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E. Ernault. Notes d'étymologie bretonne (suite).

Pages

505

538

Baring-Gould. Les Cornavii, les Otadeni et la Bretagne armoricaine.... 554 Vallée. Chanson bretonne Kloareck Sant-Jermen..

P. Hémon. Conseils d'un prêtre insermenté à ses Ouailles..

560

564

G. Vallée et P. Parfouru. Brief discours de la vie de madame Claude du Chastel ou Mémoires de Charles Gouyon, baron de la Moussaye (fin)..... 574 E. Dupont. La condition des paysans dans la sénéchaussée de Rennes et leurs vœux à la veille de la Révolution (suite)......

597

P. Le Roux. Chanson bretonne Trized int ed...
Compte rendu. —- Quand même! par L. Berthault...

Chronique de la Faculté....

Bibliothèque bretonne-armoricaine.

moderne, par Victor Henri (suite)..

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Bibliographie des articles de Revues intéressant la Bretagne..

627

XLIX

Lexique étymologique du breton

XV-1

RENNES

PLIHON et HERVÉ, libraires

5, rue Motte-Fablet, 5

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Ces compositions sont au nombre de huit et sont connues sous les titres de 1o Dialogue de Merlin et d'Yscolan; 2° les Gorddodau; 3° les Bouleaux; 4° les Avallenau; 5° les Hoianau; 6° Cyvoesi ou Dialogue de Merlin et de sa sœur; 7° Gwasgargerdd; 8° Dialogue de Myrddin et de Taliesin.

Nous pouvons tout de suite laisser de côté les trois premières. On a fait justement observer, en effet, à propos de la première, que dans le manuscrit le plus ancien, le Livre noir de Carmarthen, le nom de Myrddin n'est pas prononcé (1).

(1) Voy. William F. Skene, The four ancient books of Wales (Edinburgh, 1868, 2 vol. in-8°), II, 319-320; le texte est au t. II, 42; la traduction au t. I, 518. Dans son Barsaz Breiz (6o éd., 340 et 345), La Villemarqué s'est amusé à refaire un gwerz breton consacré à un assassin du XVIIIe siècle, Ianic Scolan. Ce nom lui suggéra un rapprochement bizarre et il contamina le gwerz avec une imitation du poème gallois sur Yscolan. C'est déjà drôle. Mais il est tout à fait plaisant de voir M. de la Borderie trouver là une preuve de l'antiquité et de l'authenticité du poème gallois. Voy. Les véritables prophéties de Merlin (Paris, Champion, 1883, une broch. in-8°), réimprimées dans Etudes historiques bretonnes, I (1884), 107, 108, 116.

Quant aux Bouleaux (1) (Bedwenau) et aux Fouissements (2) (Gorddodau), on est d'accord (3) pour n'y voir que des imitations respectives des Avallenau et des Hoianau, exécutées, la première au commencement, et la seconde à la fin du XIIIe siècle. Nous n'aurons donc pas à nous en occuper.

1o Les Avallenau (les Pommiers) (4). Ce poème, qui consiste en une suite de prédictions doit ce titre aux mots avallen peren «< pommier suave » qui commencent chaque strophe. Ce pommier, qui croît caché dans la forêt, symbolise le libérateur des Gallois. Il est contenu dans le plus ancien manuscrit gallois, le Livre noir de Carmarthen, mais dans la portion écrite à la fin du XII® ou au commencement du XIII° siècle (5). Il y a longtemps que Stephens (6) et San Marte (7), après d'autres, ont montré que cette composition ne saurait être authentique et du VI ou VIIe siècle. Malheureusement ils n'avaient à leur disposition que le texte interpolé de la Myvyrian où les Avallenau ont vingtdeux strophes au lieu des dix que contient le Livre Noir. Fort de cette constatation importante, M. de la Borderie a cru pouvoir discuter les conclusions de ces savants et revendiquer l'authenticité des dix strophes du Livre Noir (8). Nous pourrions

(1) Texte dans Skene, II, 17; trad., ibid., I, 481-482.

(2) Texte dans Myvyrian archæology of Wales, éd. in-4o (1870), col. 348; trad. partielle dans Thomas Stephens. The Literature of the Kymry, 2o éd. (1876), 267. (3) Voy. Skene, II, 334. Stephens (op. cit., 270) place la composition des Gorddodau en 1278; A. de la Borderie, loc. cit., 108-115.

(4) Skene, II, 18; trad. I, 370.

(5) On distingue dans le manuscrit deux mains principales; au début, une grosse et large écriture qui ne peut être antérieure à 1148 (le prieuré de Carmarthen a été fondé en cette année), mais ne saurait, non plus, vu son aspect paléographique, être beaucoup postérieure à cette époque. La seconde écriture paraît du début du XIIIe siècle. Voy. J. Gwenog vryn Evans, The Fac-Simile of the black Book of Carmarthen (Oxford, 1888, in-8°), p. XII-XVI. On verra plus loin (p. 508 note 3) que cette seconde écriture ne peut guère être postérieure à 1216.

(6) Thomas Stephens, The Literature of the Kymry, 1re éd. Llandovery, 1849, in-8°; 2o éd. (posthume, publiée par Silvan Evans), Londres, 1876, gr. in-8o. Je ne connais que cette dernière.

(7) Op. cit., 79-97.

(8) Les véritables prophéties de Merlin (loc. cit., I, 60-73). Voy. aussi Skene, I, 223.

écarter toute discussion en faisant observer que la langue de ce poème n'est pas antérieure au XII° siècle (1); cependant on pourrait objecter que, à la rigueur, il pourrait être de la première moitié de ce siècle, et, par suite, antérieur à Gaufrei. Mais il paraît bien difficile de ne pas voir dans la strophe III, où il est question d'une guerre contre les hommes de Dublin, du passage de la mer par «< sept vaisseaux » et d'une conquête «‹ outre-mer » une allusion, obscure il est vrai, à la conquête de l'Irlande (années 1169 et suivantes). On trouvera plus loin d'autres arguments prouvant que cette composition ne saurait être antérieure à 1150 (2).

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2o Les Hoianau (les Pourceaux) (3) sont contenus dans le même manuscrit que les Avallenau et écrits de la même main. Cette composition doit son titre aux mots Oian a parchellan « écoute petit pourceau (4) » qui commencent chacune de ses vingt-cinq strophes prophétiques. Ce «< petit pourceau » est, naturellement, un symbole (5) comme le «< doux pommier. » Il personnifie, lui aussi, le « Libérateur. » Tout le monde s'accorde (6) à voir dans ce poème une imitation des Avallenau provoquée justement par les mots Oian a parchellan, qu'on rencontre dans les strophes I

(1) M. J. Loth prépare une édition avec traduction du Livre noir du Carmarthen, où l'on trouvera, au point de vue philologique, tous les renseignements désirables.

(2) Un poète gallois du XIIIe siècle a parodié les Avallenau. Voy. dans Stephens, op. cit., 235.

(3) Skene, op. cit., II, 21-28; trad. I, 483-490.

(4) Pughe et Evans (dans Skene, II, 339) ont donné une interprétation absurde de la strophe XII. Rhys propose de traduire : « Lullaby little pigling, a white sow pigling. » Voy. dans Transactions of the Society of the Cymmrodorion, années 1894-95, p. 13.

(5) Il personnifie le peuple gallois selon Stephens (op. cit., 239, 270), la race bretonne selon La Villemarqué (Myrdhinn, 256), qui cite à ce propos un passage amusant de Guillaume de Saint-André, des environs de 1380. Cf. La Borderie, loc. cit., 92. Quoi qu'en dise ce dernier, il vaudrait mieux traduire porchellan par < petit sanglier » et le refrain oian a porchellan par a attends petit sanglier. » Le Libérateur est envisagé comme caché et encore trop jeune. Son apparition serait prématurée. Je crois que c'est tout simplement la représentation d'Arthur (aper Cornubiae) dans Gaufrei de Monmouth.

(6) Thomas Stephens, op. cit., 2e éd., 236-266; San-Marte, op. cit., 115-128; Skene, I, 223; La Borderie, loc. cit., 91.

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