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SUR

L'HOMME,

POËME PHILOSOPHIQUE

PAR

ALEXANDRE POPE,

EN

CINQ LANGUES,

SAVOIR;

Anglois, Latin, Italien, François & Allemand,

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AVERTISSEMENT

DE

L'ÉDITEU R.

D

E tous les ouvrages philofophiques fortis de la plume de l'illuftre POPE, son ESSAI SUR L'HOMME eft fans contredit celui, qui lui fait le plus d'honneur, tant par l'importance du fujet, que par les idées fublimes, avec lesquelles il a fu le développer. Son but principal eft de ne faire ufage, que des feules lumieres de la Raifon, pour examiner la nature de l'homme. La raison, felon lui, nous fait fuffisamment connoître, que l'homme, tel qu'il eft, a été créé pour habiter cette petite Planette, & qu'il eft doué de toutes les qualités néceffaires à fon état préfent, relativement à toutes les parties, qui compofent cet Univers.

PUISQU'IL eft certain, que le fini ne peut avoir: aucun rapport avec l'infini, l'homme, comme Etre fini ou borné, ne faura donc jamais déterminer tous fes rapports avec toutes les parties, qui compofent le monde qu'il habite, puifqu'elles font infinies à fon égard. Son ignorance eft fans doute la caufe, que nous ne pouvons appercevoir, jufqu'où va la fageffe divine dans la formation de l'homme & de toutes fes créatures. La feule chofe, dont nous devons être bien perfuadés, c'eft de notre foiblesse & de notre néant, source de toutes nos imperfections. Auffi POPE fait voir dans la feconde Epitre, que la fagesse & la bonté de Dieu éclatent jufques dans les miferes, auxquelles il a affujetti fes enfans les plus chéris. Il prouve affez clairement, que les paffions font bonnes en elles-mêmes,

&

que c'eft de leur bon ou mauvais ufage, que dépend le bonheur ou le malheur de chaque · homme en particulier, & de la fociété en général. La fource des plaintes de l'homme contre la Providence vient de ce qu'il croit, que tout eft fait pour lui, tandis qu'il eft certain que lui-même eft fait pour le tout. C'est en vain que l'homme effayera de fe faire un bon

heur particulier, il ne peut & ne doit être heureux, qu'autant qu'il contribuera, au bon→ heur de ses femblables. Or c'eft par la vertu feule, que les hommes peuvent être dans cette heureufe difpofition, il eft donc de la derniere importance pour eux de devenir vertueux. C'est par cette raison, que POPE ne fe contente pas d'inspirer à fes lecteurs la bonté & l'équité, qui font l'effence de l'honnête homme, il les conduit encore par dégrés jusqu'à la connoiffance des vérités fublimes, qui conduifent aux vertus furnaturelles. Ces vérités fublimes font celles, que tout homme, qui veut jouir dans cette vie d'autant de bonheur, que fon état le comporte, & s'affurer pour la fuite un bonheur éternel, doit néceffairement connoître la Religion chrétienne; ce flambeau divin enseigne aux hommes des principes plus élevés que ceux de la raifon, c'eft elle, qui en écartant les limites de nos connoissances dans la Morale, nous apprend le chemin le plus court pour arriver dans cette vie & dans l'autre à un bonheur assuré.

APRÈS ce que nous venons de dire du plan de L'ESSAI SUR L'HOMME d'AleXANDRE POPE, il paroît fuperflu de répéter

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