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Cela tient à une circonstance particulière. Les Principautés dépendant du diocèse grec de Nicopolis, un bref du pape autorisa les catholiques des Principautés à suivre le calendrier Julien, et à célébrer toutes les fêtes religieuses treize jours après les Occidentaux et en même temps que les Grecs. La France se montra plus scrupuleuse que le pape, elle eut la pruderie de ne vouloir pas couvrir ce petit schisme de sa protection. L'Autriche, plus avisée, s'en saisit, elle l'a gardé jusqu'ici, et s'en est très-utilement servie pour étendre son influence sur un personnel très-nombreux.

La Russie, de son côté, y exerçait un protectorat politique fort étendu, et nos propres consuls y exerçaient leur juridiction, comme en Turquie, et au détriment de la souveraineté propre du

pays.

C'est dans la multiplicité de ces protectorats, politique, commercial et religieux, que l'on doit chercher la cause des tiraillements et du malaise auxquels depuis si longtemps les peuplades roumanes des Principautés sont en proie. Restées latines par les souvenirs, les traditions, le langage, la religion, elles sont opprimées par un régime bâtard qui n'a jamais permis à une administration

régulière de s'établir, qui repoussait toutes les réformes, et empêchait toutes les améliorations.

Voilà, Messieurs, ce qui pèse sur l'état économique des Principautés. Aujourd'hui, tout protectorat étranger a disparu, il ne doit rester que la suzeraineté à peu près nominale de la Porte: les Principautés doivent apparaître de nouveau comme un corps de nation autonome et ayant une existence propre; c'est à cela qu'il s'agit de pourvoir avant

tout.

L'ouvrage de M. Thibault-Lefebvre offre sur ce sujet les renseignements les plus exacts, et c'est sur ce point aussi, que j'ai désiré particulièrement attirer l'attention de l'Académie.

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II.

RAPPORT

FAIT A LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS DE BLOIS,

Par M. REBER, président de la Société '.

Messieurs,

Parmi les différents ouvrages, dont vous avez désiré qu'il vous fût rendu compte, il en est un

1. Cette société réalise avec bonheur et conscience le programme d'une académie locale. M. Bergevin, auteur d'une Histoire de Blois, pleine de science et d'intérêt à la fois, a tracé à ses membres, dans un éloquent discours prononcé en 1840, la ligne à suivre. Ils n'en ont pas dévié. Les travaux insérés dans le bulletin publié par la Société ont été pour la plupart inspirés par l'histoire de la contrée. C'est au coin du passé local que sont frappés les écrits de MM. de la Saussaye, de Petigny, Eloi Johanneau, Beaussier fils, Marin-Desbrosses, de Salaberry, Naudin, Leroux, Vallon, Dupré, de Martonne, Suillot, ainsi que ceux de M. Reber. J'aurais peut-être dû nommer cet auteur l'un des premiers pour nombre de motifs parmi lesquels se place la reconnaissance; mais ses travaux, notamment la Notice sur Paul Phelypeaux de Pontchartrain et l'écrit sur le comte Louis de Blois et ses vassaux à la quatrième croisade, se désignent d'euxmêmes à l'attention. Le style élégant, les recherches savantes et la critique judicieuse qui les distinguent, appellent les éloges et forcent, le lecteur à les classer hors ligne.

sur lequel j'appellerai d'abord votre attention; il a pour titre la Valachie au point de vue économique et diplomatique. Cet écrit mérite, en effet, une mention à part, et pour le sujet qui y est traité et pour le nom de son auteur. M. Thibault-Lefebvre, avocat à la Cour de cassation et au conseil d'État, est un des membres correspondants de notre Société.

Nous pouvons être fiers, Messieurs, de le compter au nombre de nos collègues, car une Société comme une famille, a le droit de s'enorgueillir de voir parmi ses membres des hommes honnêtes, consciencieux, savants, écrivains distingués et profonds. Par la nature de nos occupations particulières, et par suite de nos goûts naturels pour les études historiques, nous avons eu déjà, Messieurs, l'occasion de lire bien des livres et des brochures sur la situation de la Moldo-Valachie, mais nous pouvons le dire sans flatterie, de tous les travaux inspirés par la question d'Orient, aucun ne nous a paru plus exact, plus impartial, plus serré dans ses arguments et plus net dans ses conclusions que celui de M. Thibault-Lefebvre. On y reconnaît d'un bout à l'autre la bonne foi de l'homme sérieux, qui a voulu voir par lui-même et qui aime le pays

dont il parle, et en même temps le sens pratique du jurisconsulte qui n'invoque à l'appui de sa cause que les raisons puisées dans l'étude des faits positifs et des droits écrits. Le début du livre vous fera parfaitement connaître, Messieurs, l'esprit dans lequel il est écrit (voir à la page 27).

M. Thibault-Lefebvre a tenu la promesse contenue dans ce début comme vous allez en juger, Messieurs, par l'analyse que je vais faire de son travail; mais auparavant permettez-moi de vous présenter encore quelques observations. Il existe dans l'ouvrage de notre honorable correspondant une lacune importante, et, après l'avoir lu, nous regrettions vivement qu'il n'eût pas insisté, plus qu'il ne l'a fait, sur l'origine latine des populations roumaines, sur la parenté qui existe entre elles et nous; qu'il n'ait pas cru devoir invoquer les sentiments de fraternité qui unissent naturellement deux nations, sœurs par la race, les mœurs et la langue. L'auteur se contente de dire, trop froidement peut

Victorieux, l'Empereur (Trajan) repoussa les barbares, au nord des Krapacks, incorpora la Dacie à l'Empire, la découpa en provinces et y établit de nombreuses colonies composées de laboureurs italiens, gaulois et peut-être espagnols

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