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QUELQUES OBSERVATIONS

RELATIVES A LA TAILLE DE LA VIGNE
EN TREILLE.

La nature paraît avare de ses secrets pour l'homme superficiel, mais de combien de richesses ne dote-t-elle pas l'observateur qui l'étudie chaque jour?

Depuis longtemps et dans chaque pays on taille la vigne, et il semblerait que chaque époque et chaque localité possède le meilleur système.

Sans avoir la prétention d'être l'inventeur de la modification que je vous signale aujourd'hui, je serais heureux, monsieur le Rédacteur, d'en faire part aux lecteurs de la Revue, si vous le jugez à propos.

Je me rappelle avoir vu des cordons de vignes de 15 mètres et plus, et sur les 3/4 de leur longueur, des coursons de 0,12 à 0,15 de hauteur. Que rapportaient les sarments produits par de tels coursons? Quelques grappes maigres et chétives, composées de peu de grains. Pourquoi? C'est que la sève éprouvait mille et une difficultés à passer à travers les plaies mal cicatrisées de quelquefois vingt tailles successives, et qu'aux yeux qui produisaient les sarments de l'extrémité, la sève arrivait directement. On rajeunit, me disait-on, en taillant sur un bourgeon qui se développe à la base de la vieille branche coursonne. Oui, l'opération est avantageuse, mais ce bourgeon n'est toujours que ce qu'on appelle en pratique un faux-bourgeon, et le faux-bourgeon n'est pas très-fructifère.

Armé de cette observation, je résolus, il y a quatre ans, d'établir une treille de la manière suivante :

Je plantai, à cet effet, des chevelées au pied d'un mur, au levant, à 1,20 de distance. J'obtins, la première année, une végétation qui me permit de coucher mes sarments de 1" et plus, pour les planter à destination.

A vingt centimètres du sol, sur le premier fil de fer de mon espalier, je provoquai par le pincement la naissance de trois bourgeons; le supérieur continua la flèche, et les deux latéraux mon premier étage de branches à fruits. Les fils de fer étant placés à 0,25 de distance l'un de l'autre, le second est destiné pour le palissage, et au troisième plan qui se trouve à 0,50 du premier, j'établis mon second étage de la manière suivante :

Lorsque la flèche a atteint 0,30 environ au-dessus de la hauteur où doit se trouver la paire de branches, je pince sur un œil au-dessus du fil de fer. Ce pincement donne naissance, presque toujours, à deux bourgeons, et quelquefois plus à l'aisselle des feuilles de l'extrémité ainsi pincée. Je laisse développer les deux bourgeons terminaux à 0,30 environ de longueur; puis le supérieur reçoit un pincement à 0,10. Le second est également pincé, mais un peu plus long, et palissé le plus horizontalement possible. Palissage et pincement sont faits dans le but de déterminer la sortie du deuxième fauxbourgeon, afin d'avoir la branche à fruits opposée. L'œil qui se trouve à la base du faux-bourgeon supérieur est éborgné. Si l'oeil qui doit compléter la paire de branches à fruits ne se développe pas, il acquiert une bonne constitution pour l'année suivante, surtout si l'on a le soin de ne pas laisser prendre une trop grande vigueur à l'extrémité des sarments environnants. Il en est de même pour l'obtention de chaque étage.

Si on voulait établir ce système de taille au-dessus de quatre étages, il serait prudent de ne laisser que 0,20 à 0,30 de longueur à la branche à fruits, et par conséquent de planter un peu plus rapproché.

L'année suivante à la taille, la branche à fruits est taillée à 0,40 de longueur et palissée sur le fil de fer. Tous les bourgeons partant du fruit sont palissés et étêtés à deux feuilles au-dessus de la grappe, à l'exception du plus près de la base, qui sera favorisé dans son accroissement.

A la taille suivante, la branche qui a porté fruit est supprimée; le bourgeon favorisé est incliné et devient branche à fruits à son tour. H. ROBINET.

ENSEIGNEMENT AGRICOLE ET HORTICOLE
PAR AFFICHES OU CIRCULAIRES.

M. Victor Duchâtel, de Valcongrais, le zélé propagateur des connaissances utiles en agriculture, recommande un moyen très-ingénieux pour propager l'instruction spéciale chez les cultivateurs. Ce moyen consiste à placarder dans les campagnes, les dimanches et fêtes, sur les murs de la maison commune, à côté du Journal Officiel, des affiches sur lesquelles seraient imprimées en quelques lignes, avec une grande simplicité, les questions culturales à l'ordre du jour, les nouvelles découvertes, les recommandations, etc.

Ce procédé, peu coûteux, aurait des résultats incontestables. D'abord, la nouveauté des moyens stimulerait la curiosité des cultivateurs qui se grouperaient devant l'affiche pour en prendre connaissance. Le plus lettré lirait celle-ci à haute voix et chacun se retirerait en la commentant. Pendant la semaine on en parlerait autour du foyer. Ainsi se propagerait insensiblement l'instruction culturale et disparaîtrait peu a peu la vieille routine.

Un autre moyen, à peu près du mème genre, aurait autant d'efficacité. Ce serait celui de faire imprimer pendant la semaine, sur une page in-8°, les questions à l'ordre du jour, et de les faire distribuer gratuitement les jours de fêtes, après les offices.

On nous demandera sans doute quel serait le rédacteur ou l'éditeur de ces petites publications hebdomadaires.

On n'aurait que l'embarras du choix, car mille écrivains se présenteraient aussitôt pour solliciter l'emploi. D'abord, on mettrait en avant l'instituteur, l'homme universel dans la commune, celui qui, pour satisfaire à toutes les exigences, devrait posséder cette science dont parle l'évangile : « il entend tout, il

voit tout, il sait tout, » Viendraient ensuite la phalange des commandés, puis les prétentieux, puis enfin, à la queue, les plus compétents; mais ce ne serait pas ces derniers qui auraient chance d'être favorablement accueillis.

Dans tous les cas, les moyens, dont nous venons de parler, n'auraient chance de réussir qu'à la condition d'être bien exécutés.

Partout, en Allemagne, on met en pratique tous les moyens possible pour répandre l'instruction agricole. L'Autriche, qu'on disait être si arriérée, dépense maintenant dans ce but un million cent soixante et un mille trois cents francs. Dans les États voisins on crée chaque jour de nouvelles écoles et des stations expérimentales. En France on en est encore aux vœux et aux projets. Les simples moyens que nous venons d'indiquer seraient les premiers pas dans la pratique.

J. C.

LE JARDIN DE LA FERMIÈRE.

Notre honorable confrère, M. B. Bonhomme, publie dans la Revue agricole de l'Aveyron, du Cantal et de la Lozère, qu'il dirige avec talent, un bon article sous le titre qu'on vient de lire. Nous en extrayons quelques passages les plus à la portée de nos lecteurs :

Il est beaucoup de cultivateurs qui regardent le fumier et le temps employés au jardin comme autant de perdu. Nous pensons qu'ils se trompent. Qu'ils veuillent bien interroger leurs femmes; elles leurs diront, et elles diront vrai, que si l'on calcule tout ce que la famille retire du jardin pour sa table, tout ce qu'il fournit à celle des domestiques et aux animaux de basse-cour, tout ce que dans bien des situations il permet de

vendre de légumes, ils seront bientôt convaincus que le jardin est la partie de la ferme qui laisse le plus fort produit net. Ces Dames diront vrai, répétons-nous; que Messieurs leurs maris ne trouvent donc pas mauvais que nous leur offrions une série d'articles sur le jardin potager.

Nous considérons le jardin potager comme il doit l'être dans une grande ferme, non-seulement comme un accessoire utile, mais comme un des moyens indispensables de l'exploitation, quelque chose de plus comme une source d'agrément pour le fermier et sa famille. Nous éloignons tous les moyens. coûteux de culture, mais en même temps nous voulons dans le potager du soin, de l'ordre et une certaine variété, tout en écartant beaucoup de plantes qui sont de pure fantaisie, pour laisser la place à celles qu'il est le plus essentiel d'avoir.

Toute ferme un peu importante possède un jardin; nous le supposons divisé en carrés, par des allées plus ou moins larges, plus ou moins bien planté d'arbres fruitiers, dont les uns en quenouille ou à haute tige occupent les coins des carrés, tandis que d'autres s'étendent le long des bordures en contreespalier. Le long des murs les mieux exposés sont des côtières, ce qu'on appelle des banquettes dans le Midi; sur les murs aux mêmes expositions sont quelques espaliers.

Un pareil jardin est très - tolérable, si la terre a été défoncée à 0,50; si elle est d'une moyenne consistance, mais plutôt fraîche que sèche; si, cultivée depuis longtemps, elle contient beaucoup d'humus. Dans tous les cas, il serait trèsaisé de l'améliorer.

Si l'on avait à créer un jardin, nous conseillerions à peu près la disposition suivante, en supposant un carré de 50 mètres de côté, soit 25 ares. Ce n'est pas plus qu'il ne faut pour une grande ferme.

Nous pouvons clore avec des murs ou une haie. Si nous préférons des murs, nous établissons à leur pied, tout le tour du jardin, une côtière de 1,25 de largeur, qui en formera l'encadrement. Si nous préférons clore avec une haie, point de

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