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blique de 1848. Je demande la permission d'ajouter, une fois de plus, que cette forme de gouvernement est évidemment celle qui, si elle nous divise le moins, est encore la plus propice à l'accomplissement, urgent et indispensable, de ces réformes dans nos mœurs publiques dont j'ai tenté d'indiquer le caractère d'ensemble.

Mais surtout, car c'est là une plaie nationale que je mets immédiatement au-dessus de celle du fonctionnarisme, supprimons définitivement cette arrière-pensée, qui se trouvait exprimée dans tous nos comptes-rendus de l'exposition universelle de 1867, de quelque source qu'ils émanassent: La supériorité de la France est suffisamment établie...... Il y a toujours mauvaise grâce à être satisfait de soi-même en toute occasion et à le crier aux quatre points cardinaux; mais, en outre, cela est réellement inquiétant. Il faudra donc préalablement cesser de croire, à propos de ce qui se fait chez nous, que l'Europe nous l'envie. Ce cliché patriotique et ridicule a fait son temps pour tous autres que pour la basse plèbe, à laquelle il faudra le désapprendre. L'Europe ne nous envie absolument rien, par une excellente raison, qui me dispenserait à la rigueur d'en donner d'autre, d'autant plus qu'elle n'est point particulière à la France c'est que chacune des grandes nations (dois-je ajouter européennes?) croit sincèrement que les autres l'envient. Dans toutes, les hommes sensés s'attachent simplement à chercher, au contraire, par quels côtés leurs compatriotes sont inférieurs et à trouver les moyens de remédier à cette infériorité. Ils savent que la supériorité, absolue et générale, n'existe pas, et se bornent à tâcher d'obtenir la supériorité relative sur les points essentiels.

E. LAME FLEURY.

LES FINANCES DE LA FRANCE

DE 1814 A 1870.

L'empire n'est plus! deux fois le suffrage universel l'a consacré en dépit des principes de droit politique qui refusent à l'homme le droit d'aliéner autrement que temporairement même une portion de sa liberté; deux fois une imposante majorité, trompée par l'étiquette, a autorisé cette grave dérogation au devoir; la France croyait voter pour la paix, là est son excuse ou, au moins, l'atté

nuation de son tort. L'Empire c'est la paix! Ce mot célèbre a été le premier piége dans lequel elle est tombée; et, récemment encore, lors du plébiscite du 8 mai, il a fallu formuler un programme de paix nettement accentué pour la déterminer à contracter un nouveau bail avec le gouvernement impérial. La majorité du pays, si, parfois, elle se grisait d'aspirations annexionnistes peu réfléchies, a donc, cependant, au moment d'agir, fait retour aux vrais moyens de civilisation, aux voies pacifiques.

Aujourd'hui la guerre n'est plus de son choix; elle la fait parce que le devoir lui commande la résistance; elle la fait, parce que céder, sur certains points vitaux, serait une lâcheté, et qu'elle sent, quelqu'affaiblie, sous le rapport moral, que le dernier gouvernement l'ait amenée à être, que la politique du devoir est la seule qui lui laisse la chance de n'avoir pas le sort de l'infortunée Pologne, de se relever et de retrouver, sans la rechercher, l'influence qu'elle eut jadis, par de détestables moyens parfois, actuellement par une voie à laquelle sa conscience ne répugnera jamais.

La froide raison désapprouve-t-elle la situation élevée qu'elle recherche? lui déconseille-t-elle la pratique des principes absolus qu'elle proclame? On l'a dit à satiété l'argent est le nerf de la guerre. Voyons ses finances et, par là, nous jugerons si elle est plus positive en mettant ses devoirs avant tout qu'en sacrifiant honneur et dignité à une paix honteuse, à une tranquillité qui, après tout, ne serait certainement pas durable.

Nous envisagerons d'abord les finances de la France depuis la reconstitution du régime parlementaire en 1814, appréciant, quoique d'une manière fort générale, les résultats économiques de chacune des périodes gouvernementales qui se sont succédé, dans notre pays depuis cette époque. Nous rechercherons, ensuite, à grands traits, les réformes que la France pourrait subir, soit dès à présent, soit dans un avenir prochain, en vue de retrouver une situation économique normale, peut-être même, pour arriver à une ère de prospérité à laquelle elle ne serait jamais parvenue antérieurement avec les errements du gouvernement déchu.

I

Dans certains pays, aux Etats-Unis et en Angleterre par exemple, particulièrement dans le premier de ces deux Etats, les formes financières sont telles que tout homme tant soit peu intelligent peut les saisir et exercer ainsi, la publicité aidant, un conrôle général sur les actes de son gouvernement. La comptabilité

générale des finances françaises, si vantée pourtant, est loin de se prêter à l'obtention des mêmes résultats; rien d'aussi compliqué que la situation des finances de notre pays, et il nous faudra forcément, pour être clair, tout en respectant d'ailleurs les faits, le fond, de la manière la plus absolue, modifier considérablement la forme. Peut-être alors arriverons-nous à un état de simplicité qui aidera à l'examen des modifications que nous pourrions souhaiter à notre administration financière.

Laissant de côté les finances communales et départementales et ne traitant ici que des finances générales du pays, nous parlerons d'abord du budget, c'est-à-dire du compte annuel des recettes et dépenses, voté à l'état provisoire d'abord, puis à titre définitif après consommation de la majeure partie des actes qu'il a embras

sés.

Adoptant la division déjà employée par nous dans un travail précédent sur le même sujet (1), nous nous occuperons d'abord de la Restauration embrassant sous ce nom les seize années des règnes de Louis XVIII (Cent-Jours compris) et de Charles X.

Le tableau p. 199, qui servira de type pour les trois autres périodes, résume l'ensemble des budgets définitifs des exercices écoulés du 1er avril 1814 au 31 décembre 1829.

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Nous serons bref de détails en ce qui concerne ce tableau : le lecteur, en l'examinant avec attention, saisira l'objet de ses diverses parties. Donnant, d'abord, le total général des seize exercices, puis la moyenne annuelle de cette période, ensuite la comparaison de toutes ses parties entre elles, le chiffre des recettes ordinaires pris pour unité, — enfin la charge de ce budget moyen annuel par habitant, on arrive à conclure que, moyennant, il est vrai, des emprunts en rentes dépassant un milliard en capital réalisé, les dépenses se sont à peu près balancées avec les recettes.

La seconde période se réfère au règne de Louis-Philippe. Le tableau p. 200 reproduit, sous la même forme que pour la Restauration, l'ensemble complet des phases budgétaires de ce règne. Il comprend dix-huit années (1830 à 1847) et n'offre plus, malgré des ressources extraordinaires assez diverses, le même équilibre qui ressortait du précédent. Le déficit final est de près d'un milliard.

(1) Les Finances de la France et sa richesse publique depuis un demi-siècle. ournal des Economistes, numéros de mai et juillet 1866.

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Dotations.

Guerre, marine.

4.217.767.944 263.610.496 29.37 604.687.049 37.792.941 4.21

8.56

1.23

4.382.860.031 273.928.752 30.52

8.90

Commerce, agriculture, travaux publics. 1.943.573.431 121.473.339 13.53 3.95

Autres ministères. .

Frais de régie, perceptions, etc. Rembour

sements, restitutions, etc.. Total des dépenses ordin. et extraordin.

Déficits..

2.472.520.333 154.532.521 17.21 5.02

2.309.999.909 144.374.995 16.08 4.69

15.931.408.697 995.713.044 110.92 32.35 20.273.072 1.267.067 0.14 0.05

DEUXIÈME PÉRIODE. MONARCHIE DE JUILLET (1830-47).

(18 ANNÉES.

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POPULATION MOYENNE: 33.994.000 HABITANTS.)

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