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ment sur les dommages causés aux récoltes par les insectes nuisibles, il a récemment demandé aux préfets, et ceux-ci aux Sociétés d'agriculture et d'horticulture, des moyens pour la destruction des insectes en général, Quelques-unes de ces Sociétés se sont empressées de satisfaire aux désirs du ministre. Il a été généralement reconnu par elles que si les lois existantes sur l'échenillage et la chasse étaient sévèrement exécutées, le but désiré serait rempli : les oiseaux insectivores seraient protégés et rempliraient, à l'avantage de l'agriculture, leur mandat providentiel, que l'homme est impuissant à remplacer.

Dans une séance de la Société d'agriculture de la Gironde, un de ses membres, M. Clémenceau, a dit qu'à l'époque où il était chargé de la police sur la chasse, il avait fait disparaître le braconnage. Des avertissements fréquents et précis étaient transmis aux maires pour la surveillance des braconniers par les gardes-champêtres ; les procès-verbaux étaient rigoureusements poursuivis; les agents de l'administration indolents ou négligents étaient sévèrement rappelés à leurs devoirs ou punis. Suivant M. Clémenceau, le même système produiraient encore aujourd'hui le même effet.

Mais M. de Lachassaigne, un autre membre de la Société, lui a répondu que depuis l'établissement du suffrage universel, les mœurs sont changées. Aujourd'hui, le paysan jouit d'une certaine indépendance de caractère qui diminue le prestige de l'autorité : « Le garde-champêtre et le gendarme ne verbalisent plus; le maire garde un prudent silence en vue des élections; l'autorité supérieure est pleine d'une bienveillante tolérance. >> Or, dans de telles conditions, les lois sur la chasse, sur l'échenillage et autres analogues ne peuvent plus produire l'effet qu'on en attendait.

Ces observations sont sans doute parvenues aux oreilles de M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, car des ordres sévères ont été récemment donnés aux préfets pour rechercher et punir les dénicheurs d'oiseaux. Les pères de famille seront responsables des délits commis par leurs enfants.

Cette mesure est bonne, mais insuffisante, selon nous: tant que la chasse, close dans une région, restera ouverte dans d'autres, c'est-à-dire tant que la vente du gibier sera permise sur des marchés et prohibée sur d'autres, la loi sera impuissante à protéger les petits oiseaux. Ils seront pris aux filets et entassés dans des sacs pour être transportés d'un pays dans un

autre.

Quelques Sociétés ont demandé que la chasse aux oiseaux et leur vente soient prohibées pendant plusieurs années, afin de favoriser leur propagation. La mesure serait efficace, mais ne satisferait ni les rapaces ni les gourmets; elle ne sera pas adoptée.

La chasse aux hannetons restera ce qu'elle était au temps de l'abbé Rozier, inefficace, jusqu'à ce qu'elle devienne une mesure générale et obligatoire. Il faut espérer qu'on y arrivera.

J. CHERPIN.

DU CHAMPIGNON BLANC,

DESTRUCTEUR DES ARBRES.

Tous les arboriculteurs connaissent ce champignon qui paraît sur les feuilles, les bourgeons et les racines des arbres et des arbustes, principalement des arbres à noyau, des rosiers, etc. C'est une poussière blanchâtre à laquelle on a donné les surnoms vulgaires de Meunier, de Laitier, etc. Elle paraît sur les feuilles et la partie herbacée des bourgeons pendant les grandes chaleurs; elle attaque aussi les racines sur lesquelles elle forme des sortes de chancre.

Nous avons vu des arbres couverts de feuilles et de fruits, dont les racines étaient atteintes du champignon blanc, périr dans un court espace de temps.

On croit généralement que cette maladie provient de la sté

rilité de certains terrains qu'on appelle usés, parce qu'ils ont été longtemps privés d'engrais tout en nourrissant des plantes. quelconques. Il est probable que les arbres plantés dans ces terrains sont plus sujets à la maladie, parce qu'ils ne reçoivent pas une nourriture suffisante pour pousser vigoureusement, et parce qu'ils restent chétifs, délicats.

Mais on attribue le blanc à une autre cause. On a remarqué que ce champignon se développe principalement sur les racines des arbres plantés dans des terrains légers, siliceux. La chaleur solaire pénètre rapidement et avec une grande intensité dans ces terrains qui ne tardent pas à dessécher. Les racines ne trouvant plus l'humidité nécessaire pour fonctionner s'arrêtent et restent languissantes, exposées à la chaleur. Le champignon naît et se développe bientôt dans ce milieu favorable, et les arbres périssent.

Si les racines des jeunes arbres arrachés en automne, pour être replantés, sont atteintes du blanc, il faut impitoyablement les rejeter, ou bien il faut enlever avec un instrument bien. aiguisé la partie malade de la racine. Dans ce cas, on entoure les racines, en les mettant dans la terre, de bon terreau mêlé avec un peu de poussière de soufre. Ce moyen essayé a réussi.

Pour combattre la maladie, lorsqu'elle commence à paraître sur les feuilles, il faut soufrer celles-ci comme on soufre la vigne.

Comme moyen préventif on conseille de ne pas arroser les arbres pendant les chaleurs et la sécheresse, mais seulement de couvrir de fumier pailleux, de feuilles ou d'herhes sèches, la partie du sol qui entoure le pied. En les arrosant on les expose à des flux et reflux de sève très-pernicieux, très-favorables au champignon blanc.

Jules DESCHAMPS.

PRÉSENCE DE LA NOUVELLE MALADIE DE LA VIGNE

DANS LA GIRONDE.

On connaît les ravages que cette nouvelle maladie de la vigne, attribuée au puceron Phylloxera vastatrix a causés dans le Gard un tiers des cépages perdu. M. le docteur Th. Gnigneau a écrit au Journal d'Agriculture et d'Horticul ture de la Gironde qu'il a reconnu la présence de la maladie dans le Bordelais, et il dit aux viticulteurs : « VEILLEZ et SURVEILLEZ; juillet est un mois redoutable pour 1869, et surtout pour les années suivantes. » Puis, il ajoute .

Toutes les fois qu'une maladie, une altération quelconque, atteint une espèce (non une variété) végétale soumise à une culture séculaire (et la vigne girondine est dans ce cas), partout, à mon sens, on doit s'en occuper, s'en préoccuper, et, comme des sentinelles avancées, conservatrices de la légitime propriété, surveiller les abords des endroits menacés par propagation ou simple voisinage, et remplir à l'encontre d'un nouveau fléau le rôle que mon savant confrère, M. le comte de La Vergne, attribuait avec tant de raison à ce qu'il appelait, il y a longtemps déjà, des ceps moniteurs de l'oïdium.

En vous adressant aujourd'hui cette lettre, je crois remplir le devoir de moniteur : je me hâte, parce que le fléau lui-même est plus hâtif que moi, et que nous sommes arrivés à l'époque où il se manifeste ou peut se manifester de la façon la plus désastreuse, parce que, surtout, j'ai déjà vu dans la Gironde des indices certains, visibles, palpables de sa présence dont malheureusement les propriétaires subissent les irrémédiables effets.

Voici les signes auxquels on peut reconnaître les vignes malades, et, malgré moi, je suis forcé de mettre à la suite le mot vignes perdues.

Caractères de la maladie nouvelle. La première année où le mal apparaît dans le cours de l'été, les feuilles prennent une teinte jaune, tombent de bonne heure; - la maturité du raisin s'opère incomplètement. En d'autres termes, chlorose des feuilles, pousses courtes et

rachitiques, sarments secs et cassants avec moelle noirâtre. Si l'on déchausse, on trouve les RADICELLES pourries; les racines moyennes plus ou moins atteintes; la partie de la racine au-dessous du collet résiste le plus longtemps et offre encore une apparence bien saine sur des sujets près de succomber. - LA VIGNE ATTEINTE DANS L'ANNÉE MEURT AU PLUS TARD l'année suivante.

Sur les racines, surtout sur les moyennes,

on a remarqué

ce sont

des taches jaunes, visibles à la loupe et même à l'œil nu; des amas de petits insectes désignés par notre illustre confrère, M. le Dr Planchon, sous le nom de phylloxera vastatrix. Quel rôle jouent ces insectes? Sont-ils cause ou effet? — Je le répète, je n'en sais rien encore, et cependant je les ai vus, observés et touchés dans la Gironde; — mais j'ai besoin de multiplier mes observations avant d'émettre le plus humble avis.

Pour aujourd'hui, je me borne à mon rôle de prémoniteur; — dans quinze jours, je dirai ce que les autres auront vu et expérimenté avant nous. Dr TH. GUIGNEAU.

Nous ajoutons, à la lettre qui précède, que la commission nommée par la Société des agriculteurs de France pour étudier la nouvelle maladie de la vigne, convoquée pour le 9 juillet à Orange, a visité un bon nombre de vignobles. Elle a reconnu que partout le mal est grand. A la Crau-d'Arles les ceps sont envahis par le puceron, et non ceux de la Camargue. On a aussi remarqué qu'une treille malade de Saint-Rémy n'avait pas de pucerons. Pour nous ces faits sont caractéristiques : ils disent que l'insecte est la cause et non l'effet du mal. Du reste la Commission s'est bornée à constater le mal sans indication de remède.

LA POTASSE RENDUE ASSIMILABLE

DANS L'ACTE DE LA VÉGÉTATION.

M. Michel Perret, dont la compétence en chimie ne peut être contestée, a récemment adressé à M. E. Gueymard, ingé

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