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<«< Avant que la couronne de Londres et la suprématie de l'île fussent saisies par les Saxons, fut roi de l'île, Dyffnwal Moelmund, fils de Clydno, qui était fils du comte de Cernyw, par une fille du roi de Lloegyr (1). » L'on dit encore que ce prince« mesura l'île depuis le promontoire de Blathaon en Prydain (nom qui n'est pas encore identifié), jusqu'à la pointe de Penwaed (aujourd'hui Penwith, dans le Land's End) en Cernyw. »

Cormac, évêque-roi de Cashel, qui fut tué en 903, composa un glossaire de mots irlandais qui avaient vieilli ou qui étaient tombés en désuétude; et il parle des Gaels comme ayant conquis et mis à tribut les Bretons, jusqu'à la Corne (2). La légende de saint Cairnech, dans le Nennius irlandais, nous raconte que Murtogh Mac Earca (497-533) fut l'ancêtre des princes de Breatan-Cornn (ou princes Bretons Cornish).

En outre, M. de la B. s'efforce de transformer la «< Coriticiana regio » où naquit saint Brieuc en « Coria Otadenorum, la moderne Jedburgh dans le Teviotdale. C'est encore là une identification qui ne se soutient pas.

Coroticana regio est certainement Ceredigion qui emprunta son nom à Ceredig, probablement le Coroticus de saint Patrice. En tout cas, cette région ne s'appelait pas Ceredigion à l'époque où saint Brieuc est né; elle a pris cette dénomination plus tard, à l'époque où le biographe composa. Tout ce pays, comprenant les comtés de Cardigan et du Pembrokeshire (ou du moins une partie de ce dernier), fut occupé par les Gwyddels irlandais. Qu'ils fussent chrétiens, c'est possible, mais leur christianisme était à fleur de peau. Ceredig les chassa. Cependant, d'après la Vita santi Carantoci (3), ils revinrent et reprirent la côte. Mais ils furent chassés de nouveau, et justement, cette expulsion

(1) Welsh Lans, I, p. 184.

(2) Whitley Stokes. Three Irish glossaries. Lond. 1862.

(3) Lives of Cambro-British saints. Llandovery, 1853, p. 101.

cadre avec la date où saint Brieuc fut poussé, par piété, dit son biographe, à quitter la Galles et à se réfugier en Armorique.

De plus, le nom du père de saint Brieuc, Cuerp, est irlandais. C'est le même mot que Cairpre ou Cairbre.

D'autres raisons nous donnent la certitude que saint Brieuc était natif du Ceredigion. 1° Il trouva un Llanvawr, et l'on peut encore aujourd'hui trouver un Llanvawr en ce lieu. Il y existe aussi une église avec dédicace à ce saint. 2o Le nom de Brioc se trouve sur 200 pierres gravées, dans la portion du Pembrokeshire comprise dans l'ancien Ceredigion. 3° Saint Brieuc quittant la Gaule prit un bateau qui le conduisit à la rivière appelée Scene. Or ce mot est irlandais et signifie couteau ou épée. Son équivalent gallois est Cledd ou Cleddyf. Le Milford Haven actuel, qui est le grand port de la Galles du Sud, se nommait Aber Cleddau, et était alimenté par deux rivières appelées Cleddau (1).

Il n'y a vraiment pas un brin de preuve en faveur du choix que M. de la B. a fait de la Coria Otadenorum.

Encore une fois, je professe pour M. de la B. un profond respect quand il parle de la petite Bretagne, mais j'ose penser que ses conjectures manquent de force, quand il passe la Manche. Car alors il ne s'appuie que sur des similitudes de noms de lieux, découverts un peu au hasard dans un atlas.

(1) Professor Rhys. Pembroke antiquities, 1897.

Andante

CHANSON BRETONNE

KLOAREK SANT-JERMEN

Pa oan em c'hambre stu-di- o me gle-ve mer c'hed e ka

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LE CLOAREC DE SAINT-GERMAIN

Lorsque j'étais dans ma chambre à étudier,
J'entendais les filles (d'Ojer) chanter.

J'entendais les filles (d'Ojer) chanter

Et le bruit de leurs rouets filant.

Et moi de me mettre dans l'esprit

D'aller les regarder par le trou de la clef (de la serrure).

Tant qu'à regarder, je regardai (bien);
Ce fut ma douce Jeanne que je choisis.

Et moi de me mettre dans l'esprit
D'aller un jour sur la semaine les voir.

A l'entrée de la cour lorsque j'arrivai,
Je vis une charrette et deux bœufs.

Et des prêtres de blanc vêtus

Pour conduire ma douce au cimetière.

Ha beleien gwisket en gwen
Da gas ma dous da Zant-Jermen.

Hi ye dre an hent a gane,
Me ye dre ar park a ouile.

E Zant-Jermen pa arruiz,
Er marchepi e t'hon blasiz.

Er marchepi e t'hon blasiz,
Razik ma c'halon a ouiliz.

Er -mez deuz ar vered pa diz,

Eur femelen wen a gaviz.

Koueffaou lian batist warc'hi venn (1); 'Traou Doue! Koantat femelen!

Pehani 'neuz din lavaret:

'N em studiet ha bet belek.

<< 'N em studiet ha bet belek,
N'e ket laket d'ac'h bout dimet. »

« Rak Doue, pa 'poa ma choezet,
Doue ganac'h 'neuz ma lamet. »

(1) Koueffaou » n'a que deux syllabes, « lian, » une seule.

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