Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

l'armée du Nord-Ouest, avec le fort Détroit, et 33 pieces d'artillerie.

Je vous adresse cette dépêche par un exprès, espérant qu'il atteindra le capitaine Cooke avant qu'il quitte le Canada. J'y joins les drapeaux du 4e régiment des Etats-Unis que cet officier aura aussi l'honneur de remettre à Votre Seigneurie.

J'ai l'honneur, etc.

(Signé)

Au très-honorable comte Bathurst.

Monsieur,

GEORGE PREVOST.

Quartier-général, Détroit, le
17 Août, 1812.

J'ai l'honneur d'informer Votre Exc. que, le 12 du mois dernier, l'ennemi traversa la riviere Détroit, sans opposition, et que, s'étant établi à Sandwich, il ravagea le pays jusqu'à Moraviatown. Il y eut entre les troupes sous le lieutenant-colonel St. George et l'ennemi sur la riviere Canard, des escarmouches qui furent constamment au désavantage de l'ennemi ; je jugeai à propos d'envoyer vers le bas de la riviere Trames, un détachement capable d'agir offensivement de concert avec la garnison d'Amherstbourg; mais le capitaine Chambers que je nommai pour conduire ce détachement, éprouva des difficultés qui frustrerent mes intentions. Les nouvelles de ce quartier-là ne permettant point de délai, le colonel Proctor fut chargé de ce commande ment, et sa troupe fut bientôt augmentée de 60 soldats du 41e.

Pendant ce temps-là, furent adoptées les mesures les plus énergiques pour déjouer les machinations des malveillants, et bientôt j'eus la satisfaction de recevoir des offres de service volontaires de la part de la milice incorporée la plus aisée à rassembler. Pour y parvenir, des personnes du premier rang, et ayant de l'influence, donnerent un exemple qui leur fait beaucoup d'honneur. Ici, je ne puis m'empêcher de faire mention des services essentiels de John M'Donnell, écuyer, procureur-général de Sa Majesté, qui, depuis le commencement de la guerre, m'a honoré de ses services, en qualité de mon aide-de-camp provincial. Un nombre suffisant de bateaux ayant été rassemblés à Longpoint pour y porter 300 hommes, ils s'embarquerent le 8 du courant, et en cinq

jours ils arriverent heureusement à Amherstbourg. Je trou vai que les arrangements judicieux faits aussitôt après l'arri vée du colonel Proctor, avaient forcé l'ennemi à la retraite, et à se refugier sous les canons de son fort. Cet officier commença ses opérations par envoyer de forts détachements de l'autre côté de la riviere, dans le dessein de couper les communications de l'ennemi avec sa réserve, ce qui donna lieu, le 5 et le 9, à deux vives escarmouches, où, dans l'une et l'autre, la perte de l'ennemi fut considérable, tandis que nous n'eûmes que trois hommes tués et 13 blessés ; parmi ces derniers étaient, j'en ai bien du regret, le capitaine Muir et le lieutenant Sutherland du 41e. Le premier est un of ficier très-expérimenté, et tous deux sont très-zélés pour le service de Sa Majesté. On avait pareillement élevé des batteries vis-à-vis du fort Détroit pour des mortiers l'un de 18, deux de 12, et deux de cinq pouces et demi, lesquels commencerent tous à faire feu dans la soirée du 15. Le brigadier-général Hull avait été préalablement sommé de se rendre. Quoique nous eussions contre nous sept pieces de 24 dont le feu était bien dirigé, elles ne firent point d'effet, au moyen des habiles dispositions du capitaine Dixon des ng énieurs royaux.

Les forces à ma disposition ayant été rassemblées dans la journée du 15, dans les environs de Sandwich, l'embarquement eut lieu le lendemain, peu de temps après l'aube du jour, et peu de temps aussi après par les habiles dispositions du lieutenant Dewar, du département du quartier-maître-général, le débarquement se fit sans la moindre confusion à Springwell, bonne position à trois milles à l'Ouest de Détroit. Les Indiens qui, pendant ce temps-là, avaient débarqué à deux milles au-dessous, s'avancerent et se jeterent dans les bois, à un mille et demi sur notre gauche.

Les troupes, à qui j'ordonnai sur-le-champ de marcher à l'ennemi, étaient composées de 30 hommes de l'artillerie royale, de 250 du 41e, de 50 du régiment de Royal TerreNeuve de 400 miliciens et d'environ 600 Indiens, ayant avec elles trois pieces de six et deux de trois.

Les services du lieutenant Troughton, commandant l'artillerie royale, officier actif et intelligent, nous étant nécessaires en campagne, la direction des batteries fut confiée au capitaine Hall, ainsi que le département de la marine, et je ne puis me refuser à témoigner mon entiere approbation de leur conduite dans cette occasion.

Je traversai la riviere dans l'intention d'attendre, dans une forte position, l'effet de nos troupes sur le camp ennemi, dans l'espérance de le forcer à se mesurer avec nous en campagne. Mais, apprenant en débarquant, que le colonel M'Arthur, officier de grande réputation, avait quitté la garnison trois jours auparavant, avec un détachement de 500 hommes, et bientôt après, que sa cavalerie avait été vue, ce matin-là, à trois milles, sur nos derrieres, je me décidai à attaquer sur-le-champ. En conséquence, nos troupes s'avancerent à un mille du fort; m'étant assuré que l'ennemi n'avait pris que peu ou point de précautions du côté de la terre, je me résolus à l'assaut tandis que les Indiens pénétreraient dans le camp ennemi. Néanmoins le brigadier-général Hull prévint ce mouvement en proposant un armistice pour arranger une capitulation. Je députai, à cet effet, le lieutenant-colonel M'Donnell et le capitaine Glegg, et, au bout d'une heure, ils revinrent avec les conditions que j'ai l'honneur d'insérer ici. Certaines considérations m'enga gerent ensuite à accéder aux deux articles supplémentaires.

Les troupes qui se sont ainsi rendues aux armes de Sa Majesté, ne peuvent être évaluées à moins de 2,500 hom. Dans cette évaluation est compris le détachement du colonel M'Arthur, et selon les termes de la capitulation, il se rendit, dans la soirée, à l'exception de 200 hommes laissés par lui pour escorter un convoi précieux à peu de distance sur ses derrieres; mais il n'y a aucun doute que l'officier ne se regarde comme compris dans la capitulation.

La force de l'ennemi était divisée en deux troupes de cavalerie, une compagnie d'artillerie-réguliers ;-le 4e régiment des Etats-Unis-volontaires ;-trois régiments de la milice de l'Ohio; un régiment du territoire de Michigan. Trente-trois pieces d'artillerie en bronze et fer sont déjà dans nos mains.

Au commencement de cette guerre, plusieurs des nations indiennes étaient engagées dans une guerre active contre les Etats-Unis, malgré les efforts constants de ce gouvernement pour les en dissuader. Il se trouvait par hasard plusieurs de leurs chefs à Amherstbourg, s'efforçant d'obte nir des armes et des munitions qui leur avaient été refusées depuis plusieurs années, conformément aux instructions reçues de Sir James Craig et renouvelées par Votre Exc. Dès ce moment elles ont pris une part très-active, et se sont montrées dans toute rencontre en premiere ligne; hier,

elles étaient conduites par le colonel Elliot et le capitaine M'kee; rien ne peut surpasser leur bon ordre et leur fermeté. Pendant que nous avançions, elles firent quelques prisonniers qu'elles traiterent avec toute sorte d'humanité; et j'ai beaucoup de plaisir à assurer Votre Excellence que telle a été leur attention et leur discipline pour tout ce qui pouvait être exigé d'elles, que l'ennemi n'a souffert aucune perte en homme que celle qu'il a faite par nos batteries.

La bonne opinion que j'ai des talents et du jugement du lieutenant Myers, a fait que je lui ai confié le commandement important de Niagara. C'est avec répugnance que je me suis privé de son assistance; mais je n'avais nul autre expédient. Ses fonctions de chef du département du quar tier-maître-général, ont été remplies à ma satisfaction par le lieutenant-Colonel Nicholls, quartier-maître-général de la milice.

Mon aide-de-camp le capitaine Glegg aura l'honneur de remettre cette dépêche à Votre Excellence; il est chargé des drapeaux pris au fort Détroit et de ceux du 4e régiment des Etats-Unis.

Le capitaine Glegg est en état de donner à Votre Excellence tous les renseignements concernant l'état de cette province, et je me regarderai comme très-obligé envers Votre Excellence, si elle veut bien lui accorder la protection à laquelle son mérite et ses longs services lui donnent de puissants droits.

J'ai l'honneur, etc.

(Signé)

ISAAC BROCK, maj. gén.

P. S.-J'ai l'honneur de joindre ici une proclamation que j'ai publiée aussitôt que j'ai pris possession du pays.

J'aurais dû, dans ma dépêche, faire mention de la prise de l'Adams; c'est un joli bâtiment réparé à neuf, mais sans grément

Au camp devant le Détroit, le 18 Août, 1812. Capitulation pour la Reddition du Fort Détroit, conclue entre le Major-Général Brock, Commandant les Forces de Sa Majesté Britannique, d'une part, et le Brigadier-Général Hull, Commandant l'Armée du Nord-Ouest des Etats-Unis, de l'autre part.

Art. I.-Le fort Détroit avec toutes les troupes réglées et de milice, se rendront sur-le-champ aux forces britanniques, sous le commandement du major-général Brock; les troupes seront considérés comme prisonnieres de guerre, à l'exception de celles de la milice du territoire du Michigan qui n'ont pas encore rejoint l'armée.

II. Tous les magasins publics, armes et documents pu blics, et tout autre objet d'une nature publique, seront remis sur-le-champ:

III. Les individus et la propriété individuelle seront respectés

IV. Son Excellence le brigadier-général Hull, ayant exprimé le désir qu'un détachement de l'Etat de l'Ohio, en route pour son armée, ainsi qu'un autre parti du fort Détroit sous le commandement du colonel M'Arthur, fussent compris dans la capitulation, il en a été convenu, bien entendu toutefois que la partie de la milice de l'Ohio qui n'a pas rejoint l'armée, aura la permission de retourner chez elle, à la condition de ne pas servir pendant la guerre; ses armes seront livrées, si elles appartiennent au public.

V. La garnison sortirà aujourd'hui à midi, et les troupes britanniques prendront aussitôt possession du fort.

(Signés)

J.MACDONNELL,lieut.-col. de milice, P.A.D.C.
J. B. GLEGG, lieut.-col. du 5e d'infanterie des
Etats Unis.

E. BRUSH, Colonel commandant ler régiment
de la milice du Michigan.

Approuvé{

W. HULL, brig.-gén. commandant l'armée du N. O.

ISAAC BROCK, major-général,

VOL. XXXIX.

E

« ZurückWeiter »