Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

PARTIE II.

14 août 1870.

MARSAL.

14 août 1870.

L'an mil huit cent soixante-dix, le quatorze du mois d'août, le conseil de défense de la place étant assemblé reçut, en la personne du commandant de place, l'ultimatum suivant :

[ocr errors]

Devant Marsal, le 14 août 1870.

«Je vous annonce que l'armée française a abandonné la ligne de la Moselle et est en retraite sur Paris. Toute résistance de Marsal est donc << maintenant sans but. Je suis devant la forteresse avec 40,000 hommes « et 60 pièces en position, et vous somme de vous rendre prisonnier de « guerre, les officiers gardant armes et bagages, les soldats leurs bagages.

«Je vous déclare en même temps que si, par une résistance frivole, << vous me forcez de bombarder la ville et la prendre d'assaut, je ferai «passer toute la garnison au fil de l'épée.

« Le Général commandant le 2 corps bavarois,

«HARTMANN. »

Le conseil de défense, consulté par le commandant de place, a déclaré, à l'unanimité, que la place ne pouvait plus tenir; que les trois jours de canonnade supportés, les incendies qui en avaient été la conséquence dans la ville, avaient épuisé les forces d'une garnison aussi faible que celle qui avait été laissée à la disposition de la défense; que l'absence totale d'artilleurs ne permettait pas de répondre au feu de l'ennemi; que les ouvrages extérieurs étaient déjà tombés en son pouvoir; que, dès lors, il y avait lieu de chercher à obtenir les meilleures conditions possibles; qu'en offrant les honneurs de la guerre, l'ennemi avait concédé tout ce que l'on était en droit d'espérer.

En conséquence, nous, commandant de place et chefs des services. militaires, avons fait à M. le commissaire nommé par M. le général

Hartmann la remise de la place de Marsal, ensemble de ses magasins, arsenaux, munitions de guerre et de bouche.

Les Membres du conseil de défense:

Signé: MENET, Garde d'artillerie; BINET, Officier d'administration des subsistances militaires; DURAND DE VILLERS, Capitaine du génie; MOREL, Major du 60 de ligne; LEROY, Capitaine commandant de place.

Marsal, le 14 août 1870.

PARTIE II.

2 sept. 1870

[blocks in formation]

Le chef d'état-major de Sa Majesté le roi Guillaume, commandant en chef de l'armée allemande, et le général commandant en chef de l'armée française, tous deux munis de pleins pouvoirs de Leurs Majestés le roi Guillaume et l'empereur Napoléon,

La Convention suivante a été conclue :

ARTICLE PREMIER.

L'armée française, placée sous les ordres du général de Wimpffen, se trouvant actuellement cernée par des forces supérieures autour de Sedan, est constituée prisonnière de guerre.

ART. 2.

Vu la défense valeureuse de cette armée, il est fait exception pour tous les généraux et officiers, ainsi que pour les employés supérieurs ayant rang d'officier, qui engageront leur parole d'honneur, par écrit, de ne pas porter les armes contre l'Allemagne et de n'agir d'aucune autre manière contre ses intérêts jusqu'à la fin de la guerre actuelle. Les officiers et employés qui acceptent ces conditions conserveront leurs armes et les objets qui leur appartiennent personnellement.

ART. 3.

Toutes les autres armes, ainsi que tout le matériel de l'armée, consistant en drapeaux (aigles), canons, chevaux, caisses de guerre, équi

[blocks in formation]

PARTIE II.

pages de l'armée, munitions, etc., seront livrés, à Sedan, à une com9 sept. 1870. mission militaire instituée par le commandant en chef, pour être remis immédiatement au commissaire allemand.

ART. 4.

La place de Sedan sera livrée ensuite, dans son état actuel, et, au plus tard, dans la soirée du 2 septembre, à la disposition de Sa Majesté le roi de Prusse.

ᎪᎡᎢ. 5.

Les officiers qui n'auront pas pris l'engagement mentionné à l'article 2, ainsi que les troupes désarmées, seront conduits rangés d'après leurs régiments ou corps et en ordre militaire. Cette mesure commencera le 2 septembre et sera terminée le 3.

Ces détachements seront conduits sur le terrain bordé par la Meuse, près d'Iges, pour être remis aux commissaires allemands par leurs officiers, qui céderont alors le commandement à leurs sousofficiers.

Les médecins militaires, sans exception, resteront en arrière pour prendre soin des blessés.

Fait à Frénois, le 2 septembre 1870.

DE WIMPFFEN.

Comte DE MOLTKE.

LAON.

9 septembre 1870.

Extrait d'un rapport de M. le vicomte de Chézelles, commandant
du 1er bataillon des mobiles de l'Aisne.

Le 9 septembre au matin, le général Théremin d'Hame me donna l'ordre de porter au colonel Alvensleben l'acceptation par lui des conditions de capitulation de la place qui lui avaient été imposées par M. le duc de Mecklembourg.

Ces conditions portaient: La garnison de Laon sortira de la citadelle et mettra bas les armes; les officiers conserveront les leurs; la

garnison sera faite prisonnière sur parole, à condition de ne pas reprendre du service pendant la campagne.

PARTIE II.

9 sept. 1870.

14 octobre 1871.

Vie HENRY DE CHÉZelles.

Extrait du rapport relatif à l'explosion de la poudrière
de la citadelle de Laon.

Le 8 septembre, à l'appel du matin, il manquait à la 2° batterie détachée à Laon trois hommes, les nommés Wafflart, brigadier, Bonot et Champ, qui sont en désertion. Le même jour, vers trois heures du soir, M. le général commandant la subdivision de l'Aisne a fait réunir chez lui, dans la citadelle, le corps d'officiers, et lui a dit que, d'après les dernières dépêches reçues du ministère de la guerre, la ville de Laon devait se défendre à outrance, jusqu'au dernier homme, jusqu'au dernier boulet.

Le 9, vers six heures du matin, les hommes furent informés, par le capitaine commandant la place, qu'une capitulation venait d'être signée et que l'ennemi devait prendre possession de la citadelle entre dix et onze heures. Vers dix heures, toutes les troupes, infanterie et artillerie, en armes, étaient réunies en bataille dans la cour de la citadelle. M. le général a recommandé à MM. les officiers de prévenir leurs hommes qu'aussitôt l'arrivée des troupes prussiennes, l'on observe le plus grand silence, et qu'au commandement de chaque capitaine, toutes les armes seraient mises à terre, et que chaque soldat devait jurer que, pendant toute la durée de la campagne actuelle, il s'engageait à ne plus porter les armes contre la Prusse.

Toutes ces règles ayant été observées, le lieutenant Poujol, de la 2 batterie, par ordre de son capitaine, a fait sortir sa troupe; il en a été de même dans chaque compagnie d'infanterie. MM. les officiers avaient reçu du général l'ordre de se réunir au duc de Mecklembourg, commandant supérieur du détachement prussien, pour signer l'engagement de ne plus servir contre la Prusse pendant la durée de la guerre actuelle.

PARTIE II.

Il restait encore deux compagnies d'infanterie de la garde mobile 23 sept. 1870 dans l'intérieur de la citadelle quand la poudrière a fait explosion, événement attribué, jusqu'à présent, au garde d'artillerie Henriot. Par suite de cet accident, dix officiers, parmi lesquels le capitaine Gressier, commandant la 2o batterie, ont été tués, et douze autres plus ou moins grièvement blessés. Parmi ces derniers, se trouve M. Poujol, lieutenant en premier de ladite batterie, fortement contusionné à la jambe gauche.

L'armée prussienne, croyant à une trahison, a fait une décharge sur nos troupes et plusieurs mobiles ont été tués ou blessés. Le premier moment de terreur une fois passé, les blessés ont été transportés à l'Hôtel-Dieu et dans les ambulances de la ville. L'adjudant de la batterie a disparu; MM. les officiers ont été retenus prisonniers sur parole, et, par suite de plusieurs enquêtes relatives aux causes de l'accident, imputé au général Théremin, ces messieurs, après avoir dégagé la culpabilité de ce chef supérieur, ont été munis de sauf-conduit pour se rendre dans leurs foyers.

La Fère, le 18 septembre 1870.

RIGAUX,

Chef d'escadron commandant l'artillerie de la garde mobile du département, chargé de la défense de la place, à la Fère.

[blocks in formation]

Le colonel chef d'état-major V. Krenski, muni des pleins pouvoirs de Son Altesse Royale le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, commandant en chef du 13° corps d'armée allemand,

Et le gouverneur de la place de Toul, chef d'escadron Hück, la Convention suivante a été conclue:

ARTICLE PREMIER.

La place de Toul, ainsi que tout le matériel qui s'y trouve dans ce

« ZurückWeiter »