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EXPOSITION HORTICOLE DE TOULOUSE

(1er au 11 juillet 1869.)

Modifiant l'habitude consacrée des expositions de printemps et d'automne, la Société d'horticulture de la Haute-Garonne vient d'en ouvrir une du 1er au 4 juillet et prolongée jusqu'au 11 suivant, dans l'emplacement de l'ancien établissement Murel.

Malgré une température de 34 à 38 degrés et les abris quelque peu incomplets dont dispose la Société, nous devons dire, à la louange des horticulteurs toulousains, que c'est la plus belle, surtout en fait de plantes de serre, que nous ayons vue à Toulouse jusqu'à ce jour.

Le programme de l'exposition divisait les lots en cinq classes: 1° culture maraîchère; 2° culture fleuriste et ornementale; 3° arboriculture; 4° manuscrits et publications horticoles; 5° objets d'arts et d'industrie se rattachant à l'horticulture.

La culture maraîchère de pleine terre était représentée par M. Vidal. Ses nombreux apports de légumes de la saison étaient variés et de très-bonne venue; aussi lui ont-ils mérité une médaille de vermeil. Il n'a eu que deux concurrents. J'ai vainement cherché le melon, seul légume que l'on puisse appeler primeur à cette époque avancée de l'année. Cette culture est encore à l'état d'enfance à Toulouse, quoiqu'en dise quelques auteurs.

A la seconde classe sont dus les honneurs de la fête. Aussi, quatre médailles d'or et plusieurs médailles d'argent lui furentelles décernées. La médaille d'or de l'Impératrice revint à M. Barthère aîné, pour ses nombreuses collections de plantes diverses en forts sujets.

Au second rang se trouvaient MM. Barut père et fils. Bon nombre de plantes de serre chaude et tempérée y étaient représentées en forts spécimens.

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Le lot de M. Pertuzės pouvait rivaliser avec les précédents pour la culture et les genres de collections. Les plantes nouvelles et de bon choix y abondaient, surtout les plantes de serre chaude. Pour de certains genres, les soins de culture y sont bien compris. Nous avons remarqué, dans son lot, un magnifique Bonapartea junca, etc., etc. Mais, comme chez tous ses collègues, énumérer toutes les plantes remarquables qui composaient son lot nous entraînerait beaucoup trop loin. A M. Smith fut allouée la médaille de la Société.

Voici un fait que je ne puis expliquer fort peu de plantes portaient des étiquettes, ce qui, du reste, se retrouvait dans les lots de plusieurs exposants. Puisque la Commission d'exposition ne fait pas distribuer le catalogue, pourquoi tolère-t-elle un simple numérotage? Nous ne sommes plus au temps de la chandelle sous le boisseau, en horticulture surtout! Beaucoup d'amateurs ont connaissance des plantes nouvelles remarquables, par nos nombreuses publications horticoles. Le nom aiderait beaucoup la mémoire, et souvent une plante en petit spécimen, perdue dans d'autres plantes, attirerait la distinction qu'elle mérite. J'ai remarqué, dans ce lot, de très jolies Fougères, un magnifique Livistonia Chinensis, etc.

Le lot de M. Labadie se compose de plantes à feuillage vert, en partie, des palmiers de plusieurs espèces, Broméliacées, Dracena, etc

M. Licau avait exposé de belles plantes à feuillage.

M. Lassane avait un lot varié dans son ensemble. Deux

variétés de Cyssus s'y faisaient remarquer.

M. Subza, jardinier de M. Allevin, avait exposé des collections de Géraniums, Pétunias, Fuschias d'une culture bien entendue.

M. Lacroix avait un lot de Géraniums doubles et simples de bonne culture, ainsi que quelques autres plantes variées d'un bel effet.

M. Durand-Dassier, propriétaire à la Rode (Tarn), avait aussi pris part à l'exposition. Son lot, .composé de sept plantes, lui

valut une médaille d'argent de 1re classe. Il se composait d'un Pandanus utilis de 3 mètres de diamètre, d'un Dion edule couronné de vingt feuilles, d'un Cycus Circinalis bien développé, d'un Chamaerops excelsa et d'un Corypha australis de 2 mètres, puis de deux Livistonia Chinensis de 2 mètres de diamètre. Ce lot sortant de nos cultures, il ne nous appartient pas d'en être juge.

(A continuer.)

H. ROBINET.

En outre de l'appréciation qui précède, nous avons reçu la lettre suivante, qui confirme le succès de l'Exposition horticole toulousaine:

MONSIEUR LE REDACTEUR,

L'Exposition générale de la Société d'horticulture de Toulouse qui vient de finir m'a paru plus brillante que les précédentes. Elle ne devait durer que quatre jours; mais, sur la demande des amateurs, elle a été prolongée; c'est ce qui prouve son succès. On y remarquait de belles collections de plantes de serres et de massifs en sujets vigoureux, quelques-uns bien fleuris. Vous dire les noms des genres de plantes ce serait trop long. Vous pouvez du reste vous en faire une idée en lisant les catalogues les plus volumineux. Des lots d'outils, d'appareils propres à l'horticulture, de poterie, d'ustensiles de jardins y étaient arrangés avec goût. On y examinait aussi avec plaisir le nouveau plan du parc toulousain, œuvre de M. Hepp, ingénieur de Toulouse, et celui en relief de M. Roussel, jardinier-chef des squares de la ville. Il avait exposé un nouveau plantoir de son invention dont je vous parlerai.

La Société d'horticulture a fait cette année grandement toute chose. Elle avait mis à la disposition du jury cinq médailles d'or, une de vermeil et huit d'argent 1re classe, sans compter les autres, et une somme de 700 fr. à distribuer en primes pour dédommager les exposants de leur perte de temps, des avaries causées aux plantes exhibées, etc.

Agréez, etc.

F. BRASSAC, horticulteur.

DE LA DESTRUCTION DES INSECTES RAVAGEURS

DES RÉCOLTES

Ce n'est pas seulement de nos jours que des plaintes contre les insectes nuisibles aux plantes parviennent au pouvoir de chaque pays. Déjà, du temps des Hébreux, on se plaignait des sauterelles et du ver blanc. Des mesures étaient ordonnées pour les détruire comme aujourd'hui.

Avant 1789, en France, l'administration, à la fin de chaque hiver, ordonnait des corvées publiques pour écheniller les arbres, les haies et les buissons. Mais il paraît que ces corvées ne remplissaient pas le but qu'on s'était proposé d'atteindre, car l'administration suivante lui substitua la loi du 26 ventôse an vi. On sait si cette loi est efficace. Malgré les affiches que les administrations préfectorales font placarder annuellement dans les campagnes, il n'est pas rare de voir, pendant la belle saison, des arbres et des haies complétement dépouillés de leurs feuilles par les chenilles, lorsqu'ils ne l'ont pas été déjà par les hannetons.

Ce qui a toujours paralysé les mesures administratives, même des lois sur la destruction des insectes nuisibles, a été l'indifférence individuelle à l'endroit des intérêts généraux. Chacun voudrait bien qu'on le débarrassât des insectes qui nuisent à sa propriété particulière, mais peu lui importent les dommages causés à ses voisins. De cet égoïsme irrationnel, naît l'inexécution des lois embrassant les intérêts généraux.

Aussi, en 1854, un projet de loi soumis au conseil d'Etat, pour assurer la destruction des insectes, notamment des hannetons, fut-il rejeté, par cette considération que la loi serait inexécutable, le mal effectué pouvant seul être constaté.

A défaut d'une loi spéciale sur la matière, des particuliers, stimulés par les dommages causés à leurs récoltes, quelquesuns, il faut bien le dire, par l'intérêt général, se sont mis à l'œuvre avec un courage et un dévoûment dignes d'éloges,

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pour remplir la tâche que n'avait pas voulu accepter le Conseil d'Etat.

M. Got a inventé un poulailler roulant pour détruire les vers blancs. Les poules, renfermées dans le poulailler locomobile, sont mises en liberté sur le champ destiné à être défoncé. Elles suivent le laboureur traçant son sillon et mangent les vers blancs mis à nu par le soc de la charrue. Cet expédient a réussi; il est aujourd'hui en vogue dans le Nord; mais il ne peut produire que des résultats restreints.

Quelques instituteurs ont embrigadé leurs élèves pour réprimer les dénicheurs d'oiseaux. Se rappelant sans doute une sage mesure d'un fonctionnaire de 1848, ils l'ont mise en pratique pour faire de l'ordre avec les éléments du désordre. Les élèves des écoles ont, par le suffrage universel, élu les chefs de chaque brigade, et ont mis à leur tête les plus enragés dénicheurs d'oiseaux. Une fois revêtus de leurs fonctions improvisées, ces derniers ont cru qu'il était de leur dignité de protéger maintenant ce qu'ils détruisaient auparavant; ils empêchent leurs subordonnés d'enlever les nids. On ne peut pas dire cette fois : «< Où la gloriole va-t-elle se nicher? »

Un curé de campagne fait ramasser, par des enfants qu'il récompense, des hannetons pour engraisser des canards. On pourrait en faire autant pour engraisser des porcs. N'engraisset-on pas ces derniers avec de la viande de cheval au rebut ou gâtée? Il est vrai que le lard qui en provient jaunit et ne se conserve pas. Mais peu importe à certains engraisseurs! ils y trouvent leur compte, quoiqu'en lâchant les prix, et c'est encore le consommateur qui en souffre, cela soit dit en passant.

Un grand nombre de petits moyens comme ceux dont nous venons de parler sont journellement imaginés et essayés pour la destruction des insectes. Mais ce ne sont que des palliatifs du mal des mesures générales, sévèrement exécutées, pourraient seules atteindre le but désiré.

:

M. le ministre de l'agriculture l'a ainsi compris. Pour répondre aux plaintes continuelles qui parviennent au gouverné

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