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tive, est complétement faux. Je n'ai jamais rien dit de semblable. Contredisez-le de la façon la plus péremptoire et la plus catégorique.

ANNEXE N° 3.

SUBSTANCE D'UNE DÉPÊCHE DU COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS.

Foreign-Office, le 13 juillet 1870.

L'affirmation faite par le duc de Gramont au Corps législatif que les cabinets auxquels le Gouvernement français s'était adressé paraissaient admettre la légitimité de ses griefs, n'est pas en fait applicable au Gouvernement britannique.

Je n'ai jamais fait pareil aveu. J'ai exprimé mon regret au sujet d'un événement qui avait occasionné un grand mécontentement au Gouvernement et au peuple français, mais je me suis soigneusement abstenu d'admettre que la cause était suffisante pour autoriser des mesures extrêmes, en même temps que je détournais de tout acte précipité et que je recommandais de ne négliger aucun moyen pour rompre la paix générale.

N° 136.

LORD LYONS AU COMTE DE GRANVILLE.

Paris, le 15 juillet 1870.

Mylord, depuis l'annonce faite aux Chambres cette après-midi que le Gouvernement se prépare activement à la guerre contre la Prusse, j'ai eu une entrevue avec le duc de Gramont.

Son Excellence m'a parlé toute suite des trois « mémorandums » que j'ai laissés pour lui aux mains de son chef de cabinet, hier soir, et dont copie est incluse dans une première dépêche de ce jour.

En réponse au n° 1, il m'a chargé d'exprimer au Gouvernement de la Reine les remerciements de l'Empereur pour les efforts bienveillants qu'il a faits en vue d'amener une solution satisfaisante de la question prussienne. Les bons offices du Gouvernement de la Reine

sont restés sans effet, par suite des premiers actes du Gouvernement prussien. Ce Gouvernement a, de propos délibéré, insulté la France en déclarant publiquement que le Roi avait fait affront à l'ambassadeur français. Le Gouvernement prussien avait évidemment l'intention de se faire honneur, vis-à-vis du peuple allemand, d'avoir eu des procédés hautains et discourtois, en fait d'avoir humilié la France, Non-seulement cette déclaration si offensante pour la France avait été publiée par le Gouvernement dans son journal, mais elle avait été communiquée officiellement par télégraphe aux agents prussiens dans toute l'Europe.

Jusque-là la négociation avait eu lieu secrètement. En raison des circonstances spéciales de l'incident, elle avait eu lieu directement avec le roi de Prusse. Le ministre prussien des Affaires étrangères, le comte de Bismarck, était resté à la campagne. Il était impossible de l'approcher. Le ministre effectif, M. de Thile protestait qu'il ne connaissait rien de l'affaire, qu'il la considérait comme ne concernant pas le Gouvernement prussien, mais bien le Roi personnellement. Bien que cette distinction ne fût pas admissible en principe, elle n'en obligeait pas moins la France à traiter directement avec le Roi, et l'ambassadeur de France avait été envoyé vers S. M. à Ems, La négociation n'avait pas marché de façon satisfaisante, mais aussi longtemps qu'elle conservait son caractère privé, il y avait espoir de la mener à bonne fin. La vérité est que le Roi n'avait pas traité M. Benedetti avec la rudesse dont s'est vanté le Gouvernement prussien. Mais le Gouvernement avait jugé à propos de déclarer à l'Allemagne et à l'Europe que la France avait été affrontée dans la personne de son ambassadeur. Cela constituait une insulte qu'aucune nation un peu fière ne pouvait supporter, et rendait impossible, au grand regret du Gouvernement français, de prendre en considération le moyen recommandé par le Gouvernement de la Reine pour régler la cause originelle du conflit.

Passant au second mémorandum, M. de Gramont me fit observer qu'il n'a jamais cru que Votre Seigneurie eût réellement tenu le langage qu'on vous a attribué à Stuttgart, et qu'il a reçu avec une complète satisfaction votre dénégation formelle de l'assertion qui vous a été attribuée à ce sujet.

Le troisième mémorandum avait trait, comme le sait Votre Seigneurie, à ce qu'a dit M. de Gramont à la Chambre, que tous les cabinets auxquels il s'est adressé ont paru admettre que les griefs de la France sont légitimes. M. de Gramont a affirmé qu'il entendait certainement comprendre le Gouvernement de la Grande-Bretagne dans cette énonciation, et devait avouer qu'il croyait être parfaitement en droit d'agir ainsi. En fait, a-t-il dit, les efforts bienARCH, DIPL. 1871-1872.

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veillants faits, d'après les instructions de Votre Seigneurie, par le ministre de Sa Majesté à Madrid, pour écarter la candidature du prince Léopold, et les représentations adressées pour le même objet par le Gouvernement de Sa Majesté en d'autres pays, indiquent sûrement qu'il considérait que la France avait raison de se plaindre du choix de ce prince et des circonstances qui s'y rattachaient.

Je rappelai à M. de Gramont que Votre Seigneurie s'était soigneusement abstenue d'admettre que cette affaire fut suffisante pour motiver un recours à des mesures extrêmes. M. de Gramont répondit que la déclaration qu'il a faite à la Chambre n'impliquait nullement que les gouvernements auxquels il faisait allusion eussent admis une idée semblable. Sa déclaration avait été faite à une époque comparativement peu avancée de la négociation, et avant l'insulte qui avait nécessité les mesures extrêmes. Une courte discussion suivit; mais comme M. de Gramont annonçait qu'il ferait lui même connaître ses vues au marquis de Lavalette, pour être communiquées à Votre Seigneurie, je m'abstiens d'entrer dans plus de détails, de peur qu'il ne résulte de là que de la confusion.

Finalement, M. de Gramont me dit qu'il connaissait la manière de procéder des Anglais, qu'il savait qu'ils détestaient la guerre et sont par cela même peu disposés à regarder d'un œil favorable ceux qui sont les premiers à ouvrir les hostilités. Cependant, il comptait bien que la France ne perdrait pas la sympathie de l'Angleterre.

Je répondis que, si le Gouvernement de la Reine n'a pas pu envisager du même œil que le Gouvernement de l'Empereur ce malheureux conflit, je croyais pourtant qu'il avait donné des preuves substantielles de son amitié par les efforts sérieux qu'il avait faits pour obtenir une satisfaction au profit de la France. Je ne pouvais nier que le Gouvernement de la Reine était en droit de se sentir déçu pour ne pas dire blessé. Il avait été amené à croire que le retrait absolu des prétentions du prince de Hohenzollern à la couronne d'Espagne était tout ce que la France désirait. Il avait fait tous ses efforts pour arriver à ce résultat, et maintenant on lui disait que la France demandait plus. Quoi qu'il en soit, je conclus en disant que certainement tout cela ne pouvait en rien diminuer le sentiment d'amitié résultant de l'entente cordiale qui existe depuis tant d'années entre les deux gouvernements et les deux nations.

J'ai l'honneur, etc.

Signé: LYONS.

N° 137.

LORD LYONS AU COMTE DE GRANVILLE.

Paris, le 15 juillet 1870.

Mylord, dans le cours d'une conversation que j'ai eue cette après-midi avec le duc de Gramont, après sa déclaration aux Chambres, la Belgique a été mentionnée.

M. de Gramont m'a dit qu'il était heureux d'avoir l'occasion de m'apprendre qu'il venait d'assurer au ministre de Belgique que, en ce qui concerne la France, il est parfaitement inutile que la Belgique surveille ses chemins de fer, ou fasse aucune dépense pour se protéger. Il a, m'a-t-il déclaré, solennellement assuré au ministre de Belgique que le respect absolu de la neutralité de la Belgique serait un principe fondamental aux yeux du Gouvernement français si la France fait la guerre ; que la France respecterait la neutralité de la Belgique en toutes circonstances, quand même.

M. de Gramont m'a autorisé à transmettre les mêmes assurances au gouvernement de Sa Majesté.

Je suis, etc. D

N° 138.

Signé: LYONS.

M. SERVAIS AU VICE-AMIRAL HARRIS A LA HAYE.

Luxembourg, le 15 juillet 1870.

M. le Ministre, le traité de Londres du 11 mai 1867 a reconnu la neutralité et l'indépendance du grand-duché de Luxembourg, sous la souveraineté de la maison d'Orange-Nassau; il impose, en même temps, au Grand-Duché l'obligation de convertir la forteresse de Luxembourg en ville ouverte. Il s'exprime à ce sujet de la manière suivante dans son article 5: « Sa Majesté le Roi Grand-Duc, en vertu des droits de souveraineté qu'il exerce sur la ville et la forteresse de Luxembourg, s'engage de son côté à prendre les mesures nécessaires à l'effet de convertir ladite place forte en ville ouverte au moyen d'une démolition que Sa Majesté jugera suffisante pour remplir les intentions des Hautes Parties contractantes exprimées dans l'arti

ticle 3 du présent Traité. Les travaux requis à cet effet commenceront immédiatement après la retraite de la garnison. Ils s'effectueront avec tous les ménagements que réclament les intérêts des habitants de la ville. »

Cette disposition confère au Roi Grand-Duc seul le droit d'apprécier et de décider quelle est la démolition des fortifications qui doit avoir lieu; elle a sous ce rapport un sens d'autant plus précis qu'elle ne prévoit aucun contrôle, aucune surveillance à exercer par les Puissances contractantes, et n'exige pas même que ces dernières soient informées des travaux de démolition qui sont exécutés.

Il semble donc résulter de là que le Traité du 11 mai 1867 ne pourrait autoriser aucune réclamation contre le Grand-Duché parce qu'une des Puissances qui y sont intervenues aurait l'opinion que la démolition de la forteresse de Luxembourg ne serait pas suffisante.

Quoiqu'il en soit, le Gouvernement Grand-Ducal n'a jamais songé à se prévaloir d'un pareil moyen pour se dispenser de remplir exactement ses obligations: il a exécuté les travaux de démolition avec la plus grande activité; la forteresse de Luxembourg pourrait être considérée comme ville ouverte dans toute l'acceptation du mot, si même l'œuvre de destruction était moins avancée qu'elle ne l'est.

Il importe que les Puissances signataires du Traité du 11 mai 1867 n'aient aucun droit à cet égard. Je prends donc, la liberté de faire connaître à Votre Excellence, d'une manière exacte et détaillée, les mesures qui ont été prises pour convertir la forteresse de Luxembourg en ville ouverte. J'espère que le Gouvernement de Sa Majesté la Reine de la Grande-Bretagne reconnaîtra, par l'exposé que je vais avoir l'honneur de lui soumettre, que le grand-duché a répondu loyalement à la confiance que les Puissances signataires du Traité de Londres ont eue en lui.

Les travaux de démantèlement ont été concentrés sur le front de la plaine on y a pratiqué quatre larges avenues dans le prolongement de la porte Neuve, de la rue d'Arsenal, de la rue du Génie, et enfin dans la direction de la capitale Jost. Ces percées figurent sub litteris G, D, B, et A du plan que j'ai l'honneur de joindre à la présente. Elles seront reliées entre elles par une voie tranversale (I du plan). La partie comprise entre les percées Jost et de l'Arsenal est livrée à la circulation, la deuxième moitié vient d'être entamée.

Dans le fossé principal on établit un grand boulevard. Les terrassements sont achevés depuis la percée Jost-Rheinsheim jusqu'au bastion Marie. Ce travail a entraîné la démolition et le nivellement des bastions Jost et Camus, ainsi que des courtines Jost-Camus et CamusMarie. Les décombres ont servi à combler le fossé principal. La face gauche du bastion Marie est détruite également. Il est à observer que

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