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prise, il montra toujours vis-à-vis des réfractaires, avec un grand désir de conciliation, au moins en paroles, une intransigeance de doctrines qui rendait tout accord impossible; il s'étonnait et s'affligeait naïvement du peu de succès de sa propagande, comme des défections en sens divers qui se produisirent dans son propre parti. Lors du Concordat, il refusa toujours toute rétractation; le bruit ayant couru qu'il en avait fait une, il protesta avec indignation contre ce qu'il regardait comme une injure. Il devait mourir sur le siège métropolitain de Besançon, sur lequel il avait été élevé en 1802. Ce n'est pas comme personnage représentatif d'une classe ou d'un groupe qu'il est intéressant, c'est plutôt comme un type, sinon tout à fait isolé, du moins assez singulier par les contrastes qu'il unit. Gallican forcené, il est complètement exempt de ces sympathies jansénistes qui semblaient alors l'accompagnement naturel du gallicanisme. Adhérent d'un schisme qui pour beaucoup ne fut qu'une étape vers l'abandon de tout ministère et de toute croyance religieuse, il demeure chrétien convaincu et prend très au sérieux ses fonctions. Personne ne condamna plus sévèrement les apostasies, les mariages de prêtres, la substitution du décadi au dimanche, les tentatives pour remplacer le catholicisme par le culte de la Raison, ou de l'EtreSuprême. Après le Concordat, il blâmera Rome de son indulgence pour les fautes des personnes presqu'autant que de ses exigences en matière de doctrines. D'intelligence médiocre, en somme, et d'esprit confus (les raisons théologiques et historiques par lesquelles il essaie de justifier son attitude semblent assez pauvres); écrivain infatigable, bâclant brochures sur brochures dans le style emphatique et lâché de l'époque, exalté, naïf et crédule à l'excès; mais de sincérité indiscutable et de cœur généreux, actif et énergique, et toujours sur la brèche, ce qui lui donna l'occasion parfois de tenir les premiers rôles. Le travail du P. Roussel apporte un appoint assez sérieux à notre connaissance de la période révolutionnaire. Comme le dit l'auteur lui-même, tout le monde connaît les grandes lignes de l'histoire de l'Eglise constitutionnelle; mais combien peu en savent les détails et le fonctionnement journalier. C'est là

dessus que cette étude sur Le Coz abonde en renseignements curieux. Elle a été écrite en très grande partie sur les documents inédits, la correspondance et les papiers de Le Coz, que sa famille a mis à la disposition du P. Roussel. A noter le très louable souci d'impartialité dont l'auteur a fait preuve. Il rend à l'Eglise constitutionnelle ou du moins à quelquesuns de ses adhérents, dont les bonnes intentions ne sont pas douteuses, une justice qu'ils n'ont pas toujours rencontrée. De même il remet bien au point les éloges hyperboliques souvent décernés à la conduite des évêques insermentés. On a trop abusé à leur sujet du mot d'héroïsme. Ils ont agi honorablement en refusant un serment que réprouvait leur conscience, ils se sont, la plupart au moins, dérobés par la fuite à des dangers certains, ce qui était strictement légitime, mais non héroïque. Ils se donnèrent le tort, étant personnellement à l'abri, de s'opposer parfois à des transactions raisonnables qui auraient rendu un peu de sécurité à leurs prêtres, restés, eux, sous le coup de la persécution. Enfin il est piquant de voir beaucoup d'entre eux, par une étrange inconséquence, retourner contre Pie VII ces principes gallicans qu'ils reprochaient si fort à d'autres d'avoir opposés à Pie VI. Le seul reproche grave que je prendrais la liberté de faire au P. Roussel, c'est son parti pris (car quelques phrases de l'avant-propos prouvent qu'il s'agit bien d'un parti pris) de s'interdire tout ce qui pourrait ressembler à de l'art dans la composition, et cela sous prétexte que l'historien doit s'effacer, et ne pas apprendre leur rôle à ses personnages. A ce comptelà, la tâche de l'historien consisterait uniquement à éditer des textes! Ce défaut rend parfois presque pénible la lecture d'un livre d'ailleurs si plein de choses intéressantes.

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E. JORDAN.

Paul PARFOURU. Lettres du peintre L.-J. De Launay (1724-26), extrait du t. XXVII des Mémoires de la Société archéologique d'Ille-etVilaine, Rennes, in-8°, 38 p.

M. Parfouru a retrouvé aux Archives d'Ille-et-Vilaine la corres

pondance d'un peintre breton inconnu, L.-J. de Launay, qui vécut de longues années à la cour de Pologne, où il prétend avoir joui d'une grande réputation. Ne se vante-t-il pas ? On est autorisé à le supposer, car ni en France, ni en Pologne, on ne retrouve de trace de ce « talent d'artiste » dont il parle avec complaisance. Mais peut-être des recherches nouvelles rendront-elles justice à cet artiste inconnu. M. Parfouru, en publiant cette correspondance et en donnant du personnage une consciencieuse biographie, aura préparé la solution de ce petit problème historique.

H. S.

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Joseph ROUSSE. Les lieutenants de Charette, Nantes, 1899,
1 vol. in-12, de 106 p.

Ce sont des notices biographiques, vraiment intéressantes, dont les éléments ont été empruntés à des documents inédits ou peu connus. Plusieurs lieutenants de Charette ont joué un rôle important dans les guerres de Vendée : tel, le général de Couëtus, personnage très sympathique, modeste et humain, qui, en 1795, s'employa de toutes ses forces à l'œuvre de pacification; tel, le général Savin, royaliste démocrate, entraîné presque de force dans l'insurrection, mais qui, par son intelligence, rendit de grands services à la cause vendéenne. Louis Guérin, Guillaume Faugaret furent aussi pour Charette de précieux auxiliaires. En ce qui concerne Gaston Bourdic, le fameux << perruquier Gaston, » M. Rousse montre comment la légende a altéré la vérité historique. Une intéressante remarque de l'auteur, prouvée d'ailleurs par les faits : c'est que de bonne heure, ont éclaté entre les chefs vendéens de profondes rivalités, qui contribuèrent certainement à l'échec de l'insurrection.

H. S.

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E. Ernault. Notes d'étymologie bretonne (suite)..

G. Vallée et P. Parfouru. Brief discours de la vie de madame Claude du Chastel par son mari Charles Gouyon baron de la Moussaye (suite et fin) Douglas Hyde. Contes irlandais (suite)....

Pages 197

203

210

268

L. Maître. Le culte de saint Médard dans le diocèse de Nantes et dans l'Ouest 292 F. Duine.

-

- Les traditions populaires du pays de Dol (suite).

J. Loth. Recherches dialectales bretonnes (suite)....

Etudes sur quelques
Charles-Armand

Comptes rendus. Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie. Essai de
dialectologie normande, par Guerlin de Guer.
manuscrits de Rome et de Paris, par Achille Luchaire.
Tuffin, marquis de la Rouërie, par P. Delarue...
Chronique de la Faculté. Sujets de devoirs..
Bibliothèque bretonne-armoricaine.
Bretagne, par M. Planiol (suite)......

299

301

316

XIII

La très ancienne Coutume de

517

RENNES
PLIHON et HERVÉ, libraires

5, rue Motte-Fablet, 5

Adresser tout ce qui concerne la rédaction, ainsi que les réclamations, à M. G. DOTTIN

professeur-adjoint à

l'Université,

10,

rue du Thabor, Rennes.

AVIS

Le Recueil publié par la Faculté des lettres, Annales de Bretagne, est entré dans sa quinzième année, à partir du mois. de novembre 1899.

Les Annales de Bretagne ont publié pendant les années 1886-1898 environ deux cents mémoires se rapportant:

1o A l'histoire et à la géographie de la Bretagne ;

2o A la langue et au folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons armoricains;

3o A l'étude des parlers romans de la Haute-Bretagne.

De ces articles un grand nombre ont l'étendue d'un livre; plusieurs ont été tirés à part.

Outre les articles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes-rendus des ouvrages intéressant la Bretagne et une bibliographie des articles de revues relatifs à la Bretagne.

Aux Annales de Bretagne sont annexées :

1o La Chronique de la Faculté des lettres de Rennes contenant la bibliographie classique et des sujets de devoirs ;

2o La Bibliothèque bretonne-armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne, dont un volume, le Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, de PIERRE DE CHALONS, réédité par J. Loth, a déjà paru, et dont un autre, la Très Ancienne Coutume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL, est en cours de publication.

A chaque fascicule des Annales de Bretagne sont joints la Chronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d'un volume de la Bibliothèque bretonne-armoricaine.

Les numéros, au nombre de quatre par an, paraissent le 10 novembre, le 10 janvier, le 10 avril et le 10 juillet.

Le prix d'abonnement est de 10 fr. pour la France; 12 fr. 50 pour l'Etranger. A cette somme s'ajoute une surtaxe de 0 fr. 50 pour frais de recouvrement, quand le recouvrement est opéré par la poste.

Les demandes d'abonnement doivent être adressées au Secrétariat de la Faculté des lettres, ou à MM. Plihon et Hervé, libraires, rue Motte-Fablet, 5, à Rennes.

Pour le montant des abonnements, le meilleur mode de payement est l'envoi d'un mandat postal de 10 fr. à l'adresse de M. le Secrétaire de la Faculté des lettres.

La collection des douze premières années est en vente pour les abonnés au prix de 75 fr.; pour le public 100 fr. S'adresser au Secrétariat de la Faculté des lettres.

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