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pouvait avoir à redouter un homme abandonné à lui-même, a été supprimé, ce qui allége d'autant l'appareil.

<< Telle qu'elle est actuellement, la machine de MM. Pinaquy et Sarvy se distingue par plusieurs qualités essentielles.

« C'est d'abord, indépendamment de l'élégance de sa construction et de sa légèreté, son extrême solidité, permettant de la conduire, avec un cheval, par tous les chemins, à la façon d'une voiture ordinaire, sans l'emploi d'un appareil quelconque de transport; de lui faire traverser les champs les plus irréguliers, les plus coupés par les ados et les rigoles (gouttiers), sans qu'on ait à craindre qu'elle se brise ou se dérange en aucune façon, et que son travail soit sérieusement interrompu. A ce point de vue spécialement, elle nous paraît supérieure à toutes les machines de ce genre actuellement existantes, si nous en jugeons au moins par ce que nous avons pu observer dans diverses expériences auxquelles il nous a été permis d'assister depuis dix-sept ans que nous vîmes fonctionner, à Londres, la première moissonneuse mécanique, celle-là d'origine américaine, qui ait été introduite en Europe.

« Ces qualités de la moissonneuse Pinaquy et Sarvy se sont révélées de la manière la plus complète dans les essais auxquelles elle a été soumise.

« A Saint-Lys, sur un terrain en pente coupé de nombreuses rigoles destinées à l'écoulement des eaux, c'est-à-dire dans les conditions les plus défavorables possibles, la machine, triomphant de toutes les difficultés, a néanmoins fonctionné de la manière la plus satisfaisante, et, dans tous les cas, a donné la preuve d'une solidité inattendue. Chez M. Sabatié, nous n'exprimerons que la vérité en déclarant qu'elle a achevé de conquérir tous les suffrages.

« Ainsi, quant au travail de la machine en lui-même, nous n'avancerons rien de trop en affirmant qu'il laisse aussi peu à désirer que possible. L'appareil, composé d'un tablier plat, portant une scie à biseau actionnée par le mouvement des roues, coupe les tiges de blé à une hauteur partout égale; et

celles-ci, retombant sur le tablier où les rabat un volant à palettes qui tourne au-dessus, sont ensuite repoussées en arrière par un râteau automatique, qui laisse derrière la machine la javelle parfaitement faite, d'autant plus régulière que le terrain est plus droit, et sans qu'aucun épi reste sur le trajet où s'est effectué le sciage. Les assistants ont surtout admiré l'action de ce râteau automateur, mû par un mécanisme aussi simple qu'ingénieux, et qui tenant lieu d'un homme, tout en faisant un travail plus parfait, résout un des problèmes les plus importants du moissonnage mécanique.

« Pour rendre l'expérience concluante, la machine a été successivement mise en travail dans un champ d'avoine, dans un champ d'orge et dans un champ de blé. Partout les résultats ont été également favorables et ont d'autant mieux été appréciés qu'on a pu les comparer à un travail à la faux exécuté, par des moissonneurs, au voisinage du champ d'expériences; juger surtout combien les javelles égales faites par la machine étaient plus favorables à la mise en gerbes que les andains irréguliers qui restent après le travail à la main.

« Un point important de la question est le total du travail exécuté. Il varie nécessairement suivant les circonstances, la régularité et la résistance du terrain, l'état de la récolte, le plus ou moins d'habitude du conducteur, etc. On peut dire cependant, d'une manière générale, que la machine, dans les conditions les moins favorables, avec un cheval et un homme, est en état de moissonner vingt-cinq ares par heure; que, sur un sol aplani, dur, il est possible d'aller jusqu'au double de ce chiffre, et même jusqu'à un arpent; que dans tous les cas, par l'emploi de cet appareil, pour peu qu'il s'agisse de récoltes d'une certaine étendue, on a le moyen, indépendamment de la bonne exécution du travail, de réaliser une notable économie sur l'ensemble de l'opération.

« C'est ce qu'ont été les premiers à comprendre, les Pères de la Trappe, au monastère de Sainte-Marie-du-Désert (près Lévignac-sur-Save), qui, après l'avoir vu fonctionner, ont immédiatement acquis la machine de M. Sarvy. » J. G.

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DES PLANTATIONS FRUITIÈRES

SUR LES BORDS DU CHEMIN DE FER.

Bernardin de St-Pierre avait dit, sur la fin du XVIII° siècle, qu'il fallait planter sur les bords des grandes routes des arbres fruitiers qui donneraient aux voyageurs leur ombrage et leurs fruits.

Depuis lors le temps a marché. Cependant l'idée poétique, mais pratique de l'auteur des Études de la Nature, est encore aujourd'hui la même. Nos honorables confrères de la Belgique la reprennent en sous-œuvre et conseillent aux Compagnies des chemins de fer de border ceux-ci de clôtures fruitières. Voici ce que dit à ce sujet M. Ch. Lemaire, rédacteur de l'Illustration Horticole :

« L'Europe entière ne serait bientôt par ses routes, réseau multiple et infini, serpent aux mille et mille replis, qu'un immense et riant jardin, où le voyageur charmé oublierait sa fatigue et la chaleur du jour par la vue des fleurs et l'ombre bienfaisante des arbres où le suc d'un fruit pendant au-dessus de sa tête, ou attaché à la haie, étancherait sa soif et lui ferait faire une étape de plus. »

Nous ne savons guère comment un voyageur en chemin de fer, surtout en grande vitesse, pourrait attraper des fruits suspendus aux arbres ou attachés aux haies; mais si l'idée n'est pas pratique elle est du moins humanitaire.

<< Cependant, des plantations, en contre-espalier, de poiriers et de pommiers existent déjà sur le chemin de fer de Bruxelles. à Louvain, dit la Belgique Horticole. On en attend de bons résultats. Mais nous ne pensons pas que le rendement des clôtures puisse tenir beaucoup de place dans la caisse des Compagnies, car le prix d'un fruit a été évalué à 15 centimes pièce, ce qui nous paraît très-exagéré. De telles plantations amèneraient nécessairement l'abondance des pommes, des poires, et leur prix ne serait bientôt plus que de 15 centimes la douzaine,

au lieu de 15 centimes pièce, tandis que les frais resteraient les mêmes. >>

Qu'on plante la vigne aux endroits où elle peut produire, à la bonne heure! mais qu'on laisse le reste aux bois durs et aux bois pour les échalas. Voilà la vraie culture pratique et productive pour les Compagnies des chemins de fer. J. C.

DES MALADIES DES VERS A SOIE,
NOTAMMENT DES MORTS - FLATS.

M. Cornélia, directeur du Musée de Milan, avait mis en doute le caractère héréditaire de la maladie des vers à soie dits morts-flats; M. Pasteur confirme son dire par des faits cités dans une lettre à M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. Suivant lui, ce caractère, dans la présence d'un petit ferment en chapelet de grains, découvert par lui dans la poche stomacale des chrysalides et des papillons.

« D'où vient ce ferment, ajoute-t-il? Et comment se fait-il qu'on le rencontre dans le canal intestinal de la chrysalide, et nulle part ailleurs dans aucun des tissus, pas plus que dans les œufs. Voici comment les choses se passent. La maladie des morts-flats est très-souvent accidentelle. Une trop grande accumulation des vers aux divers âges de l'insecte, une trop grande élévation de température au moment des mues, la suppression de la transpiration par les effets du vent que, dans le midi, on appelle marin, un temps orageux qui prédispose les matières organiques à la fermentation, l'emploi d'une feuille échauffée et mal aérée, souvent même un simple changement subit dans la nature de la feuille qui sert de nourriture aux vers, sont autant de causes propres à développer, quelquefois dans l'espace de vingt-quatre heures, la maladie des morts-flats. Elle se présente alors sous deux formes différentes, mais qui ont toutes deux une origine commune, à savoir la fermentation de la feuille dans le canal intestinal des vers. >>

La fermentation dans le tube digestif du ver est la conséquence de deux ferments organisés distincts, des vibrions et du chapelet de grains. La maladie des morts-flats est trèscontagieuse. « Les poussières des magnaneries infectées, déposées à l'état sec sur les feuilles, provoquent une mortalité considérable en quelques jours. Le contenu du canal intestinal des vers atteints de la maladie agit de la même manière. »

Il résulte de nouvelles études faites par M. Pasteur, sur les taches des vers corpusculeux, que ces taches ne se montrent qu'à la suite de l'apparition des corpuscules dans l'intérieur du canal intestinal.

M. Pasteur termine sa lettre en disant que les éducations faites en Corse, suivant son système de grainage, sont achevées et ont eu un plein succès.

Cependant le savant naturaliste trouve des critiques qui essaient de lui prouver que les maladies des vers à soie ont d'autres causes que celles qu'il certifient être uniques. Le temps et une longue expérience peuvent seuls faire naître la vraie lumière sur le sujet en litige.

LES ANIMAUX AMIS.

LES CHAUVES-SOURIS.

J. C.

Nous avions pensé que les animaux dont l'aspect nous paraît repoussant et nous inspire une certaine crainte, tels que les serpents, les crapauds, les chauves-souris, les chats-huants et tutti quanti, appartenaient à une des formations primitives de notre monde, bien antérieure à celle où l'homme parut. Notre idée se trouve confirmée, relativement à la chauve-souris, par un savant distingué, M. H. de la Blanchère, qui a publié l'article dont le titre précède dans le Moniteur du soir, auquel nous l'empruntons.

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