. On peut donc avoir besoin de réunir deux ruches, soit pour le motif que je viens d'indiquer, soit, à l'entrée de l'hiver, pour rapprocher deux colonies mal approvisionnées et qui devront être nourries pendant la saison. rigoureuse; soit, au printemps, avant la ponte des mères, afin de donner un reine à un colonie qui a perdu la sienne.

Cette opération au moyen de la ruche Vosgienne est des plus simples; elle consiste à enlever les rayons vides des deux ruches et à rapprocher les autres cordons.

C'est une pratique barbare, avons-nous dit, d'étouffer les abeilles pour dépouiller une ruche de ses provisions. Voici comment doit opérer un apiculteur soucieux de ses propres intérêts. Il transporte sa ruche à une certaine distance du rucher; après avoir mis une ruche faible à la place qu'occupait la première, il prend un à un les cordons garnis et en chasse les abeilles; celles-ci retournent à la ruche mise à la place de la leur. Quand elles sont à peu près toutes rentrées, l'apiculteur projette à l'aide d'une pipe un peu de fumée de tabac pour troubler les mouches et les empêcher de se chercher querelle. Mais bientôt les deux reines-mères se rencontrent et, dans un combat singulier, la moins valide succombe, laissent à la plus jeune le soin de toute la colonie.

Telles sont les principales opérations que l'on pratique sur un rucher. Ce court exposé suffira, je pense, à montrer combien elles sont simplifiées à l'aide de la ruche Vosgienne; puisse-t-elle servir aux populations agricoles pauvres en leur enseignant à tirer bon parti de cette petite richesse que Dieu a mise entre leurs mains.

A. GILLET DE GRANDMONT.

(Bulletin de la Société d'acclimatation).

PROCÉDÉS ET RECETTES

MOYENS POUR BOIRE FRAIS

Pour boire frais pendant les chaleurs il faut tenir l'eau en cave froide. On refroidit les caves en y déposant par intervalles des morceaux de glace de rebut. On remplit d'eau des cruches en argile à long goulot, appelées gargoulettes, et on les suspend aux branches d'arbres à l'ombre.

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Cette boisson soutient les forces et arrête la transpiration. Elle est employée pour les armées en campagne.

BOISSON EMPLOYÉE POUR LES OUVRIERS AGRICOLES.

Prenez Groseilles rouges et blanches (de chaque 15 kilogrammes), broyez dans un tonneau; d'autre part, faites bouillir 2 litres de baies de genièvre dans 6 litres d'eau; ajoutez-y 250 grammes de miel, et faites fermenter, ayant soin de remuer trois ou quatre fois pendant vingt-quatre heures.

Vous ajouterez alors de l'eau de manière à avoir 250 litres de boisson, dont on peut augmenter la force en y ajoutant 1 ou 2 litres d'eau-de-vie.

MOYEN POUR CONSERVER LA VIANDE PENDANT HUIT JOURS.

Un procédé pour conserver la viande fraîche pendant huit jours en été avait été indiqué par M. de Girardin dans Sa chimie, mais peu pratiqué. Un agriculteur éminent, M. Lasnet,

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