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N° 297.

PROCLAMATION DE L'IMPERATRICE RÉGENTE.

Paris, le 7 août 1870.

Français,

Le début de la guerre ne nous est pas favorable; nos armes ont subi un échec; soyons fermes dans ce revers, et hâtons-nous de le réparer.

Qu'il n'y ait parmi nous qu'un seul parti, celui de la France; qu'un seul drapeau, celui de l'honneur national.

Je viens au milieu de vous, fidèle à ma mission et à mon devoir; vous me verrez la première au danger pour défendre le drapeau de la France.

J'adjure tous les bons citoyens de maintenir l'ordre. Le troubler serait conspirer avec nos ennemis.

Palais des Tuileries, 7 août, onze heures du matin.

Signé EUGENIE.

(Suivent les noms des ministres.)

N° 298.

PROCLAMATION DU MINISTÈRE

Paris, le 7 août 1870.

Français, jusqu'à cette heure, nous avons toujours donné sans ré

serve toutes les nouvelles que nous avons reçues.

Nous continuons à le faire.

Cette nuit, nous avons reçu les dépêches suivantes :

<< Metz, minuit et demi.

«Le maréchal Mac-Mahon a perdu une bataille; sur la Sarre, le général Frossard a été obligé de se retirer; cette retraite s'opère en bon ordre; tout peut se rétablir. »

ARCH. DIPL. 1871-1872 - 1.

D

Signé: NAPOLÉON.

21

« Metz, le 7 août 3 heures 30 minutes du matin.

• Mes communications étant interrompues avec le maréchal de Mac-Mahon, je n'ai pas eu de nouvelles de lui jusqu'à hier. C'est le général de Laigle qui m'a annoncé que Mac-Mahon avait perdu une bataille contre des forces considérables, et qu'il se retirait en bon ordre.

« D'un autre côté, sur la Sarre, un engagement a commencé vers une heure. Il ne paraissait pas très-sérieux, lorsque petit à petit les masses ennemies se sont accrues considérablement, cependant sans obliger le 2o corps à reculer. Ce n'est qu'entre six et sept heures du soir que les masses ennemies devenant toujours plus compactes, le 2 corps et les régiments qui le soutiennent se sont retirés sur les hauteurs. La nuit a été calme. Je vais me placer au centre de la position. » Signé NAPOLÉON.

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« Après une série d'engagements dans lesquels l'ennemi a déployé des forces considérables, le maréchal de Mac-Mahon s'est replié en arrière de sa première ligne.

« Le corps de Frossard a eu à lutter hier depuis deux heures contre une armée ennemie tout entière. Après avoir tenu dans ses positions jusqu'à six heures, il a opéré sa retraite en bon ordre.

<< Les détails sur nos pertes manquent. Nos troupes sont pleines d'élan. La situation n'est pas compromise; mais l'ennemi est sur notre territoire, et un sérieux effort est nécessaire. Une bataille paraît imminente. »

En présence de ces graves nouvelles, notre devoir est tracé. Nous faisons appel au patriotisme et à l'énergie de tous.

Les Chambres sont convoquées.

Nous mettons d'urgence Paris en état de défense; pour faciliter l'exécution des préparatifs militaires, nous déclarons l'état de siége. Pas de défaillances! Pas de divisions! Nos ressources sont immenses. Luttons avec fermeté, et la patrie sera sauvée !

Par l'Impératrice Régente:

Signé ÉMILE OLLIVIER, GRAMONT, CHEVANDIER

DE VALDRÔME, SEGRIS, DEJEAN, LOUVET,
RIGAULT DE GENOUILLY, PLICHON,
MÉGE, MAURICE RICHARD, E. DE PARIEU.

N 299.

LE COMTE DE BEUST AU COMTE DE CHOTEK, A SAINT-PÉTERSBOURG.

(Télégramme.)

Vienne, le 7 août 1870.

Le comte Gortschakof nous a fait parvenir, par l'intermédiaire du comte de Bray, des communications très-satisfaisantes. Il est d'accord avec l'Angleterre, qu'il convient de faire entendre des paroles de paix dès qu'une rencontre importante entre les deux armées aura eu lieu. Il désire qu'on profite du rapprochement inauguré par l'archiduc Albert pour assimiler l'attitude des deux cours impériales. La politique de la Russie, d'après les assurances du Chancelier, sera une politique de paix en Occident comme en Orient. Déclarez hautement que vous applaudissez à ce langage et faites ressortir que votre dépêche du 4 prévenait les intentions de l'Empereur, et a pour but d'engager un échange continu d'idées avec le cabinet de Saint-Pétersbourg.

N° 300.

PROCLAMATIONS DU MINISTÈRE AUX FRANÇAIS ET AUX PARISIENS.

Paris, le 8 août 1870.

Français, nous vous avons dit toute la vérité.

Maintenant, à vous de remplir votre devoir; qu'un même cri sorte de toutes les poitrines d'un bout de la France à l'autre !

Que le peuple entier se lève, frémissant, dévoué, pour soutenir le grand combat!

Quelques-uns de nos régiments ont succombé sous le nombre : notre armée n'a pas été vaincue.

Le même souffle intrépide l'anime toujours!

Soutenons-la!

A l'audace momentanément heureuse, opposons la ténacité qui dompte le destin! replions-nous sur nous-mêmes, et que nos envahisseurs se heurtent contre un rempart invincible de poitrines hu

maines !

Comme en 1792 et comme à Sébastopol, que nos revers ne soient que l'école de nos victoires!

Ce serait un crime de douter un instant du salut de la patrie, et surtout de n'y pas contribuer.

Debout! donc, debout!

Et vous, habitants du Centre, du Nord et du Midi, sur qui ne pèse pas le fardeau de la guerre, accourez d'un élan unanime au secours de vos frères de l'Est!

Que la France, une dans les succès, se retrouve plus une encore dans les épreuves!

Et que Dieu bénisse nos armes !

Signé

ÉMILE OLLIVIER, duc de GRAMONT, CHE-
VANDIER DE VALDRÔME, général vi-
comte DEJEAN, amiral RIGAULT DE
GENOUILLY, PLICHON, LOUVET, MÉGE,
MAURICE RICHARD, E. DE PARIEU.

Parisiens! notre armée se concentre et se prépare à un nouvel effort.

Elle est pleine d'énergie et de confiance.

S'agiter à Paris, ce serait combattre contre elle et afflaiblir, moment décisif, la force morale qui lui est nécesaire pour vaincre. Nos ennemis y comptent.

au

Voici ce qu'on a saisi sur un espion prussien amené au quartier général :

Courage! Paris se soulève. L'armée française sera prise entre deux feux.

Nous préparons l'armement de la nation et la défense de Paris. Demain, le Corps légistatif joindra son action à la nôtre.

Que tous les bons citoyens s'unissent pour empêcher les rassemblements et les manifestations!

Ceux qui sont pressés d'avoir des armes n'ont qu'à se présenter aux bureaux de recrutement : il leur en sera donné de suite pour aller à la frontière.

Signé ÉMILE OLLIVIER, duc de GRAMONT, CHE

VANDIER DE VALDRÔME, RIGAULT de Ge

NOUILLY, général DEJEAN, SEGRIS, PLI

CHON, LOUVET, MÉGE, MAURICE RI-
CHARD, E. DE Parieu.

N° 301.

BULLETIN POLITIQUE HEBDOMADAIRE DU Journal officiel DU SOIR.

Paris, le 8 août 1870.

Nous en appelons avec confiance à la sagesse des gouvernements et des peuples pour arracher l'Europe au despotisme prussien et pour nous aider, soit par des alliances, soit par des sympathies, à sauver l'équilibre général.

Il ya lieu de signaler déjà de bons sytmpômes.

L'Angleterre, pleinement satisfaite par nos déclarations si catégoriques, si loyales au sujet de la neutralité belge, couvre notre frontière du Nord, en se montrant prête à la défendre, du côté de la Belgique, si la Prusse voulait la violer à cet endroit.

La Suède, la Norwége, le Danemark ont une attitude frémissante de patriotisme.

L'empereur de Russie honore notre ambassadeur d'une bienveillance toute particulière, et les organes les plus autorisés de la presse russe tiennent un langage défavorable à la cause prussienne.

Ceux des journaux viennois qui avaient d'abord montré timidement certaines sympathies pour M. de Bismarck, sont obligés de céder à l'opinion publique et tiennent un langage conforme aux véritables intérêts de l'Autriche.

L'empereur François-Joseph, le roi Victor-Emmanuel et leurs gouvernements nous témoignent des dispositions de plus en plus satisfaisantes. L'Autriche et l'Italie arment avec activité. Les deux ministères de Vienne et de Pesth obéissent à une pensée commune, et le moment approche où la Prusse rencontrera de ce côté les embarras les plus sérieux et les plus graves.

Notre diplomatie ne sera pas moins active que notre armée; la France fait un effort suprême. Confiance! confiance! Notre patriotisme est à la hauteur de tous les périls: et plus les circonstances sont graves, plus la nation aura d'énergie.

Toutes les divisions cessent.

La presse française exprime unanimement les idées les plus pratiques et les plus nobles. Le concours du Sénat et du Corps législatif va prêter à nos troupes une force nouvelle, et la France de 1870 montrera aux peuples de l'Europe que nous n'avons pas dégénéré.

Il y a dans la vie des peuples des heures solennelles, décisives, où Dieu leur donne l'occasion de montrer ce qu'ils sont et ce qu'ils peu

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