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Hanovre, Bade, probablement aussi la Hesse électorale, sont contraires à l'extension du délai à quatre semaines, et il est à craindre que toute addition au texte actuel du projet n'entraîne certains délégués à demander de nouvelles instructions. Je préférerais qu'on laissât aux divers gouvernements le soin de prendre des mesures plus modérées à cet égard, car une indication générale donnée sur ce point par la résolution fédérale deviendrait pour bien des Chambres une arme contre leurs gouvernements et un prétexte pour demander des réductions plus considérables. »

Post-scriptum. - Prokesch est parti avant-hier matin pour Wildbad; il ne reviendra que demain soir. »

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27 juillet. - (Rapport immédiat.) —— « Dans cette séance (celle du 26 juillet) a eu lieu le vote sur la résolution concernant la communication autrichienne et proposé par moi dans l'avant-dernière séance'. M. de Schrenk avait d'abord reçu l'ordre de n'y adhérer que dans le cas où l'on renoncerait à faire entrer dans la résolution le maintien préalable des mesures militaires décidées le 8 février dernier. Lorsque, la veille de la séance, M. de Prokesch déclara confidentiellement que ce point était précisément le plus important de la résolution et s'opposa nettement à la suppression de ce passage, je proposai à titre confidentiel, afin de tout concilier, de formuler la résolution uniquement d'après le projet, sans consigner la discussion au protocole, sous forme, par exemple, d'une réponse à un doute des commissions, et de déclarer le délai constitutionnel de quatre semaines suffisant pour la mise sur pied des contingents, en laissant par la rédaction aux gouvernements qui tenaient au maintien des mesures militaires votées, la latitude de maintenir le délai de quinze jours fixé par une résolution. M. de Prokesch aussi bien que le baron de Schrenk, ce dernier ayant pour lui l'approbation formelle du ministre Von der Pfordten, acceptèrent ma proposition; de même les autres délégués, quand on leur demanda confidentiellement ce qu'ils comptaient faire, se décla

Prot. 1855, § 260.

2 Cf. aussi t. Ier, p. 390 et suiv.

rèrent prêts à y adhérer. Ainsi, dans la séance d'hier, les trois points de notre projet furent adoptés en seconde lecture à l'unanimité; la Bavière fit remarquer à ce propos qu'elle renonçait à l'idée d'un renvoi de la proposition autrichienne aux commissions et adhérait à la proposition de la Prusse.

L'assemblée s'étant ensuite réunie en séance secrète, on discuta la question des armements, et les délégués furent invités à voter sur une proposition émanant des commissions des affaires orientales et des questions militaires réunies, qui tendait à laisser aux gouvernements l'initiative d'un allégement des charges militaires, suivant les circonstances locales et sa compatibilité avec le terme de quatre semaines prévu par la constitution militaire de la Confédération.

Tous les délégués adhérèrent à cette proposition, les uns formellement; les autres, tels que les représentants du Holstein, du Luxembourg et d'Oldenbourg, déclarèrent ne pas vouloir, en l'absence d'instructions précises, s'opposer davantage à la résolution. M. d'Oertzen seul ne voulait pas de la forme choisie: il partait du point de vue que l'indiscrétion étant à l'ordre du jour, il était impossible de tenir la chose secrète et que, si la résolution était connue, l'opinion publique y verrait, de la part de la Diète, une atteinte préméditée aux espérances des Chambres allemandes.

Le Hanovre a déclaré qu'il donnait son adhésion à contre-cœur et qu'il ne le faisait que parce que la résolution devait rester secrète et son exécution facultative.

On a dressé un procès-verbal sommaire de cette discussion; le directeur de la chancellerie l'a revêtu de sa signature, et tout le monde a promis de garder un silence absolu, de sorte qu'officiellement il n'existe que la résolution prise à la suite de notre projet.

L'affaire, ayant été réglée sans que des divergences d'opinion se soient produites, a causé à tous les membres de l'assemblée une vive satisfaction 1. »

1 Le 2 août, l'assemblée fédérale se prorogea jusqu'à la mi-octobre.

17. Lettre autographe particulière sur la cure d'eaux à Kissingen et sur les projets de voyage de M. de Bismarck.

1

12 août 1855. (M. de Bismarck avait préféré faire sa cure d'eaux de Kissingen à Francfort mème.) « La diète, le repos et la vie régulière sont l'essentiel, après tout; de plus, je m'ennuie moins ici, dans ma maison, que je ne le ferais à la longue dans une station thermale. Je fais tous les jours des excursions dans le Taunus ou dans l'Odenwald, afin de réparer par des ascensions le défaut d'exercice qui est la cause principale de mon indisposition. Jeudi prochain, le 16, j'espère aller aux bains de mer, probablement à Trouville, à moins que je ne découvre en route un endroit moins fréquenté. Je préfère la côte de France, parce que la saison est déjà un peu avancée pour Norderney; Hatzfeldt a été assez aimable pour m'inviter à passer quelques jours chez lui lors de mon passage, ce qui est très-intéressant pour moi, attendu que je pourrai assister à quelques-unes des fêtes données en l'honneur de la reine d'Angleterre. A Paris, je prendrai la liberté d'indiquer d'une manière plus précise à Votre Excellence l'endroit que je cherche. Au point de vue politique, il règne ici une accalmie complète. Affluence de voyageurs énorme; les Berlinois surtout semblent avoir l'humeur plus voyageuse que jamais dans tous les trains et dans les stations thermales voisines on n'entend guère que le mélodieux idiome de la Gertraudtenstrasse. J'ai eu en quelques jours la visite d'une douzaine « d'amis » de passage à Francfort; aussi ai-je fini par faire dire que j'étais déjà parti. Ma femme prend aussi les eaux de Kissingen à cause de ses maux d'yeux *. »

Le 25 juillet 1855, M. de Bismarck avait demandé un congé de six semaines pour prendre les eaux de Kissingen et pour aller ensuite aux bains de mer.

8 septembre 1855. Prise de Malakoff par les alliés. 14 septembre 1855. M. de Bismarck annonce au ministre de Manteuffel qu'il rentre après l'expiration de son congé.

18. Rapport confidentiel sur des

propos tenus par l'ambassadeur d'Angleterre auprès de la Confédération, sur la politique suivie par la Prusse en Orient.

8 octobre 1855. - « J'ai appris par les feuilles publiques certains propos que l'ambassadeur accrédité par la Grande-Bretagne auprès de la Confédération germanique, sir Alexandre Malet, doit avoir tenus sur la politique de la Prusse dans l'affaire orientale, à un diner organisé pendant mon absence à Hombourg par des particuliers, Anglais pour la plupart, pour célébrer la prise de Sébastopol. Comme il s'agissait d'une société privée, on n'a eu, malgré le voisinage de Hombourg, des nouvelles de cet incident que par les journaux anglais. Depuis que le fait a été connu ici, plusieurs journaux s'en sont emparés et en ont parlé avec une vivacité que j'attribue surtout à l'irritation causée par les sorties de la presse anglaise contre la Prusse et l'Allemagne. Mais ce qu'il y a de curieux, que des feuilles officieuses autrichiennes s'évertuent à donner à la chose une importance que ne mérite en aucune façon une imprudence commise à un dîner non officiel, bien qu'un diplomate en soit l'auteur. On a pu entendre d'autres diplomates, surtout M. de Prokesch, débiter des boutades bien plus fortes et bien plus déplacées, quoique devant un auditoire moins nombreux.

c'est

Abstraction faite de ces considérations, je suis d'avis, eu égard à la personnalité de l'ambassadeur d'Angleterre auprès de la Confédération, de ne pas relever officiellement le fait. Du reste, sir Alexandre a toujours été un caractère inoffensif; il se distingue entre beaucoup de ses collègues d'Angleterre par le calme et par la modération qu'il déploie dans les dissentiments politiques, et son gouvernement pourrait plutôt lui reprocher de l'indifférence qu'nn excès de zèle; indépendamment de la question d'Orient actuelle, il éprouve bien plus de sympathie pour la Prusse que pour l'Autriche. Appartenant à cette classe d'Anglais qui recherchent avec une certaine passion les plaisirs de la chasse et de la pêche, les questions politiques ne l'émeuvent pas beaucoup d'ordinaire, et il est content quand les affaires ne l'empêchent pas de se livrer à ses distractions

favorites. Sir Alexandre a toujours été franc et communicatif avec noi; sans se rappeler exactement ses propos, il vient de m'assurer en particulier combien il regrettait le bruit et les exagérations dont ses paroles ont été le prétexte, et il m'a affirmé, avec une sincérité parfaite, qu'étant donné son caractère et sa manière de voir, il n'était pas homme à se permettre des offenses préméditées contre un gouvernement étranger ou même contre un souverain ami. En relevant le fait et en poursuivant l'affaire, nous n'arriverions qu'à provoquer un changement dans la personne de l'ambassadeur d'Angleterre auprès de la Confédération, éventualité qu'à priori je ne considère pas comme désirable. D'ailleurs, si les racontars des journaux étrangers sont exacts, ce qui est loin d'être démontré, le fait m'apparaît plutôt sous le jour d'une imprudence d'un moment, commise inter pocula, dont on devrait chercher à atténuer les conséquences pour un collègue du reste bon à garder. Je suppose naturellement qu'il n'y a pas eu d'offenses personnelles contre la personne de Sa Majesté, et que toute l'affaire se réduit à ce que notamment la Gazette de l'Allemagne du Nord a publié des propos tenus par sir Alexandre Malet '. »

19. Rapports immédiats sur le rappel du baron de Prokesch. Faux bruits sur sa mission à Paris.

26 octobre 1855. prorogation de la Diète. Le baron de Prokesch était revenu à Francfort le 21. Sa nomina

« Hier a eu lieu la première séance après la

1 Le 29 octobre 1855, M. de Bismarck écrivit confidentiellement que l'ambassadeur lui avait dit à titre tout à fait confidentiel, avec la franchise qui lui est propre, que lord Clarendon lui avait fait, dans une lettre particulière, de sérieux reproches au sujet des propos tenus par lui au dîner organisé à Hombourg pour célébrer la prise de Sébastopol. Lord Clarendon avait ajouté combien il était heureux que le gouvernement prussien lui eût épargné l'embarras dans lequel l'aurait mis une plainte formulée par la Prusse, attendu qu'en présence d'une pareille démarche, « il n'aurait pas pu soutenir sir Alexandre Malet. Sir Alexandre m'a encore une fois exprimé sa vive reconnaissance pour l'attitude pleine de ménagement observée par le gouvernement royal. En me permettant de faire part de ce fait à Votre Excellence, pour faire suite à mon rapport du 8, je crois qu'Elle sera satisfaite de la solution qu'a reçue l'affaire. »

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