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naux dans l'autre il en fuivra le cours & les détours.

Voilà ce que l'extrait de la Préface qu'il a mife lui-même à la tête de fes Epitres, m'a fourni. Ces Epitres, font écrites en vers, & elles font adreffées à HENRI SAINT JEAN LORD BOLINGBROKE, à qui perfonne ne refufe' l'aveu d'une fupériorité de génie & de talens. Mr. P OPE Pa loué fans être flateur; ceci eft une exception aux Poëtes & aux dédicaces.

Le fujet eft d'une métaphyfique abftraite & délicate où l'on peut aifément perdre le fil des inductions, & les liaisons des rapports & différences. La maniére d'ailleurs dont les idées font exposées est extrémement concife: ce n'eft pas fans raifon.

Car

Car en même tems que par la briéveté de l'expreffion les chofes deviennent plus faciles à être retenues, on devient plus propre à en conferver le fouvenir, à proportion du dégré d'attention que la précision requiert du Lecteur. Je n'alléguerai pas que le but de cet Ouvrage eft plus d'inftruire que de plaire. Le plaifir s'y trou ve, mais il veut être recherché, & des réflexions de retour l'amènent, ce qui en releve la fenfibilité & augmente cette complaifance propre, que l'on goûte dans la jouïffance d'un tel plaifir. Un plan racourci de l'Ouvrage, en facilitera l'intelligence à ces lecteurs trop indolens ou trop volages, pour donner à la lectu re de celui-ci, toute l'aplication néceffaire, & qu'il mérite. A 4

La ·

La premiere Epitre traite de l'homme confidéré par raport à l'Univers. L'Univers entier forme un fiftême général qui nous eft inconnu. Dans l'échelle des êtres, c'est à-dire dans le rang & la progreffion des diverfes créatures, il doit y avoir un être tel que l'homme; & par raport à l'Univers cet être n'eft que partie d'un tout auquel il eft relatif, quoiqu'il en ignore les raports. L'ignorance lui eft donnée pour nourrir fes efperances : celles de l'Indien qui fait & raifonne peu lui représentent un avenir conforme à fes idées. La mort, ce grand maître, en manifeftera la vérité; & nous défabufera de cet orgueil qui nous fait raporter la totalité du grand fiftême, à la partie que nous en

con

connoiffons & qui eft nôtre fi ftême particulier. De ce même orgueil nait l'idée d'une perfection chimérique que l'homme fe plaint de n'avoir pas, & qu'il ne fauroit avoir fans ceffer d'être ce qu'il eft, fans ceffer d'être homme. Irraisonnable, il fouhaite de réunir les facultés des intelligences & des bêtes, quoi qu'incompatibles entr'elles, quoique peu convenables à fa natųre. Il ne confidére point que fes fouhaits attaquent l'ordre général, qu'ils renverfent cette gradation d'êtres & de facultés d'où Trefulte lá fubordination de créaStures à créatures, & de toutes Sa lui; que c'eft fe revolter contre Dieu, l'auteur & le confervateur de tout, dont la providence infinie & la fageffe incomA S pré

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préhensiblé a donné à tous les êtrès les facultés qu'ils doivent a-voir, & les a mis dans la place qu'ils doivent occuper. Pour réduire en peu de mots tout le fommaire de cette Epitre, on y.démontre le peu de fondement de cette opinion que l'orgueil fuggére à l'homme, que tout foit fait pour lui; on y fait voir la folie & l'injuftice de fes plaintes, lors qu'il regrette les qualités qu'il n'a point, & qu'il envie celles des autres créatures: enfin on y juftifie la Providence attaquée par ces plaintes en établiffant cette vérité: QUE TOUT

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CE QUÍ EST, EST BIEN. C'est -par là que la premiere Epitre fe termine, & c'eft la conféquence de tout ce qu'elle renferme. La feconde Epitre traite de la

natu

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