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côtière au pied de celle-ci, mais une plate-bande qui, de même que la côtière, encadrera le jardin et sera séparée de la haie par une allée.

Il est admis aujourd'hui, par beaucoup de jardiniers, qu'il ne doit pas y avoir d'arbres dans le potager; c'est avec raison, selon nous; cependant il en coûte de se priver du plaisir d'y cueillir quelques bons fruits. On peut tout concilier en ménageant sur deux côtés parallèles le long de la côtière ou de la plate-bande, qui la remplace, une seconde plate-bande intérieure ou l'on mettra des arbres en pyramide ou en quenouille, si l'on tient à conserver cette ancienne forme, qui dans bien des cas a ses avantages. Si l'on clôt avec des murs, on les garnira d'espaliers; si l'on préfère une haie, on peut mettre le long de celle-ci des arbres à haute tige.

Il nous reste le centre du potager qui, avec la disposition que nous venons de décrire, forme un carré long. Nous le divisons en trois planches, dans le sens de la longueur. Cellesci seront séparées des plate-bandes latérales par des allées de 150; elles seront séparées entre elles par des allées plus étroites 1 suffira. Ces planches pourront être chacune partagée en deux par une allée transversale, ce qui donnera six grands parallelogrammes ou carrés longs, qui se diviseront en plusieurs plates-bandes selon le besoin des cultures.

Dans un potager bien tenu, les carrés et les côtières sont entourés de bordures soit pour marquer la place des allées, soit pour soutenir la terre. On peut, si l'on veut, employer des briques ou des plaques de tuf, mais tout cela est coûteux et ne vaut pas une jolie bordure de buis nain régulièrement taillée.

Beaucoup de jardiniers emploient encore l'oseille et les fraisiers; ces bordures ont l'avantage d'être productives. D'autres emploient les petits œillets ou migardises, le thym, lạ pervenche, le gazon d'Olympe.

On ménage souvent le long des carrés une plate-bande séparée du centre par une contre-bordure: elle sert à des repiquages, à des semis de légumes dont on ne fait que de petites

quantités. Elles sont souvent réservées pour des fleurs, ce que nous sommes bien loin de trouver mauvais; nous aimerions, au contraire, voir la fermière en faire une agréable distraction pour ses filles. C'est une bonne place, entre autres, pour les groseilliers.

Il est important d'avoir de l'eau dans le jardin. Si l'on fait creuser un puits ou si l'on construit un bassin, on doit les placer le plus possible vers le centre afin qu'étant rapprochés de partout, on n'ait nulle part de longs espaces à parcourir avec les arrosoirs.

Nous supposons à portée du jardin un réduit pour enfermer les outils. Nous en bornons l'inventaire aux plus usuels. Ce sont :

Une bêche, remplacée dans la partie méridionale de notre région par la bigosse, la houe à deux dents;- une fourche à bêcher; une pioche; une fourche à fumier; une pelle en

fer; plusieurs serfouettes; un râteau à dents de fer; —

un râteau à dents de bois: deux arrosoirs;

à pousser; cordeau;

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une ratissoire

une brouette;

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un

un plantoir; -un sécateur; une serpette;

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quelques

une paire de ciseaux de haie ;- deux châssis vitrés; cloches en verre; et un certain nombre de cloches en osier. Nous posons ces trois derniers articles comme très-utiles dans certains cas, bien que la culture forcée n'entre pas dans nos

vues.

<< A la fin de l'automne et pendant l'hiver, on doit se hâter, autant que le temps le permet, de bêcher les planches et les plates-bandes, aussitôt qu'elles sont débarrassées. Il est utile d'y répandre du fumier et de l'enterrrer en bêchant pour que les plantes le trouvent plus tard réduit à l'état de terreau. Cela est surtout essentiel pour les côtières qui doivent recevoir les semis de choux et de laitues.

L'eau et le fumier sont les deux pivots du jardinage. Le fumier n'est pas précisément ce qui manque dans le potager de la ferme on prend au tas; mais il n'en est pas de même de

l'eau, et les arrosages sont presque toujours négligés et même manquent tout à fait lorsqu'ils seraient le plus nécessaires. On les faciliterait beaucoup si l'on pouvait introduire dans le jardin une prise d'eau courante et arroser comme on fait dans le midi. avec une noria. On établit une rigole le long des planches et l'on fait entrer l'eau successivement dans tous les rayons qui viennent y aboutir; elle pénètre la terre dans tous les sens. Un enfant armé d'une pioche peut suffire à ce travail.

On arrose quelquefois des plantes languissantes avec du purin étendu d'eau ou de l'eau dans laquelle on délaie de la columbine ou du guano. C'est, en terme de jardinage, ce qu'on appelle donner un bouillon.

Nous avons dit plus haut qu'à la ferme, le jardinier prend au tas le fumier que le potager réclame. Il doit prendre de préférence le plus consommé. Les plante: potagères accomplissent leur végétation en peu de temps pour la plupart; elles ont besoin d'un engrais actif qui accélère leur croissance. Le terreau de cour, celui du bûcher, le fond de la fosse à fumier, la colombine sont précieux pour le jardin. Ajoutons-y, pour certains usages, le fumier de feuilles à demi pourries qu'on fait dans la cour de ferme.

On n'emploiera pas dans le potager les vidanges ni le fumier de mouton, à cause du mauvais goût qu'ils communiquent aux légumes.

Il est bon d'avoir dans un coin du jardin des fosses où l'on dépose toutes les mauvaises herbes qui proviennent des sarclages. On pourra y ajouter les balayures de la maison, y mettre de temps en temps un peu de fumier de cheval et arroser avec du purin, de l'urine. Lorsqu'une fosse est pleine, on en commence une autre. Quand toutes ces matières sont pourries, on brasse le tout ensemble et on a un excellent terreau propre à beaucoup d'usages.

Les sarclages, les binages constituent une part très-importante du travail du jardinier. On pense détruire beaucoup de

mauvaises herbes en bêchant et en les enfouissant; il n'en est pas toujours ainsi : telle qu'on croit avoir enterrée repousse souvent avec vigueur. Si un carré contient beaucoup de mauvaises herbes, il est essentiel de les arracher à la main avant de bêcher; ce n'est qu'avec les labours de la fin de l'automne ou de l'hiver qu'on peut s'en dispenser.

On se sert souvent de la ratissoire pour détruire les mauvaises herbes. C'est très-bon pour celles qui ne sont pas enracinées. On doit, de suite après, passer le râteau et enlever ces herbes pour les mêler au fumier.

Les binages ont pour effet de tenir la terre ameublie et de l'aérer; ils ont encore celui d'y conserver la fraîcheur. C'est avec raison que les jardiniers disent que binage vaut arrosage. On explique cela en disant qu'en ameublissant la terre on rompt la capillarité en vertu de laquelle l'humidité du fond monte à la surface et s'évapore. On dit encore que, dans la terre ameublie, l'eau des arrosages descend plus profondément et sèche moins vite.

« Le défaut de temps qui manque souvent à la ferme pour arroser le jardin, lorsque le travail presse aux prés et aux champs, oblige de chercher le moyen d'en diminuer la nécessité; de là le conseil que nous donnons d'emprunter à la culture maraîchère du Nord l'usage des paillis, peu connu dans le Midi. Cela consiste à répandre sur une plate bande ou un carré une couche de fumier pailleux à demi consommé, sur une épaisseur de 4 centimètres. Cette couche retient l'humidité sur le sol; on peut avec avantage remplacer le fumier par des terreaux de feuilles à demi consommés; on conserve surtout au sol l'humidité et la fraîcheur en bêchant profond.

Dans les jardins où la végétation est retardée, on peut avancer de plusieurs jours la jouissance de quelques légumes, en formant des ados. C'est une sorte de plate-bande inclinée du nord au midi. On leur donne une largeur de 1", 25; on peut en former plusieurs à la suite les unes des autres, dans un carré

du jardin, en laissant entre eux un sentier de 0,50. Il doit être assez large pour que l'ombre des premiers ne puisse pas nuire à ceux qui sont derrière.

Les semis de graines fines se font sur les côtières ou sur des plates-bandes bien travaillées et riches en vieille fumure. On les fait à la volée ou en lignes; dans le premier cas, avant de semer, on doit raffermir la terre en la piétinant, à la manière des maraîchers de Paris, ou en la battant avec le dos de la pelle. On couvre ensuite légèrement les graines avec le rateau, ou mieux en projetant dessus du terreau.

Pour les semis en lignes, on raffermit le fonds de celles-ci en y faisant passer la roue d'une brouette ou en marchant sur des baguettes qu'on étend sur la place qu'occuperont les lignes. Ce soin, trop souvent négligé, assure le succès des semis.

On doit s'adresser aux marchands dont la probité est bien connue. On réveille la faculté germinative des graines en les humectant avec de l'eau tiède, avant de les semer; (1) une immersion de quelques heures suffit pour amener une levée prompte et régulière de la plupart d'entr'elles.

Ces quelques notions que nous venons de résumer nous éviteront des répétitions auxquelles nous aurions été obligé dans le cours de ce travail.

Notre but est de faire connaître les meilleurs légumes, les seuls que doivent admettre dans le jardin qu'elle dirige la femme d'un agriculteur qui, sans négliger ce qui concourt au bien-être de sa famille, travaille surtout en vue de l'utile.

On peut diviser la culture des légumes en trois catégories. Dans la première sont ceux qui sont nécessaires pour l'ordinaire des domestiques et des ouvriers; ce sont des choux verts, des choux blancs, dans quelques localités des choux cabus, des

(1) Nous avons vu des jardiniers faire tremper pendant vingt-quatre heures, avant de les semer, des petits-poids dans de l'eau mêlée avec de la suie. L'amertume de la suie les préservait de la voracité des rats très friands de ces graines. (Note du Rédacteur).

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