Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Impié

té de

qui fe

met en

la place

goût & ton plaifir; & crie cependant, fi l'homme eft malheureux, fi l'homme feul n'occupe pas tous les foins d'enhaut, s'il n'eft pas le feul être parfait ici bas, immortel dans le Ciel, Dieu eft injufte arrache de fes mains la balance & le fceptre; juge la juftice même, & fois le Dieu de Dieu.

Cher Milord & ami nôtre erreur vient d'une raifon orl'homme gueilleufe. On fort de fa sphére & l'on s'élance vers les Cieux. L'orgueil vife toûjours aux dede Dieu meures céleftes : les hommes & qui voudroient être des Anges, & veut ju-les Anges des Dieux. Si les Anger de la ges qui ont afpiré à être Dieu font tombés, les hommes qui

conve.

nance,

conve

[ocr errors]

ou dif. afpirent à être Anges, font rebelles; & qui veut renverfer les, loix & l'ordre, péche contre la caufe éternelle.

nance

de la

perfec

tion ou

Que l'on demande pour quel

de l'im le fin brillent les corps célestes? perfec- Pourquoi la terre exifte? L'or

[ocr errors]
[ocr errors]

,,

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

tions.

Abfurdi

gueil répond; c'eft pour moi. tion, de la Pour moi, la nature libéra- juftice le, éveille fes puiffances pro- ou de ductrices, fait germer l'her. l'injuftibe, & épanouir les fleurs. ce de fes difpenfa Pour moi le raifin renouvel. le toutes les années fon jus de nectar; & la rofe fes fraî té de cheurs odoriférantes. Pour s'eftimer moi, la mine enfante mille l'objet tréfors. Pour moi, la fanté final de découle de mille fources: les la création; & ,, mers roulent leurs ondes pour de vou,, me transporter: le foleil fe lé- loir dans ve pour m'éclairer; la terre le moneft mon marchepié, & le Ciel de moral est mon dais.

[ocr errors]
[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

une perfection

qui n'eft

Mais la nature ne s'écartet-elle point de fa bonté & de fa point fin, lorfqu'un foleil brulant dar- dans le de des rayons mortels; lorfque monde des tremblemens de terre englou- phyfique & qui ne tiffent des villes, & que des inondations fubmergent des peu tre dans

ples entiers?

Non, répondra l'orgueil : "la
premiére caufe toute puiffan

peut é

les cho

fes

créées.

>> te

[ocr errors]

te n'agit point par des loix particulieres, mais par des loix générales. Les exceptions font rares. Il y a eu quelques ,, altérations depuis le commen,, cement, mais qu'y a-t-il de créé qui foit parfait ?

[ocr errors]
[ocr errors]

Pourquoi donc l'homme le feroit-il? Si la félicité humaine eft la grande fin & que la nature s'en écarte, pourquoi l'homme ne s'en écarteroit-il pas auffi? Cette fin n'exige pas moins un cours conftamment alternatif de pluyes & de beau tems, qu'une révolution continuelle de défirs dans l'homme: elle exige auffi peu des printems éternels & des cieux fans nuages, que des hommes toûjours fages, calmes & tempérés fi des peftes ou des tremblemens de terre ne renverfent pas l'ordre prefcrit par le Ciel, pourquoi l'existence d'un Borgia ou d'un Catilina le renverferoit-elle ? C'eft de l'orgueil que jailliffent nos raifonnemens: ju

geons

geons des chofes morales ainfi que des chofes naturelles. Pourquoi blâmer le Ciel dans celleslà, & le difculper dans cellesci? Dans les unes & dans les autres, pour bien raifonner, il faut fe foûmettre.

Peut-être nous paroîtroit - il mieux que dans le monde phyfique tout fût harmonie', que dans le monde moral tout fût vertu; que jamais l'air ou l'ocean ne reffentit le fouffle des vents, & que jamais l'ame ne fût agitée par aucune paffion? Mais tout fubfifte par un com. bat élémentaire, & les paffions font les élémens de la vie. L'ordre général à été observé depuis le commencement & dans la nature, & dans l'homme.

4

Que voudroit-il cet homme ?.. tantôt il s'éléve, & moindre qu'un Ange il voudroit être da- Injustice vantage: tantôt baiffant les yeux des vers la terre, il paroît chagrin plaintes de n'avoir point la force du tau- me conreau ytre la

de l'hom

reau, & la fourure de l'ours:

Provi

dence,

s'il dit que toutes les créatures demon font faites pour fon ufage, de dant d'u- quel ufage lui feroient-elles, s'il en avoit toutes les proprietés?

ne part les perfections

La nature libérale fans prodes An- fufion, leur a affigné des orgages, & de nes, des facultés propres ; elle l'autre les les a dédomagées de chaque bequalités foin apparent, les unes par des relles des dégrés de viteffe, les autres par

corpo

bêtes.

Le don de la rai

des dégrés de force *, tout dans une proportion exacte avec leur état. Il n'y a rien à ajouter, rien à diminuer. Chaque bête, chaque infecte eft heureux dans fon état. Le Ciel feroit-il donc cruel pour l'homme & pour l'homme feul? Celui là feul qu'on appelle raifonnable, ne fera-t-il fatisfait de rien à moins qu'il n'ait

fon dé-
domma
ge l'hom- tout?

Le

* C'eft un axiome dans l'anatomie des créatures, que leur force ou leur viteffe eft plus grande ou moindre dans une proportion relative l'une à l'autre.

« ZurückWeiter »