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low, etc. Les céréales qui seront dirigées sur Kustendjé ne formeront, nous le craignons, qu'une petite quantité. Lorsque la ligne de Roustchouk sera construite, et elle ne peut pas ne pas l'être, soit par les concessionnaires primitifs, soit par d'autres, le trafic du haut Danube échappera forcément à la tête de ligne de Tchernavoda. Alors les expéditeurs auront réellement avantage à faire passer les produits par Roustchouk pour les charger dans la mer Noire, à Varna. Ils éviteront ainsi un long parcours sur le Danube et plus de la moitié du trajet par la mer Noire, jusqu'à l'entrée du Bosphore. Quoi qu'il arrive, le chemin de Kustendjé est un progrès incontestable; il a eu l'honneur d'inaugurer l'ère des voies ferrées ottomanes, et il mérite de réussir.

Le chemin de fer de Smyrne à Aïdin est en construction. Il ne sera pas terminé de longtemps. Il résulte du dernier rapport présenté aux actionnaires, à Londres, le 24 septembre 1860, que, bien que la concession ait été accordée il y a quatre ans, aucune portion n'avait pu être encore livrée à la circulation (1). Ces retards d'exécution sont occasionnés par la lenteur et les difficultés que les concessionnaires éprouvent dans la rentrée des versements restant à effectuer sur les actions. La compagnie n'ayant pas rempli ses obligations, le Gouvernement ottoman était en droit de confisquer les travaux exécutés, et de la déposséder. Il n'a pas usé de ce droit ; il a accordé au contraire de nouveaux délais, il a prolongé de dix-huit mois l'exécution de la première section

(1) Vingt-sept milles anglais ont été livrés à la circulation le 24 décembre 1860. On dit que l'ouverture de cette section n'est que provisoire.

jusqu'à la base du Goumé-Dagh, et de trois ans l'exécution de celle qui aboutira à Aïdin. En même temps il a autorisé la compagnie à émettre 250,000 livres sterling d'obligations remboursables en cinq ans, portant intérêt à 6 p. 0/0 l'an, pour remplacer une somme égale d'actions non placées par la société. La compagnie, qui n'a pu trouver des souscripteurs d'actions, trouvera-t-elle des preneurs d'obligations? Cela nous paraît douteux. L'achèvement de la ligne de Smyrne à Aïdin devant contribuer efficacement à accroître le commerce avec l'intérieur de l'Asie Mineure, il est à souhaiter que les travaux de cette voie ferrée, qui aura incontestablement un trafic important, puissent être terminés promptement.

Une centaine de kilomètres construits ou en construction en Europe et en Asie, voilà tout ce qu'ont produit les concessions nombreuses que l'on a su arracher au Gouvernement ottoman!

En regard de ces projets irréalisés, la plupart irréalisables, il convient de placer une concession d'un autre genre, qui a été accordée récemment à l'industrie française. Par Iradé en date du 8-20 août 1860, le Sultan a investi une compagnie française du privilége de l'exploitation des phares créés ou à créer sur les côtes de l'empire. Ces côtes, fréquentées par un très grand nombre de navires à voiles et à vapeur, sont restées jusqu'en 1856 privées de signaux marquant les passes, les dangers et les entrées des ports. La guerre de Crimée, qui fit ressortir plus vivement encore les inconvénients de cette situation, porta le Gouvernement français à adresser à la Sublime-Porte des observations à la suite desquelles le département de la marine s'empressa d'établir

dix-huit feux répartis de l'entrée des Dardanelles à la mer Noire. L'œuvre commencée en 1856 vient d'être complétée. Quatre-vingt-dix-huit feux allumés sur le littoral placeront très prochainement, sous ce rapport, la Turquie au niveau de la France et de l'Angleterre. Les quatre-vingts feux nouveaux sont en construction; la ligne des Dardanelles sera terminée, et les ports de la mer Noire seront éclairés à la fin de juin 1861; les autres points recevront leurs feux aussi rapidement que la construction des tours et des appareils le permettra.

C'est la première concession importante donnée par la Turquie à l'industrie française, et nous sommes certain que le Gouvernement ottoman n'aura qu'à s'en féliciter.

L'ensemble de l'éclairage se divise en treize lignes : Ligne des Dardanelles à la mer Noire.

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36 feux,

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Par suite de conventions acceptées par les puissances maritimes, les navires qui fréquentent les points éclairés sont soumis à un droit de péage basé sur le tonnage.

L'établissement de la télégraphie électrique se poursuit avec activité. Constantinople et les provinces ottomanes d'Europe sont en communication depuis plusieurs années avec l'Occident; la Turquie d'Asie possède déjà des lignes ouvertes jusqu'à Mossoul; on va rattacher Smyrne à Beyrouth; enfin, on dit que le Gouvernement persan a entamé depuis quelque temps des négociations avec le Gouvernement de la Sublime-Porte, afin de pouvoir prolonger la ligne télégraphique de Bagdad jusqu'à Téhéran. Une autre ligne, avec un embranchement qui aboutirait à Diarbékir, serait établie entre Erzeroum et Tabriz. On se propose également de placer un fil télégraphique entre Tabriz et Tiflis. Nous espérons que ces améliorations, si avantageuses pour tous ceux qui sont en relation avec la Perse, seront bientôt réalisées.

CONCLUSION.

Les faits qui s'accomplissent depuis que nous avons commencé ces études sur la Turquie viennent justifier nos appréciations un emprunt considérable a été conclu en France; on travaille activement à rétablir le crédit de l'empire ottoman; des réformes sérieuses sont apportées dans les finances, où le contrôle, la responsabilité, la publicité, paraissent devoir réellement exister prochainement; une commission composée de hauts fonctionnaires ottomans et étrangers a travaillé à la révision des traités de commerce dans le sens que nous avons indiqué, et les travaux de cette commission vont devenir les nouvelles conventions internationales qui régiront le commerce (1); la perception directe de l'impôt par l'État, et la suppression du système des fermages, etc., sont à l'étude; enfin, de grandes réformes politiques et administratives vont être promulguées prochainement par S. M. le Sultan.

(1) Nous recevons de Constantinople, sous la date du 4 mars 1861, la copie du texte du traité de commerce qui vient d'être conclu entre la France et la Sublime-Porte. Le traité avec l'Angleterre est de même teneur. Voir Pièces justificatives, no 17.

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