Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

néral.

des mo- caprice, chaque vice, qui a donné yens du d'heureufes foibleffes à tous les orbien gé- dres; la honte aux Filles, & La fagef la fierté aux Dames; la crainfe de leur te aux hommes d'état, & la diftribu- témérité aux hommes de guertion aux re; la présomption aux Princes; & la crédulité aux peuples. C'est lui qui peut produire les humain. effets de la vertu par un principe de vanité,

différens

ordres

du genre

Leur utilité pour la fociété

car l'homme vain ne recherche point l'intérêt, il est recompenfé par la louange. C'est lui qui bâtit fur les befoins & les défauts de l'ef prit, la joye, la paix & la gloire de l'homme.

Les cieux en nous mettant dans de mutuelles dépendances, maîtres, ferviteurs, amis; nous ordonne de nous aider réciproquement, enforte que la foien parti- bleffe de chaque individu deculier vient la force de tous. Le bedans tout foin, les foibleffes, les paffions

& pour chacun

état &

dans tout refferrent plus étroitement les liens de l'intérêt commun,

âge.

[ocr errors]
[ocr errors]

les

[ocr errors]

les rendent plus chers. Nous leur devons la véritable amitié, l'amour fincère la joye intérieure dont nous jouïffons dans cette vie ; & c'eft d'eux auffi que nous apprenons dans le déclin de l'âge à renoncer à l'amour & aux plaifirs. La raifon en partie, & en partie la décadence de nôtre nature nous aprennent à recevoir la mort & à être calme dans ce paffage. Quelle que foit la paffion d'un homme, la fcience la renommée ou les richeffes perfonne ne veut fe changer contre fon voifin. Les fçavans s'eftiment heureux de rechercher la nature; l'ignorant eft heureux de ce qu'il n'en fçait pas davantage; le riche s'aplau dit de fon abondance; le pauvre fe contente du foin de la Providence; l'aveugle danfe & le boiteux chante. L'ivrogne fe croit un Héros, & le lunatique un Roy! Le Chimitte qui meurt

[ocr errors]

de

[ocr errors]

de faim eft fouverainement heureux avec fes efpérances dorées & le Poëte l'eft avec fa mufe.

[ocr errors]

Quelle merveilleufe confolation accompagne chaque état ! L'orgueil eft donné à tous, comme un ami commun. Des paffions fortables aident à chaque âge l'efpérance voyage avec nous & ne nous quitte point, lors même que nous

mourons.

l'o

Jufqu'à ce terme fatal pinion avec fes rayons changeans, dore les nuages qui embéliffent nos jours. Le manque de bonheur eft fuppléé par l'ef pérance; le manque de fens, par l'orgueil; & ce que la connoiffance peut renverfer, paffions le relevent. La joye femblable à une bulle d'eau, rít dans la coupe de la folie. Qu'u ne espérance foit perdue, nous en recouvrons une autre, & la Vanité ne nous eft pas donnée

[ocr errors]

ces

en

en vain. L'amour propre devient même par la puiffance divine, une balance pour peser par nos befoins ceux des autres. Avouons donc. cette vérité d'où nous devons néanmoins tirer un motif de confolation; c'eft que, QuoIQUE L'HOMME SOIT FOLIE, DIEU EST TOUTE SAGESSE.

[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

ESSAI

SUR

L'HOMME.

EPITRE III

De la nature de l'état de l'homme par raport à la focieté.

APRENDS, Homme bor

[ocr errors]

né, aprends que,, la CAUSE UNIVERSELLE n'agit que pour UNE FIN, mais qu'elle agit par diffé ,, rentes loix. "Dans toute la

"

[ocr errors]

folie que peut inspirer la fanté la plus vigoureuse, dans la pompe de l'orgueil & dans l'impudence des richeffes, que cette grande vérité te foit préfente

jour

« ZurückWeiter »