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& des maximes utiles. On croit ne devoir pas oublier ici ce qu'il marque dans la même lettre. Je fuis charmé de Pope; c'est un Philofophe profond & un poëte vraiment fublime. Cela n'eft pas moins à la louange de M. Pope, qu'à la juftification de l'ouvrage qui a donné lieu à cet éloge.

Cette traduction a déja été imprimée à Paris fur un manufcrit dont le défordre a donné lieu à un nombre de fautes. D'ailleurs on l'avoit altéré en quelques endroits pour des raifons dont le détail feroit inutile au Lecteur. Ces motifs ont engagé le Traducteur à faire imprimer à Londres, fous fes yeux, cette nouvelle édition.

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ESSAI

SUR

L'HOMME

EPITRE PREMIERE.

De la nature & de l'état de Homme par rapport à Univers.

Eveillons nous, Mr.

R LORD: laiffons les petits objets à la baffe ambition & à l'orgueil des Rois. Puifque la vie ne s'étend & ne fe termine guères qu'à B 2

regar.

regarder ce qui nous environne & à mourir, parcourons donc au moins cette fcéne de l'Homme: Prodigieux labirinthe, mais qui a pourtant fa régularité; campagne où la fleur croît confondue avec le chardon; jardin qui tente par des fruits défendus. Allons enfemble, parcourons ce vaste champ ; & foit couvert ou découvert, voyons ce qu'il renferme. Pénétrons les routes les plus cachées; tranfportons nous fur les endroits les plus élevés; & découvrons également ce qui rampe dans l'aveuglement, & ce qui fe perd dans l'élévation. Examinons les promenades de la nature: frappons la folie dans fa courfe, & faififfons les mœurs dans leur nais. fance. Rions lorfqu'on le doit ; montrons de la candeur lorf qu'on le peut: mais juftifions aux hommes les voyes de Dieu. Que pouvons-nous dire de pouvons Dieu ou de l'homme, qu'en raijuger de

Nous ne

fon

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tivement

propre

fonnant en conféquence de ce que l'homme nous connoiffons? Et que con- que relanoiffons-nous de l'homme? feu- à nôtre lement fa demeure ici bas : c'est d'où partent, c'eft à quoi fe ra- fiftème, portent tous nos raifonnemens. ignorant Quoique Dieu fe manifefte par tion gé des mondes innombrables, c'eft nérale à nous de le rechercher

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la rela

fes

dans des fiftècelui où il nous a placés. Celui mes & qui pourroit percer au travers des chode la vafte immenfité, voir des mondes entaffés fur d'autres mondes former la totalité de l'univers, obferver le raport des régles fiftématiques d'une partie aux régles fiftématiques d'une autre, reconnoître d'autres planétes, d'autres foleils ; quels font les différens êtres qui habitent chaque étoile celui-là pourroit dire pourquoi Dieu nous a formés tels que nous fommes. Nôtre ame tranfcendante a-t-elle péné tré les refforts de cet univers, les fupports mutuels, & les liens de fes différentes parties, leurs B 3

con

connéxions, leurs dépendance's & leurs gradations? Petites parties de ce tout, pouvons-nous le comprendre?

Cette grande chaîne qui attire & réunit toutes les parties & qui par cette harmonie conferve le tout, eft elle entre les mains de Dieu, ou entre celles de l'homme?

Homme présomptueux, prétens tu découvrir la raifon d'où vient que tu as été formé fi foible, fi petit, fi aveugle? Premiérement, fi tu le peux, trouve la raifon d'où vient que tu n'a pas été formé plus foible, plu petit, & encore moins éclai ré. Fils de la terre, demande-lui pourquoi les chênes font plus hauts & plus forts que les ronces aufquelles ils donnent de l'ombrage: ou demande aux plaines azurées pourquoi les fatellites de Jupiter font moindres que Jupiter?

Si l'on convient que de tous

les

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