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soumettre à l'appréciation de Sa Majesté, notre gracieux Maître, les obstacles qui s'opposent au triomphe de ses vues, obstacles que je regrette sincèrement de devoir qualifier d'insurmontables '. »

18. Rapport sur le pouvoir donné au président de régler les relations diplomatiques entre l'assemblée fédérale et les gouvernements étrangers.

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7 avril 1852. (Déterminé par des raisons d'utilité, le comte de Thun s'était opposé à ce que les notes envoyées à des ambassadeurs étrangers fussent discutées au sein de l'assemblée fédérale, parce que chaque note donnait lieu à d'interminables débats et qu'on arrivait difficilement à s'entendre. Il proposa que Berlin et Vienne se concertassent à l'effet de faire arrêter par les représentants de la Prusse et de l'Autriche à la Diète les termes des notes de ce genre, et de ne pas les soumettre à l'assemblée fédérale.)

« J'hésite à admettre cette proposition, vu qu'un pareil arrangement pourrait être exploité auprès des autres gouvernements de manière à exciter leur méfiance contre la Prusse, et qu'en outre il ne tranche pas la question du droit de l'assemblée fédérale à se faire soumettre les notes. A mon avis, nos intérêts seraient mieux sauvegardés si je demandais au comte de Thun d'être au préalable instruit officiellement du contenu des notes, et de laisser les autres délégués libres de réclamer aussi cette communication. S'il n'y consentait pas, je préférerais porter la question devant l'assemblée fédérale et demander la discussion publique de toutes les notes au point de vue de la forme et du fond. »

19. Rapport sur la part à prendre par la Confédération aux conférences de Londres pour le règlement de la question de l'ordre de succession en Danemark.

19 avril 1852. «Pour faire suite à mon rapport sur l'affaire du Danemark et son règlement par les conférences de Londres, j'ai

Un rapport officiel du 15 avril 1852 revient sur les vues exposées dans la lettre précédente et les confirme.

l'honneur d'annoncer à Votre Excellence que l'envoyé de Sa Majesté Britannique, sir Alexandre Mallet, est venu me voir aujourd'hui. Après quelques détours, il m'a demandé si le gouvernement royal avait l'intention de porter l'affaire devant l'assemblée fédérale avant la réunion d'une conférence. Je n'ai pas pu lui répondre d'une manière positive, sur quoi il m'a répliqué que le cabinet anglais serait fort contrarié si le règlement du litige danois était ajourné par suite d'une tentative which he believed that is was impossible to carry to any effect.

Il a expliqué cette dernière manière de voir, non par les difficultés qui s'élèveraient au sein de l'assemblée fédérale, mais par l'opposition probable des grandes puissances étrangères, qui seraient arrêtées par la nouveauté des agissements en question et par les lenteurs, les ajournements (delay) sans fin qu'ils pourraient entraîner. »>

20. Lettre autographe sur les négociations engagées avec le duc d'Augustenburg.

23 avril 1852. « Votre Excellence aura sans doute reçu par ma dépêche télégraphique d'aujourd'hui l'agréable nouvelle que Son Altesse le duc d'Augustenburg a accepté les propositions du gouvernement royal de Danemark '...

Je n'ai pas fait usage vis-à-vis de Son Altesse des communications de M. de Werther, datées du 15, et que Votre Excellence a bien voulu m'adresser le 17, attendu que je pressentais que Mgr le duc se déciderait à accepter les propositions danoises... De plus, j'ai trouvé que Son Altesse a toujours été mieux renseignée sur les intentions et sur les résolutions du cabinet de Copenhague que ne

1 Dans l'acceptation dont il s'agit, le duc motivait les points de vue d'où il était parti pour estimer ses biens. Il y avait un écart de près de deux millions de thalers entre son évaluation et celle du Danemark. Aussi le duc traitait-il de peu favorables pour lui les propositions du gouvernement danois. Il les acceptera cependant, dit-il, puisqu'il ne peut faire autrement sans risquer de perdre toute sa fortune et celle de sa famille. Le duc attachait une grande importance à ce les meubles, les objets d'art, ses chevaux, etc., fussent exclus de la cession de ses biens.

que

? Ambassadeur de Prusse à Copenhague.

l'étaient les représentants diplomatiques eux-mêmes de ce dernier; aussi pouvais-je supposer que la prédiction du comte de Moltke 1était connue du duc en tant qu'elle était juste, et qu'elle lui était indifférente en tant qu'elle était exagérée.

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21. Lettre autographe sur la question de la flotte et la coalition de Darmstadt.

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12 mai 1852. — « J'ai l'honneur d'envoyer ci-joint à Votre Excellence un rapport sur le licenciement de la flotte. Le comte de Thun a été enchanté de mon retour 3; je l'ai trouvé si coulant en matière d'affaires que je suppose qu'il a reçu du comte de Buol des instructions particulières dans ce sens. Il avait l'air de n'avoir pas entièrement renoncé à l'espoir d'être nommé à Londres; cependant j'apprends par madame de Vrints' que la nomination du comte de Colloredo est certaine.

La publication de la convention de Darmstadt a fait beaucoup de mécontents; cela tient, selon moi, à ce que la chose a pris par lå plus d'importance que les intéressés ne voulaient peut-être lui en donner à l'origine. Il leur est plus difficile maintenant de revenir à nous, et l'embarras où ils se trouvent est un juste châtiment de leur conduite. Ils n'en reviendront pas moins, j'en suis fermement convaincu, dès que nous éviterons tout ce qui pourrait faire supposer que nous penchons vers la condescendance ou que nous manquons de résolution. Mon opinion est confirmée par un article du journal ultramontain de Mayence, dont j'ai l'honneur d'adresser à Votre Excellence un extrait qui a paru dans le numéro ci-joint du Journal de Francfort.

L'attitude du comte de Thun lorsque je lui ai parlé de ce sujet,

1 Délégué danois pour le Schleswig à la Diète.

Le rapport en question ne présente aucun intérêt pour le public.

3 De Berlin.

4 La sœur du comte de Buol, mariée à M. de Vrints, propriétaire du Journal de Francfort.

5 Bien que les délibérations de Darmstadt eussent été tenues fort secrètes, elles parurent dès le 24 avril dans la Vossische Zeitung de Berlin, publication qui avait l'air d'être une indiscrétion.

me confirme dans la supposition que le mécontentement affiché par le cabinet de Vienne à propos de la convention de Darmstadt, est purement factice. La présence du comte de Thun et du comte de Hartig' à ces conférences aurait offert à ces messieurs l'occasion de faire pressentir aux intéressés la désapprobation de l'Autriche; quant à moi, je ne crois ni que les délibérations aient été tenues secrètes pour le comte de Thun, ni que les États de l'Allemagne du Sud eussent signé la convention contrairement à la volonté nettement exprimée du gouvernement autrichien.

Il me semble impossible que les États de l'Allemagne du Sud aient déjà le courage de former une sorte de Confédération rhénane et de suivre une politique contraire aux intérêts de l'Autriche et de la Prusse, tant que la coalition des trois puissances de l'Est paraîtra assurée. Je suis convaincu que M. de Dalwigk ne recourrait à cette politique que si la supériorité de la France sur le continent était sérieuse ou tout au moins probable. Jusque-là, lui et d'autres se conduiront de manière à se ménager la possibilité de passer dans le camp français au moment opportun; mais ils éviteront d'éveiller prématurément les soupçons des puissances de l'Est par une politique rhénane trop acccentuée, parce qu'ils leur seraient funestes dans toute autre éventualité que celle d'une guerre où la France serait victorieuse. Ajoutez à cela que, d'après les dispositions des membres de la coalition à l'égard de la Bavière, il paraît à peine croyable qu'ils aillent former une confédération dont celle-ci aurait certainement la suprématie. Au contraire, bien des gens dans le Wurtemberg, dans le Grand-Duché de Bade et à Darmstadt redoutent plus les projets d'agrandissement de la Bavière que ceux de la Prusse.

Je crois que nous réaliserions complétement les espérances qu'on a fondées sur la conclusion de la convention de Darmstadt, si nous en profitions pour entamer des négociations à Vienne sur la question douanière et commerciale 2. »

1 Ministre d'Autriche à Darmstadt.

Le vœu du gouvernement prussien tendait à assurer avant tout la conservation du Zollverein. Quand les délibérations sur la prolongation de l'union douanière, avec l'accession des nouveaux membres qui s'étaient déjà engagés par des traités

22. Rapport immédiat sur l'arrivée de M. de Bismarck à Vienne et sur le séjour de l'Empereur à Pesth '.

Vienne, 15 juin 1852. — « Je m'empresse d'informer Votre Majesté Royale qu'arrivé le 8 de ce mois à Vienne, j'ai été présenté le lendemain par le comte Arnim au ministre des affaires étrangères d'Autriche; j'ai profité de cette occasion pour prier le comte Buol de vouloir bien prendre les ordres de l'Empereur quant à l'heure et à l'endroit où ce dernier me permettrait de lui remettre, conformément à mes instructions, une lettre que Votre Majesté Royale m'a confiée pour lui. Le comte transmit ma demande, et, le 11 courant, une dépêche télégraphique m'annonça que l'Empereur ne pouvait me recevoir, parce qu'il était sur le point de quitter Ofen, mais qu'il autorisait son ministre des affaires étrangères à recevoir et à lui envoyer la lettre autographe que Votre Majesté Royale lui adressait.

J'ai donc remis hier la lettre au comle, et j'ai profité d'un des jours de réception du ministre pour m'entretenir avec lui. A cette occasion, j'ai pu me convaincre que, dans la question douanière, le cabinet impérial n'éprouvait pas, autant que je le supposais, le besoin de s'entendre avec nous, et qu'il est plutôt disposé à attendre que les difficultés survenues au sein du Zollverein décident Votre Majesté Royale à faire des concessions.

Je prends la liberté de m'en référer sur ce point à un rapport que j'adresse par le même courrier au chef du cabinet de Votre Majesté Royale...

J'apprends que l'Empereur doit revenir à Pesth le 20 de ce mois, pour s'y arrêter quelques jours. Peut-être n'aurai-je qu'à ce moment-là l'honneur de lui remettre mes lettres de créance. »

à y entrer, auraient atteint leur but, alors seulement devait être débattue la question de savoir comment on conclurait des traités de commerce entre le Zollverein affermi et les autres États faisant partie de l'Allemagne pour la totalité ou pour une partie de leur territoire (l'Autriche). Cf. WEBER, p. 310.

Les nombreuses relations existant entre la Prusse et l'Autriche ne permettant pas de remplacer par un simple chargé d'affaires l'ambassadeur de Prusse à Vienne, le comte Arnim, qui avait pris un congé de six semaines pour raisons de

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