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ètre insérées dans le protocole, une protestation contre la précipitation de la commission et une déclaration de son gouvernement, dans laquelle étaient répétées les critiques contre le rapport de la majorité qu'on avait déjà fait entendre au sein de la commission. L'assemblée a décidé qu'elle voterait dans quinze jours sur le rapport de la commission.

Le délégué danois a ensuite annoncé que la suppression du ministère commun de l'intérieur, à partir du 1" août, était résolue, et que, par conséquent, le Danemark avait déjà fait droit à une partie des demandes formulées par le rapport de la com

mission. »

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1er août. J'ai l'honneur d'envoyer ci-joint à Votre Excellence la déclaration que le Hanovre a remise dans la séance du 29 juillet au sujet de l'affaire de la constitution du Holstein-Lauenbourg.

Dans l'intervalle, Votre Excellence aura vu par les feuilles publiques quelle position le gouvernement hanovrien compte prendre en face de l'opinion publique, de la commission et de nous. Peut-être serait-il bon d'attendre ce que dira la presse autrichienne; mais, même à notre point de vue, on ne pourra pas renoncer tout à fait à combattre les publications hanovriennes. Ce qu'il y a surtout d'incorrect dans les agissements du Hanovre, c'est qu'après la déclaration danoise du 15 juillet, il a attendu quinze jours avant de faire connaître ses vues, et qu'il a pris une position expectante, bien que les premières déclarations des membres de la commission qui appartiennent à l'Allemagne du Sud continssent une invitation formelle à faire connaître les opinions particulières. De même, le Hanovre a approuvé sans réserve, après une première lecture, les propositions de la commission formulées par nous, et aujourd'hui il les attaque dans la presse encore plus vivement qu'il ne combat l'exposé des motifs. Évidemment on a attendu que le rapport de la commission fùt terminé pour le dépasser ensuite par un vote séparé.

Grâce à nous, le Hanovre a pu jouer facilement un rôle marquant dans l'affaire du Holstein; mais s'il veut en profiter pour gagner à nos dépens une popularité à bon marché, qui lui coûtera d'autant

moins qu'il n'aura jamais à porter seul le poids et la responsabilité de sa politique, et qu'il n'affiche que dans l'espoir que son courage et son sentiment national trouveront toujours un appui dans la Prusse et dans l'Allemagne, il serait peut-être temps d'appeler l'attention de son gouvernement sur ce fait que notre bienveillance pour un État voisin et ami est d'autant moins inépuisable, que c'est nous seuls qui la manifestons et qu'il faut une certaine réciprocité pour qu'elle dure.

Au moment où je termine ce rapport, je reçois le rescrit de Votre Excellence avec le rapport du comte de Flemming, daté du 29 juillet. Comme on peut admettre que le comte de Buol n'a pas l'intention d'affaiblir l'impression des concessions danoises, il prouve une absence de jugement en voulant qu'on omette dans la résolution la demande II, 1, relative au ministère de l'intérieur. L'impression n'en sera que plus forte si, en examinant la résolution, on prouve qu'on y a laissé subsister une condition déjà exécutée par le Danemark'. »

95. - Rapport sur la tactique suivie dans le vote concernant la question de Rastadt. Nécessité d'affranchir la Prusse de l'influence de l'Autriche et de la majorité. Proposition d'une déclaration officielle de la Prusse.

3 août 1858. — « Pour compléter mon rapport immédiat du 29 juillet sur le vote du même jour dans la question de Rastadt, j'ai l'honneur de mander à Votre Excellence ce qui suit :

La résistance à la pression que l'Autriche exerce sur nous à la Diète, au moyen de sa majorité antiprussienne, est surtout rendue difficile parce que dans le langage officiel les sentiments de confra

1 M. de Balan répondit qu'il ne pouvait s'empêcher de trouver parfaitement justes les considérations de M. de Bismarck, considérations motivées par l'attitude inattendue du Hanovre, et qu'il avait, par suite, mis le chargé d'affaires à Hanovre à même d'en faire part confidentiellement au gouvernement hanovrien. Mais étant donné l'opinion excessive qu'ont d'elles-mêmes les personnalités dirigeantes à Hanovre, il était difficile de dire jusqu'à quel point celles-ci seraient capables de juger froidement, sainement les choses. (Rescrit du 2 août 1858.)

ternité et de dévouement aux intérêts de la Confédération constituent la seule règle de conduite à la Diète. On identifie l'Allemagne et ses intérêts avec l'assemblée fédérale et la volonté de la majorité. Nous sommes obligés de combattre cette fiction, car elle donne à nos adversaires cette auréole qui est l'apanage des idées nationales en Allemagne. A mon avis, il faut que nous saisissions toutes les occasions pour ramener la Confédération au niveau marqué par les traités qui en font une institution destinée à garantir la sécurité extėrieure et intérieure de son territoire, et pour nous soustraire aux pièges que recèle une manière de parler qui permet de supposer que nos sentiments envers l'Allemagne ont pour mesure notre docilité envers la majorité de l'assemblée fédérale. Dans la question de Rastadt, nos confédérés nous ont offert une excellente occasion de nous affranchir d'obligations incommodes que nous imposent les sentiments de confraternité qu'on suppose à bon droit chez tout membre de la Confédération, en constatant publiquement qu'avec des ministres et des gouvernements qui traitent avec tant de sans façon l'État le plus considérable de l'Allemagne, on ne peut s'attendre à une action féconde et suffisamment respectueuse des intérêts de la Prusse. J'ai déjà dit combien il en a coûté à mes collègues de procéder au scrutin en question, et combien est vif en eux le sentiment qu'ils nous ont blessés injustement à force de vouloir être logiques. Le grand public partagera la même opinion si nous voulons nous donner la peine de discuter sérieusement la question de Rastadt. C'est l'avantage que nous avons obtenu en provoquant le scrutin et dont nous devrions profiter résolument pour nous soustraire, mieux que par le passé, à l'influence que l'Autriche et sa majorité exercent sur nous en exploitant les institutions fédérales dans leur sens.

Pour poursuivre cet avantage, il faudrait constater dans une déclaration officielle combien nous nous sentons blessés par la conduite de la majorité et amoindris à la Diète, et régler, d'après cela, nos rapports ultérieurs avec l'assemblée fédérale. En prenant acte de l'offense que nous avons subie, nous nous réservons un prétexte commode pour repousser, à notre convenance, les demandes que les membres de la majorité pourraient nous adresser en faisant appel

à nos sentiments de confraternité. Je ne crois pas que nous retrouvions de sitôt une occasion aussi favorable d'alléger les devoirs de convenance que nous impose la supposition d'une confraternité enthousiaste, excluant tous les intérêts particuliers. Nos adversaires sentent qu'ils ont été maladroits en nous faisant jouer le rôle de victime, et ils chercheront à éviter le retour d'une pareille situation. J'ai l'honneur de joindre au présent rapport le projet d'une déclaration de ce genre'.

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1 Le ministre répondit d'Ostende à M. de Bismarck qu'en principe il approuvait entièrement ses observations sur l'importance du dernier vote qui avait eu pour résultat le rejet de la proposition de la Prusse, et qu'il admettait de même les mesures à prendre pour combattre les tendances de la majorité de l'assemblée fédérale. Toutefois, eu égard à la situation politique générale, il jugeait opportun de modifier la conduite proposée par M. de Bismarck. La tendance de certains gouvernements à faire entrer la Prusse, grâce à des résolutions de majorité, dans une voie contraire à ses intérêts, ne prend une signification pratique que par l'attitude hostile de l'Autriche à notre égard. A partir du moment où la cour de Vienne se décidera à traiter d'accord avec nous toutes les affaires fédérales, les intrigues des États moyens seront réduites à néant. Cependant je ne puis admettre que le gouvernement autrichien soit résolu à poursuivre sa lutte contre la Prusse jusqu'à la dernière extrémité; je penche plutôt vers l'opinion que des considérations européennes de grand poids font beaucoup désirer au comte de Buol une large entente et un parfait accord avec nous; seulement le ministre autrichien veut acheter notre appui par des concessions aussi faibles que possible. Il s'agit de le convaincre qu'il n'y a pas lieu de compter sur nous si l'on ne remplit certaines conditions. L'affaire de Rastadt, dans sa phase actuelle, me paraît offrir un bon moyen d'y arriver. La résolution du 29 juillet a quelque chose de si blessant pour nous, qu'on doit comprendre à Vienne la nécessité de nous donner une satisfaction, si l'on attache quelque valeur à l'entretien de bonnes relations avec nous. D'après votre rapport, ce sentiment s'est manifesté même dans les dispositions du comte de Rechberg, après la résolution du 29 juillet. Je ne crois donc pas impossible qu'on soit prêt à changer de ligne de conduite, si nous le demandons en termes clairs et formels. Mais plus il est probable que le cabinet de Vienne reviendra à d'autres sentiments, plus il conviendrait d'éviter tout ce qui peut lui rendre difficile une condescendance qu'il n'est pas habitué à montrer en matière d'affaires fédérales. Aussi je regarde comme utile de commencer par dire très-nettement à Vienne notre façon de penser, mais de manière à laisser au gouvernement autrichien le mérite de la spontanéité de sa décision, et d'attendre l'effet d'une pareille démarche avant d'agir définitivement à la Diète. Partant de ce point de vue, j'ai fait élaborer le projet ci-joint d'une dépêche au comte de Flemming, projet sur lequel je vous prie de me dire votre avis. Si l'on voit que, malgré nos avances, l'Autriche persiste à suivre le système caractérisé par la résolution du 29 juillet, il faudra produire la déclaration que vous m'avez envoyée. Celle-ci fera une impression encore bien plus grande à Vienne, parce qu'étant la conséquence de représentations demeurées stériles, elle prouvera d'une manière d'autant plus catégorique que nous sommes résolus à persister dans notre résistance à la coalition de l'Autriche et des États moyens. Mais il y a encore une autre raison pour nous de

96.--Rapport à Son Altesse Royale le prince de Prusse sur l'opinion publique dans la question du Holstein. Refutation des objections du Hanovre. Question de Rastadt.

1

4 août 1858. « Je viens de recevoir par le ministre président la copie d'une lettre de Son Altesse Royale le grand-duc d'Oldenbourg, ainsi que le promemoria du Hanovre sur l'affaire da Holstein. Je crois ne pouvoir mieux exécuter l'ordre de donner mon avis sur ces deux documents, qu'en envoyant ci-joint à Votre Altesse les copies des deux derniers rapports que j'ai adressés à Berlin.

Toute cette affaire est difficile, surtout en ce sens que l'opinion publique a des espérances que les gouvernements allemands ne

renoncer pour le moment à la déclaration que vous avez proposée. Si nous voulions la déposer dans la séance du 12, par conséquent au moment où la résolution fédérale serait prise dans l'affaire du Holstein-Lauenbourg, et accentuer vigoureasement un dissentiment qui porte sur l'ensemble de la constitution fédérale, il y aurait à craindre que cela ne produisît, à Copenhague aussi bien qu'à l'étranger en général, une impression peu avantageuse pour les intérêts allemands. Les cabinets étrangers pourraient comprendre que les gouvernements allemands, si peu unis dans leurs affaires intérieures, seraient capables de se grouper en masse compacte vis-à-vis de l'étranger. Selon toutes les probabilités, l'opinion publique en Allemagne aurait des doutes semblables, et nos ennemis ne négligeraient rien pour faire voir que la conduite de la Prusse dans l'affaire de Rastadt est la cause première de toutes les difficultés qui naissent dans l'affaire du Holstein, ce qui neutraliserait les bons effets qu'on aurait pu espérer de votre déclaration. Par contre, si nous mettions à profit le délai que nous donne la perte de trois séances pour faire, à titre secret et confidentiel, une dernière tentative d'entente avec Vienne, nous gagnerions du temps pour mieux voir se dérouler la complication danoise; nous ne nuirions pas à l'effet que la résolution fédérale produira à Copenhague; l'opinion publique reconnaîtrait notre modération en vue des intérêts de l'Allemagne; nous mettrions les sentiments de l'Autriche à une épreuve décisive, et enfin nous nous trouverions en mesure de pouvoir régler notre politique, dans les affaires intérieures aussi bien qu'extérieures de la Confédération germanique, en parfaite connaissance des intentions de l'Autriche. Je vous prie de vouloir bien m'adresser à Berlin un rapport détaillé, en suivant le même ordre d'idées. M. de Bismarck ne répondit pas par écrit à ce rescrit du ministre, l'affaire ayant pris une autre

tournure.

1 Le promemoria en question, daté du 27 juillet 1858, avait été envoyé de Hanovre au grand-duc d'Oldenbourg. La substance de ce document se trouve

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indiquée dans le rapport de M. de Bismarck.

2 Cet ordre avait été envoyé d'Ostende le 2 août par le ministre à M. de Bismarck.

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