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départ du 1er régiment d'Athènes, ainsi que tout autre mouvement militaire présent ou futur, n'implique nullement un but belliqueux de la part du Cabinet; le Gouvernement, décidé à ne pas troubler la paix et ayant modifié sa politique en un sens tout contraire à celle qu'il suivait, persiste dans sa décision et ne pense à prendre l'initiative d'une attaque contre aucun Etat. Mais tout en étant décidé à suivre cette politique, il a le devoir de ne pas rester inactif, car alors il se trouverait pris à l'improviste dans le cas où d'autres prendraient l'initiative d'une attaque belliqueuse. Il doit donc veiller afin que, si une attaque était dirigée contre le pays, il puisse la repousser et rendre impossible le passage de la frontière. »

MOUY.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil,
Ministre des Affaires étrangères.

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Les Chargés d'Affaires des cinq Puissances ont notifié ce matin le blocus au Gouvernement grec.

Il ne s'applique qu'au pavillon grec et s'étend du cap Matapan à Volo, au golfe de Corinthe et à l'Eubée; il ne comprend ni les iles Ioniennes, ni les Cyclades.

Μουν.

L'Ambassadeur de France à Berlin, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères. (Télégramme.)

Berlin, le 8 mai 1886.

M. le comte de Berchem me déclare que la Chancellerie allemande n'a reçu depuis deux jours aucune nouvelle relative aux affaires grecques, mais il ne doute pas que les cinq Puissances ne procèdent sans délai au blocus. Quant à l'éventualité d'une entrée des troupes turques sur le territoire hellénique, il n'a rien pu me dire à ce sujet. Il s'est borné à me répéter que l'Europe avait témoigné envers la Grèce une longanimité excessive. A son avis, l'amour-propre des Grecs méritait beaucoup moins de considération et de ménagement de la part des Puissances que les grands intérêts qui sont attachés à la conservation de l'Empire ottoman et que l'attitude de la Grèce met en péril depuis plusieurs mois, en menaçant de réduire la Turquie à l'épuisement.

L'Ambassadeur de Turquie, que j'ai rencontré en sortant de chez M. le comte de Berchem, et à qui j'ai demandé si les troupes ottomanes entreraient en Grèce, m'a répondu qu'il ne le croyait pas. COURCEL.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

Athènes, le 9 mai 1886.

Je reçois la réponse suivante à ma lettre relative aux missions :

Bien que la Grèce ne se trouve en guerre déclarée avec aucune Puissance, toutefois elle ne peut qu'apprécier la haute convenance des motifs qui inspirent la décision du Cabinet de Paris de suspendre momentanément la continuation du service des officiers français en Grèce. La valeur

hautement appréciée de ces officiers est faite pour augmenter les regrets du Gouvernement hellénique en cette circonstance. »

Μουν.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil,
Ministre des Affaires étrangères.

(Télégramme.)

Athènes, le 9 mai 1886.

Dans une circulaire adressée ce soir aux Représentants grecs au dehors, M. Delyannis expose la situation. Il dit qu'il avait adhéré à nos conseils, mais qu'il n'a pas cru de la dignité de la Grèce de céder à la violence. Il ajoute, à ce qu'on assure, qu'il aurait l'intention de donner sa démission, n'ayant jamais eu la pensée de lutter contre les Puissances.

MOUY.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil,
Ministre des Affaires étrangères,

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Le Président du Conseil a présenté sa démission aujourd'hui. Le Roi a refusé de l'accepter en disant que c'est à M. Delyannis qu'il appartient de sortir le pays des difficultés présentes.

M. Delyannis a maintenu sa démission. D'autre part, M. Tricoupi ne voulant pas prendre le pouvoir dans les conditions actuelles, on considère la situation comme très inquiétante.

Μουν.

Le Ministre Plénipotentiaire chargé de la gestion intérimaire de l'Ambassade de France à Constantinople, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Au reçu de votre télégramme du 7 courant, j'ai fai: savoir à la Porte que le comte de Mouy avait adjuré le Cabinet grec d'adhérer à la seconde note des Puissances et que M. Delyannis avait déclaré que sans l'ultimatum et la flotte, il eût donné les explications désirées. J'ai également communiqué cette information aux feuilles locales, et l'ai transmise à nos Consuls. Dans la crise actuelle, nos agents doivent être à même de réfuter sur l'heure les appréciations de ceux qui cherchent à fausser la situation.

Le maintien du comte de Mouy à Athènes donne prise à divers commentaires. On verrait en lui un conseiller occulte inévitable si la situation actuelle se prolonge, surtout si un blocus est établi. MONTHOLON.

Le Chargé d'Affaires de France à Vienne, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Le comte Kalnoky est persuadé que les Grecs se garderont d'attaquer les

Turcs. Il pense également que les Turcs se tiendront sur la défensive et qu'aujourd'hui ils feront preuve de la même longanimité qu'il y a quelques mois en présence de l'insurrection bulgare. En résumé, le Ministre croit que la crise se dénouera pacifiquement et dans un délai assez rapproché. Il compte pour cela sur le blocus des côtes grecques et sur la pression morale de l'opinion du pays. MONTMARIN.

Son Excellence Saïd-Pacha, Ministre des Affaires étrangères, au Représentant ottoman à Paris. Remis par Essad-Pacha le 10 mai.

Constantinople, le 9 mai 1886.

L'activité de plus en plus grande que la Grèce déploie dans l'envoi continu de troupes vers nos frontières est de notoriété publique.

Une mesure bien autrement grave vient se joindre à cette recrudescence d'efforts et de provocation à notre égard. Nous venons, en effet, d'apprendre de source autorisée qu'une partie des troupes régulières helléniques est transformée en bandes destinées à faire irruption par groupes isolés sur notre territoire dans le but évident d'y commettre des déprédations de toutes sortes et d'ouvrir ainsi un vaste champ de conflit. Des manœuvres et agissements de cette nature, dont les conséquences désastreuses n'ont pas besoin de preuves, ne sauraient échapper à l'attention sérieuse des Puissances. Nous sommes, certes, en mesure de parer à toute éventualité; mais nous voulons en même temps faire ressortir aux yeux de tous qu'un tel état de choses, que dans notre désir sincère pour le maintien de la paix nous avons tenu à prévenir, n'est pas créé par nous, qu'il revêt un caractère de plus en plus accentué d'hostilité contre l'Empire et qu'il ne tend à rien moins qu'à préjudicier à nos droits et à compromettre l'intérêt général. Vous aurez soin de signaler ces faits et considérations au Gouvernement près duquel vous êtes accrédité, de manière qu'aucune équivoque ne puisse subsister dans l'appréciation des actes des deux Etats voisins, et vous voudrez bien remettre une copie de la présente dépêche à Son Excellence M. le Ministre des Affaires étrangères. SAID-PACHA.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, au Ministre de France à Athènes.

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Venez immédiatement à Paris pour conférer avec moi. Vous vous embarqueriez au besoin sur le stationnaire, qui vous conduirait en Italie.

M. Deschamps, à qui vous laisserez la gestion, devra se renfermer strictement, jusqu'à nouvel ordre, dans l'expédition des affaires. Vous lui en ferez la recommandation formelle. C. DE FREYCINET.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, aux Représentants de la République à Berlin, à Constantinople, & Londres, à Saint-Pétersbourg, à Rome et à Vienne.

Paris, le 11 mai 1886.

Je mande M. de Moüy à Paris immédiatement pour conférer avec moi. C. DE FREYCInet.

L'Ambassadeur de France à Berlin, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Ayant demandé aujourd'hui au comte de Berchem s'il pensait que les Turcs ouvrissent les hostilités contre les Grecs et si l'Allemagne avajt sondé les dispositions du Sultan à cet égard, il m'a répondu que, personnellement, il ne croyait ni la Turquie ni la Grèce disposées à commencer

la lutte.

La Porte ottomane craignait, il y a quelques jours, que des bandes grecques ne franchissent la frontière, et elle se préoccupait des mesures éventuelles à prendre; mais cette appréhension s'était dissipée.

COURCEL.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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En cas d'arrivée au pouvoir d'un Ministère de désarmement qui, m'assure-t-on, se forme en ce moment, y aurait-il lieu de retarder mon départ? Je suis prêt, néanmoins, si je n'ai pas de nouveaux ordres, à partir jeudi matin, le blocus rendant impossible un départ de nuit.

J'apprends que mon Collègue de Russie revient de Livadia vendredi.

Μουν.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères,
au Ministre de France à Athènes.
(Télégramme.)

Paris, le 12 mai 1886.

Je ne change rien à mes instructions. Partez demain matin jeudi. Je saisis cette occasion de vous exprimer mon entière satisfaction.

C. DE FREYCINET.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil,
Ministre des Affaires étrangères.

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Un Ministère d'affaires qui convoquera la Chambre vient d'être constitué. Le Président de ce Ministère est M. Valvis, ancien Président de l'Aréopage, l'un des magistrats les plus distingués de la Grèce.

Le Cabinet est composé comme il suit :

Guerre le Général Petimezas.

Marine Miaoulis, Capitaine de vaisseau.

Finances Avierino, ancien Président de la Chambre.
Affaires étrangères: Louriotis, ancien préfet de Corfou.
Les nouveaux Ministres viennent de prêter serment.

MOUY.

Le Chargé d'Affaires de France à Athènes, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

(Télégramme.)

Athènes, le 13 mai 1886.

DESCHAMPS.

M. de Mouy est parti ce matin, viâ Naples, sur le Rigault-de Genouilly.

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